Citations de Virginie Sarah-Lou (58)
Et refuser la vie, c'est trop irrespectueux pour ceux qui ont lutté pour. Tu veux savoir ce que ça fait de perdre la femme de sa vie, mon ami ? c'est une longue agonie, une torture quotidienne, un tunnel sans fin. On devient schizophrène, on entend sa voix partout, on croit la voir dans la rue, on sent son parfum en se réveillant la nuit, on espère même que les esprits existent pour qu'elles viennent nous hanter... et puis le temps passe et on accepte de se souvenir des bons moments ensemble, sans culpabiliser d'être encore vivant.
On se dit toujours « plus tard », mais un jour, « plus tard » devient vraiment trop tard.
On souhaiterait toujours mettre les gens que l'on aime dans une bulle, pour leur éviter des souffrances, seulement, c'était impossible. Chacun devait faire son chemin et puiser dans ses ressources propres.
Tu sais Marcel, notre vie est le résultat des choix qu'on fait, si tu n'aimes pas la tienne, il est peut-être temps de faire tes choix pour toi-même et pas pour ta mère.
Ne laissez jamais personne vous faire croire que vous n'avez pas le droit de quoi que ce soit... Et surtout pas vous-même. Vous avez le droit d'aimer, Brigitte, d'être aimée. Vous avez le droit d'éloigner tous ces démons qui vous empêchent de dormir. Vous avez le droit de vous sentir aimable, vivante. Vous avez la liberté de vouloir à nouveau danser, seule ou avec quelqu'un et même de chanter faux si ça vous fait du bien ! Vous avez le droit de ressentir à nouveau autre chose que cette peine continue que vous vous infligez. Vous avez la possibilité de grandir, Brigitte, de redéployer vos ailes, et de ne plus avoir peur de tomber. Vous avez le droit de respirer à nouveau à pleins poumons. Vous avez le droit de sourire ! Vous avez tous ces droits, et vous le méritez, termina-t-elle fébrile en essuyant sa joue d'un revers de la main.
Ce qui nous tue pas nous rends plus fort
Comme d’habitude au même instant, je me sentais vide, creuse. Le miroir en face reflétait une image que je ne connaissais que trop bien. Ma vie se résumait à une vaste escroquerie.
Dieu avait en quelque sorte des tocs. C'en était drôle. Il était plus humain que ce que l'on pouvait se figurer.
Même au Ciel, les hommes restaient des hommes tels des coqs dans leurs petites basse-cour
Pour elle, ils avaient mis un pistolet sur la tempe du monde. Le chargeur de ce dernier était plein, un seul espace était resté vide. Et ils jouaient à la roulette russe avec. Se pouvait-il que Dieu soit lui aussi devenu trop humain ?
Huguette n'avait plus son corps, mais son esprit était intact. Elle en était globalement heureuse. Mais parfois, elle me disait que si elle n'avait plus son esprit, elle ne verrait plus la déchéance de sa chair. Cet axe de réflexion pouvait se comprendre. La sénilité pouvait mettre des œillères et éviter de se rendre compte de sa propre diminution.
Revenir dans la maison me rendit nostalgique. L’odeur familière emplie mes narines et fit naître des souvenirs dans ma tête : un repas en famille, les départs pour l’école, planter un arbre, courir après maman, tirer la queue de « Miaou le gros », notre premier chat obèse qu’on aimait tant, les siestes au soleil, les nuits des étoiles sans étoile… Tant de jolies choses que nous avions partagées ici et ensemble. Tout cela n’était pas mort. Non. Tout cela était bien vivant, en moi, en nous. Il suffisait de ne rien oublier.
Aujourd’hui, on ne brûle pas mon corps, car la peine de mort est interdite, mais on brûle mon âme à petit feu.
Tu as raison, sois négatif, ça a toujours aidé les gens à aller mieux ...
Baisser les bras n'était pas dans le vocabulaire du vieil homme, de ce fait, il tentait systématiquement d'impulser son mode de pensée aux personnes qu'il côtoyait. Après tout, il en avait bavé lui aussi, et s'il était là, aujourd'hui, c'était en partie grave à sa façon de voir le monde qui l'entourait.
PS: évidemment, je n'ai pas vendu mon grand-père hein... quand même... pour qui me prenez-vous ? La location rapportait beaucoup plus
Il n'y avait aucune honte à échouer et à se tromper dans les relations humaines. Chaque expérience nous grandissait, l'important était d'apprendre pour mieux se comprendre.
Il y aura toujours des gens qui jugent les autres, Pauline, et ça, peu importe la période. Car c'est en général plus simple de balayer devant la porte des autres que de faire sa propre poussière.
La mort est une étape obligatoire pour tous. À partir du moment où l'on naît, on sait que ça prendra fin plus ou moins à long terme. On veut toujours garder les gens qu'on aime avec soi... Mais on n'a pas ce pouvoir. En revanche, on peut les préserver dans nos coeurs à l'infini, tant que la folie et la sénilité ne prennent pas possession de nos esprits.
Il faut vivre ses rêves et non pas rêver sa vie !
Je m'interroge depuis sur l'arbre des possibles. Existe-t-il seulement ? Dès lors, est-ce que notre besoin de contrôler nos vies est vain? Nos craintes sont-elles inutiles puisque peur ou pas, ce qui doit arriver arrivera ? Qui bat les cartes ? Qui joue ?