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Citations de Vivant Denon (59)


On court à la jouissance, en confondant toutes les délices qui la précèdent. On arrache un noeud, on déchire une gaze. Partout la volupté marque sa trace, et bientôt l’idole ressemble à la victime.
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La discrétion est la première des vertus ; on lui doit bien des instants de bonheur.
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La comtesse de... me prit sans m'aimer : elle me trompa. Je me fâchai, elle me quitta : cela était dans l'ordre. Je l'aimais alors, et, pour me venger au mieux, vu le caprice de la revoir, quand, à mon tour, je ne l'aimai plus. J'ai réussi, et lui tournai la tête : c'est ce que je demandais. Elle était amie de Mme T…qui me le lorgnait depuis quelques temps, elle semblait avoir de grands desseins sur ma personne. Elle y mettait de la suite, se trouvait partout où j'étais, et menaçait de m'aimer à la folie, sans cependant que cela prît sur sa dignité et sur son goût pour les décences. (extrait de 1777)
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J’aimais éperdument la comtesse de *** ; j’avais vingt ans, et j’étais ingénu ; elle me trompa, je me fâchai, elle me quitta. J’étais ingénu, je la regrettai ; j’avais vingt ans, elle me pardonna : et comme j’avais vingt ans, que j’étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l’amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes. Elle était amie de madame de T…, qui semblait avoir quelques projets sur ma personne, mais sans que sa dignité fût compromise. Comme on le verra, madame de T… avait des principes de décence auxquels elle était scrupuleusement attachée.

Un jour que j’allais attendre la Comtesse dans sa loge, je m’entends appeler de la loge voisine. N’était-ce pas encore la décente madame de T… ? Quoi ! déjà ? me dit-on. Quel désœuvrement ! Venez donc près de moi. — J’étais loin de m’attendre à tout ce que cette rencontre allait avoir de romanesque et d’extraordinaire. On va vîte avec l’imagination des femmes ; et dans ce moment celle de madame de T… fut singulièrement inspirée. Il faut, me dit-elle, que je vous sauve le ridicule d’une pareille solitude ; puisque vous voilà, il faut… l’idée est excellente. Il semble qu’une main divine vous ait conduit ici. Auriez-vous par hasard des projets pour ce soir ? Ils seraient vains, je vous en avertis ; point de questions, point de résistance… appelez mes gens. Vous êtes charmant. — Je me prosterne… on me presse de descendre, j’obéis. — Allez chez Monsieur, dit-on à un domestique, avertissez qu’il ne rentrera pas ce soir… Puis on lui parle à l’oreille, et on le congédie. Je veux hasarder quelques mots, l’opéra commence, on me fait taire : on écoute, ou l’on fait semblant d’écouter. À peine le premier acte est-il fini, que le même domestique rapporte un billet à madame de T…, en lui disant que tout est prêt. Elle sourit, me demande la main, descend, me fait entrer dans sa voiture, et je suis déjà hors de la ville avant d’avoir pu m’informer de ce qu’on voulait faire de moi.
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— Laisserez-vous, lui dis-je, ma tête sans couronne ? Si près du trône, pourrai-je éprouver des rigueurs ? Pourriez-vous y prononcer un refus ?
— Et vos serments ? me répondit-elle en se levant.
— J'étais un mortel quand je les fis, vous m'avez fait un dieu : vous adorer, voilà mon seul serment.
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Comme les sentiments, les conjonctions de coordination semblent des ornements dont les libertins savent se passer.
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J’aimais éperdument la comtesse de… ; j’avais vingt ans, et j’étais ingénu ; elle me trompa, je me fâchai, elle me quitta.
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Ces dessins donnent l'idée de la vivacité de son imagination et de sa facilité à rendre en peu de traits les objets divers qui le frappaient; on y voit; tracés avec esprit et sentiment, soit des portraits empreints d'un caractère parfait de ressemblance, soit des compositions neuves et originale~, soit enfin ce qu'il a observé dans ses nombreux v:oyages, et surtout dans l'Égypte, cet antique berceau des sciences et des arts, où M. Denon a tout vu avec une curiosité si vive et un zèle si ardent, et d'où il a rapporté des sources d'instruction qui auraient suffi pour l'illustrer et pour lui mériter la reconnaissance des savants et des artistes.
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En publiant ici la description d’une partie considérable et très variée de ce magnifique cabinet, nous avons cherché à établir une classification peu usitée dans ces sortes d’ouvrages ; nous la soumettons au jugement du publie éclairé.
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Il en est des baisers comme des confidences, ils s'attirent, ils s'accélèrent, ils s'échauffent les uns par les autres. En effet, le premier ne fut pas plutôt donné, qu'un second le suivit, puis un autre ; ils se pressoient, ils entrecoupoient la conversation, ils la remplaçoient ; à peine enfin laissoient-ils aux soupirs la liberté de s'échapper. Le silence vint, on l'entendit (car on entend quelquefois le silence), il effraya. Nous nous levâmes sans mot dire, et recommençâmes à marcher.
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L’emplacement qu’occupent les pyramides de Sakkara, a environ deux lieues et demie de largeur, de l’est à l’ouest, sur sept de longueur, du nord au sud ; on y trouve beaucoup de fragments de vases de purification en granit, en albâtre et en porphire, matières précieuses dont le goût s’était introduit au tems où existait Memphis.
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La société savante qui prépare, dit-on, de son côté une relation de son expédition d’Égypte, ne manquera pas d’y répandre beaucoup de nouvelles lumières propres à nous guider dans cette région de prodiges, de doutes et de ténèbres; mais quelque facilité que ces écrivains nous donnent pour la parcourir, quelque soin qu’ils prennent d’en applanir les routes, nous plaindrons toujours ceux qui n’auront pas M. Denon pour compagnon de voyage.
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Je lis un dessin pittoresque de ces deux obélisques, ainsi que des paysages et monuments qui les avoisinent : en observant le monument Sarrasin qui est auprès, je trouvai que le soubassement appartenoit à un édifice Grec ou Romain ; on y distingue encore des chapiteaux de colonnes engagées, d’ordre Dorique, dont les fûts vont se perdre au-dessous du niveau de la mer. Strabon a dit que les bases du palais de Ptolomée étoient battues par les vagues : ces débris pourroient tout à la fois attester la vérité du rapport de Strabon et donner le gisement de ce palais.
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A mon retour, Citoyens, chargé de mes ouvrages, dont le poids s’étoit journellement augmenté, j’ai oublié la fatigue qu’ils m’avoient coûtée, dans la pensée qu’achevés sous vos yeux, et à l’aide de vos conseils, je pourrais quelque jour les utiliser pour ma patrie, et vous en faire un digne hommage.
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C'est à juste titre que, parmi les écoles d'Italie, celle de Florence est citée la première, et qu'on la qualifie de mère de toutes les autres. Elle est en effet la plus ancienne, quoique Sienne, et même Pise, nous offrent des noms d'artistes qui ont exécuté dans leur enceinte de grands ouvrages en peinture et en sculpture avant que le Florentin Cimabué eut vu le jour, et appeler sur lui l'admiration de ses compatriotes et de la Toscane entière. Il avait suivi dans son art une route nouvelle; il eut des imitateurs : c'est donc de lui que date l'origine de l'école de Florence, que l'on ferait mieux d'appeler école de Toscane, puisqu'il faut lui adjoindre celles de Pise, de Sienne, celles encore de quelques cités voisines. Les écoles de Rome et de Venise se distinguèrent plus tard, et vinrent unir leurs noms à celui de l'école-mère.
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Le père de Francesco Francia était orfèvre à Bologne, et son fils, qu'il instruisit dans son art, exerça longtemps l'orfèvrerie, ainsi que la gravure sur métaux. Les coins qu'il exécuta pour frapper tant des médailles que des monnaies, avaient une grande perfection, et il devint un des meilleurs graveurs en médailles de son pays et de son temps.
Ce ne fut qu'assez tard qu'il s'adonna à la peinture, et qu'il eut, en ce genre, d'aussi grands succès, pour le moins, que dans son autre art, que, du reste, il ne parait pas qu'il ait jamais complètement abandonné. En effet, le dernier des tableaux qu'il ait exécutés dans les églises de Bologne est souscrit, Franciscus Francia Aurifex.
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Jean Van-Eyck fut élève de Hubert, son frère aîné, et le surpassa en talent. Ce fut lui qui, en cherchant un meilleur vernis pour ses tableaux, s'aperçut que les couleurs se mêlaient plus facilement avec l'huile qu'avec la colle ou l'eau d'œuf dont il s'était servi jusque là. Dès lors lui et son frère n'employèrent plus que des couleurs à l'huile ; mais ils cachèrent longtemps leur secret.
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On ne peut donc le nier, les chrétiens ont été, dans l'origine, iconoclastes; et
certes , puisqu'ils admettaient un dieu unique, indéfinissable, immatériel, invisible, il y avait conséquence à ne pas souffrir qu'on cherchât à en produire des images.
Peu après, les prêtres chrétiens s'aperçurent que leurs dogmes, fruits du spiritualisme le plus pur, auraient peu d'influence sur le peuple, si, à l'imitation des païens, ils ne frappaient ses sens par des cérémonies, par des objets matériels. Aux images des dieux par eux mutilées, renversées, ils substituèrent d'abord des emblèmes, ensuite des images de saints, et enfin celles de Dieu même, celles de son fils, celles de sa mère. Mais, dans la période de proscription, l'art, négligé, s'était presque perdu; les artistes du temps de la décadence ne pouvaient plus offrir à la dévotion des fidèles que d'ignobles et informes productions.
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Vivant Denon
La discrétion est la première des vertus ; on lui doit bien des instants de bonheur.

POINT DE LENDEMAIN.
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Tout ceci avait été un peu brusqué. Nous sentîmes notre faute. Nous reprîmes avec plus de détail ce qui nous avait échappé. Trop ardent, on est moins délicat. On court à la jouissance en confondant tous les délices qui la précèdent : on arrache un nœud, on déchire une gaze : partout la volupté marque sa trace, et bientôt l'idole ressemble à la victime.

POINT DE LENDEMAIN.
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