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Critiques de Viviane Forrester (43)
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Rue de Rivoli. Journal, 1966-1972

Six ans de vie et toute une vie.

Celle d'un couple qui nait et qui meurt, celle d'un premier livre qui s'enclenche,s'étoffe et s'édite.

Le couple, au jour le jour dans ce journal en pensées,paroles et émotions.

Lui, John, fougueux,longiligne et beau aux yeux "bleu glacier", peintre audacieux, complice avec son art à elle car il sait depuis toujours, bien qu'elle n'ait jamais rien écrit, qu'elle est un écrivain. Elle,brune, belle,intellectuelle et cultivée qui lit,lit,lit... jusqu'à plus soif Kafka,Proust,Sartre,Virginia Woolf,Rainer Maria Rilke,Joyce,Bloomsbury,Balzac,Sue,Cabanis,Simenon...tout en se lançant dans l'écriture d'un premier roman.

Un début de connivences, une fin où l'auteur confie:"Ne plus parler de nous" ,"nous en avons assez de nous et nous nous regrettons".

Comme il est dur de travailler côte à côte, chacun dans son atelier puis d'être obligée de multiplier critiques et traductions à l'extérieur pour assurer la survie par faute d'argent et puis tout se délite,tout s'étiole,tout a une fin!

"Comme c'est putain de publier un livre"

Ca c'est en 1970 avec le premier roman de Viviane Forrester Ainsi des exilés, alors que l'insémination débute en 1966.

Partir de souvenirs,comme cette plage de Scheveningen en Hollande où John et elle ont vécu d'inoubliables moments et la débarasser d'eux,la déplacer dans l'après guerre,y introduire "un gros déchet" Rochting, un ancien collabo et des souvenirs des camps,puis "en ce temps de paix sans innocence" y réhabiliter Sarah pour qu'elle retrouve sa plénitude en devenant le paysage car c'est Viviane Forrester ce livre et ces lieux et ses personnages.

Et Rue de Rivoli dans la rue de Rivoli,celle où ils ont habité, où il se passe plein de choses lorsque du haut de sa fenêtre on voit passer un ministre,des assistants,des sous directeurs.Ca s'agite tout ce monde ,c'est propice à l'imaginaire!

J'ai apprécié Rue de Rivoli et la double ouverture des portes secrètes de Viviane Forrester qui nous livre son expérience de femme aimante de l'homme qui l'aime et passionnée de mots.

Petit rappel:Viviane Forrester critique au Monde,au Nouvel observateur et à La quinzaine littéraire auteur de nombreux ouvrages a obtenu le prix fémina de l'essai en 1983 pour Van Gogh ou l'enterrement des blés,le prix Médicis de l'essai en 1996 pour L'horreur économique, le Goncourt de la biographie pour Virginia Woolf en 2009.
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Une étrange dictature

Viviane Forrester ne nous amuse plus ! Quatre ans après le stupéfiant succès de "L’horreur économique", elle reprend sa paranoïaque croisade antilibérale. Critique littéraire au Monde, membre du jury Femina, romancière, biographe de Virginia Wolff et de Van Gogh, Viviane Forrester n’est pas économiste et s’en fait fort. Comme en témoigne l’absence désarmante de toute bibliographie, de toute utilisation, horresco referens, aux travaux des économistes et des sociologues, qui ont réfléchi depuis vingt ans à la société post-industrielle et à la fin du travail, Viviane Forrester, qui s’auto-proclame le porte-drapeau d’une majorité silencieuse et opprimée, nourrit sa réflexion de la lecture des pages saumon du Figaro (p. 123) et des émissions du dimanche matin de Radio Notre-Dame (p. 85). Aux critiques maniaquement pointilleuses qui lui reprocheront de confondre les millions et les milliards de francs (p. 12), de prétendre que Rhône-Poulenc a fusionné avec Axa (p. 66) ou que Nelson Mandela a connu les geôles de l’apartheid pendant 28 et non 18 ans (p. 221), cette auteur exaltée a par avance répondu qu’elle refusait «de tripoter, sous le contrôle de ceux qui les exploitent, les données dépassées qu’ils mettent en avant et de jouer ainsi avec eux le jeu que l’on combat» (p. 27). Façon «stalinienne», s’il en est, d’interdire le débat avec le régime «d’ordre stalinien» (p. 21) qu’elle dénonce pourtant.



Si l’on en croit Madame Forrester, l’idéologie ultra libérale aurait réussi a instaurer une étrange dictature. Faisant de la globalisation la cause inéluctable de son règne, ce «discours dictatorial» (p. 21) agit dans l’ombre. Il ne cherche pas à prendre le pouvoir, mais à avoir tout pouvoir sur ceux qui le détiennent. Il repousse, nous dit Viviane Forrester, ses opposants aux marges de l’intelligence : «quiconque n’admet pas l’économie de marché comme modèle unique de société, comme définition même de la démocratie, est un autiste retardataire doublé d’un excité dangereux» (p. 51). D’ailleurs, l’auteur de cette note de lecture, en poursuivant de sa vindicte la courageuse Madame Forrester, qui s’assigne de «refuser d’être dupe ... [de] déceler l’imposture, [de] résister à la complicité» (p. 49), n’est-il pas l’allié inconscient et manipulé de ce «régime mortifère» (p. 197) et de «ses points de vue monomaniaques, obsessionnels, que diffusent ses propagandes» (p. 214) ? Là encore, en discréditant à l’avance la critique, Viviane Forrester clôt l’espace démocratique qu’elle prétend réhabiliter.



L’objet de sa révolte est celui-même contre lequel elle avait déjà pris les armes en 1996, dans son style inimitable : une «économie de casino, indifférente aux actifs réels» (p. 22), une «pseudo-économie basée sur des produits sans réalité, qu’elle invente en fonction du jeu spéculatif, lui-même clivé de tout actif réel, de toute production tangible» (p. 23), une «économie hystérique, inopérante, fondée sur du vent, à des années-lumière de la société et, par là, de l’économie réelle» (p. 23). La phrase est belle ; elle a du souffle ; mais a-t-elle un sens ? L’économie boursière que Viviane Forrester voue aux gémonies n’est pas toute l’économie. Notre brillante pamphlétaire se soucie-t-elle de savoir que la vie économique, en France comme dans tous les pays de l’OCDE, c’est à la fois des petits entrepreneurs, dans l’agriculture, l’industrie ou le tertiaire, et des services publics qui n’ont que faire de la Bourse et de ses «produits dérivés» (lesquels au demeurant facilitent le financement des entreprises cotées, et, partant, leur croissance et l’emploi ; car on ne sache pas qu’une entreprise qui s’ouvre de nouveaux marchés n’ait pas besoin peu ou prou d’embaucher pour servir ses nouveaux clients) ?

Cette «économie de casino» nous dit Viviane Forrester, ne crée pas d’emploi. Pire, elle n’en a plus besoin. D’ailleurs, cette main d’oeuvre excédentaire, dont l’ultra-libéralisme ne sait que faire, sera demain «parquée ... dans des réserves ou des camps» (p. 81), avant après-demain d’être tout bonnement liquidée (p. 47).



Le propos de Viviane Forrester devient illogique sinon confus lorsqu’elle aborde la question de la fin du travail. D’un côté, elle s’insurge - et comment ne pas la suivre sur ce terrain - d’un système économique qui n’offre pas à tous un travail, alors même que le travail, aujourd’hui, socialise et dignifie. Mais, dans le même temps, elle n’a pas de mots assez durs, pour les «petits boulots» et autres «emplois placebo» (p. 99) que la collectivité offre à nos jeunes privés d’avenir.

De deux choses l’une, a-t-on envie de lui répondre. Soit il faut faire son deuil du plein emploi et apprendre à vivre durablement avec un fort volant de chômage. Chômage dont il faut s’accommoder et surtout gommer le caractère stigmatisant. Et Viviane Forrester n’a pas tort de clamer que «si la dignité d’un homme ou d’une femme dépendait du fait d’occuper ou non un emploi, elle n’aurait pas grande valeur» (pp. 83-84). Soit, l’on refuse un système à deux vitesses, où l’emploi devient l’apanage d’une élite, où le chômage, la marginalisation et l’oisiveté humiliante deviennent le lot commun de tous ceux dont notre économie ne veulent plus. Et alors, si l’on est un tant soit peu cohérent - ce dont Viviane Forrester ne s’embarrasse manifestement pas - on ne répugne pas aux petits boulots, fussent-ils mal payés, aux emplois placebos qui certes réduisent, artificiellement, les chiffres du chômage. Mais qui ont une autre vertu, ô combien bénéfique : grâce à eux, des populations fragilisées, victimes d’une formation inadaptée, retrouvent pied dans le monde du travail et se donnent les moyens de postuler demain à un emploi plus stimulant et mieux rémunéré. A trop critiquer, comme le fait Viviane Forrester, les emplois McDo aux États-Unis ou la politique française d’allégement du coût du travail, on oublie que ces postes faiblement rémunérés constituent - les chiffres le montrent - un marche-pied vers l’emploi pour des populations qui, à défaut, se verraient irrémédiablement marginalisées. Si l’on refuse la société à deux vitesses (et nous ne doutons pas que Viviane Forrester la refuse), il n’y a pas d’alternative ... est-ce être intoxiqué par la Pensée unique dominante que de le dire ?





Le problème du pamphlet de Viviane Forrester est qu’il s’épuise en une stérile diatribe. Il critique, mais ne propose rien. Il détruit vainement, mais ne construit pas. L’auteur le reconnaît bien volontiers. Pour elle, la priorité est au refus de l’horreur économique. L’heure n’est pas à la «proposition d’un autre modèle, d’un kit de remplacement» (p. 213). Et à ceux qui, d’aventure, lui reprocheraient la stérilité de sa thèse, Viviane Forrester dénonce par avance la «ruse» consistant à discréditer la critique dénuée de «solution de remplacement prête à l’usage» (p. 214). Qu’elle nous pardonne si, précisément, nous tirerons argument de son refus de se projeter dans l’avenir. Il nous semble, en effet, que son courroux, somme toute sympathique, contre un soi-disant complot ultra-libéral qui, au nom de la prospérité générale laisse encore trop d’individus au bord de la route, révèle son inanité dans son incapacité à proposer, fût-ce sommairement, une alternative.

C’est une chose de critiquer la «pensée unique libérale». Cette critique ne doit pas être considérée avec mépris. Qu’elle ait touchée, en 1996, un lectorat nombreux, que rebutait la littérature économique, est révélateur d’un malaise. Mais c’en est une autre de proposer, positivement, un meilleur système. En y échouant, Viviane Forrester révèle la faillite de sa tentative.
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Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés

Une analyse très poussée des différents facteurs qui ont pu conduire Van Gogh au suicide. Sa vie y est retracée avec détail, le parcours qui l'a mené à la peinture, sa vie affective très pauvre et bien sur la relation très étroite qu'il entretient avec son frère Théo.
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Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés

J'ai lu ce livre en préparation de ma visite d'Auvers-sur-Oise.

Je découvre une personnalité étonnante. Peut-on le qualifier de fou ? Non, je ne crois pas. Il portait le nom d'un Vincent mort trop tôt, ce poids était trop lourd pour un coeur fragile. De nos jours, les psychologues savent combien il est dangereux de donner à un enfant le prénom d'un précédent disparu.

Ce livre m'a fait voyager en France, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Belgique, dans notre Pays Noir. Voyage sans quitter les quatre murs de ma chambre.

Seul bémol : l'auteur voyage dans le temps, en arrière, en avant, et parfois, j'ai eu du mal à comprendre la bonne suite des événements.

Style travaillé, ciselé, longues phrases parfois proustiennes.

Lecture intéressante pour qui veut connaître Van Gogh et marcher dans son sillage en Ile-de-France ou en Arles.
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Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés

Une biographie qui part à la recherche des origines du suicide de Van Gogh. Aidée de la psychanalyse, V. Forrester fait le portrait d'un homme qu'on suicide : la famille avec le spectre du premier Vincent, frère mort-né un an avant sa propre naissance ainsi que Théo et ces liens si particuliers qui mêlent amour et domination puis la société en quête de Genies à torturer pour produire des oeuvres à la gloire de la souffrance.



La folie, la peinture sont des états marginaux que Vincent ne peut quitter puisqu'il est l'élu...qui arrange tout le monde. Un postulat intéressant et en tout cas, un véritable plaidoyer en faveur de l'artiste. Une évocation minutieuse des quelques années qui permirent une oeuvre révolutionnaire qui brûlera Van Gogh du soleil d'Arles aux blés d'Auvers.
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Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés

J'ai commencé ce livre avec enthousiasme, ravie de connaître mieux le peintre de renom... et je l'ai lâché après une cinquantaine de page laborieusement déchiffrées.

Je rejoins la critique de "scaalaire68" : l'écriture est larmoyante, avec beaucoup de longueur et de répétition. Je ne peux pas me permettre de trop m'avancer sur le contenu, vu que je n'en ai pas lu un tiers mais je n'ai pas accroché avec l'approche purement psychologique qui éloignent les faits. De plus, je n'ai trouvé aucune construction, aucune ligne directive qui m'aurait permis de comprendre où l'auteur voulait nous emmener. Si bien que je me suis perdue en chemin... Dommage !
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Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés



Biographie très poussée du peintre dans laquelle la psychologie et la psychanalyse ont largement leur place.

Vincent van Gogh est né un an jour pour jour après un frère aîné mort-né, qui portait le même nom. L'auteure voit dans cet élément une explication possible du tourment dans lequel le peintre a vécu.

On découvre la relation du peintre avec ses parents, son frère mais aussi ses « confrères ».

On y voit un homme mal aimé (ou qui se ressent comme tel), tourmenté, en tout cas, il pense souvent ne pas être à sa place. Sa passion pour la peinture, sa solitude et sa misère le conduiront à la folie.

Ce livre est bien documenté.

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Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés

Je ne garde pas un très bon souvenir de ce livre alors qu'habituellement je m'intéresse à la psychologie et la psychanalyse. J'étais peut-être trop jeune ? J'ai le souvenir d'un texte larmoyant et qui n'en finissait pas mais je suis une piètre lectrice et de surcroit difficile dans mes goûts. C'est la 1ère bio du peintre que j'ai lue (jusqu'à la fin ? je ne sais plus) et depuis j'en ai lu d'autres que je recommande plus chaudement. Toutefois la vie de Van Gogh est tellement intéressante et atypique que je recommande également la lecture de ce livre car le sujet est inépuisable.
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Virginia Woolf

Un livre très bien documenté qui nous offre une nouvelle vision de ce qu'a pu être la relation de Virginia avec son époux en marge de toute l'encre psychologisante qui a pu couler sur ces deux personnages. Un nouveau pavé dans les vastes eaux troubles que constitue la biographie de Virginia.
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Virginia Woolf

Une biographie atypique car pas chronologique. L'auteur s'attache d'abord à décrire l'étrange relation entre Virginia et son mari Léonard. Elle évoque aussi l'étrange famille Stephen où l'inceste n'est jamais loin. Enfin, elle analyse l'œuvre.

Néanmoins, j'ai le sentiment étrange que Virginia Woolf s'est dérobée à cette histoire.
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Virginia Woolf

La collection Nouveau Regards permet au Magazine Littéraire de créer, sous forme de "livres", des dossiers bien documentés sur des figures littéraires incontournables, mais pas forcément bien connues. Le volume consacré à Virginia Woolf - un auteur dont l'actualité est riche (La Pléiade) - est tout bonnement passionnant. Les contributions, en quelques pages chacune, frappent par leur pertinence, la profondeur de leur analyse, et par le style lumineux. Un petit bonheur critique.
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Virginia Woolf

Étonnante biographie qui nous permet de découvrir avec plus de justesse l'univers woolfien. Viviane Forrester revisite la légende sans reconstruire un mythe. Les gens heureux ne font pas d'histoire.. ...voici donc l'histoire de Virginia Woolf.



Astrid Shriqui Garain

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Virginia Woolf

Dans cet ouvrage collectif, des écrivains mais aussi des universitaires se proposent de revenir sur la vie et l’œuvre de Virginia Woolf. Publié aux éditions du Magazine Littéraire, ce livre revient sur des éléments biographiques précis mais contient aussi des analyses d’œuvres écrites par Virginia à travers 24 articles.



L’ouvrage se divise en 3 grandes catégories: la vie de Virginia, son ancrage dans son époque, l’analyse de ses œuvres. Si la dernière partie est peut-être la plus difficile à saisir parce qu’il faut avoir lu les livres de Virginia, les deux premières sont passionnantes. En effet, chaque écrivain ou universitaire donne son point de vue, son analyse sur ce qui a été dit de Virginia.



Dans la première partie, consacrée à sa vie, les auteurs de l’article s’appesantissent tour à tour sur son enfance, ses débuts dans la vie littéraire, sa vie de femme et son suicide. Virginia est née dans une famille nombreuse. Elle perd sa mère à l’âge de 13 ans et fait une première dépression. Elle est élevée par un père qui lui laisse accès à sa bibliothèque et c’est grâce aux livres qu’elle dévore, qu’elle va se construire une pensée, une culture. Virginia et sa sœur Vanessa n’iront pas à l’université car celle-ci n’est autorisée qu’aux hommes. Peu importe, Virginia est bien décidée à étudier, à se cultiver et surtout à écrire. Un peu plus tard, elle emménagera avec sa sœur et son frère Adrian à Londres. La chose est scandaleuse à l’époque car ils n’ont pas de chaperon! Ils fonderont un club où des peintres, des penseurs, des écrivains se réuniront pour parler d’art, de littérature et de sexualité! En effet, Virginia avait un esprit ouvert et curieux et sentait qu’il était de sa génération de faire changer les choses.



Plus tard, encouragée par son époux Léonard, elle se mettra à écrire et connaîtra le succès. Les deux époux fonderont la célèbre Hogarth Press, publieront T.S Eliot mais refuseront le Ulysse de Joyce!! Loin de l’image de la femme hystérique ou complètement folle que les médias ont peut-être parfois véhiculé, Virginia était une femme certes fragile et malade mais consciente de son état. Et c’est toujours consciente de la folie qui la guette qu’elle décide de se suicider dans la rivière Ouse en 1941.



Les auteurs des articles tissent chacun à leur manière une petite partie de la vie de Virginia et la font apparaître comme une femme fragile et forte à la fois, libre, entêtée mais surtout géniale! Elle a du génie dans son écriture, bien sûr, puisqu’elle invente une certaine manière de dire le monde. Elle a du génie dans la manière d’aborder les choses et de voir que la société anglaise se sclérose. Elle n’hésite pas à encourager l’impressionnisme, à prendre partie pour l’éducation des femmes. La deuxième partie du livre nous offre la vision d’une femme moderne, curieuse de tout.



La dernière partie de l’ouvrage s’intéresse aux ouvrages de Virginia Woolf. Les articles rendent hommage à son talent, à son génie mais m’ont apparu parfois obscurs et trop techniques. Le jargon universitaire de certains auteurs est employé à toutes les sauces et rendent parfois les propos incompréhensibles.



Cette étude sur Virginia Woolf reste cependant très intéressante et stimulante. A noter en fin d’ouvrage, une biographie synthétique mais très fidèle et une bibliographie très enrichie.



Pour en savoir plus, je vous conseille la lecture de la superbe biographie sur Virginia Woolf écrite par Viviane Forrester que j’ai d’ailleurs chroniquée.
Lien : http://carolivre.wordpress.c..
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Virginia Woolf

La personne de Virginia Woolf fait l'objet de nombreux fantasmes. Je souhaitais en connaître un peu plus sur sa vie. Cette biographie m'a semblée être parfaite pour cela.

Viviane Forrester a une connaissance parfaite de l'oeuvre de Virginia Woolf. Ce qui lui permet de mettre en relation de nombreux passages des oeuvres de l'autrice avec les moments clés de sa vie et les états changeants dans lesquels elle pouvait se trouver. Viviane Forrester remet aussi Virginia Woolf au coeur des personnes qui ont partagé sa vie et qui ont laissé des traces, au 1er rang desquels son mari et sa soeur, Vanessa. Elle met aussi en avant le fait que la folie supposée de Virginia a servi les intérêts de son mari et de son entourage.

Cette biographie est très intéressante.

L'écriture de Viviane Forrester est de grande qualité. Toutefois, j'ai trouvé des longueurs et un manque de structure. En effet, il y a des redites et certaines thématiques (tel que le sujet de l'inceste) reviennent régulièrement alors qu'elles pouvaient être traitées en une fois. Je me suis aussi un peu perdue dans certaines considérations.
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Virginia Woolf

Viviane Forrester ne craint pas la polémique et c'est ce qui fait la force de ses livres. La complexe personnalité de Virginia Woolf a largement imprégné tous ses livres. Sa souffrance s'immisce dans chaque phrase, dans chaque mot et je comprends que Viviane Forrester ait voulu la préserver et même la soigner mais pourquoi la déresponsabiliser à ce point ?! Son mari, Leonard Woolf, n'a certainement pas été un compagnon idéal mais de là à le rendre presque coupable de tous les maux de Virginia ne m'a pas vraiment convaincu. C'est cependant un point de vue exposé avec force et avec une argumentation solide et sans compromis. Certains passages sont restés illisibles pour moi. A lire par les grands admirateurs de Virginia Woolf pour ne pas dire par ses spécialistes.
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Virginia Woolf

La collection Nouveau Regards permet au Magazine Littéraire de créer, sous forme de "livres", des dossiers bien documentés sur des figures littéraires incontournables, mais pas forcément bien connues. Le volume consacré à Virginia Woolf - un auteur dont l'actualité est riche (La Pléiade) - est tout bonnement passionnant. Les contributions, en quelques pages chacune, frappent par leur pertinence, la profondeur de leur analyse, et par le style lumineux. Un petit bonheur critique.
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Virginia Woolf

Comme son titre l’indique, cet ouvrage est une biographie de Virginia Woolf. Mais son principal but est de défendre deux idées : Virginia Woolf était beaucoup moins folle que l’image que l’on a d’elle depuis la parution de la biographie de l’écrivaine par son neveu Quentin Bell et elle n’était pas frigide. Les extraits de son œuvre cités au fil du texte ont d’abord pour but de défendre ces thèses, tout comme l’ensemble du récit que l’auteure de cette biographie fait de la vie de la romancière anglaise. Ceci rend ce livre assez frustrant à lire pour qui, comme moi, n’est pas un spécialiste de Virginia Woolf : on n’y trouve ni un panorama complet de son œuvre ni une évocation de tous les aspects de sa vie (beaucoup de choses et d’évènements sont laissés de côté). Bref, cet ouvrage n’est pas une mauvaise biographie en soi, mais sa lecture est réservée aux initiés curieux de connaître les thèses défendues par Viviane Forrester.
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Virginia Woolf

Critique de Alexandra Lemasson et Alexis Lacroix pour le Magazine Littéraire



Pour

Qui a peur de Virginia Woolf ? Sûrement pas Viviane Forrester, qui lui voue une admiration de longue date Après lui avoir consacré une série d'émissions sur France Culture dans les années 1970, avoir préfacé Instants de vie puis rassemblé dans un essai ses Passions de toujours, la dame du Femina lui consacre une biographie dont le principal atout est d'asséner quelques vérités bonnes à lire. Que sait-on au juste de Virginia Woolf ? Ce que son mari Leonard et son biographe officiel, Quentin Bell, ont bien voulu dire ou écrire. Viviane Forrester ayant connu le second et lu le premier n'est pas femme à s'en laisser conter et démontre, preuves à l'appui, comment les deux hommes ont façonné l'image de Virginia qui est la nôtre aujourd'hui : celle d'« une folle en sursis » accomplissant sa grande oeuvre grâce à son mari. Une version officielle que le film de Stephen Daldry, The Hours, n'a fait qu'accréditer. L'originalité du livre de Viviane Forrester, à mi-chemin de la biographie et de l'essai, consiste à avoir changé d'angle. Son Virginia Woolf est un « Leonard Woolf ». Un réquisitoire en règle qui met en lumière ce que cet être complexe souhaitait cacher. Sa neurasthénie. Ses pulsions suicidaires. Son besoin maladif de tout contrôler. À commencer par sa femme. L'histoire du couple ainsi éclairée ne laisse planer aucun doute. Le plus malade des deux n'est pas celle que l'on croit. Et, s'il fallait chercher une raison d'aimer le livre de Viviane Forrester, elle tiendrait sans doute dans cette réécriture des rôles dont aucun des protagonistes ne sort indemne. Ni Leonard. Ni Virginia, qui, débarrassée des oripeaux de la légende, apparaît dans toute sa complexité. En déboulonnant la statue, l'essayiste nous restitue la figure d'une femme coupée en deux, à qui seule l'écriture pourra rendre l'unité.

Contre

L'empathie semble, de prime abord, la meilleure indication pour un essai biographique. Romancière, essayiste, critique littéraire et auteur, entre autres, d'un pamphlet célèbre, L'Horreur économique, Viviane Forrester a placé son Virginia Woolf sous le signe d'une complicité assumée. Tant il est vrai que, pour elle, « écrire, ce n'est pas commenter ce que l'on croit savoir, mais chercher ce qu'on ne sait pas encore et ce que parler veut dire ». Dans ce livre, elle dresse le portrait d'une femme chatoyante et fragile, désopilante et meurtrie, qui pouvait s'exclamer : « Je sens dans mes doigts le poids de chaque mot. » Cet exercice d'admiration, qui a du souffle, n'évite cependant pas trois écueils : l'emphase, le psychologisme et la posture victimaire. Est-ce un effet de l'identification étroite entre Forrester et la tragédie intime, mutique, de son « modèle » ? L'auteur ne résiste pas à une certaine boursouflure complaisante. Le psychologisme guide sa démarche, au risque de perdre de vue, dans le cas de Woolf, l'irréductibilité de son geste créateur à d'étroites causalités. Enfin, on déplorera qu'en dépeignant, avec parfois beaucoup de justesse, l'environnement social et amical de Woolf, notamment les personnalités hautes en couleur du groupe de Bloomsbury, Forrester cède aux facilités d'un parti pris victimaire qui colore l'ensemble de sa démarche. S'il est vrai que Woolf fut « différente de la légende tramée par son mari Leonard, qui se forgeait une carapace en projetant sur elle ses propres troubles », l'attention exclusive de l'auteur de cet essai aux manipulations intéressées de l'époux obère par là même sa biographie et l'enferme dans un déterminisme rétrospectif où la vérité des êtres s'abîme. (Voir aussi dans ce numéro, p. 44-49, le portfolio consacré au roman de Woolf, Au phare, dont vient de paraître une nouvelle traduction.)
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Virginia Woolf

Une biographie atypique car pas chronologique. L'auteur s'attache d'abord à décrire l'étrange relation entre Virginia et son mari Léonard. Elle évoque aussi l'étrange famille Stephen où l'inceste n'est jamais loin. Enfin, elle analyse l'œuvre.

Néanmoins, j'ai le sentiment étrange que Virginia Woolf s'est dérobée à cette histoire.
Lien : http://mapetitepause.over-bl..
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Virginia Woolf

Une biographie bien pensée et bien écrite qui raconte l'histoire de Woolf sous un angle tout à fait différent de celui qu'on entend habituellement. Une belle preuve d'humanité et d'empathie pour une personne qui a été caricaturée de son vivant et après sa mort. C'est ce livre qui m'a donné envie de redécouvrir toute l'oeuvre de Woolf et d'en savoir plus sur une écrivaine qui a marqué son siècle.
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