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Critiques de Viviane Forrester (43)
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L'horreur économique

A sa parution en 1996, ce livre m'avait fortement marqué.

Presque trente ans plus tard, je l'ai relu pour me conforter dans l'idée que Viviane Forrester était notre Cassandre. Mais comme la figure mythologique, elle n'a pas été écoutée. Pensez donc, une femme de lettres qui se pique de tailler en pièces le modèle économique du néolibéralisme triomphant! Qu'elle retourne à ses chères études et nous laisse en paix avec nos "business plans" et nos dividendes!

Aujourd'hui, c'est désormais une certitude, même si certains persistent encore à le nier, "l'horreur économique" atteint son paroxysme et menace la survie même de l'espèce humaine sur une planète à l'agonie.
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Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés

J'ai commencé ce livre avec enthousiasme, ravie de connaître mieux le peintre de renom... et je l'ai lâché après une cinquantaine de page laborieusement déchiffrées.

Je rejoins la critique de "scaalaire68" : l'écriture est larmoyante, avec beaucoup de longueur et de répétition. Je ne peux pas me permettre de trop m'avancer sur le contenu, vu que je n'en ai pas lu un tiers mais je n'ai pas accroché avec l'approche purement psychologique qui éloignent les faits. De plus, je n'ai trouvé aucune construction, aucune ligne directive qui m'aurait permis de comprendre où l'auteur voulait nous emmener. Si bien que je me suis perdue en chemin... Dommage !
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Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés

J'ai lu ce livre en préparation de ma visite d'Auvers-sur-Oise.

Je découvre une personnalité étonnante. Peut-on le qualifier de fou ? Non, je ne crois pas. Il portait le nom d'un Vincent mort trop tôt, ce poids était trop lourd pour un coeur fragile. De nos jours, les psychologues savent combien il est dangereux de donner à un enfant le prénom d'un précédent disparu.

Ce livre m'a fait voyager en France, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Belgique, dans notre Pays Noir. Voyage sans quitter les quatre murs de ma chambre.

Seul bémol : l'auteur voyage dans le temps, en arrière, en avant, et parfois, j'ai eu du mal à comprendre la bonne suite des événements.

Style travaillé, ciselé, longues phrases parfois proustiennes.

Lecture intéressante pour qui veut connaître Van Gogh et marcher dans son sillage en Ile-de-France ou en Arles.
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Virginia Woolf

Depuis ma rencontre avec Virginia Woolf grâce à la lecture d'Une chambre à soi, j'ai pour elle une attirance que je n'arrive pas toujours à expliquer, même à moi-même. J'ai lu plusieurs de ses livres (et il m'en reste encore à découvrir) et à chaque fois c'est une admiration pour l'écriture, sa beauté, sa précision et la recherche du mot juste et également un univers très différent dans chacun de ses récits même si on y retrouve toujours un petit "parfum" commun..... 



Alors je me faisais une joie d'avoir sur mes étagères cette bibliographie de Viviane Forrester que l'on m'avait vivement conseillée, que j'avais trouvé dans un désherbage de bibliothèque et j'en ressors très partagée.



En effet sur le fond j'ai découvert des facettes de cette écrivaine auxquelles je ne m'attendais pas (et là l'auteure n'y est pour rien) comme sa haine des juifs et quel couple elle formait avec son mari, Leonard, qui, même si je savais que le couple avait une relation assez particulière, faite de respect, d'amitié mais pas forcément d'amour dans tous les sens du terme, j'ai trouvé cette partie de l'ouvrage assez violente et à charge. Certes elle dévoile un Leonard assez sombre, menteur et manipulateur dès le début de leur mariage et il y sûrement une part de colère de la part de Viviane Forrester devant l'injustice faite à l'écrivaine anglaise et  pour rétablir les faits avec force arguments. On se demande d'ailleurs comment le couple a pu rester soudé pendant plus de 20 ans.



Mais finalement il s'agissait plus d'un mariage de raison pour les deux parties plus que d'amour. Viviane Forrester débute sa biographie avec ces points capitaux pour elle et qui auraient en partie jouer dans le mal-être et peut-être son suicide de l'écrivaine (entre autres).



Viviane Forrester retrace ensuite son enfance marquée par les deuils successifs, les agressions sexuelles, puis sa vie dans le groupe de Bloomsbury où elle a sûrement passé ses plus belles années  laissant libre cours à sa créativité, son originalité, à son humour et ses relations amicales avant de rentrer dans le rang en se mariant. Elle termine son ouvrage en évoquant une autre piste sur les raisons de son suicide.



Venons-en à la forme du récit ...... J'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture de Viviane Forrester. Une écriture alternant les styles, parfois fluide, parfois plus "hachée" avec laquelle elle fait de nombreux aller-retours qui peuvent être nécessaires pour comprendre les implications psychologiques de certains événements dans la vie et l'œuvre de Virginia Woolf, des redites nombreuses sur certains faits, certes importants mais qui alourdissent la lecture. J'ai aimé découvrir tout ce qu'il y a de personnel dans certaines de ses romans comme Vers le phare  mais aussi Orlando, Mrs Dalloway ou Trois Guinées, les romans que j'ai lus jusqu'à maintenant.



Une écriture à charge, violente parfois dans le comportement de Leonard, sur la manière dont il entourait sa femme, assurant la protéger mais lui ôtant toute autonomie et liberté. J'avais déjà eu des soupçons sur son rôle à travers le Journal d'un écrivain, car légataire de son œuvre, il a créé un mythe et a laissé que ce qu'il souhaita qu'il restât, ayant sélectionné ce qu'il voulait qu'on sache, de savoir qui était vraiment Virginia Woolf.



Ici la biographe "casse" l'image que l'on peut avoir du couple, du tempérament de chacun, de ses réactions et comment Leonard à soumis son épouse, les blessures morales ou psychologiques infligées à celle-ci et comment l'image que l'on attribue à cette écrivaine peut être tout autre, surtout quand on évoque ses amitiés et sa vie au sein de groupe de Bloomsbury. 



Pour résumer j'ai trouvé parfois que l'ensemble était brouillon, me perdant dans les relations amicales, extra-conjugales certes très nombreuses et parfois collatérales entre les couples, ami(e)s et autres. Ayant déjà lu beaucoup sur elle, j'en connaissais beaucoup comme la complicité qui unissait Virginia à sa sœur Vanessa, teintée parfois de jalousie et de non-dits.



Qui était Virginia vraiment ? Des suppositions, des pistes, mais une femme dont on connaîtra peut-être jamais la vraie personnalité, ses troubles et surtout leurs origines et comment ne pas penser que toute personne ayant traversé de telles épreuves en ressorte indemne. Folie, peur, mélancolie finalement peut-être un peu de tout cela mais cela ne m'empêche pas de lui garder toute mon admiration, comme d'ailleurs Viviane Forrester, pour la qualité de son écriture, ses combats (le féminisme en autres) et également pour la femme qui se cachait derrière ce visage mélancolique mais qui a été également une femme forte de ses convictions, de ses choix amoureux et littéraires.
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Virginia Woolf

La personne de Virginia Woolf fait l'objet de nombreux fantasmes. Je souhaitais en connaître un peu plus sur sa vie. Cette biographie m'a semblée être parfaite pour cela.

Viviane Forrester a une connaissance parfaite de l'oeuvre de Virginia Woolf. Ce qui lui permet de mettre en relation de nombreux passages des oeuvres de l'autrice avec les moments clés de sa vie et les états changeants dans lesquels elle pouvait se trouver. Viviane Forrester remet aussi Virginia Woolf au coeur des personnes qui ont partagé sa vie et qui ont laissé des traces, au 1er rang desquels son mari et sa soeur, Vanessa. Elle met aussi en avant le fait que la folie supposée de Virginia a servi les intérêts de son mari et de son entourage.

Cette biographie est très intéressante.

L'écriture de Viviane Forrester est de grande qualité. Toutefois, j'ai trouvé des longueurs et un manque de structure. En effet, il y a des redites et certaines thématiques (tel que le sujet de l'inceste) reviennent régulièrement alors qu'elles pouvaient être traitées en une fois. Je me suis aussi un peu perdue dans certaines considérations.
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L'horreur économique

un livre à relire en cette période de confinement et COVID 19

L'auteur brosse la France (1996) où l'on parlait des chômeurs et

du début de la mondialisation.

Les pertes d'emplois, la non-employabilité des individus -

Avec la situation économique actuelle il est intéressant d'avoir

le point de comparaison de l'avant et de l'actuel.





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Ce soir, après la guerre

Viviane Forrester née Viviane Dreyfus aurait pu appeler son récit "Une femme se souvient" mais elle a choisi ce beau titre "Ce soir, après la guerre" qui est comme un étirement du temps entre le soir, moment court et précis dans une journée, et l'après-guerre qui représente un temps long et beaucoup plus vague dans sa durée.

Ce soir-là n'est donc pas comme les autres puisqu'elle se souvient de ce qu'est « être juif » pendant la deuxième guerre mondiale.

Sa famille est aisée et va se réfugier dans le sud de la France pour échapper aux rafles. Cela ne l'empêche pas de prendre conscience des arrestations de la Gestapo et des déportations de juifs dans les camps d'extermination.

Sans concession, elle dénonce le régime de Vichy voire la complaisance de certains proches et témoigne aussi de ce sentiment de culpabilité, celui d'être toujours en vie.

C'est aussi l'histoire d'une petite fille qui s'interroge sur Dieu et la religion : pourquoi les catholiques veulent la punir alors qu'elle n'a rien fait?

Le sujet ne manque donc pas d'intérêt mais la construction du texte m'a parfois semblé désordonné, peut être comme les pensées qui nous échappent quand on tente de se souvenir du passé.





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La promesse du pire

« D’où vient cette impression de nous débattre incrustés dans un état de fait inerte, d’être comme écrasés sous un enchevêtrement de faits accomplis, agglomérés sans appel depuis la nuit des temps, d’être comme consignés dans une structure économique échafaudée de telle sorte qu’en supprimer, en déplacer la moindre pièce ou même en frôler le socle ferait tout s’effondrer - et nous sous les décombres ? » Telle est la question qui aurait pu donner lieu au second volet, plus de vingt ans passés, du bestseller de Viviane Forrester, « L’horreur économique ».

Malheureusement, elle nous aura quitté trop tôt et laissé un travail inachevé. Ce petit livre avait l’ambition, encore une fois et comme elle a su si bien le faire auparavant, de pointer les contradictions d’un système qui a la capacité de se renouveler au fur et à mesure des crises qui le traversent.

Même sous la forme d’un « manifeste politique », Viviane Forrester arrive à démonter ces « jeux de substitution » qui ne font même plus réagir les syndicats, les salariés et la gauche. Comment peuvent-ils eux-même les utiliser dans leur langage ? s'indigne l'auteure. A ce propos, l’exemple de la transformation lexicale du licenciement en « plan social » est lumineuse. Il faut lire les pages 36 à 39 sur ce glissement sémantique; cette forme sournoise d’acceptation des rapports de domination. Et on le sait depuis Pierre Bourdieu, la domination est à son paroxysme lorsqu’elle est intériorisée. N’est-ce pas là le pouvoir le plus insaisissable du capitalisme ?
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Virginia Woolf

Une biographie bien pensée et bien écrite qui raconte l'histoire de Woolf sous un angle tout à fait différent de celui qu'on entend habituellement. Une belle preuve d'humanité et d'empathie pour une personne qui a été caricaturée de son vivant et après sa mort. C'est ce livre qui m'a donné envie de redécouvrir toute l'oeuvre de Woolf et d'en savoir plus sur une écrivaine qui a marqué son siècle.
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L'horreur économique

Édifiant, dérangeant (dans le bon sens du terme) et, sans doute, prophétique.
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L'horreur économique

Un pamphlet contre l'économie de marché ! Viviane Forrester fut parmi ceux qui ont été les premiers à dénoncer les dérives de l'économie néo-libérale, mais ça manque de profondeur d'analyse , de proposition alternative.
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L'horreur économique

Le titre de cet essai n'a rien de ronflant ni d'exagéré... et son contenu, qui déroule la constante imposture de l' économie de marché, reste d'une morne actualité plus de vingt ans après. il y est démonté et démontré l' appropriation de la valeur Travail, comme asservissement inclusif, par les puissances financières transnationales de plus en plus hors de contrôle.

Avec le spectre d'un avenir d'humains de moins en moins "utiles".

Même si des consciences se font timidement jours depuis quelques temps, l' essai de Viviane Forester est lucide, qui annonce une idéologie encore timide de la décroissance: celle qui vient après un constat lucide et sans concessions.

Ce livre mériterait une version 02, par un collège de philosophes et d' économistes alternatifs et divergents.

Mais en l' état, c'est encore un ouvrage passionnant.
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L'horreur économique

Cet essai publié en 1996 est d’une actualité étonnante. Si son auteure, disparue en 2013, vivait encore, elle ne pourrait constater qu’amèrement la justesse de son constat de l’époque.

Ce livre apporte un recul nécessaire et salutaire sur l’état catastrophique de la société dans laquelle nous sommes plongés, auquel, consciemment ou non, nous souscrivons. Ce constat porte principalement sur la disparition du travail. Le chômage, depuis les années 80/90 ne cesse de préoccuper nos élites politiques. Selon l’auteure, il ne s’agit là que de comédies. Si le chômage était conjoncturel (donc provisoire) depuis l’époque où Marx analysait les « crises capitalistes » jusqu’à la fin du XXème siècle, il est devenu, d’une part en raison des progrès techniques, d’autre part en raison des délocalisations, aujourd’hui irréversible (en tout cas en Occident, selon moi). Le plein emploi, c’est fini ! Il faut se mettre cela dans la tête. Les grandes sociétés licencient à tour de bras. L’inverse n’arrivera pas. C’est évident, on ne va pas démonter les machines qui ont remplacé des centaines de bras, comme non plus on ne va pas créer de l’emploi dans nos pays occidentaux, alors qu’une main d’œuvre servile et bon marché existe partout ailleurs ! Et ce, malgré toutes les gesticulations empressées de nos élites politiques et leurs vaines promesses !



Ce que souligne Viviane Forrester, c’est le désarmant paradoxe suivant : le travail disparait, mais le loisir n’augmente pas pour autant ! Tout se passe comme si plus l’on manque de travail, plus on le cherche ! Toutes les idées selon lequel le progrès technologique entraînerait nécessairement une vie plus libre, moins « aliénée » par le travail, est balayée par les faits. Le progrès technologique n’a jusqu’ici que mis à la porte des millions de vies, laissées sur le carreau, et ces laissés pour compte n’en profitent nullement, obsédés par le désir de retrouver un travail qui n’existe pas.



Tout cela remet en cause notre vision de la société, nos préjugés sur les chômeurs « assistés », sur les discours théâtralisés des politiques… Viviane Forrester porte un regard lucide sur l’état alarmant dans lequel notre société plonge tête baissée depuis deux ou trois décennies. Et ce regard lucide, c’est ce qui fait notre dignité, notre qualité d’être humain. Même si nous ne pouvons apporter de réponse à cette tragédie, il nous reste au moins cette dignité. Voilà ce que m’a appris ce livre.

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Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés

Je ne garde pas un très bon souvenir de ce livre alors qu'habituellement je m'intéresse à la psychologie et la psychanalyse. J'étais peut-être trop jeune ? J'ai le souvenir d'un texte larmoyant et qui n'en finissait pas mais je suis une piètre lectrice et de surcroit difficile dans mes goûts. C'est la 1ère bio du peintre que j'ai lue (jusqu'à la fin ? je ne sais plus) et depuis j'en ai lu d'autres que je recommande plus chaudement. Toutefois la vie de Van Gogh est tellement intéressante et atypique que je recommande également la lecture de ce livre car le sujet est inépuisable.
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Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés

Une biographie qui part à la recherche des origines du suicide de Van Gogh. Aidée de la psychanalyse, V. Forrester fait le portrait d'un homme qu'on suicide : la famille avec le spectre du premier Vincent, frère mort-né un an avant sa propre naissance ainsi que Théo et ces liens si particuliers qui mêlent amour et domination puis la société en quête de Genies à torturer pour produire des oeuvres à la gloire de la souffrance.



La folie, la peinture sont des états marginaux que Vincent ne peut quitter puisqu'il est l'élu...qui arrange tout le monde. Un postulat intéressant et en tout cas, un véritable plaidoyer en faveur de l'artiste. Une évocation minutieuse des quelques années qui permirent une oeuvre révolutionnaire qui brûlera Van Gogh du soleil d'Arles aux blés d'Auvers.
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Virginia Woolf

Étonnante biographie qui nous permet de découvrir avec plus de justesse l'univers woolfien. Viviane Forrester revisite la légende sans reconstruire un mythe. Les gens heureux ne font pas d'histoire.. ...voici donc l'histoire de Virginia Woolf.



Astrid Shriqui Garain

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Ce soir, après la guerre

Autobiographie de l'indicible qui réussit pourtant à conserver courageusement un certain humour. C'est l'histoire du périple d'une jeune fille et de sa famille à travers le Sud de la France occupée.
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La promesse du pire

Le chiffre au détriment du nombre. Peu importe le nombre pourvu que s'établisse le chiffre.

Voilà peut être l'aspect le plus significatif de cette inversion de valeur qui nous oblige à interroger l'intelligence du résultat des opérations économiques mondiales.

La promesse du pire fait suite à l'horreur économique, précédent ouvrage de Viviane Forrester. Sommes nous encore aujourd’hui dans une logique capitaliste ?

Le pouvoir économique repose t il encore sur l'appropriation des matières premières et des outils de production ?

Le schéma est il toujours aussi simple ?

Technologie et mécanisation poussent peu à peu un cheptel humain vers l’obsolescence. Est elle programmée ?

Tel est le pire annoncé. Quels en sont les indices ? Peut être dans l'emploi des mots . La logique du « Plan social » efface le chaos du « licenciement ». « Le chiffre du chômage » : un indice , « le nombre de chômeurs » : une charge.

Qui peut comprendre aujourd'hui la virtualité des richesses?

L'effondrement d'un système a t il commencé ?

Crise, dette, crise de la dette, données inévitables?

Quel est donc la nature du buisson d'épines que nous dissimule la coupe franche des rameaux sacrifiés?

Foisonnement de question qui répondent à la multitude des problèmes que nous devons affronter, mais qui n'est rien comparé aux récifs qui nous attendent si nous ne nous interrogeons pas sur l'intelligence de ce que nous vivons.

La spéculation effrénée malmène la notion même de profit. Quant à la nature de son chiffre...c'est peut être sur cela que nous devons travailler avant que notre nombre ne soit effacé.



« L'univers est un coffre-fort dont l'humanité cherche le chiffre. » Mythologies -Roland Barthes



Astrid Shriqui Garain
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Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés



Biographie très poussée du peintre dans laquelle la psychologie et la psychanalyse ont largement leur place.

Vincent van Gogh est né un an jour pour jour après un frère aîné mort-né, qui portait le même nom. L'auteure voit dans cet élément une explication possible du tourment dans lequel le peintre a vécu.

On découvre la relation du peintre avec ses parents, son frère mais aussi ses « confrères ».

On y voit un homme mal aimé (ou qui se ressent comme tel), tourmenté, en tout cas, il pense souvent ne pas être à sa place. Sa passion pour la peinture, sa solitude et sa misère le conduiront à la folie.

Ce livre est bien documenté.

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L'horreur économique

« La vérité est trop nue, elle n'excite pas les hommes. » - Jean Cocteau - Le poète a raison.

Il a raison mais pas entièrement.

Parce que l'horreur est immense, à la hauteur du mensonge.

Le livre de Viviane Forrester est sans doute ce qui a été de mieux écrit, décrit, saisi, analysé depuis des années concernant l'état de notre monde.

Ce n'est pas un essai de stratégie économique, ni un traité politique. C'est l'annonce de la réalité. D'une vérité que nous ne pouvons, ou nous ne voulons pas comprendre, puisque tout nous empêche de la porter à la lumière de notre raison.

C'est un livre effroyablement juste. L'horreur économique. Cette horreur qui depuis des dizaines d’années ne cesse d'avaler peu à peu notre intelligence, nos rêves, nos espoirs, et si silencieusement des millions de vies.

Et que celle ou celui qui se dit ouvertement heureux, bien content, serein, celle ou celui qui se voit comme l'animal de génie que porte ce siècle divin, que ceux là, ceux qui dorment repus, au chaud, contents, ceux qui méprisent, ceux qui rejettent, ceux qui acceptent consentent participent et s'extasient devant la dictature du profit et qui rampent au pied du grand autel du mérite, à ceux là : ce livre vous congédie.



La vérité est difficile à entendre et portant elle est tellement saine à comprendre.

Il faudra bien un jour faire face à l'absurdité d'un monde qui est entrain de nous dévorer. Et si nous n'y prenons pas garde , pourrait être le grand fossoyeur.

Imaginons.

Imaginons une planète qui durant des millénaires a vu son peuple se courber sous le poids des fardeaux, s'atteler aux charrues, pousser des wagons, ramper dans les fosses, travailler comme une bête pour pouvoir espérer survivre en passant chacun de ses hivers.

Imaginez ce peuple, si peu fait pour habiter cette planète, employer son cerveau à inventer des machines capables de le décharger de sa peine.

Imaginez ces machines travaillant à la place de ce peuple, le déchargeant de son état de bête de somme.

Un peuple qui aurait pu voir devant lui pour la première fois de son histoire se dresser un espoir.

Mais le peuple na pas pensé au pouvoir des machines, et n'a pas pris garde à qui elle donnait le pouvoir de commander aux machines.

Plus de machines, moins de travail. Plus de temps libre...

Moins de peine, davantage de place pour la vie ?..

Mais le peuple n'avait pas compris.

Pas compris qu'avec leurs machines ces hommes allaient leur voler le droit de survie en faisant beaucoup et énormément de profit.

Et que ces hommes allaient peu à peu créer un empire monstrueux qui viendrait coloniser avec férocité et sauvagerie tout le village du peuple.

L'empire fut industriel et puis très vite il devint financier.

S'auto-alimentant lui même tout en imposant son droit, ses règles, et toute la cruauté de son jeu.

Et plus les machines devenaient et plus le travail disparaissait.

Et plus le travail disparaissait plus le peuple se devait d'en trouver.

La place du peuple devenait chère, de plus en plus rare, de plus en plus chère.

Un peu ici, beaucoup là bas,

un peu plus ici …

et davantage là bas.

Et puis un jour cela fut partout.

Un ordre qui marche ne se désavoue pas.

Un ordre de marche, une course folle au profit, qui ne dit pas son nom .

Qui ne se prononce pas, qui ne se dit pas.

Le désemploi.

Les hommes des machines enseignèrent et imposèrent au village un seul mot : Chômage....



Ce livre vous dira l'histoire de ce peuple, et le visage de ceux qui imposèrent la terreur au village.



Il fallait bien plus que de l'audace pour écrire ce livre, il fallait de l'intelligence et du courage, pour venir nous rappeler la réalité des faits qui se sont peu à peu imposés à nous.

Pour nous dire que nous sommes colonisés par un empire financier qui nous fait croire que les emplois reviendront, alors qu'ils ne reviendront JAMAIS.



Pour dire, qu'à force de nous répéter, de nous faire entendre que ceux qui n'en ont plus sont des charges et des parias, il nous vient méchamment dans l'idée qu'ils nous sont inutiles et qu'à ce titre on risque de donner bêtement bonne conscience à tous les crimes. Et d'oublier que chaque jour un peu plus nous avançons dans la file de ceux qui se verront sacrifiés au seul profit des maîtres de l'Empire.

Et que plutôt que de nous laisser voir les faits, de nous laisser libres d'y réfléchir, on nous gave de mensonges, de promesses, et d'illusions. Et qu'on nous prive de la seule possibilité qu'il nous reste : concevoir une autre façon de vivre.



Ce livre ne nous donne pas de solution. Les solutions sont celles que nous souhaiterons voir s’inscrire sur le visage de notre avenir. C'est à chacun d'entre nous de dessiner son futur.



Mais ce livre est un début, juste la tentative d'un éveil de notre conscience.

Pour que nous nous rendions compte dans quelle gueule d'empire nous nous sommes livrés, et dans quel infernal merdier on nous a laissés tomber si bas.



Publié en 1996, ce livre pourrait être écrit demain matin.



Reste à savoir combien seront encore là pour le lire.



Ce livre est basé sur des faits réels.



Astrid Shriqui Garain

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