Citations de Walt Whitman (233)
J'ai la nostalgie d'une de ces vieilles routes sinueuses et inhabitées qui mènent hors des villes...
une route qui conduise aux confins de la terre...
où l'on puisse oublier dans quel pays on voyage...
sur laquelle on chemine comme un pèlerin , n'allant nulle part...
où l'on ne rencontre que de rares voyageurs...
où l'esprit est libre...
qui vous conduise jusqu'aux régions les plus éloignées de la terre...
elle est assez large...
aussi large que les pensées qu'elle vous inspire...
~~ Thoreau ~~
Voici la caresse d'une main timide .... voici le parfum de cheveux qui flottent,
Voici le contact de mes lèvres sur les tiennes .... voici le murmure du désir,
Voici les fonds et les hauteurs inaccessibles qui me renvoient ma propre image,
Voici la fusion de mon être en pensée et mon retour en moi-même.
(...)
En cette heure, je fais des confidences
Je ne les ferai peut-être pas à tout le monde, mais à toi oui.
Toutes les fautes sont pardonnables à qui fait preuve d'une parfaite franchise
Cueille dès maintenant les fleurs de la vie car la mort est si pressée que le frêle bouton qui s'ouvre aujourd'hui aura bientôt trépassé.
Je ne vais pas te parler, je vais penser à toi quand je serai assis seul, ou ne dormirai pas, seul, dans mon lit, la nuit,
Je vais attendre, je ne doute pas que je ne doive te rencontrer de nouveau,
Je vais veiller à ne pas te perdre.
NE FERMEZ PAS VOS PORTES
Ne fermez pas vos portes, orgueilleuses bibliothèques,
Car ce qui manquait sur vos rayons bien remplis, mais dont on
a bien besoin, Je l’apporte,
Au sortir de la guerre, j’ai fait un livre
Les mots de mon livre, rien; son âme, tout;
Un livre isolé, sans attache, avec les autres, point senti avec l’entendement.
Mais à chaque page, vous allez tressaillir de choses qu’on n’a pas dites.
Feuilles d'herbes. Traduction de Jules Laforgue
Viens, tendre et soulageante mort, ondulant autour du monde. Arrivant sereinement ! Arrivant ! Le jour, la nuit, pour tous, pour chacun. Tôt ou tard, délicate Mort.
Je paresse et invite mon âme,
Je me penche et paresse à mon aise...tout à la contemplation d'un brin d'herbe d'été.
Je n'ai rien à voir avec ce système, pas même assez pour m'y opposer.
Le nomadisme intellectuel est la faculté d'objectivité, les yeux qui partout se nourrissent.
Qui possède de tels yeux entre de tous côtés en relations justes avec ses semblables.
Emerson
Si un homme se promène la moitié de chaque jour dans les bois parce qu'il les aime, on va le considérer comme un fainéant. S'il y passe sa vie entière, en spéculateur, occupé à les mettre en coupe et à dénuder la terre, on le considérera comme un citoyen sérieux et entreprenant.
THOREAU
Je veux danser, battre des mains, exulter et crier, sauter, bondir en l'air,
me rouler par terre, surtout flotter, flotter !
Car je serai marin du monde partant pour tous les ports
Car je serai bateau ( avez-vous vu mes voiles, déployées au soleil et à l'air ?)
Navire vif cales gonflées d'une précieuse cargaison de paroles et de joie.
Sachez que je ne donne pas de leçon, ni de petites pièces, quand je donne c'est de moi même.
Ô Capitaine! Mon Capitaine! Notre voyage effroyable est terminé
Le vaisseau a franchi tous les caps, la récompense recherchée est gagnée
Le port est proche, j'entends les cloches, la foule qui exulte,
Pendant que les yeux suivent la quille franche, le vaisseau lugubre et audacieux.
Mais ô coeur! coeur! coeur!
Ô les gouttes rouges qui saignent
Sur le pont où gît mon Capitaine,
Etendu, froid et sans vie.
Si tu ne réussis pas à m'atteindre du premier coup, ne te décourage pas,
Si tu ne me trouves pas à un endroit, cherche à un autre,
Je suis arrêté quelque part et je t'attends.
Je crois qu'une feuille d'herbe est à la mesure du labeur des étoiles,
Que ne sont pas moins parfaits la fourmi, le grain de sable, l’œuf du roitelet,
Que la rainette est un chef-d'oeuvre des plus consommés,
Que la ronce des mûres serait digne de couvrir les corridors du ciel,
Que le plus infime rouage de ma main est une mécanique incomparable,
Que la vache qui rumine l'herbe tête humblement baissée est une statue sans rivale,
Qu'une souris est miracle propre à ébranler des sextillions d'infidèles.
p.87
Pied sûr, coeur léger, j’attaque la piste ouverte,
Suis libre, en bonne santé, le monde est devant moi,
La longue piste brune s’étire où je veux qu’elle me conduise.
A partir d’aujourd’hui je n’attends plus la bonne fortune : la bonne fortune c’est moi !
J’ai fini de me plaindre, j’ai fini de tergiverser, j’ai fini d’avoir besoin de ceci ou cela,
Terminé le petit monde des récriminations, des bibliothèques, des critiques chagrines,
Sans faiblesse ni grief, j’avance à découvert sur la piste.
Pour moi la terre me suffit,
Pourquoi voudrais-je les constellations moins éloignées ?
Elles sont où elles doivent être, j’en suis sûr,
Conviennent à ceux qui les habitent.
(Sur terre, donc ! épaules chargées du délicieux fardeau,
La vieille charge d’hommes et de femmes qui partout m’accompagnent,
Impensable, je le jure, pour moi, de m’en débarrasser,
Empli d’eux comme je suis et qui à mon tour les comblerai !)
On a mis un corps d'homme aux enchères
(La scène se passe avant la guerre, c'est ma coutume d'assister à la vente des esclaves),
J'aide le vendeur, il est nul, il ne connaît pas son boulot.
S'il vous plaît, messieurs, contemplez-moi un peu cette merveille,
Est-ce que la plus élevée des enchères du plus fortuné des acquéreurs sera suffisante : non !
Pour ce corps, le globe est demeuré en gestation pendant des quintillions d'années sans vie animale ni végétale,
Pour ce corps ont tourné les roues régulières et lourdes des cycles planétaires.
Dans ce corps, un cerveau, une boite à surprises,
Dans ce corps, au bas de ce corps, une fabrique de héros.
Ces bras, ces jambes, rouges, noirs ou blancs, observez bien, n'ont-ils pas finesse musculaire et nerveuse,
Si vous y tenez, nous irons jusqu'à les disséquer pour que vous voyiez bien.
Exquise acuité des sens, flamme de vie dans les yeux, culot et détermination,
Carapace des muscles pectoraux, souplesse de l'axe du cou, des vertèbres, fermeté de la chair, bonne solidité des bras, des jambes,
Sans compter les merveilles cachées sous la peau !
Là où coule le sang,
Ce bon vieux sang unique, ce brave liquide rouge universel !
Là où se dilate, là où gicle un cœur, où battent passions, désirs, projets, ambitions
(Parce que vous croyez qu'incapables de s'exprimer dans les salons ou les salles de conférences ils n'existeraient pas ?),
Il n'y a pas qu'un homme devant vos yeux, mais un père d'hommes qui seront pères à leur tour,
Qui seront la souche d'Etats peuplés, de républiques florissantes,
La source d'innombrables vies immortelles aux innombrables incarnations des plaisirs.
Qui peut dire quelle sera la descendance de sa descendance dans les siècles futurs ?
(Et si l'on remontait le cours des siècles passés pour vous-mêmes, qui sait qui l'on trouverait au commencement ?)
Resist much, obey little
Résistez beaucoup, obéissez peu
M'embarquer à la mer !
Je veux tellement quitter ce sol insupportable,
Tellement quitter l'usante monotonie des rues, des maisons, des trottoirs,
Tellement te quitter terre compactement immuable, oui monter à bord d'un vaisseau,
Lever l'ancre, mettre à la voile, à la voile !
Je veux que désormais la vie soit un grand chant de joie !
Je veux danser, battre des mains, exulter et crier, sauter, bondir en l'air,
me rouler par terre, surtout flotter, flotter !
Car je serai marin du monde partant pour tous les ports
Car je serai bateau ( avez-vous vu mes voiles, déployées au soleil et à l'air ?)
Navire vif cales gonflées d'une précieuse cargaison de paroles et de joie.