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Critiques de Walter Jon Williams (86)
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Ceci n'est pas un jeu

Je ne savais pas à quoi m’attendre en prenant ce livre, surtout après la lecture du résumé. En effet, je ne lis pratiquement jamais de polars, et pourtant, les deux ou trois livres que j’ai lus faisant partie de ce genre n’étaient pas mauvais du tout. Etant inscrit au service de presse d’une autre des collections de l’Atalante, je ne m’attendais pas du tout à recevoir un livre de ce genre. Finalement, je ne suis pas complètement déçu, ce livre comporte assez de SF.



Walter Jon Williams nous embarque donc dans une Amérique de notre époque, et plus particulièrement dans une grande entreprise, un peu comme Google, sur plusieurs fronts à la fois, et dont le propriétaire est millionnaire. Dagmar est une femme d’une trentaine d’années travaillant pour ce millionnaire, qu’elle connaît depuis la fac et avec qui elle entretient donc des rapports amicaux. Elle s’occupe de la section des ARG de la boîte, une sorte de jeu fait d’énigmes que les joueurs doivent résoudre en étant parfois amenés à voyager d’un endroit à l’autre dans le monde. Ce genre de jeu s’est très développé en un temps limite puisque même si on ne nous donne jamais d’année précise, on se doute que ce n’est vraiment pas loin de nous. Les technologies de notre époque sont très utilisées par Dagmar et les gens autour d’elle, ce qui m’a un peu gêné, je ne suis pas un fan de la Fantasy traditionnelle pour rien après tout !
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La peste du léopard vert

Comme promis, je reste sur ma lancée et vous parle de la dernière sortie de la collection Une heure lumière.



"La Peste du léopard vert" partage sa narration entre présent (futur) et passé. On découvre un monde futuriste où l'humanité a évolué au point de ne plus être attachée à une forme, change d'apparence à volonté et vit dans une société totalement différente. Tout cela nous est montré en subtilité, sans grandes explications, comptant sur le lecteur pour relier chaque information.



En parallèle, on en découvre les origines, sous forme d'un récit d'espionnage sur fond de course poursuite hitchcockienne palpitante. Walter Jon Williams change de registre et use avec malice des deux genres pour nous construire une histoire complète, qui se répond à travers les dérives des deux sociétés.



Malgré quelques longueurs, "La Peste du léopard vert" est une lecture intéressante, pleine de suspens, qui tient en haleine jusqu'au bout.
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Les joyaux de la couronne

Je pense que nous avons affaire à la couverture la plus trompeuse de l'histoire de l'édition de la littérature de l'imaginaire.



Je connaissais l'auteur pour son roman cyberpunk "Câblés" et je n'ai pas été surpris de découvrir un sympathique roman de science fiction qui joue la carte du "roman de braquage" dans un monde de space-opera.



Affûté, drôle et efficace, un court roman dont je conserve surtout le souvenir plaisant de sa lecture, et sa capacité à jongler habilement avec les genres de l'imaginaire
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La guerre du plasma

Faisant suite aux aventures déja décrites dans [b:Plasma|617457|Farewells to Plasma (Short Stories)|Natasza Goerke|http://photo.goodreads.com/books/1176371319s/617457.jpg|603873](1), ce roman nous décrit la suite de l’ascension d’Ayah, dans un contexte désormais beaucoup plus politisé et beaucoup moins magouilleur. Il y a donc moins de petites astuces, beaucoup plus de bureaucratie et surtout de politique. Et, étrangement, j’ai beaucoup aimé. En effet, la découverte des subtilités politiques de ces étranges métropoles vues par les yeux de cette débutante est tout à fait fascinante et sans doute basée sur une observation assez attentive de ce qui peut se passer chez nous. J’y ai également parfois retrouvé des réflexions qui m’ont rappelé Machiavel, Sun Tsu et autres fondateurs de la mauvaise pensée politique. Bien sûr, par moments, le plasma passait sa tête par la porte pour agrémenter ces débats de scènes d’action très sympathiques. Hélas, je ne vois pas quoi dire d’autre pour défendre les qualités de ce bouquin tout à fait inclassable et réellement réussi. (1) Pour lequel il semble bizarrement que je n’ai pas d’article

9782841723799"
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Alternative rock

Ce recueil de cinq nouvelles constitue une version actualisée du précédent ROCK & ROLL ALTITUDE. Trois récits sont communs mais ALTERNATIVE ROCK en ajoute deux autres, signés Stephen Baxter et Ian R. McLeod. Ce qui rend le voyage plus cohérent thématiquement puisqu’il débute et se termine avec les Fab Four.

Stephen Baxter, avec le « 12ème album » quitte la hard science pour la spéculation uchronique : dans un univers parallèle les Beatles ne se sont pas séparés après « let it be » mais ont proposé un douzième album que deux fans de musique écoutent religieusement dans un gigantesque transatlantique qui, lui non plus, n’a pas connu un sort sinistre. Une vingtaine de pages érudites, amusantes et référentielles.

On poursuit avec « en tournée » du trio Jack M. Dann, Gardner Dozois et Michael Swanwick originellement parue dans Penthouse en 1981. On y découvre une étrange ville ayant organisé un concert dans lequel se succèdent Elvis, Buddy Holly et Janis Joplin. Un thème proche du futur « Un groupe d’enfer » de Stephen King.

« Elvis le rouge » constitue une autre uchronie signée Walter Jon Williams au sujet d’un célèbre chanteur qui refuse d’intégrer l’armée, fuit en Europe, se fait oublier, devient l’idole de la nouvelle génération (Beatles, Stones,…) et finit par adhérer au Parti avant de devenir militant gauchiste et de rencontrer Luther King à Memphis. Un texte très réussi jusqu’à sa conclusion un peu attendue mais cependant efficace.

Le célèbre « Un chanteur mort » de Michael Moorcock fut déjà maintes fois publié : dans Rock&Folk, dans le LIVRE D’OR consacré à l’écrivain, dans l’anthologie GALAXIES INTERIEURES et dans le recueil DEJEUNER D’AFFAIRE AVEC L’ANTECHRIST. Le chanteur mort en question c’est le messianique Jimi Hendrix témoin de la mort de l’utopie flower power dans un récit intéressant mais que l’on eut aimé voir davantage développé.

Enfin, Ian R. McLeod propose « Snodgrass » au sujet d’un John Lennon quincagénaire et aigri ayant quitté les Beatles après un désaccord avec leur producteur qui refusent qu’ils enregistrent « Love me do ». Stuart Sutcliffe, pour sa part, n’a pas quitté le groupe (et n’est pas mort) et, trente ans après leurs premiers succès, les Beatles (groupe célèbre mais loin d’être incontournable « c’est pas les Stones ») continuent à attirer les foules avec leur « greatest hits tour ». L’occasion pour un John Lennon chômeur et sans avenir d’aller assister à leur concert. Un récit agréable, plutôt bien imaginé, avec forcément pas mal de références musicales, mais qui se termine un peu en queue de poisson.

Homogène en qualité (toutes les nouvelles sont bonnes même si aucune ne se révèlent exceptionnelles) et en longueurs (une trentaine de pages environ, excepté celle de Ian R. McLeod deux fois plus longue) et agrémentées de notes explicatives et instructives, voici cinq récits d’uchronie rock & roll savoureux à déguster sans modération.


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Aristoï

Un space opera de 1992, hybride et rusé, qui intègre les nanotechnologies et les personnalités multiples dans une expérimentation socio-politique à vaste échelle, auquel il ne manquait sans doute pas grand-chose pour être un vrai chef-d’œuvre.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/06/27/note-de-lecture-aristoi-walter-jon-williams/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Ceci n'est pas un jeu

En escale à Jakarta, Dagmar, conceptrice de jeux multimédia, découvre la ville en proie au chaos. De retour à Los Angeles, un ami est tué. Elle inclue l'enquête dans le nouveau jeu en cours. Un jeu en réalité alternée. Les millions de joueurs aident, sans le savoir, à résoudre l'enquête.

Ce livre est pour moi une véritable découverte. L'auteur est parvenu à lier un manuel d'informatique, d'économie, et une histoire d'amitié, pour en faire un véritable thriller policier.

Cet ouvrage très original vaut vraiment le détour, et tient en haleine de bout en bout.

Réellement à découvrir !



Critique rédigée par Emilie Parison
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Chansons de la Terre mourante, tome 1

J'ai lu (il y a longtemps) Rhialto le merveilleux, un peu par hasard. J'ai adoré. Le monde de la série qui commence avec Un monde magique parle de la terre à la veille de sa mort, des milliards d'années dans le futur alors que son soleil va s'éteindre. De quoi sera fait notre monde à ce moment-là ? Jack Vance l'imagine habité par des magiciens (des vrais, avec des sorts), tous plus farfelus les uns que les autres, misogynes, misanthropes, étranges et parfois (souvent ?) fous. Il se dégage de ces romans un humour parfois noir, un décalage et une bonne dose de nostalgie. Le style de Vance est inimitable, rapide, léger comme les contes philosophiques d'autrefois. Vance lui-même est un personnage d'ailleurs.



Les nouvelles de Chansons de la terre mourantes sont vanciennes. Aucun doute. On y retrouve la même loufoquerie que dans les romans originaux. J'ai beaucoup aimé. Les auteurs ont joué le jeu sauf peut-être George R. R. Martin qui a fait du George R. R. Martin et que je n'ai pas apprécié (écœurement face à la noirceur gratuite sans doute). Pour toutes les autres, ça a été un véritable plaisir de retrouver les Twk-Men et autres Deodands :)
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Câblé

du pur cyberpunk en mode action

pas trop noir mais divertissant et incluant tous les elements du genre
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Alternative rock

Un mariage réussi des univers rock et SF.





Stephen Baxter, Gardner Dozois, Jack Dann, Michael Swanwick, Walter Jon Williams, Michael Moorcock et Ian R. MacLeod, huit auteurs pour cinq nouvelles qui conduisent le lecteur vers des univers chimériques où il peut écouter un douzième album des Beatles qui dans la réalité n’en ont fait qu’onze, accompagner Jimi Hendrix dans une dernière virée post-mortem,…





De tous les récits, celui que j’ai préféré est « Elvis le rouge », une uchronie dans laquelle le frère jumeau d'Elvis, Jess Garon, est celui qui a vécu mais lui renonce à poursuivre sa carrière sous la houlette du colonel Parker pour devenir un leader engagé et charismatique.





A propos de « Un chanteur mort », Michael Moorcock écrit : « le sujet de cette nouvelle est moins la musique que les mythes et le besoin d’avoir quelqu’un à admirer » ; ceci peut, à mon avis, s’appliquer à l’ensemble du recueil.





Un bon moment de lecture.
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Le Coup du cavalier

Dès le début, le ton du roman est donné, on est dans le futur, dans un futur où l'immortalité a été découverte, et où un seul homme possède la planète, un excentrique. Le personnage de Doran Falkner est très intéressant, scientifique pas si doué que ça, plutôt homme d'affaires qui semble vouloir se mêler de tout, puisqu'il ne se gêne pas pour faire des manipulations génétiques et sociales aux peuples restants sur sa planète.
Lien : http://parchmentsha.blogspot..
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La peste du léopard vert

Fascinant mélange entre thriller et SF dure.
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Plasma

J'aime beaucoup l'univers mais je ressors globalement déçu par l'histoire.

Le monde futuriste imaginé par l'auteur maîtrise le plasma, possède des mages, des dauphins humanoïdes et d'autres éléments fantastiques, fascinants et intrigants, mais la romance de l'héroïne occupe une place trop importante à mon goût. Ce qui est d'autant plus dommage que l'héroïne et son amant sont des personnages complexes avec une personnalité très forte et pourraient être mieux exploités.

L'intrigue politique et l'utilisation du plasma sont toujours là, mais ils sont longtemps relégués au second plan, derrière la romance. J'ai dû attendre la fin pour me réconcilier avec l'histoire et enfin trouver dans ce livre ce qu'il promettait depuis le début.

Malgré ma légère déception j'ai tout de même apprécié cette lecture, et le fait qu'elle se termine sur une note positive me donne envie de lire la suite.
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Câblé

Le 22ème siècle.

La Terre a gardé les stigmates d'une guerre éclair ayant opposé les multinationales des orbitaux aux natifs de la planète.

Ancien pilote de delta, Cowboy est un mercenaire arpentant les routes des contrebandiers à bord de son panzer, un engin de guerre avec lequel il ne fait qu'un.

Sarah, elle, est une crade, une paumée mettant ses compétences d'assassin au service du plus offrant dans le seul but d'obtenir, pour son frère et elle, deux billets pour l'espace.

Tous deux sont cybernétiquement augmentés. Autrement dit, câblés.

Tous deux vont lier leur destinée pour affronter un puissant consortium et livrer ainsi une nouvelle guerre...



Câblé est un bon livre, mais un livre exigeant, faisant appel à toute l'attention du lecteur. En effet, dès les premières pages, la lecture demande beaucoup d'implication tant le style de l'auteur est visuel, sensitif, incisif. La narration - particulièrement cette avalanche de sensations - est assez déstabilisante et pourrait paraître excessive pour certains. C'est comme si l'auteur écrivait les nerfs à vif. Si, pour ma part, cela m'a un peu perturbé au début, ça n'a pas mis un frein à mon désir de poursuivre la lecture. Bien au contraire, l'ambiance cyberpunk est là, bien présente, bien prégnante, suffisamment lourde pour peser dans la balance en la faveur des fans du genre. On y est, on y vit dans ce futur pourri, dans cette société techno délabrée où l'humain a perdu son âme. Ça fait même peur car on y va, nous autres, petits bipèdes, on a déjà un pied dans le chaudron, on file droit dans le mur de cette déshumanisation. Et l'auteur, que ce soit par le verbe ou par l'image, parvient à nous y intégrer, à nous implémenter à son récit. En ce qui me concerne, j'y ai cru à fond. Mes références aidant (Blade Runner et Ghost in the Shell en tête), j'ai automatiquement comblé les brèches laissées par l'auteur qui, pour le coup, a fait totalement confiance aux lecteurs. Ce qui est gonflé de sa part dans la mesure où, le roman étant sorti en 1986, le cyberpunk en est alors à ses balbutiements...



Mais si Câblé est un roman extrêmement riche, il n'en est pas moins épuisant. Sa richesse est autant une qualité qu'un défaut. Une qualité, la plongée dans le monde anxiogène proposé par l'auteur étant hyper sensible ; un défaut, le style sans concession rendant complexe la compréhension de certains éléments clés de l'histoire. Il faut avoir les nerfs solides pour assimiler sans ciller les innombrables composantes techniques, géopolitiques et surtout économiques que l'écrivain nous assène sans ménagement tandis qu'il déroule sous nos pieds le tapis d'une intrigue pourvue d'enjeux finalement assez convenus. Nous suivons les personnages dans une aventure palpitante certes (les scènes d'action sont à couper le souffle) mais qui laisse des marques (on ne comptera pas les impacts de balles (sic !)) de fatigue. Difficile de ne pas se casser la gueule, certains lecteurs pourraient céder aux sirènes de l'abandon sans qu'on en vienne à les blâmer. Ce n'est pas que le livre est pénible à lire, loin de là ; il est juste écrasant. Il appelle d'ailleurs à une seconde lecture pour une meilleure appréhension du monde dépeint par l'auteur.



Véritable cyber western dynamique et marquant, Câblé n'en demeure pas moins un excellent roman ; une oeuvre visionnaire digne de figurer au panthéon du cyberpunk.
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Câblé

Denoël Lunes d’encre nous offre ici une réédition, qui sans être incontournable, n’en est pas moins indispensable. Paradoxal ? Non.

Dans ce gros volume on retrouve 2 romans et 2 nouvelles, Câblé, Perspective Erogène, Solip : System et Le souffle du cyclone. Alors certes il n’y a que la nouvelle Perspective érogène qui soit un inédit et on pourrait douter de l’intérêt d’une telle réédition.

Toutefois, les 4 récits se déroulent dans le même environnement et forment un tout homogène. En fait, seul Câblé et Solip : System se font réellement suite, Perspective érogène et un petit récit à part et Le souffle du cyclone a été retravaillé par l’auteur à la demande de son éditeur pour qu’il puisse coller à un futur probable de Câblé.

Pour ceux qui ont déjà lu l’un ou tous les récits déjà publiés, il y aura le plaisir de se replonger dans une des œuvres majeures du cyberpunk et pour les autres le plaisir de la découverte sans avoir à jongler entre plusieurs bouquins.





Câblé



Dans un avenir relativement proche, la Terre est à présent sous l’emprise des orbitaux. Dans leurs labos et usines en micropesanteur, les orbitaux contrôlent toute la production des produits manufacturés qui alimentent la Terre, et leurs satellites dirigent les robots qui gèrent les productions céréalières des gigantesques fermes.

Depuis la dernière guerre des Rocs (les orbitaux ont balancés des météorites sur les grandes villes en rebellions), le système politique des États-Unis a explosé et chaque état est à présent indépendant. Dorénavant, le transit de matière entre états est strictement réglementé et soumis à des taxes prohibitives. Du coup, un marché parallèle s’est mis en place pour contrecarrer les pénuries organisées par les orbitaux (afin de faire grimper les prix), mais aussi pour faire transiter ces marchandises entre l’Est et Ouest de l’Amérique du nord.



Cowboy est un Panzerboy, un convoyeur qui à bord de son panzer sur coussin d’air fait hurler ses turbines entre les états pour transporter des marchandises. Le cerveau directement interfacé à son engin, il contrôle tous les paramètres de sa machine.

Mais Cowboy n’est pas un simple exécutant, et s’il continu à sillonner le pays en prenant de gros risques face aux défenses armées de chaque état, c’est plus par nostalgie du temps ou il était pilote de Delta. Sa préoccupation principale est, à présent, de savoir si ce n’est pas les orbitaux qui contrôlent également le marché parallèle au travers des intermédiaires. Grâce à sa notoriété, il va tenter de rassembler les autres panzerboy autour d’une fédération afin de mieux contrôler le business. Ca ne va pas plaire à tout le monde…



Sarah, ex pute devenue garde du corps, tueuse a gage, ne rêve que d’une chose : faire en sorte qu’elle et son frère rejoignent les orbitaux. Quitter enfin la surface de cette Terre décadente pour ne plus être obligé de côtoyer la violence quotidienne qui règne dans la rue. Elle accepte un contrat avec un bloc orbital en échange de suffisamment d’argent pour s’offrir les deux billets, tant convoités. Mais comme souvent dans ce type de transaction, les gros se retournent vite contre les petits afin d’éliminer toutes les traces d’une quelconque intervention. Donc une fois le contrat rempli, Sarah se retrouve avec des tueurs à ses trousses, afin de faire taire toutes fuites éventuelles.



Le destin de ces deux personnages va se croiser pour ensemble combattre leurs ennemis communs, les orbitaux.



Ecrit deux ans après l’énorme succès critique de GIBSON - Neuromancien -, Câblé a très vite trouvé son public. Les nombreux lecteurs, qui n’avaient pas accroches avec le style très novateur de GIBSON mais qui étaient demandeur de ce nouvel univers Cyberpunk, ont plébiscité Câblé.

WILLIAMS intègre, en effet, tous les ingrédients propres au genre lancé par GIBSON et STERLING : Multinationales omnipotentes, technologie omniprésente, cyberspace, drogues en tout genre… Le style utilisé reste relativement classique, mais c’est là l’un des atouts majeurs de son succès. L’autre point fort de son récit – et cela se retrouvera par la suite dans tous les livres de WILLIAMS – c’est l’application qu’il porte à la description de ses personnages. Sarah en est, ici, le parfait exemple.

Pour faire simple, Câblé est un tout. Une histoire bien ficelée, un univers bien rodé, des personnages profonds et un style irréprochable.

Rien de tel pour en faire un classique du genre.





Perspective érogène



Le docteur Talbot, chirurgien plasticien, prépare sa future opération sur la plus grande star du moment à l’aide d’une simulation en réalité virtuelle. La particularité de cette simulation est que le corps virtuel de Babeth est la réplique exacte de son originale, du simple aspect physique en passant par les organes internes de la future patiente. Le niveau de sécurité autour de cette simulation est à son maximum. De nombreuses personnes donneraient cher pour obtenir une copie du corps virtuel de la star.



Une idée derrière cette petite nouvelle : Une simulation destinée au corps médical et servant à préparer des opérations chirurgicales pourrait très bien être détournée de son but original afin de satisfaire les pulsions malsaines de certains dérangés du cerveau.

Une idée percutante, un traitement efficace, on en redemande !!!

La nouvelle prend place dans l’univers de Câblé plus par commodité que par un réel lien entre les histoires. Et chronologiquement elle aurait plutôt du se trouver en introduction du recueil, puisque l’auteur mentionne que cette nouvelle prend place quelques années avant Solip : System, donc implicitement avant Câblé.







Solip : System



Reno, la personnalité digitale prisonnière du réseau dans Câblé, se retrouve dans le corps de Roon, l’orbital, afin d’infiltrer et de torpiller les multinationales et ainsi libérer la Terre du joug orbital.

Difficile de devoir faire semblant d’être quelqu’un qui vous répugne.



Une véritable merveille de noirceur.



La dualité Reno/Roon est décrite avec justesse et froideur. La souffrance de Reno, incarné dans cet immonde sadique de Roon, est palpable.

Est-il possible que le transfert de personnalité n’a pas été complet et qu’une partie de Roon se soit intégrée à celle de Reno ?



Cette nouvelle formera à posteriori une transition entre Câblé et le souffle du cyclone. Elle explique, en effet, pourquoi dans le souffle du cyclone la Terre n’est plus entièrement asservie aux pouvoirs des orbitaux.





Le souffle du cyclone



Steward est mort assassiné. Lui et sa compagnie de mercenaire ont été décimés lors de l’opération militaire lancée sur Sheol, petite planète insignifiante. Les renforts ne sont jamais arrivés.

Steward II, son clone, se réveille avec un trou de mémoire de quinze ans, faute d’une mise à jour des souvenirs de l’alpha. Il s'en est passé des choses en quinze ans : son employeur n’existe plus et la guerre fait rage entre les colonies humaines qui s’entredéchirent pour la possession des artefacts d’une race ET.

Quinze ans de mémoire à combler pour comprendre pourquoi il se trouve au centre d’une intrigue complexe, coincé entre les intérêts économiques et politiques des colonies et des policorpos.



L’éditeur de WILLIAMS voulait absolument pouvoir rattacher ce roman à Câblé - la suite d’un succès est toujours plus rentable. WILLIAMS a donc dû adapter quelque peu sa première mouture afin de coller son récit dans une époque postérieure à Câblé.

Nous avons droit ici à un savant mélange entre cyberpunk et space opéra.

Les multinationales – policorpos – sont devenues de véritables états et l’humanité, dispersée dans l’espace, a pris contact avec des extra-terrestres.



Un ton en dessous de Câblé, ce livre est malgré tout de très bonne facture. Il démarre de façon un peu poussive, le décor prenant un peu de temps à ce mettre en place. Mais l’intrigue et les personnages font, à nouveau, la différence et on finit par avaler les dernières pages sans s’en rendre compte.



A noter, car ce n’est pas si fréquent pour un livre venant d’outre atlantique, que le personnage principal de l’histoire n’est pas américain mais… français (Cocorico). Et si c’est son nom de famille –Steward- qui est utilisé le plus souvent dans le récit, notre héros se prénomme Etienne.

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Câblé

Câblé nous raconte, dans un futur éloigné d’une petite centaine d’années, les aventures de Cowboy, pilote d’hovercraft par interface neurale, et de Sarah, combattante des rues. Difficile d’en dire plus sans déflorer l’intrigue, alors autant ne pas essayer. Câblé est pour moi l’un des plus typiques, et, je dirais même, des plus purs, romans de cyberpunk que j’aie pu lire. Loin du [book:Samouraï Virtuel] de [author:Stephenson], qui évolue dans une réalité elle aussi virtuelle, et des différentes aventures de [author:Gibson], Câblé s’attache à un aspect du cyberpunk (enfin, qui selon moi en fait partie) qui me semble beaucoup plus intéressant : la fusion de l’homme et de la machine, présenté sous la forme de l’archétype du cowboy moderne. Pour ce pilote, comme pour bien des gens, passer par un volant et des pédales pour conduire est stupide, surtout quand on peut interfacer son cerveau avec les muscles d’acier de la voiture, avec les capteurs de verre que peuvent être ses caméras, et quand votre corps devient ce monstre d’acier.Et cette vision d’une humanité intégrée aux machines a quelque chose de terrifiant, et d’exaltant à la fois. Terrifiant car, comme le fait très bien remarquer Sarah, les hommes qui se perdent dans cette autre réalité ne peuvent revenir indemnes dans leur coprs de chair. Exaltant, parce que le vent qui fouette vos ailes, vos pneus qui mordent le bitume, votre réacteur qui se gave d’alcool pour vous emmener toujours plus vite, c’est une vision de l’accélération extrêment séduisante, surtout dans notre monde moderne de la rapidité. Bien sûr, tous ces aspects du récit, que d’autres ne verront que comme des épiphénomènes de l’autre aspect du livre – la guerre comme continuation de la politique – sont soutenus par une écriture que je trouve très intéressante, car elle permet vraiment de rentrer dans les trippes des deux seuls intervenants de l’histoire. Attention maintenant aux vrais spoilers. Cette guerre est elle aussi assez intéressante. En effet, j’ai cru, au début du roman, que Cowboy souhaitait quelque part une refonte du système des blocs orbitaux. Ce système, qui ne peut qu’être une extension de notre formidable capitalisme sauvage du nouveau siècle. Et pourtant, lorsque le roman se termine, rien n’a changé. un orbital a pris la place d’un autre à la direction de Tempel, mais le monde continue d’être gouverné par des blocs, et Cowboy continue de se dorer la pilule au soleil. Alors quoi ? Aurait-il oublié ses promesses passées ? Serait-il devenu insensible à ces gens qu’il croisait sur les routes, avec leur tête de réfugiés, leurs maigres baluchons, et leur perpétuelle errance ? Je m’interroge vraiment sur cette fin, car elle ne me semble pas correspondre aux désirs réels des héros. Bien sûr, on me rétorquera (à juste titre) que dans un roman sans espoir comme celui-là, les héros n’ont vraiment aucune raison d’obtenir ce qu’ils cherchent. Pourtant, je pense qu’ils n’étaient pas loin de trouver une solution à leur problème, et de changer les règles du jeu entre orbitaux et crades. D’un autre côté, je me dis que si [author:Williams] avait trouvé une solution pour contrer le capitalisme sauvage, ça se saurait, et on en aurait déja entendu parler. Parce que, même si je sors là violement de la charte, j’en ai marre de ce système, gouverné par des blocs, où les gouvernements ne sont déja plus que des fantoches aux mains d’entités aux désirs non-humains, déja perceptibles dans des lieux comme la Défense, conçus pour intimider les misérables humains qui viennent se réfugier dans le ventre de leurs entreprises respectives, pour bénéficier d’un écosystème favorable.

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Câblé

En 1986, le plus hardwired de tous les hardboiled. Ou vice versa.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/06/19/note-de-lecture-cable-walter-jon-williams/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Câblé

Un roman Cyberpunk compréhensible, clair qui prend le temps de développer ses personnages. C'est parfois poétique, parfois elliptique. On pense aux westerns de John Ford à plusieurs moments.

Les personnages se battent contre un système écrasant, dans un monde hyper violent ou la mort n'est plus définitive si on a des ressources. Suspense haletant, véritables moments de magies et univers cohérent et fouillé. Un très belle découverte pour moi.
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Câblé

tout se lit quasiment en une traite même si les américains prennent toujours la grosse tête.



lire aussi le "souffle du cyclone"
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Câblé

1 - Câblé (Hardwired), pages 9 à 407, Roman

2 - Perspective érogène (Erogenoscape), pages 409 à 449

3 - Solip : système (Solip : system), pages 451 à 506

4 - Le Souffle du cyclone (Voice of the Whirlwind), pages 507 à 864, Roman

5 - Alain SPRAUEL, Bibliographie des oeuvres de fiction de Walter Jon Williams, pages 865 à 871, Bibliographie

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