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Citations de William S. Burroughs (278)


La vieille dame était résolue à me faire interner traitement de choc vous comprenez des mecs balèzes allons fiston trois d'entre eux furent pris au ralenti et j'ai couru plus vite et lorsqu'il a tourné sa stupide gueule près de mon coude je me suis laissé aller... le professeur de karaté me disait toujours laisse-toi aller, fonce comme la foudre s'il le faut, ramasse cette foudre et utilise-là... Alors brisant les os à coups de pieds écrasant les cartilages éclatant les reins brisant coudes et genoux un Lindy Hop d'os écrabouillés mes yeux s'illuminent de l'intérieur je m'empare de sa matraque et je lui fend le crâne. Sur mes patins à roulettes je glisse dans la nuit d'été et je vois dans le noir. Et quand ils voyaient mes yeux briller dans l'obscurité ils disaient oh un chat ou quelque chose comme ça...


EXTERMINATEUR! - Les électriques
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J'avais de bonnes et solides relations avec les banlieusards et les fonctionnaires pas de problèmes avec ces gens-là tous se faisaient psychanalyser ce qui amortit quelque peu l'énergie d'un individu mais de temps en temps ils devenaient larmoyants et les psychiatres gagnaient leur pain en écoutant leurs interminables histoires. Je mettais pas mal de fric de côté un vaisseau spatial que je construisais dans ma ferme du Missouri et j'avais besoin de certaines pièces détachées onéreuses. J'ai toujours eu de la chance par exemple celle d'être barman et je hais le client mais je le traite avec courtoisie et il pense que je suis le meilleur gars du monde et tous les soirs au moment où arrivent les banlieusards un murmure respectueux s'élève dans le bar.
"Johnny est un mec très sympa."


EXTERMINATEUR! - Amis
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La came n’est pas un « truc super ». L’intérêt de la came pour un drogué, c’est qu’elle crée une accoutumance. Personne ne sait ce qu’est la came tant qu’il n’a pas souffert d’en manquer.
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- une odeur de déluge et de courage à libérer - Au grand air un garçon attend - Des sourires devancent quelqu'un qui marche - Questions flottent doucement d'un vieux rêve - vent de montagne pris dans la porte - L'odeur des soleils broyés traînant sa sueur de lin dans le singe final de l'histoire - Comme je demanderai des transformations mais le bleu du ciel sur le ticket qui explosa -

p. 217
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Donc, on arrive à se procurer de la cocaïne sur ordonnance. La Coquette, papa, il faut la piquer direct dans la veine. Quand elle entre tu as l’impression de la flairer au passage, ça te fait tout froid tout propre dans le nez et dans la gorge, et puis tu sens comme une bouffée de bonheur à l’état pur qui te transperce le cerveau en allumant toutes les lampes témoins du circuit, une succession d’explosions blanches qui te défoncent le citron. […] L’envie de coco est purement cérébrale, l’organisme et les sens sont hors du coup, c’est une fringale du revenant, d’ectoplasme fétide que les vétérans balayent en crachotant dans l’aube malade de la came.
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- ... peuplades isolées telles que les indigènes de l'archipel Bismarck. Pas d'homosexualité au grand jour dans ce coin-là. Putain de matriarcat ! Tout ce qui est matriarcal est conformiste, terre à terre et antitante. Si jamais vous échouez dans un bled matriarcal, mettez le cap sur la frontière la plus proche et partez au pas de promenade. Je dis bien au pas. Prenez vos jambes à votre cou et vous pouvez parier qu'un flicard refoulé, du genre pédé en puissance, va vous farcir de pruneaux... Ainsi donc, il y a des mordus de l'Homogénéité et de la Cohérence qui veulent établir une tête de pont dans cette pagaille de virtualités que sont l'Europe occidentale et les Etats-Unis ! Encore du matriarcat à la con, et tant pis pour Margaret Mead et les ethnologues en jupons ...

p. 51
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... Il cacha son visage dans ses mains et grogna de douleur.
L'homme leva une petite seringue emplie de liquide bleu.
"Pique-toi et tu retrouveras la liberté, petit gars."
L'inconnu tendit ses mains tremblantes.
"Allez, remonte ta manche, je vais te la faire."
Calme matin bleu près du ruisseau, doux appel des flûtes au loin, tristesse douceâtre d'une étoile mourante. Des souches phosphorescentes luisent dans la pénombre bleue suspendue au-dessus des rues à midi comme une brume.
Maisons en briques rouges alignées le long de canaux bleus où des crocodiles jouent comme des dauphins. Etoiles éperdues de deuil qui s'estompent à mesure que les garçons à doigts cristallins gazouillent et miaulent plus fort contre son épaule, un givre de luminescence se dégage de leur dos, frais jardin éloigné, gouttières de plomb qui fuient, un pont de pierre où se tient un garçon portant un singe bleu et triste sur son épaule.
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L'orgasme ne joue aucun rôle dans la vie du drogué. L'ennui, qui indique immanquablement une tension non soulagée, ne l'effleure jamais. Il peut contempler sa chaussure pendant huit heures d'horloge, et ne se remet en activité que lorsque le sablier de la came s'est vidé.
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Je connais un fourgueur de schnouf qui fait son parcours en chantonnant, et tous les gens qu'il croise reprennent son refrain sans s'en rendre compte. Il est si gris, si anonyme et spectral qu'ils ne le voient même pas et s'imaginent que la chansonnette leur est venue toute seule en tête. Ses clients le repèrent en se branchant sur le refrain du jour, Smile ou I'm in the mood for love ou quoi ou qu'est-ce...
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Et il y a mes chats, engagés dans un rituel qui remonte à des milliers d'années, se léchant tranquillement après le repas. Animaux pratiques, ils préfèrent que d'autres leur procurent la nourriture... d'aucuns le font. Il a dû y avoir une rupture entre les chats qui acceptèrent la domestication et ceux qui la refusèrent.
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En termes humains, mes émotions sexuelles semblent s'être étiolées, ou plutôt appartenir à un corps et un esprit que je n'occupe plus. Mais je conserve d'intenses émotions envers les animaux. Imaginez un grand lémurien. Un lémurien aussi grand que moi, qui se pelotonne contre moi - rien de sexuel, c'est bien plus intense que ça.
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Des métros, des gares, des aéroports, des bateaux... des voyages, en serrant sans cesse la clé de ma chambre d'hôtel. Le seul lien dont je dispose. Le seul foyer que j'aie. Je me rassure constamment en vérifiant que la clé est bien dans ma poche. Non que ça signifie grand-chose, puisque ces lieux ne permettent aucune intimité.
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Enfant, je voulais être un écrivain parce que les écrivains étaient riches et célèbres. Ils erraient dans Singapour et Rangoon en fumant de l'opium, vêtus d'un costume de soie pongée jaune. Ils inhalaient de la cocaïne à Mayfair, s'introduisaient dans des bas-fonds interdits avec un garçon indigène de confiance et ils vivaient dans le quartier indigène de Tanger pour fumer du Haschisch en caressant d'une manière languissante une gazelle domestique.
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Je décidai de faire une psychanalyse qui dura trois ans. Elle fit disparaitre inhibitions et angoisse, si bien que je pus vivre de la manière que je voulais. Une grande partie de mes progrès en cours d’analyse s’accomplit en dépit de mon analyste qui n’aimait pas mon « orientation », comme il disait. Il finit par abandonner l’objectivité analytique et jugea que j’étais un « parfait escroc ». Je fus plus content des résultats que lui.
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Je ressentis un peu de l’ancienne excitation, exactement comme lorsqu’on rencontre quelqu’un dont on a été l’amant autrefois, que le désir revient soudain et que l’on sait tous les deux qu’on va remettre ça.
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Quand les gens commencent à parler de leurs problèmes intestinaux, ils sont aussi implacables que les maux dont ils parlent.
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J'allais à la salle de bains pour me piquer. Je mis beaucoup de temps à trouver une veine. L'aiguille se boucha deux fois et le sang coula le long de mon bras. La came se répandit dans mon corps comme une injection de mort. Le rêve s'était envolé. Je regardai le sang qui coulait de mon coude au poignet. J'eus soudain pitié de ces veines et de cette chair violées. J'essuyai délicatement le sang sur mon bras.
- Je vais laisser tomber, dis-je à haute voix.
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La muscade. Cf. article de l’auteur dans le British Journal of Addiction, janv. 1957, vol. 53, n°2 : « … Marins et forçats ont parfois recours à la muscade en poudre… Une cuillérée à soupe environ, avec un verre d’eau… Effet vaguement comparable à celui de la marijuana, accompagné de migraine et de nausée.
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Les changements physiques furent lents au début, puis tout se précipita, explosa en détritus noirâtres qui coulaient au fond de sa chair amollie, effaçant toute forme humaine… Dans la nuit absolue de la réclusion, la bouche et les yeux ne font plus qu’un organe qui déchiquette l’air de ses dents transparentes… mais les organes perdent toute constance, qu’il s’agisse de leur emplacement ou de leur fonction… des organes sexuels apparaissent un peu partout… des anus jaillissent, s’ouvrent pour déféquer puis se referment… l’organisme tout entier change de texture et de couleur, variations allotropiques réglées au dixième de seconde.
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L'illusion est une arme révolutionnaire. (p. 7)
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