AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de William Styron (187)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le choix de Sophie

Le mal et la culpabilité au coeur d'un récit bouleversant !

1947, Stingo, le narrateur, jeune écrivain fraichement débarqué du Sud à New-York, se lie d'amitié avec un couple étonnant : Nathan et Sophie. Dans ce New-York de la fin des années 40, nous suivons ce trio, tantôt flamboyant et tantôt pitoyable, entre alcool, désir sexuel frénétique et violence. Subjugué par la beauté de Sophie, Stingo recueillera peu à peu ses confidences. Sophie se livre, délivre au compte- goutte son passé, son histoire, ses mensonges, ses contradictions. L'enfance à Cracovie, la jeunesse à Varsovie, l'enfer à Auschwitz ...



Et si Sophie n'était parvenue à sortir d'un enfer que pour entrer dans un autre enfer ?



Loin du récit linéaire, l'auteur nous livre peu à peu des éléments, qui s'ils semblent épars, s'assemblent par la suite : le passé esclavagiste du Sud, l'antisémitisme viscéral en Pologne, la déshumanisation des êtres dans les camps, la religion, l'homme, l'amour, le sexe ... Grâce à une construction magistrale et sur un rythme effréné, le lecteur est à la fois porté par le texte et conduit dans les derniers retranchements de la pensée sur lui-même. Grandiose assurément.
Commenter  J’apprécie          270
Face aux ténèbres

Ce texte, témoignage de William Styron sur un épisode aigu de dépression qu'il a vécu à l'âge de 60 ans, est très intelligent et touchera quiconque se sent concerné par le sujet.

Le ton est extrêmement juste et l'auteur a su trouver des mots intelligents pour décrire cette maladie par essence insaisissable.

L'auteur n'est ni complaisant ni acerbe envers l'univers psychiatrique et a su garder une bonne distance critique vis à vis des médecins et des institutions, mais également vis à vis de leurs détracteurs.

En tant que personne touchée de près par le sujet c'est un récit dont la lecture fait du bien et que je trouve juste de bout en bout.

Pas de pathos dans ce texte qui est tout simplement vrai.

Un témoignage essentiel...
Commenter  J’apprécie          262
Face aux ténèbres

Magnifique témoignage du néant effroyable dans lequel se trouve happé l'être humain en proie à la dépression. Le clinicien reconnaîtra ce qui fait parfois renoncer à la vie certaines personnes souffrant de ces tourments majeurs de l'âme.A lire pour ceux qui penseraient encore qu'il s'agit uniquement de tristesse, ou de sautes d'humeur ou encore de "fragilité" essentiellement féminine. J'ai laissé une étoile noire: celle de la mélancolie.
Commenter  J’apprécie          262
Face aux ténèbres

J'ai longtemps cherché un vrai témoignage vécu d'une dépression grave (j'avais envisagé de l'écrire mais je n'ai pas de talent) J'ai trouvé ce que je cherchais dans ce livre de Styron qui décrit vraiment les tourments de cette insupportable maladie. C'est un livre court et dense comme je les aime.

Lu, il y a longtemps mais il reste dans mon esprit un incontournable du thème.
Commenter  J’apprécie          219
Face aux ténèbres

Avec une grande pudeur, une franchise assez bluffante, William Styron nous parle d'une compagne de toujours... la dépression. Et de ce qui l'accompagne, l'alcool, le suicide...



Il l'avoue sans ambage, il est familier de tout cela. Ce n'est pas à proprement parler un ouvrage scientifique, mais sa démarche est clairement logique, méthodique, pragmatique.



Il part d'une expérience personnelle, pour dériver sur la mélancolie, ses conséquences dramatiques, familiales, professionnelles... et le suicide. Il va citer ses mentors, et se rendre compte que, finalement, ils ont vécu ce qu'il a vécu aussi. Il retrace son parcours et nous montre à quel point la dépression est ancrée en lui, dans son oeuvre.



Il ne cherche pas d'excuse. Il ne peint pas tout en rose ou en noir. Il progresse tout en nuances. Il y a une porte de sortie. Oui. Il faut la trouver. Et il replace l'humain au centre des thérapies et de la pharmacopée d'usage.



C'est beau, même si le mot semble déplacé sur un tel sujet, car c'est vrai, sincère, honnête, sans fards. Et magnifiquement écrit, avec une économie de mots. Sans redondance. Sans effet de manche.
Commenter  J’apprécie          210
Le choix de Sophie

Ce livre est d’une beauté stupéfiante. C’est comme une secousse sismique au fond de soi, un déferlement d’émotions comme rarement je l’ai vécu. A la fin, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps et il m’a fallu plusieurs jours pour m’en remettre. A l’heure où je vous écris, ces personnages me hantent encore et continueront à le faire quelque part dans ma mémoire.

Pourtant, j’ai eu du mal à entrer dans cette histoire. Le premier chapitre raconte les débuts malheureux de Stingo dans une maison d’édition. C’est avec une ironie mordante qu’il décrit ses conditions de vie. Puis l’auteur change de décor et fait entrer en scène Sophie et Nathan. Au fur et à mesure qu’on avance dans la lecture, l’histoire devient de plus en plus prenante. On découvre la passion amoureuse et destructrice qui lie Sophie et Nathan, les multiples frustrations que vit Stingo par rapport à sa sexualité inassouvie mais aussi les confessions de Sophie sur son passé en Pologne.

C’est un roman qui emmène le lecteur dans un tourbillon de sentiments : on sourit devant les tribulations de Stingo dans sa vie amoureuse ; on reste un peu effrayé devant l’inertie de Sophie face à la violence des sentiments de Nathan. Je me suis bêtement dit « c’est son choix après tout ». Mais quand les secrets les plus profonds sortent enfin du néant, tout s’explique. Je suis restée tétanisée, en larmes. J’ai enfin compris pourquoi ils se comportaient ainsi. J’ai eu honte d’avoir jugé Sophie et Nathan, mais vraiment honte ! La seule leçon que je peux tirer c’est qu’on ne peut juger personne car on ne sait pas quelles épreuves elle a affronté auparavant.

Les personnages sont extrêmement bien construits, avec une analyse psychologique des plus fines et des plus intéressantes. Suivre Stingo, c’est entrer dans la jeunesse, le manque d’expérience et l’apprentissage de la vie. Suivre Nathan, c’est frôler les méandres de la folie. Suivre Sophie, c’est plonger dans un destin tragique et insoutenable, où l’ironie est cruelle car elle n’est fautive que d’une peccadille qui la conduira en enfer. J’ai tremblé devant certaines scènes, devant cette horreur décrite sur les conditions de vie dans le camp d’Auschwitz. Voici d’ailleurs une citation qui m’a intensément émue.

« La déclaration la plus pertinente faite jusqu’à ce jour sur Auschwitz n’était pas une déclaration mais une réponse :

La question : « A Auschwitz, dis-moi, où était Dieu ? »

Et la réponse : « Où était l’homme ? »

Le style d’écriture est superbe, magnifique et dense. Il nécessite du temps et une vraie disponibilité d’esprit car il vous dévore en entier et ne vous laisse pas indemne. Un roman EXCEPTIONNEL, INOUBLIABLE, MAGISTRAL à découvrir !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
Commenter  J’apprécie          195
Les confessions de Nat Turner

Dangereux psychopathe ou héros de la lutte contre l'esclavage ? Chantre mystique ou fou illuminé ? La personnalité complexe de Nat Turner soulève de nombreuses questions et a notamment inspiré l'écrivain William Styron qui a publié "Les confessions de Nat Turner" en 1967.



Nat Turner est un esclave rebelle ayant réellement existé. C'est en 1831, alors âgé de 31 ans, que cet homme très pieux et très intelligent, esclave dans le comté de Southampton en Virginie, lance une véritable insurrection contre la domination des maîtres blancs à la suite de l'une de ses visions (hallucinations ?) mystiques. Pendant deux jours, à la tête d'une soixantaine d'hommes, il met à feu et à sang toute la région, tuant hommes, femmes et enfants blancs, faisant une soixantaine de victimes. Il s’agit du plus grand nombre de morts à se produire dans un soulèvement avant la guerre de sécession dans le sud des Etats-Unis. C'est finalement une milice deux fois plus puissante que la faction d'esclaves révoltés qui finit par mettre fin à ses agissements. Mais Nat Turner restera lui caché pendant deux mois avant d'être arrêté, jugé et pendu avec dix-huit de ses complices. Entre temps, sa révolte aura entraîné des dommages collatéraux puisque des centaines d'esclaves noirs, innocents, seront pendus en guise de représailles. Sa révolte aura également fait trembler d'effroi les populations blanches et entraîné un durcissement des lois esclavagistes.



Cet épisode historique sanglant et véridique ne pouvait qu'inspirer un écrivain (et plus récemment donner lieu à un film), d'autant plus que Nat Turner a pu livrer ses confessions avant son exécution à un avocat, Thomas R. Gray, dans la prison où il était détenu. C'est donc à partir d'une source historique que William Styron a rédigé son roman, y ajoutant bien entendu sa touche personnelle et soulevant au passage de nombreuses polémiques. Il fait ainsi de Nat Turner, ainsi que de ses comparses, des obsédés sexuels, n'hésitant pas à décrire une scène où l'esclave noir viole la maîtresse blanche, un mythe raciste souvent véhiculé et destiné à montrer le Noir comme un monstre pervers assoiffé de la chair des vierges blanches.



Ce qu'il me reste pour ma part de ce roman est l'image d'un personnage extrêmement intelligent, fourbe et violent. L'image aussi d'une épopée mystique et sanguinaire, révélant au demeurant une société blanche cruelle et corrompue. "Les Confessions de Nat Turner" est un roman brutal et perturbant. On ne sait ce qui nous choque le plus, la violence des rebelles assoiffés de sang, de haine et de sexe ou la veulerie et la bassesse des Blancs.



Nat Turner demeurera sûrement insaisissable à jamais.

Un grand livre, à l'image de son auteur.

Commenter  J’apprécie          192
Face aux ténèbres

J'attendais beaucoup de ce livre... trop certainement. Ma déception n'en est que plus grande. J'ai trouvé cet exposé (car relié à une conférence) sans profondeur, sans émotion, presque clinique. Il ne décrit en rien l'état dans lequel on se trouve réellement, parce qu'il ne le laisse pas ressentir... même si j'ai retrouvé certains points communs qu'il relève : le double au-dessus de soi, la façon de tout transformer de manière assez détachée et même rassurante parfois en un possible moyen de se suicider, l'impossibilité de se lever le matin (mais qu'il décrit presque comme un simple fait, alors que vous êtes littéralement cloué au lit, à gémir en position foetale, écrasé par le poids de l'insomnie, de l'angoisse qui vous donne envie de vomir et des idées qui tournent dans votre tête sans relâche. En même temps, l'auteur précise que contrairement à d'autres, ce n'est pas son cas), l'effet des petites phrases de ceux qui ne comprennent pas parce qu'ils ne l'ont jamais vécu, se croient à l'abri et qui vous plongent encore plus la tête sous l'eau (ça va s'arranger, bouge-toi un peu, etc. etc.). Grande déception donc.
Commenter  J’apprécie          180
Le choix de Sophie

Lu sur les Conseils d'une réceptionniste dans un hôtel à Paris où j'effectuais mon premier stage. Je ne connaissais pas William Styron, mais la description du bouquin qui m'a été faite était si convaincante que je n'ai eu de cesse de l'acheter et de le lire. Et là... le choc, la rencontre, la découverte, la révélation comme il n'en arrive pas si souvent : j'étais en train de lire quelque chose de majeur, un chef d'oeuvre que je relierai plus tard que ce jour de 1981 et qui me laisserait une empreinte indélébile, tout comme Belle du Seigneur, American Psycho, l'enfant éternel et réparer les vivants. Sophie et son histoire, je ne les oublierai jamais.
Commenter  J’apprécie          170
Le choix de Sophie

Un gros moreau... plus de 900 pages... autant vous dire qu'il faut vouloir le lire.

Une découverte vraiment faite au hasard, je ne connaissais pas du tout le film, l'histoire m'avait cependant bien tenté, même si c'est un sujet très délicat qui y est traité... la seconde guerre mondial, les camps de concentrations, le racisme, l'esclavage... mais aussi une rencontre entre Stingo, jeune écrivain et Sophie, rescapée polonaise des camps de la morts. Un roman auquel on ne peut pas rester insensible, qui nous remue de l'intérieur en nous ramenant durement sur le passé...

Très bien écrit, et une fois que l'on a commencé, on n'y retourne pour lire la suite et rien à voir avec se que l'on a déjà pu lire auparavant... tout simplement excellent.



Commenter  J’apprécie          170
Face aux ténèbres

Dans sa Chronique d'une folie, (face aux ténèbres) William Styron tente de nous expliquer le pourquoi et l' état dépressif.... Cette analyse approfondie est à conseiller à tous, ce livre témoin nous apporte un certain nombre de clés pour comprendre cette mélancolie sournoise qui peut nous toucher et nous mener en enfer. " La souffrance occasionnée par une dépression grave est tout à fait inconcevable pour qui ne l'a jamais endurée et si dans de nombreux cas elle tue, c'est parce que l' angoisse qui l'accompagne est devenue intolérable". Intolérable pour Jean Seberg, Romain Gary, Abbie Offmann, Randall Jarell, Primo Levi, Camus.... William Styron lui s'en est sorti après un passage en hôpital psychiatrique.
Commenter  J’apprécie          170
La Proie des flammes, tome 2



Le tome 2 s’ouvre sur une surprise, on apprend la vérité sur ce meurtre et Cass va très longuement détailler à Peter comment il a rencontré Mason suite à un accident dans lequel il a renversé un scooter et où, ultérieurement, Mason va se méprendre sur l’identité de Cass qu’il va confondre avec un célèbre artiste.

C’est à une véritable introspection sur Peter dans le tome 1 et Cass dans le tome 2 vont se livrer. Analyses passionnantes des ressorts qui unissent Peter et Mason dès l’enfance, Mason riche enfant gâté qui entretient une relation trouble avec sa mère alcoolique, Wendy, que Justin son mari ne peut plus supporter. Quant à Cass, toujours ivre à l’époque de Sambuco et sa femme Poppy, on découvrira le rôle que Mason leur faisait tenir.

Un livre brillant, un des moins connus de Styron dans lequel sa façon de décortiquer les liens entre les personnages est impressionnante de lucidité.
Commenter  J’apprécie          162
La Proie des flammes, tome 1

LA PROIE DES FLAMMES de WILLIAM STYRON

L’histoire commence à Sambuco, en Italie, c’est Peter Leverret qui raconte. L’affaire est très simple, Mason Flagg, un riche américain, viole une jeune paysanne, Francesca, si brutalement qu’elle en décède. Mason se jette du haut d’une falaise et meurt sur le coup. Fin de l’histoire. Étaient présents à Sambuco à ce moment là, Peter Leverret et Cass Kinsolving. Peter est un WASP de Virginie, homme de loi, Cass enseigne la peinture et fait des caricatures à Charleston. La police italienne a classé l’affaire rapidement au vu des témoignages et des constatations, mais Peter n’est pas convaincu que Mason ait tué Francesca et qu’il se soit suicidé. De retour aux États Unis, il va contacter Cass, qui lui était très proche des évènements, alors que lui en était plutôt à la périphérie. Cass renâclera à recevoir Peter pour reparler de Sambuco mais ils finiront par se voir. Peter n’apprendra rien de nouveau et c’est plutôt lui qui va raconter sa relation curieuse avec Mason depuis l’enfance puis le hasard à Rome qui l’amènera à Sambuco.

Commenter  J’apprécie          160
Un matin de Virginie

William Styron en trois nouvelles nous offre une vision romancée d'événements qui ont marqués sa jeunesse dans sa région d'origine : le Tidewater de Virginie des années trente.

La première nouvelle nous parle des états d'âmes d'un jeune Marines avant le débarquement sur l'île d'Okinawa pendant la guerre du Pacifique.

La seconde raconte le retour dans sa Virginie natale d'un ancien esclave noir.

Enfin la troisième raconte l'agonie de la mère de l'auteur, atteinte d'un cancer.

Styron en profite pour évoquer la guerre, le racisme et la foi. Une valeur sûre de la littérature Américaine.
Commenter  J’apprécie          160
Les confessions de Nat Turner

Le récit que nous livre William Styron à travers son roman, est une fiction brûlante à plus d’un titre. Tout d’abord parce qu’elle relate l’histoire de l’unique révolte d’esclaves qui ait eu lieu aux États-Unis, une trentaine d’années avant que le Congrès ne vote le XIIIème amendement à la constitution qui en établit l’abolition. Elle présente par ailleurs l’originalité de s’appuyer sur un texte que Thomas Ruffin Gray, avocat de Nat Turner, principal instigateur de l’insurrection, aurait rédigé à partir de ses propos, recueillis en prison avant qu’il ne soit exécuté par pendaison. Ainsi recèle-t-elle une force hors du commun par ce qu’elle dit mais plus encore par ce qu’elle ne dit pas, donnant toute liberté au lecteur d’interroger le monde d’aujourd’hui à la lumière de ce qu’il fut hier. Ces journées d’août 1831, qui firent 55 victimes blanches dans le comté de Southampton en Virginie, s’inscrivent dans ces temps modernes d’après la découverte de l’Amérique, lorsque 12 millions d’esclaves furent réduits à l’état de marchandise et transformés en outils, cantonnés dans une infériorité systémique et privés de toute identité. Ainsi en est-il du personnage principal du roman, il grandit à Turner’s Mill, et comme la maison, il porte le nom de son propriétaire, seul son prénom Nathaniel, le rattache au souvenir du père, qui choisira de fuir et qu’il ne connaîtra pas. Le livre raconte comment la société esclavagiste repose toute entière sur une haine ordinaire, une haine qui ne dit pas son nom mais s’inscrit dans la relégation, en marge d’un monde blanc inaccessible. Dans cette marge-là, Nat Turner qui sait lire et écrire, qui connaît la Bible et figure parmi les esclaves qui vivent au plus près du quotidien des maîtres, se saisit de cette haine en boomerang. Elle est son unique étendard, elle inscrit son insurrection dans une impasse sanglante, qui ne fera pas bien sûr, frémir l’ordre social, y compris au-delà de l’abolition de l’esclavage. On se rappellera de ce drapeau confédéré, brandit le mercredi 06 janvier dans les murs du Capitole.

J’ai relu avec intérêt l’une des nouvelles écrites par John Edgar Wideman qui a publié récemment « Mémoires d’Amérique », elle s’appelle « Nat Turner se confesse »

J’en citerai en conclusion un extrait, Wideman fait dire à Nat Turner :

« Les blancs ne changent pas. Refusent de changer. Alors ils t’ont changé toi. T’ont modelé-plié, tordu, évidé-Pour que tu sois qui tu es. Es-tu celui que tu souhaites être, ou celui que les blancs souhaitent que tu sois. Tu fais partie de leur plan Nat Turner. Mais pas partie d’eux, Nat Turner, eux, ils font partie de toi. Retire-les. Retire-toi de leur plan. » (p191)

Ce roman de William Styron aide à prendre la mesure, de ce que la haine a laissé de traces dans la société américaine, de ce qu’elle a laissé de traces partout dans le monde bien après que les empires coloniaux soient tombés.

Guérir de l’esclavage, une longue route pour l’humanité.

Commenter  J’apprécie          151
Le choix de Sophie

Pour être honnête, je ne l'ai pas lu en entier. J'ai décroché dans le premier tiers. Non pas que je ne l'aimais pas mais je n'ai pas trouvé l'entrain attendu.

Je me suis surprise à me demander pourquoi me forcer à le terminer ! N'ayant pas trouvé d'arguments, j'ai abandonné !



C'est une histoire bien écrite avec un personnage central agréable qui va former un trio étonnant avec cette Sophie et son amant.

J'aurais aimé je crois que l'auteur rentre plus vite dans le vif du sujet, ou que cela soit plus sulfureux ou violent ou dramatique...

C'est resté trop longtemps hésitant ou à la surface et ça ne m'a pas permis de me plonger dedans.
Commenter  J’apprécie          151
Le choix de Sophie

Excellent roman de Willian Styron qui, bien qu’il traite d’un thème qui a déjà été abordé des centaines de fois dans des romans, à savoir la période historique de la Seconde Guerre mondiale, est vu ici d’une manière différente. Le narrateur est un jeune auteur, Stingo, qui se sent étrangement attiré par ses voisins du dessus, Nathan Landau et Sophie Zawistowska, qui, il s’en doute révèlent tous deux leur lot de secrets. Bien que celui de Sophie est assez lourd à porter puisqu’elle est une polonaise rescapée d’un camp de concentration, celui de Nathan ne sera que difficilement décelable puisque ce dernier est en réalité un schizophrène, jaloux, et menteur et que même sa femme l’ignore. Sophie, elle se livrera à Stingo et lui confiera ses souffrances et notamment la plus dure qu’elle ait due à subir. En effet, au cours de sa captivité, dans une tentative désespérée, elle a tenté en vain de séduire un SS allemand afin de sauver la vie de son fils qui est blond aux yeux bleus et pourrait facilement s’introduire dans la société allemande. L’histoire de Sophie est dramatique au-delà de l’imaginable puisqu’elle ne saura jamais ce qu’il est advenu de son fils.

Livre dur mais l’écriture de Styron est remarquable et celui-ci mérite d’être lu. À découvrir !

Commenter  J’apprécie          151
Le choix de Sophie

Le livre a été écrit en 1979 et rapidement adapté au cinéma où l'on a pu apprécier l'interprétation remarquable de Meryl Streep. Roman reconnu comme l'oeuvre majeure de William Styron.

Le personnage principal, Stingo, est un écrivain en herbe qui travaille chez un éditeur new-yorkais. Il va sympathiser avec Sophie qui lui raconte son passé de de Polonaise arrêtée et déportée pendant la guerre. Elle-même vit une relation passionnelle et à la limite du sado-masochisme avec Nathan, intellectuel juif qui reproche à sa compagne d'avoir survécu à l'holocauste. Le narrateur fuira avec Sophie en Virginie pour la protéger de son amant-persécuteur. Sophie au cours de cette fuite révélera son secret: à son arrivée au camp, un médecin l'a obligée de choisir entre son fils et sa fille celui qu'elle voulait sauver. Elle a choisi son fils...Sophie repartira ensuite vers son compagnon et le dénouement sera tragique.

C'est un roman sur l'identité du mal: le mal qui apparaît dans la Pologne sacrifiée et dans le Sud esclavagiste, Styron étant un écrivain sudiste.

Une oeuvre forte, poignante et qu'on ne peut oublier.
Commenter  J’apprécie          150
Le choix de Sophie

Lu en V.O.

Quel roman exceptionnel! Se situant en 1947 racontant des événements survenus en 1943 à Auschwitz et en 1947 à Brooklyn New-York ce roman qui fut porté à l'écran avec Merryl Streep dans le rôle de Sophie, est un bijou par la force des émotions qu'il suscite chez le lecteur et par la structure de L'histoire qui favorise une progression mesurée de toute l'ampleur de la tragédie vécue par l'héroïne à Auschwitz et aussi à New-York.



Ce n'est pas un conte de fée, plutôt un drame dans lequel on a quand même droit à des moments de franche hilarité grâce au narrateur ,Stingo, qui sera le confident de Sophie et bien plus qu'un simple témoin de sa vie à Brooklyn. Il y a dans ce roman un mélange d'innocence, de romantisme, de sensualite et de monstruosité .c'est quand même rare que le titre d'un roman passe dans le langage populaire car on utilise l'expression " le choix de Sophie" pour désigner un choix déchirant.



Ce ne fut pas une mince tâche que de lire ce roman en V.O. Car il y a des mots et des expressions qui m'ont donné un peu de fil à retordre mais ça m'a permis d'apprécier la très belle écriture de William Styron. Je relirai ce roman en français pour être certain de ne rien manquer, d'autant plus qu'on m'a dit que la traduction est excellente.
Commenter  J’apprécie          140
Le choix de Sophie

Stingo, un jeune sudiste débarqué à New-York dans l’espoir d’y faire une carrière d’écrivain, travaille dans une maison d’édition. Pour manger et payer son loyer, il prépare des fiches de lectures sur les manuscrits reçus dont aucun ne trouve grâce à ses yeux, ce qui lui offre un exutoire bienvenu à sa propre frustration de ne pas voir son talent reconnu à sa juste valeur.



Sophie est une jeune polonaise, catholique, débarquée à New-York à la fin des années 40. A des fins alimentaires, elle exerce sans passion le métier de secrétaire médicale chez un chiropracteur juif d’origine polonaise. Un jour, en se rendant dans une bibliothèque, elle fait un malaise et est recueillie par Nathan, juif, dont la profession exacte fait partie des mystères de l’histoire.



Sophie, Stingo et Nathan, voici le trio qui va accompagner le lecteur au fil d’une remontée tortueuse et tumultueuse dans la mémoire et la conscience de Sophie, jusqu’à découvrir quel est ce choix, Le Choix, que Sophie a été amenée à faire et que, depuis lors, elle essaye d’enterrer au plus profond d’elle-même.



L’auteur nous conduit sur ce parcours tortueux avec une fluidité déconcertante. Page après page des bribes, des indices apparaissent. Il est question d’un village en Pologne, dans lequel il s’est apparemment passé des choses Ozieviczm. Un tatouage sur le bras avant droit de Sophie. Oui, c’est bien d’Auschwitz que Sophie est une survivante et dont elle va, petit à petit, dévoiler les souvenirs.



En parallèle, les relations entre Sophie, Stingo et Nathan sont complexes, parfois violentes. Amour-haine, admiration-rejet, amant-confident, toutes les combinaisons ou presque sont explorées avec Stingo cherchant sa voie et découvrant sa sexualité, Sophie essayant d’oublier le passé et Nathan un brin bipolaire.



William Styron réussi avec brio une œuvre de fiction juxtaposant la Shoah et une trame narrative complexe impliquant les trois jeunes protagonistes et traitant de sujets beaucoup plus légers que sont l’amitié, l’amour et la sexualité.



Quelle surprise de passer, presque sans s’en rendre compte, d’une scène érotique à un souvenir d’une violence indicible. Je me souviendrai de cette lecture encore longtemps.
Commenter  J’apprécie          143




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de William Styron Voir plus

Quiz Voir plus

le choix de sophie

Quelle actrice connue d'hollywood a reprit dans un film le rôle de sophie ?

marylin Monroe
cameron diaz
jodie Foster
meryl Streep

6 questions
115 lecteurs ont répondu
Thème : Le choix de Sophie de William StyronCréer un quiz sur cet auteur

{* *}