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Critiques de Yasmine Khlat (28)
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La dame d'Alexandrie

La Dame d'Alexandrie, apporte une petite brise de fraîcheur et de délicatesse. Ici, c'est le silence. Parfois le temps est venteux ou brumeux. le couvent de séminaristes et de religieuses où Hortense et Claire demeurent quelques mois est perdu dans la montagne libanaise. La mer est pourtant proche. Elles vivent cette retraite au même rythme que les séminaristes.



Hortense Zemina a recruté Claire par le biais de petites annonces pour l'assister dans ses recherches en sociologie. Elle est venue ici, dans ce couvent isolé, pour étudier le cas d'une famille confrontée à des suicides à répétition. Elle voudrait comprendre comment et pourquoi une telle fatalité.



Yasmine Khlast nous dépeint nombre de petits moments délicats et tendres, de recueillement, et puis la rencontre de la solitude. Des moments de ravissements quand elles sont toutes deux en balade, à échanger sur le sujet d'étude, et puis sur l'amour, un peu sur leur vie parfois, dégustant du thé dans la chambre d'Hortense jusqu'à pas d'heure. Quelques mots, des instants silencieux. On n'entend plus que le tintement de la cuiller sur la porcelaine, le froissement du tissu.



Claire, l'assistante d'Hortense, pose beaucoup de questions à Hortense sur ces recherches, autant qu'elle s'en pose à elle-même, et ses questions sont salutaires, car les recherches et le travail d'écriture n'avancent pas. Elle ne comprend pas. Hortense lui cache quelque chose.



Hortense Zemina semble impénétrable. Quels secrets recèle-t-elle ? Claire veut savoir, car elle pressent que le sujet de la thèse de sociologie touche personnellement l'énigmatique Hortense.



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La dame d'Alexandrie

Claire est recrutée par une petite annonce pour assister Hortense sociologie, qui travaille à une thèse sur une famille confrontée à des suicides.



Dans l’ambiance feutré d’un couvent isolé dans la montagne libanaise, elles vont se dévoiler, révélant au fur et à mesure des échanges et des silences, les douleurs qui les animent.



La plume, délicate et fine, dresse un portrait saisissant de justesse de ces deux personnages rongés par le désespoir et les secrets.



Un huis clos, tout en retenue, comme suspendu dans le temps. Seule la nature environnante, le vent qui souffle, l’orage qui gronde viennent faire écho à l’agitation de leurs émotions.



Un roman plein de douceur et de subtilité pour aborder le poids de l’exil, le suicide et ses conséquences.



Après Egypte 51, me voilà à nouveau sous le charme de l’écriture si poétique de Yasmine Khlat



Quelle puissance !
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La dame d'Alexandrie

La forme de ce court roman est magnifique. Vraiment. Chaque phrase est pensée, s'intègre parfaitement dans le tout, pour créer une atmosphère tout a fait particulière, faite à la fois de langueur et d'urgence. L'auteur réalise un travail de style qui semble tout à fait naturel, et on doit absolument le signaler : ce roman est un régal pour tout amoureux de la littérature.

Il se lit très vite et vous emmène en quelques pages seulement au coeur du Liban, dans ce petit monastère en proie aux orages. Les deux personnages, esquissés a traits délicats prennent vite consistance et on est rapidement embarqué à leur côtés.



J'ai en revanche été un peu déçue du fond de l'histoire, qui s'annonçait passionnante et se révèle somme toute assez prévisible... Mais je vous l'assure, cela n'enlève rien à la beauté de ces lignes !
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La dame d'Alexandrie

Dans un couvent perché dans la montagne libanaise, la rencontre de deux femmes: l'une, sociologie, qui travaille à une thèse sur une famille confrontée à une vague de suicides; et qui s'attache les service d'une jeune femme, venue de Paris pour l'assister.



Au fil du récit, ces deux êtres vont se révéler et petit à petit et lever un voile sur les secrets et blessures qui les habitent.



Un roman délicat et subtil.

Une respiration d’intelligence, de finesse et de justesse psychologique dans ce huis clos hors du temps.



Une très belle découverte littéraire!
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Égypte 51



Stéphane, docteur et employé à la Compagnie universelle du canal de Suez, s’est épris de Mia, une jeune fille d’une famille bourgeoise syro-libanaise. Encouragé par le prêtre de la communauté, Stéphane courtise par correspondance la jeune fille, qui se remet difficilement d’un amour impossible avec un jeune homme qui n’est pas issu du milieu social.



Cet échange épistolaire entre les deux va mettre en exergue au-delà de la relation en elle-même, tout un pan de l’Histoire. D’abord celle de l’Egypte, de l’arrivée au pouvoir de Nasser à la nationalisation du canal de Suez, en passant par les heurts et violences populaires ; celle du Liban, déchiré par la guerre ; enfin celle des communautés juives ou chrétiennes en exil ou en fuite.



Un choix de construction qui confronte l’amour et les projets de vie à un pays qui s’étiole et qui sombre. Une dualité présente tout le long du récit et qui amène d’autres sujets comme l’exil, l’interculturalité et l’identité.



L’écriture est lyrique, poignante et se lit au présent, donnant au récit un caractère actuel et universel. Les mots sont précis, bien choisis. Le contexte est très documenté et s’inspire de la propre correspondance des parents de l’auteure auxquels elle rend hommage. Un roman-témoignage poignant comme un instantané d’une vie.



A lire absolument.
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Cet amour

Une poésie magnifique dans ce texte à la narration presque absente, une douleur et une douceur qui prend aux tripes, assurément un texte marquant, en plus d'avoir une couverture absolument magnifique. Un vrai coup de cœur !
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Cet amour

Un huis-clos théâtral entre une femme cinquantenaire, atteinte de tocs et au bord du suicide, et un psy. Une conversation téléphonique longue et répétitive qui, je le pensais, allait durer tout le roman. Mais non cet échange prend fin, ils ne se rencontreront pas et entre en jeu un troisième personnage, pour moi comme un cheveu sur la soupe, juste pour montrer la violence qui était pourtant déjà exprimée. Deux bons thèmes, les tocs et le rejet des israéliens par le peuple libanais entre autre, je regrette qu'ils n'aient été que survolés, que l'auteure ne soit jamais vraiment entrée dans le coeur de ses sujets. Peut-être devrais-je essayer Egypte 51 ?
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Égypte 51

Sauver la mémoire par les lettres



Le roman est constitué de lettres. Un narrateur trouve un paquet de lettres et commence à les lire.



« Elles sont classées par année je crois. Il y a celles du Docteur qui était employé à l’époque à la compagnie universelle du canal de Suez. Et celles de Mrs Mia. En 51, elle venait d’emménager au Caire avec sa famille mais elle est née et a grandi à Alexandrie » (p.11).



D’une lettre à l’autre, des vies se construisent et d’autres s’écroulent, des pays changent, des familles se brisent, et des histoires se lèguent…



En 1951, le médecin Stéphane rencontre Mia à la plage. Un coup de foudre. Commence alors une riche correspondance entre eux. Il la demande en mariage. Chagrinée par une ancienne histoire d’amour, Mia hésite et se refugie dans un cocon à elle, passant la plupart du temps à peindre des encres de Chine. Ces peintures lui permettent de retrouver le monde et de se retrouver elle-même.



En 1956, la nationalisation du Canal bouleverse l’histoire d’Egypte et ses habitants. Des attaques ont lieu, les courriers sont espionnés, les téléphones mis sur écoute. L’Egypte n’est plus elle-même.



La troisième partie de la correspondance date de 1975. Stéphane et Mia sont mariés et ont deux enfants : Liliane et Téo. Ayant quitté l’Egypte, ils sont au Liban déchiré par la guerre civile. Le couple est fusillé.



La dernière partie a lieu au Liban de 1984. Liliane vit en France, Téo, blessé par les balles, reste à Beyrouth. Ils s’écrivent comme leurs parents. Vont-ils s’exiler pour survivre ou resteront-ils au Liban des racines en cultivant l’espérance ?



Le roman peint une belle histoire d’amour dans un contexte historique (Canal, la guerre civile du Liban…). S’alternent alors les images douloureuses de l’Histoire et les belles sensations d’amour. Le roman est un duel entre la tendresse et la guerre. Et cette duplicité thématique dessine d’autres thèmes comme l’exil, l’identité, l’interculturel…



« Afin de rendre possible la vie dans ce désert, Ferdinand de Lesseps a acheminé l’eau du Nil, du Caire jusqu’à l’isthme, grâce à un système de canaux et a inventé une technique sophistiquée pour la filtrer »(p.34).



L’altérité est omniprésente. Toutes les religions, identités, langues et cultures, cohabitent dans ce roman. Stéphane et Mia sont d’origine syro-libanaise, chrétiens vivant en Egypte. « C’est sans doute ma pauvreté plus que notre différence de religion, car j’imagine que vous êtes musulmane, qui est un barrage à notre union » écrit Téo à sa voisine (p.131).



Ce roman est le fruit d’une grande documentation. Les narrateurs insèrent çà et là des fragments historiques réels. Les personnages fictifs côtoient ceux de la réalité comme Ferdinand de Lesseps, Gamal Abd Nasser, Nawal el Saadawi… Le roman se situe donc entre la vérité amère de l’Histoire et le doux mensonge de la fiction.



L’autobiographie est omniprésente. L’auteure insère plusieurs fragments de sa vie à l’intérieur de la fiction. La biographie de Yasmine Khlat illustre clairement ce constat.



Le choix du genre épistolaire n’est pas fortuit : l’auteure s’est inspirée de la correspondance de ses parents. Elle le révèle elle-même au début : « A la mémoire de mes parents dont la correspondance, notamment avec les uns et les autres, a été la source de mon inspiration » (p.7). L’emploi du présent de l’indicatif actualise la correspondance et attire davantage le lecteur comme si l’histoire se passait au moment présent devant ses yeux.



Egypte 51 est un roman profond par sa simple écriture. Il peint à la fois l’Egypte et le monde. Mêlant histoire et fiction, il explore la frontière entre la guerre et la vie, l’espérance et le désespoir, la tendresse et le chagrin, l’exil et la terre natale. Yasmine Khlat rend un poignant hommage à ses parents, au genre épistolaire, et à l’Egypte des années 50. C’est un beau roman qui sauve la mémoire !
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