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Citations de Zéno Bianu (356)


Toutes les folies sont des états de grâce
tu émanes
tu irradies
comme un meneur de lune
ton monde n'a pas changé
mais il vibre autrement
cadencé par le silence et l'amour
ouvrant d'autres traces
d'autres gisements
un saisissement en continu
qui se diffuse à travers tes os
la folle folie d'aimer à perte de coeur
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L'enseignement et le pain, contrôlés par une minorité sont les moyens de soumettre l'homme. Nous n'existons, pour les gouvernements, qu'en tant que machine à produire des marchandises et des obus.
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LE DÉSESPOIR N'EXISTENT PAS

RITUEL D'AMPLIFICATION
DU MONDE


Je commencerai par être
un souffle
d'année-lumière
contre le vertige
de la tentation
du malheur
une anthologie
des bouleversements
un retour
de la nuit blanche
qui coule
dans les veines
une tendresse
démesurée
je commencerai par être
au milieu de la poussière

p.117
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Passé le genou où la main se creuse
comme une semence qui germe
en soulevant un peu la terre,
je vais vers ton ventre comme vers une ruche endormie.

Plus haut ta peau est si claire
que les jambes en sont nues pour tout le corps
et mon regard s'y s'use
comme au plus tranchant d'un éclat de soleil.

Au-delà il y a ta lingerie qui sert à t'offrir
et à colorer mon désir.
Tes cuisses, lisibles de toute leur soie, se desserrent
et je vois la ligne de partage de ta chair.

Géants de la sensation,
mes doigts vont se fermer
sur le seul point du monde
où se carbonisent des hauteurs entières de jour.

Et c'est enfin la pleine rivière
que je remonte sans effort,
parce que tes seins s'y élèvent
comme deux cailloux à fleur d'eau...
Lucien Becker
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À PERTE DE CŒUR


Toutes les folies sont des états de grâce

tu émanes
tu irradies
comme un meneur de lune
ton monde n'a pas changé
mais il vibre autrement
cadencé par le silence et l'amour
ouvrant d'autres traces
d'autres gisements
un saisissement en continu
qui se diffuse à travers tes os
la folle folie d'aimer
à perte de cœur

Toutes les folies sont des états de grâce

p.40
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PRIERE

Ah donne-nous des cornes de braises
Des crânes brûlés aux foudres du ciel
Des crânes lucides, des crânes réels
Et traversés de ta présence

Fais-nous naître aux cieux du dedans
Criblés de gouffres en averses
Et qu'un vertige nous traverse
Avec un ongle incandescent

Rassasie-nous nous avons faim
De commotions intersidérales
Ah verse-nous des laves astrales
A la place de notre sang

Détache-nous, Divise-nous
Avec tes mains de braises coupantes
Ouvre-nous ces voûtes brûlantes
Où l'on meurt plus loin que la mort

Fais vaciller notre cerveau
Au sein de sa propre science
Et ravis-nous 1'intelligence
Aux griffes d'un typhon nouveau

ANTONIN ARTAUD
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CHANT DE LA SECONDE INTERCALAIRE

30 juin 2015
il est
23:59:60
les horloges atomiques
du monde entier s'arrêtent
le temps d'une seconde

je passe vite si vite
je suis la toute flottante
celle qui glisse
et re-glisse en phase
avec la rotation de la Terre

délibérément
minuscule
j'apparais —
moi seule sais renouer
le collier des temps

je file et danse
entre les secondes
là où il n'est
jamais vraiment
minuit

chaque fois que la
Terre
s'obstine à
ralentir
je bats la démesure

je relance sans fin
la toupie planétaire
sinon dans dix mille ans
il ferait nuit
en plein midi

car la Terre
tourne et s'en retourne
moins
vite
irréversiblement

depuis qu'un transperçant
séisme
l'a déviée de son axe —
huit centimètres
pas plus

mais de
gigantissimes
centimètres
de géant
gigantal

à quoi songe
la minute
lorsqu'il lui faut
soixante et une
secondes

pour s'accomplir
au plus juste
et remettre
toutes les pendules
à l'heure

à propos d'heures
justement
on murmure
que les miennes sont
comptées

d'un seul saut
de trotteuse
que faire d'une seconde
en plus
sinon y plonger

pour entrer tout droit
dans l'envers
de l'univers
et le contempler
sans limites
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Union libre

Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d'éclairs de chaleur
A la taille de sablier
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d'étoiles de dernière grandeur
Aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche
A la langue d'ambre et de verre frottés
Ma femme à la langue d'hostie poignardée
A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
A la langue de pierre incroyable
Ma femme aux cils de bâtons d'écriture d'enfant
Aux sourcils de bord de nid d'hirondelle
Ma femme aux tempes d'ardoise de toit de serre
Et de buée aux vitres
Ma femme aux épaules de champagne
Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
Ma femme aux poignets d'allumettes
Ma femme aux doigts de hasard et d'as de cœur
Aux doigts de foin coupé
Ma femme aux aisselles de martre et de fênes
De nuit de la Saint-Jean
De troène et de nid de scalares
Aux bras d'écume de mer et d'écluse
Et de mélange du blé et du moulin
Ma femme aux jambes de fusée
Aux mouvements d'horlogerie et de désespoir
Ma femme aux mollets de moelle de sureau
Ma femme aux pieds d'initiales
Aux pieds de trousseaux de clés aux pieds de calfats qui boivent
Ma femme au cou d'orge imperlé
Ma femme à la gorge de Val d'or
De rendez-vous dans le lit même du torrent
Aux seins de nuit
Ma femme aux seins de taupinière marine
Ma femme aux seins de creuset du rubis
Aux seins de spectre de la rose sous la rosée
Ma femme au ventre de dépliement d'éventail des jours
Au ventre de griffe géante
Ma femme au dos d'oiseau qui fuit vertical
Au dos de vif-argent
Au dos de lumière
A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée
Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire
Ma femme aux hanches de nacelle
Aux hanches de lustre et de pennes de flèche
Et de tiges de plumes de paon blanc
De balance insensible
Ma femme aux fesses de grès et d'amiante
Ma femme aux fesses de dos de cygne
Ma femme aux fesses de printemps
Au sexe de glaïeul
Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque
Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens
Ma femme au sexe de miroir
Ma femme aux yeux pleins de larmes
Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimantée
Ma femme aux yeux de savane
Ma femme aux yeux d'eau pour boire en prison
Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache
Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu.

André Breton (1931)
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Voici l'étoile
et c'est la cible où la flèche s'enchâsse
clouant le sort qui tourne et règne
couronne ardente
loterie des moissons

Voici la lune
et c'est la grange de lumière

Voici la mer
mâchoire et bêche pour la terre
écume de crocs
barbes d'acier luisant aux babines des loups

Voici nos mains
liées aux marées comme le vent l'est à la flamme

Voici nos bouches
et l'horloge de minuit les dissout

quand l'eau-mère des ossatures
dépose les barques temporelles aux baies tranquilles de l'espace
et te fait clair comme un gel
ô brouillard tendre de mon sang

MICHEL LERIS
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Comment se peut-il
que sans être incurable
on ne veuille pas guérir?

On retourne à la ritournelle
qui broie du silence
et du rouge et du noir
sur les écrans du monde.


André Velter
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« Le bleu. Rien que le bleu. Tout le bleu ; un emportement céleste. Une saturation de lumière. » (p11)
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Quel est ce lieu
Où la naissance du monde
Ecoute à l’intérieur de nous

Où se forme cette lumière
Qui ne fait plus semblant d’être….
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Je commencerai par être
Un souffle
D’année-lumière
Contre le vertige
De la tentation
Du malheur
Une anthologie
Des bouleversements
Un retour
De nuit blanche
Qui coule
Dans les veines
Une tendresse
Démesurée…
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Souvenirs
ensablés
à marée basse
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        CAHIERS
  DE LA LIBELLULE ROUGE


Par dépouillements successifs ‒
       jusqu'à glisser
dans le fleurissement de ta fatigue

        Un espace
    en expansion continue ‒
  danseur des grands sommeils

  Du grain de riz à la galaxie ‒
     un surcroît d'abîme
    pour les élèves du vide

        Sensation
    d'être enfin vivant ‒
  le plus subtil des séismes

p.15

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GRAMMAIRE DES ÉTOILES


à l'extrême instant
d'un battement
de paupières

qui engouffre
le doux et l'amer

à l'affût de soi-même
pour s'arracher
au sommeil

ébloui
devant les murs
du cœur

p.9
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ELBE
J’ai dit
Je te tu
Tu dis
Tu me moi
Je te tutoie
Tu me tutoies
Je me tais et tu t’es tue
Je tue l’autre en toi
Comme en moi tu tuas l’un
Je me tue si tu te tues
En te tuant tu me tues
Tu n’es plus toi tu es moi
Qui ne suis plus rien que toi
Une et un sont un
Il fait nuit en plein soleil
Pour mieux noyer l’indivis
Pour nous noyer tous deux
Dans un vaste lit d’eau bleue
Midi profondément noir
Claire mort
Précipite l’heure ardente
Au sablier inférieur
Engouffre notre bonheur
Sous le démesuré drap
Du temps qui ondule et brille
Devant ce point où nous sommes
Nus et joints
Confondus
Et qui tout nûment est
Le fond étroit d’une barque
Dérivant devant la belle
Ile d’Elbe.
(André Pieyre de Mandiargues)
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Zéno Bianu

Haïku



resserre le monde —
demande-lui
la lune
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Zéno Bianu
Trouve ta chambre secrète…



Trouve ta chambre secrète.
Dans l’œil du cyclone.
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L'individu est celui qui s'écarte du courant.
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