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Citations de Émile Verhaeren (456)


Des commères, blocs de viande tassée et lasse,
Interpellent, du seuil de portes basses,
Les gens qui passent;
Derrière elles, au fond des couloirs rouges
Des feux luisent, un rideau bouge
Et se soulève et permet d'entrevoir
De la chair nue en des miroirs.

C'est l'étal flasque et monstrueux de la luxure
Dressé, depuis toujours, sur les frontières
De la cité et de la mer.
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Je les ai vus, je les ai vus,
Ils passaient par les sentes,
Avec leurs yeux, comme des fentes,
Et leurs barbes, comme du chanvre.

Deux bras de paille,
Un dos de foin,
Blessés, troués, disjoints,
Ils s’en venaient des loins,
Comme d’une bataille.

Un chapeau mou sur leur oreille,
Un habit vert comme l’oseille ;
Ils étaient deux, ils étaient trois,
J’en ai vu dix, qui revenaient du bois.

L’un d’eux a pris mon âme
Et mon âme comme une cloche
Vibre en sa poche.

Les campagnes hallucinées - Chanson de fou, II
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Émile Verhaeren
Ce mont,
Avec son ombre prosternée,
Au clair de lune, devant lui,
Règne, infiniment, la nuit,
Tragique et lourd, sur la campagne lasse.

Par les carreaux de leurs fenêtres basses,
Les chaumières pauvres et vieilles
De loin en loin, comme des gens, surveillent.
Aux pieds de leurs digues en terre,
Les clos ont peur du colossal mystère
Que recèle le mont,
Lorsqu’il règne, toute la nuit,
Avec son ombre prosternée,
En prière, devant lui.

Sous les rochers qu’il accumule,
S’élabore la vie énorme et minuscule
Des atomes et des poussières.
Les fers, les plombs, les ors, les pierres
Y reposent. Et les joyaux et leurs yeux lourds
Qui ne peuvent se voir dormir,
Mais qui s’éveilleront pour tout à coup frémir
D’une rouge clarté suprême,
Attendent là que, fièrement, un jour,
Au front des rois, ils surgissent en diadèmes.

Ce mont,
Avec son ombre prosternée,
Au clair de lune, devant lui,
Déchire et domine la nuit,
Avec ses rocs plantés, en pointes, sur sa tête.
Il abritait, aux temps anciens, des bêtes
Monstrueuses, que des hommes, vêtus de peaux,
Tuaient à coups de hache et de marteaux,
Et dépeçaient en des fêtes, envenimées
De disputes, de cris, de sang et de fumées.

Sous un sol dur, compact et gras,
Les silex clairs, les os géants, les dents énormes
Dorment,
Restes blanchis de meurtre ou de combat.
Des blocs immobiles, ainsi que des statues,
Que les gouttes de l’eau qui filtre ont revêtues
De tuniques de nacre et d’écailles d’argent,
S’y regardent, depuis mille et mille ans.
Le silence y séjourne – et, seul, on y entend,
Sur ces pierres de haut en bas luisantes,
Le même choc des gouttes d’eau tombantes,
Une à une, depuis mille ans.

Un murmure lointain de songe et de légende
Circule, autour de lui, la nuit,
Lorsque, de loin, son front commande
Aux souvenirs, dans les veillées.
On songe alors à ses grottes taillées,
Où travaillaient des nains, sur des enclumes d’or,
Où leurs ombres couraient, dansaient, votaient,
Dans le décor
Tragique et merveilleux des antres noirs.
Au jour levant, la caverne semblait un bouge,
Mais les brasiers, soudainement, les soirs,
Y soulevaient de gigantesques ailes
Qui s’en allaient
- Plumes et étincelles -
Frôler, de haut en bas, les parois rouges.

Jadis, Vénus ardente et pâle,
Sachant qu’un jardin d’or y fleurissait de sang,
Y recueillit au coeur des feux, l’amour resplendissant
Et les braises des passions fatales.
Elle s’y penchait, au-dessus de la flamme,
Elle y chauffait ses seins cruels et ses yeux clairs
Et condensait, au tréfonds de sa chair,
L’inextinguible ardeur qui fait flamber les âmes.
Les villages s’en souviennent : c’était l’hiver ;
Le gel compact avait durci les berges ;
Le sol sonnait froid, l’arbre dressait, dans l’air,
Ses branchages comme des verges ;
Des lueurs d’or couraient au ras des neiges.
On avait vu Vénus et son cortège
Passer, brûlante et nue, à travers la campagne,
Les hommes fous crier d’amour vers leurs compagnes,
Les chiens casser leur chaîne et les taureaux
S’ériger lourds et leurs soufflants naseaux,
Dans l’étable nocturne, ameuter la tempête.

Ce mont,
Avec son ombre, en prière, devant lui,
Chargeait de son mystère et de sa nuit
Les coeurs naïfs et leurs ardeurs secrètes.

Il incarnait l’immensité ;
Ses blocs dataient des premiers temps du monde,
Des forêts d’or avaient grandi, s’étaient entées
Sur sa base, pour s’élever et s’abaisser
Et retomber vers les plaines fécondes
Et ressurgir encor de leur poussière.
Les siècles le sacraient – et l’on eût dit, à voir
L’énorme entassement se bossuer, le soir,
Qu’un orage, sur le coteau, s’était fait pierre.
Je suis entré avec des torches, au coeur du mont,
Ombres et feux semblaient sortir de moi,
Ils projetaient leur vol brusque, sur les parois,
De l’un à l’autre bout des salles colossales.

Les déesses, les nains, les ors profonds,
Les yeux clos des joyaux, la fable
Des batailles entre hommes et dragons
Mêlaient leurs souvenirs en tourbillons ;
J’étais le miroir vague et formidable,
J’étais le carrefour, où tout se rencontrait ;
Le sol, le roc, le feu, la nuit et la forêt
Semblaient les substances mêmes de ma pensée ;
Je m’emplissais de peur ; j’étais comme insensé
De vivre et de sentir tant de siècles frémir
En cet instant du temps que je serai dans l’avenir.
Mon âme était anxieuse d’être elle-même ;
Elle s’illimitait en une âme suprême
Et violente, où l’univers se résumait ;
Sur la vie et la mort planait même visage,
Je ne distinguais plus leur forme au fond des âges ;
Tout me semblait présent et je me transformais
Moi-même, et je me confondais avec un être, immense
Qui ne voit plus quand tout finit, quand tout commence,
Ni pourquoi la tragique humanité
Avec ses cris, avec ses pleurs, avec ses plaintes,
Traîne ses pas marqués de sang, au labyrinthe
De la nocturne et flamboyante éternité.

Ce mont,
Avec son ombre projetée,
Au clair de la lune, devant lui,
Oppresse, infiniment, la nuit,
Le songe épars sur les campagnes lasses.
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Émile Verhaeren
A la gloire du vent

(...) J'aime le vent, l'air et l'espace;
Et je m'en vais sans savoir où,
Avec mon coeur fervent et fou,
Dans l'air qui luit et dans la vent qui passe.

- Le vent est clair dans le soleil,
Le vent est frais sur les maisons,
Le vent incline avec ses bras vermeils,
De l'un à l'autre bout des horizons,
Les fleurs rouges et les fauves moissons.

( " La multiple splendeur")
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[Le glaive]

Quelqu’un m’avait prédit, qui tenait une épée
Et qui riait de mon orgueil stérilisé :
Tu seras nul, et pour ton âme inoccupée
L’avenir ne sera qu’un regret du passé.
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[Londres]

Gare de suie et de fumée, où du gaz pleure
Ses spleens d’argent lointain vers des chemins d’éclair
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Sur la Ville, dont les affres flamboient,
Règnent, sans qu’on les voie,
Mais évidentes, les idées.

On les rêve parmi les brumes, accoudées
En des lointains, là-haut, près des soleils.
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Émile Verhaeren
PLUS LOIN QUE LES GARES, LE SOIR

L'ombre s'installe, avec brutalité ;
Mais les ciseaux de la lumière,
Au long des quais, coupent l'obscurité,
A coups menus, de réverbère en réverbère.

La gare immense et ses vitraux larges et droits
Brillent, comme une châsse, en la nuit sourde,
Tandis que des voiles de suie et d'ombre lourde
Choient sur les murs trapus et les hautains beffrois.

Et le lent défilé des trains funèbres
Commence, avec leurs bruits de gonds
Et l'entrechoquement brutal de leurs wagons,
Disparaissant - tels des cercueils - vers les ténèbres.

Des cris ! - Et quelquefois de tragiques signaux,
Par-dessus les adieux et les gestes des foules.
Puis un départ, puis un arrêt - et le train roule
Et roule avec des bruits de lime et de marteaux.

La campagne sournoise et la forêt sauvage
L'absorbent tour à tour en leur nocturne effroi ;
Et c'est le mont énorme et le tunnel étroit
Et la mer tout entière, au bout du long voyage.

A l'aube, apparaissent les bricks légers et clairs,
Avec leur charge d'ambre et de minerai rose
Et le vol bigarré des pavillons dans l'air
Et les agrès mentis où des aras se posent.

Et les focs roux et les poupes couleur safran,
Et les câbles tordus et les quilles barbares,
Et les sabords lustrés de cuivre et de guitran
Et les mâts verts et bleus des îles Baléares,

Et les marins venus on ne sait d'où, là-bas,
Par au delà des mers de faste et de victoire,
Avec leurs chants si doux et leurs gestes si las
Et des dragons sculptés sur leur étrave noire.

Tout le rêve debout comme une armée attend :
Et les longs flots du port, pareils à des guirlandes,
Se déroulent, au long des vieux bateaux, partant
Vers quelle ardente et blanche et divine Finlande.

Et tout s'oublie - et les tunnels et les wagons
Et les gares de suie et de charbon couvertes -
Devant l'appel fiévreux et fou des horizons
Et les portes du monde en plein soleil ouvertes.
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LE DEPART ( extrait )

Les gens d'ici ont peur de l'ombre sur leurs champs,
De la lune sur leurs étangs,
D'un oiseau mort contre une porte;
Les gens d'ici ont peur des gens.







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Asseyons-nous tous deux près du chemin,
Sur le vieux banc rongé de moisissures,
Et que je laisse, entre tes deux mains sûres,
Longtemps s’abandonner ma main.

Avec ma main qui longtemps s’abandonne
A la douceur de se sentir sur tes genoux,
Mon cœur aussi, mon cœur fervent et doux
Semble se reposer, entre tes deux mains bonnes.

Et c’est la joie intense et c’est l’amour profond
Que nous goûtons à nous sentir si bien ensemble,
Sans qu’un seul mot trop fort sur nos lèvres ne tremble,
Ni même qu’un baiser n’ailler brûler ton front.

Et nous prolongerions l’ardeur de ce silence
Et l’immobilité de nos muets désirs,
N’était que tout à coup à les sentir frémir
Je n’étreigne, sans le vouloir, tes mains qui pensent ;

Tes mains, où mon bonheur entier resté celé
Et qui jamais, pour rien au monde,
N’attenteraient à ces choses profondes
Dont nous vivons, sans en devoir en parler.
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Le rêve ! il est plus haut que les fumées
Qu’elle renvoie envenimées
Autour d’elle, vers l’horizon ;
Même dans la peur ou dans l’ennui,
Il est là-bas, qui domine, les nuits,
Pareil à ces buissons
D’étoiles d’or et de couronnes noires,
Qui s’allument, le soir, évocatoires.

L'âme de la ville
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Le don du corps, lorsque l'âme est donnée
N'est rien que l'aboutissement
De deux tendresses entraînées
L'une vers l'autre, éperdûment.
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Émile Verhaeren
L'arbre

(...) En octobre, quand l'or triomphe en son feuillage,
Mes pas larges encore, quoique lourds et lassés,
Souvent ont dirigé leur long pèlerinage
Vers cet arbre d'automne et de vent traversé.
Comme un géant brasier de feuilles et de flammes,
Il se dressait, superbement, sous le ciel bleu,
Il semblait habité par un million d'âmes,
Qui doucement chantaient en son branchage creux.
J'allais vers lui, les yeux emplis par la lumière,
Je le touchais avec mes doigts, avec mes mains,
Je le sentais bouger jusqu'au fond de la terre(...)


( " La multiple splendeur")
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Je rêve une existence en un cloître de fer
Brûlée au jeûne, et sèche et râpée aux cilices,
Où l’on abolirait, en de muets supplices,
Par seule ardeur de l’âme enfin, toute la chair.

[…]

N’entendre plus ses cris, ne sentir plus ses pleurs,
Mater son instinct noir, tuer sa raison traître,
Oh ! le pouvoir et le savoir ! Etre son maître
Et les avoir cassés les crocs de ses douleurs !

Et peut-être qu’alors, par un soir salutaire,
Une paix de néant s’installerait en moi ;
Et que sans m’émouvoir j’écouterais l’aboi,
L’aboi tumultueux de la mort volontaire.
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Le rêve ancien est mort et le nouveau se forge.
I est fumant dans la pensée et la sueur
Des bras fiers de travail, des fronts fiers de lueurs,
Et la ville l'entend monter du fond des gorges
De ceux qui le portent en eux
Et le veulent crier et sangloter aux cieux
(...)
Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres
Et se mirant dans l'eau de poix et de salpêtre
D'un canal droit marquant sa barre à l'infini,
Face à face, le long des quais d'ombre et de nuit,
Par à travers les faubourgs lourds
Et la misère en pleurs de ses faubourgs,
Ronflent terriblement usines et fabriques.
Rectangles de granit et monuments de briques,
Et longs murs noirs durant des lieues,
Immensément par les banlieues ;
Et sur les toits, dans les brouillard, aiguillonnées
De fers et de paratonnerres,
Les cheminées.

Se regardant de leurs yeux noirs et symétriques,
Par la banlieue, à l'infini,
Ronflent le jour, la nuit,
Les usines et les fabriques,
Oh les quartiers rouillés de pluie et leurs grand'rues !
Et les femmes et leurs guenilles apparues
Et les squares, où s'ouvre, en des caries
De plâtras blancs et de scories,
Une flore pâle et pourrie.
(;;;)
Au soir tombant, lorsque déjà l'essor
De la vie agitée et rapace s'affaisse,
Sous un ciel bas et mou et gonflé d'ombre épaisse,
Le quartier fauve et noir dresse son vieux décor
De chair, de sang de vice et d'or.
(...)
Le port est proche, à gauche au bout des rues,
L'emmêlement des mâts et des vergues obstrue
Un pan de ciel énorme ;
A droite, un tas grouillant de ruelles difformes
Choit de la ville - et les foules obscures
S'y dépêchent vers leurs destins de pourriture
C'est l'étal flasque et monstrueux de la luxure
Dressé depuis toujours sur les frontières
De la cité et de la mer
(...)
Sur la Ville dont les désirs flamboient,
Règnent, sans qu'on les voie,
Mais évidentes les idées.
(...)
C'est vous, vous les villes,
Debout
De loin en loin, là-bas, de l'un à l'autre bout
Des plaines et des domaines,
Qui concentrez en vous assez d'humanité,
Assez de force rouge et de neuve clarté,
Pour enflammer de fièvre et de rages fécondes
Les cervelles patientes ou violentes
De ceux
qui découvrent la règle et résument en eux
Le monde.
L'esprit de la campagne était l'esprit de Dieu ;
Il eut la peur de la recherche et des révoltes,
Il chut ; et le voici qui meurt sous les essieux
Et sous les chars en feu des nouvelles récoltes.
(...)
L'esprit de l'homme avance et le soleil couchant
N'est plus l'hostie en or divin qui fertilise.
Renaîtront-ils, les champs, un jour, exorcisés
De leurs erreurs, de leurs affres, de leur folie ;
(....°
En des heures de sursaut libre et de réveil,
un monde enfin sauvé de l'emprise des villes ?
(...)
Purgés des dieux et affranchis de leurs présages,
Où sen viendront rêver à l'aube et au midi,
Avant de s'endormir, dans les soirs clairs, les sages ?
(...)
En attendant la vie ample se satisfait
D'être une joie humaine, effrénée et féconde...
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Nous trouvions le bonheur en ne l’exigeant pas,
La tristesse des jours même nous était bonne
Et le peu de soleil de cette fin d’automne
Nous charmait d’autant plus qu’il semblait faible et las.
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Je suis venu si tard
Vers la douceur de ton regard,
Et de si loin vers tes deux mains tendues,
Tranquillement, par à travers les étendues !
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Traînant leurs pas après leur pas
Le front pesant et le cœur las,
S'en vont, le soir, par la grand´route,
Les gens d'ici, buveurs de pluie,
Lécheurs de vent, fumeurs de brume.

Les gens d'ici n'ont rien de rien,
Rien devant eux
Que l'infini de la grand´route.

Chacun porte au bout d'une gaule,
Dans un mouchoir à carreaux bleus,
Chacun porte dans un mouchoir,
Changeant de main, changeant d'épaule,
Chacun porte
Le linge usé de son espoir.

Le départ (extrait)
Émile Verhaeren

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Et qu’importent et les pourquoi et les raisons
Et qui nous fûmes et qui nous sommes :
Tout doute est mort, en ce jardin de floraisons
Qui s’ouvre en nous et hors de nous, si loin des hommes.

Je ne raisonne pas, et ne veux pas savoir
Et rien ne troublera ce qui n’est que mystère
Et qu’élans doux et que ferveur involontaire
Et que tranquille essor vers nos parvis d’espoir.

Je te sens claire, avant de te comprendre telle;
Et c’est ma joie, infiniment,
De m’éprouver si doucement aimant
Sans demander pourquoi ta voix m’appelle.

Soyons simples et bons — et que le jour
Nous soit tendresse et lumière servies,
Et laissons dire que la vie
N’est point faite pour un pareil amour.
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Combien elle est facilement ravie
Aux jours d’ardeur et de lumière,
Avec ses yeux pleins de prières
Devant la vie.

Ce soir, comme un regard la surprenait fervente
Et comme un mot la transportait
Au pur jardin de joie, où elle était
Tout à la fois reine et servante.

Humble d’elle, mais ardente de nous,
C’était à qui ploierait les deux genoux,
Pour recueillir le merveilleux bonheur
Qui, mutuel, nous débordait du cœur.

Nous écoutions se taire, en nous, la violence
De l’exaltant amour qu’emprisonnaient nos bras
Et le vivant silence
Dire des mots que nous ne savions pas.
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