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Citations de Émile Zola (7528)


Il y a des lecteurs égrillards qui ne demanderaient pas mieux que d'être enlevés. Ceux-là voient en songe, chaque nuit, l'ombre de Marguerite de Bourgogne qui les invite à souper dans un cabinet particulier de la Maison d'Or. Ils mangent du homard, et ils courent le seul risque de mourir d'une indigestion.

(Les disparitions mystérieuses)
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La vie était bête, les hommes supérieurs y finissaient aussi platement que les imbéciles. (Nantas, p. 66)
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C'était trop bête d'aimer, ça ne menait à rien
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Ses premiers amants ne l'avaient pas gâtée ; trois fois elle s'était crue prise d'une grande passion ; l'amour éclatait dans sa tête comme un pétard, dont les étincelles n'allaient pas au cœur. Elle était folle un mois, s'affichait avec son cher seigneur dans tout Paris ; puis, un matin, au milieu du tapage de sa tendresse, elle sentait un silence écrasant, un vide immense. Le premier, le jeune duc de Rozan, ne fut guère qu'un déjeuner de soleil ; Renée, qui l'avait remarqué pour sa douceur et sa tenue excellente, le trouva en tête à tête absolument nul, déteint, assommant.
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Chez les dames de la Visitation, libre, l'esprit vagabondant dans les voluptés mystiques de la chapelle et dans les amitiés charnelles de ses petites amies, elle s'était fait une éducation fantasque, apprenant le vice, y mettant la franchise de sa nature, détraquant sa jeune cervelle, au point qu'elle embarrassa singulièrement son confesseur, en lui avouant qu'un jour, pendant la messe, elle avait eu une envie irraisonnée de se lever pour l'embrasser. Puis elle se frappait la poitrine, elle pâlissait à l'idée du diable et de ses chaudières.
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Au conseil municipal, M. Toutin-Laroche passait pour un administrateur de premier mérite ; il était une des fortes têtes de l'endroit, et sa tyrannie aigre sur ses collègues n'avait d'égale que sa platitude dévote devant le préfet.
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Lettre de Mallarmé à Zola (fragment) du 26 avril 1878

Permettez-moi aujourd’hui de vous dire, simplement et en deux mots, que j’admire votre dernière œuvre à l’égal de toutes les autres, et peut-être un peu plus. Il me semble que vous êtes arrivé pour la première fois, non à faire une chose magnifique, ce dont vous êtes coutumier, mais exactement ce que vous considérez comme le type de l’oeuvre littéraire moderne. Un poème, car c’en est un, sans interruption ; et un roman pour qui voudrait n’y voir qu’une peinture juste de la vie contemporaine. L’homogénéité du milieu et de son atmosphère, ainsi que de votre art à en donner l’impression totale et épuisée, est extraordinaire. On a en fermant le livre, cette croyance qu’il a été fait aussi rapidement qu’on l’a lu ; ou plutôt qu’on vient d’avoir une vision profonde et limpide et c’est tout. Je ne crois point qu’auteur ait laissé parler le papier et fait que les pages se tournent d’elles-mêmes et magiquement jusqu’à la dernière : alors tout est dit et le poëme est contenu, tout entier, dans le livre comme en l’esprit du lecteur, sans que « par une lacune quelconque » on puisse y laisser pénétrer « de soi », ni rêver à côté. Quant aux détails, vous suivez tout jusqu’au moindre coin, avec mille yeux dont le regard est un : et tout, attitude d’un personnage ou d’un groupe, vous percevez tout et rendez tout, avec une simultanéité, qui perpétuellement cause l’impression de la vie.
J’admire beaucoup vos fonds, Paris et son ciel, qui alternent avec l’histoire même : ils ont cela de très beau, outre l’incomparable variété et la lucidité de la description, de ne point permettre au lecteur de sortir un instant de chez vous, puisque vous lui fournissez vous-même des horizons et des lointains ; et à ces moments où d’ordinaire on lève les yeux après un épisode du récit, pour songer en soi et se reposer, vous apparaissez avec une tyrannie superbe et présentez la toile de fond de cette rêverie. C’est un grand succès. Toutefois (ma seule critique, mais faite, il est vrai, à un point de vue de composition tout différent du votre, qui jouez le hasard!), je n’arrive pas à trouver le lien moral ou dû à une nécessité du sujet, qui existe en cette juxtaposition de ciels, de Paris, etc. et du récit , si ce n’est qu’Hélène demeure dans la rue Vineuse, qui domine Paris, avec lequel cependant elle n’a point à sympathiser ou à lutter plus tard… Je sais bien que cette simple prudence d’un être placé près de la vaste ville, sans rien de commun avec elle, est déjà une grande poésie !
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Quatrième partie
Chapître III
(Course d’Hélène dans le Passage des Eaux pour prevenir Juliette qui a un rendez-vous amoureux avec Malignon et éviter un possible drame avec Henri, prévenu par sa lettre)

Dans la rue, Hélène hâtait le pas. La pluie avait cessé ; seules de grosses gouttes, coulant des gouttières, lui mouillaient lourdement les épaules. Elle s’était promis de réfléchir dehors, d’arrêter un plan. Mais elle n’avait plus que le besoin d’arriver. Lorsqu’elle s’engagea dans le passage des Eaux, elle hésita une seconde. L’escalier se trouvait changé en torrent, les ruisseaux de la rue Raynouard débordaient et s’engouffraient. Il y avait, le long des marches, entre les murs resserrés, des rejaillissements d’écume ; tandis que des pointes de pavé miroitaient, lavées par l’averse. Un coup de lumière blafarde, tombant du ciel gris, blanchissait le passage, entre les branches noires des arbres. Elle retroussa à peine sa jupe, elle descendit. L’eau montait à ses chevilles, ses petits souliers manquèrent de rester dans les flaques ; et elle entendait autour d’elle, le long de la descente, un chuchotement clair, pareil au murmure des petites rivières qui coulent sous les herbes, au fond des bois.
Tout d’un coup, elle se trouva dans l’escalier, devant la porte. Elle demeura là, haletante, torturée. Puis, elle se souvint, elle préféra frapper à la cuisine.
– Comment, c’est vous ! dit la mère Fétu.
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Quatrième partie
Chapître III
(Colère et violence d’Hélène contre Jeanne)

Et elle nouait ses petits bras autour des jambes de sa mère, elle pleurait dans les plis de sa robe, s’accrochant à elle, se faisant lourde pour l’empêcher d’avancer. Les aiguilles marchaient, il était trois heures moins dix. Alors, Hélène pensa que jamais elle n’arriverait assez tôt ; et, la tête perdue, elle repoussa Jeanne violemment, en criant :
– Quelle enfant insupportable ! C’est une vraie tyrannie !... Si tu pleures, tu auras affaire à moi !
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Quatrième partie
Chapître II
(Hélène décide d’écrire une lettre anonyme à Henri pour dénoncer l’adultère de Juliette)

Maintenant, Hélène était seule dans la chambre. Elle s’enferma, elle passa une soirée affreuse, près du feu mort. Sa volonté lui échappait, des pensées inavouables faisaient en elle un travail sourd. C’était comme une femme méchante et sensuelle qu’elle ne connaissait point et qui lui parlait d’une voix souveraine, à laquelle elle ne pouvait désobéir. Lorsque minuit sonna, elle se coucha péniblement. Mais, au lit, ses tourments devinrent intolérables. Elle dormait à moitié, se retournait comme sur une braise. Des images, grandies par l’insomnie, la poursuivaient. Puis, une idée se planta dans son crâne. Elle avait beau la repousser, l’idée s’enfonçait, la serrait à la gorge, la prenait tout entière. Vers deux heures, elle se leva avec la raideur et la pâle résolution d’une somnambule, elle ralluma la lampe et écrivit une lettre, en déguisant son écriture. C’était une dénonciation vague, un billet de trois lignes priant le docteur Deberle de se rendre le jour même à tel lieu, à telle heure, sans explication, sans signature. Elle cacheta l’enveloppe, mit la lettre dans la poche de sa robe, jetée, sur un fauteuil. Et, quand elle se fut couchée, elle s’endormit tout de suite, elle resta sans souffle, anéantie par un sommeil de plomb.
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Première Partie

Chapître I

La veilleuse, dans un cornet bleuâtre, brûlait sur la cheminée, derrière un livre, dont l’ombre noyait toute une moitié de la chambre. C’était une calme lueur qui coupait le guéridon et la chaise longue, baignait les gros plis des rideaux de velours, azurait la glace de l’armoire de palissandre, placée entre les deux fenêtres. L’harmonie bourgeoise de la pièce, ce bleu des tentures, des meubles et du tapis, prenait à cette heure nocturne une douceur vague de nuée. Et, en face des fenêtres, du côté de l’ombre, le lit, également tendu de velours, faisait une masse noire, éclairée seulement de la pâleur des draps. Hélène, les mains croisées, dans sa tranquille attitude de mère et de veuve, avait un léger souffle.
Au milieu du silence, la pendule sonna une heure. Les bruits du quartier étaient morts. Sur ces hauteurs du Trocadéro, Paris envoyait seul son lointain ronflement. Le petit souffle d’Hélène était si doux, qu’il ne soulevait pas la ligne chaste de sa gorge. Elle sommeillait d’un beau sommeil, paisible et fort, avec son profil correct et ses cheveux châtains puissamment noués, la tête penchée, comme si elle se fût assoupie en écoutant. Au fond de la pièce, la porte d’un cabinet grande ouverte trouait le mur d’un carré de ténèbres.
Mais pas un bruit ne montait. La demie sonna. Le balancier avait un battement affaibli, dans cette force du sommeil qui anéantissait la chambre entière. La veilleuse dormait, les meubles dormaient ; sur le guéridon, près d’une lampe éteinte, un ouvrage de femme dormait. Hélène, endormie, gardait son air grave et bon.
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La politique épouvantait, comme une drogue dangereuse.
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Ses lèvres devinrent plus minces ; il n'eut plus la sottise de rêver ses millions tout haut ; sa maigre personne se fit muette, n'exprima plus qu'une volonté, qu'une idée fixe caressée à toute heure. Quand il courrait de la rue Saint-Jacques à l'Hôtel-de-Ville, ses talons éculés sonnaient aigrement sur les trottoirs, et il se boutonnait dans sa redingote râpée comme dans un asile de haine, tandis que son museau de fouine flairait l'air des rues. Anguleuse figure de la misère jalouse que l'on voit rôder sur le pavé de Paris, promenant son plan de fortune et le rêve de son assouvissement.
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M. Toutin-Laroche, aimable à ses heures, compara les femmes à des roses, et M. de Mareuil, dans le trouble où l'avaient laissé ses espérances électorales, trouva des mots profonds sur la nouvelle forme des chapeaux. Renée restait distraite.
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Et elle resta ainsi quelques secondes sur le seuil, debout dans sa toilette magnifique, les épaules moirées par les clartés chaudes. Comme elle avait descendu vite, elle soufflait un peu. Ses yeux, que le noir du parc Monceau avait emplis d'ombre, clignaient devant ce flot brusque de lumière, lui donnait cet air hésitant des myopes, qui était chez elle une grâce.
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La seconde fille, Gervaise, née l’année suivante, était bancale de naissance. Conçue dans l’ivresse, sans doute pendant une de ces nuits honteuses où les époux s’assommaient, elle avait la cuisse droite déviée et amaigrie, étrange reproduction héréditaire des brutalités que sa mère avait eu à endurer dans une heure de lutte et de soûlerie furieuse.
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Et Renée, en regardant les deux apparitions sortir des ombres légères de la glace, recula d’un pas, vit que Saccard l’avait jetée comme un enjeu, comme une mise de fonds, et que Maxime s’était trouvé là, pour ramasser ce louis tombé de la poche du spéculateur. Elle restait une valeur dans le portefeuille de son mari ; il la poussait aux toilettes d’une nuit, aux amants d’une saison ; il la tordait dans les flammes de sa forge, se servant d’elle, ainsi que d’un métal précieux, pour dorer le fer de ses mains. Peu à peu, le père l’avait rendue assez folle, assez misérable, pour les baisers du fils. Si Maxime était le sang appauvri de Saccard, elle se sentait, elle, le produit, le fruit véreux de ces deux hommes, l’infamie qu’ils avaient creusée entre eux, et dans laquelle ils roulaient l’un et l’autre.
Elle savait maintenant. C’étaient ces gens qui l’avaient mise à nue. Saccard avait dégrafé le corsage, et Maxime avait fait tomber la jupe. Puis, à eux deux, ils venaient d’arracher la chemise. A présent, elle se trouvait sans un lambeau, avec des cercles d’or, comme un esclave.
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Le soir, [i]l sentait son corps puissant et tiède à côté de lui avec un certain malaise. Elle lui semblait colossale, très lourde, presque inquiétante, avec sa gorge de géante ; il reculait ses coudes aigus, ses épaules sèches, pris de la peur vague d'enfoncer dans cette chair. Ses os de maigre avaient une angoisse, au contact des poitrines grasses. Il baissait la tête, s'amincissait encore, incommodé par le souffle fort qui montait d'elle. Quand sa camisole s'entrebâillait, une fumée de vie, une haleine de santé qui lui passait sur la face, chaude encore, comme relevée d'une pointe de la puanteur des Halles, par les ardentes soirées de juillet. C'était un parfum persistant, attaché à la peau d'une finesse de soie, un suint de marée coulant des seins superbes, des bras royaux, de la taille souple, mettant un arôme rude dans son corps de femme. Elle avait tenté toutes les huiles aromatiques ; elle se lavait à grande eau ; mais dès que la fraîcheur du bain s'en allait, le sang ramenait jusqu'au bout des membres la fadeur des saumons, la violette musquée des éperlans, les âcretés des harengs et des raies. Alors, le balancement de ses jupes dégageait une buée ; elle marchait au milieu d'une évaporation d'algues vaseuses ; elle était, avec son grand corps de déesse, sa pureté et sa pâleur admirables, comme un beau marbre ancien roulé par la mer et ramené à la côte dans le coup de filet d'un pécheur de sardines. Florent souffrait ; il ne la désirait point, les sens révoltés par les après-midi de poissonnerie ; il la trouvait irritante, trop salée, trop amère, d'une beauté trop large et d'un relent trop fort.
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Paris entier était allumé. Les petites flamme dansantes avait criblé la mer des ténèbres d'un bout de l'horizon à l'autre, et maintenant leurs millions d'étoiles brûlaient avec un éclat fixe, dans une sérénité de nuit d'été.
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Thérèse le regarda follement; des chaleurs lui brulaient les mains et le visage. Elle sembla hésiter; puis, d'un ton brusque:
-Marions-nous, je serais à toi.
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