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Critiques de Émilie Chevallier Moreux (219)
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Marraine

C'est une réécriture de conte plutôt originale, l'auteur a su grâce à ses techniques d'écriture à nous transporter à travers l'histoire de Marraine. C'est un roman qui grâce au style d'écriture nous permet de pouvoir nous projeter complètement dans le personnages de Marraine, à travers sa vie actuelle mais aussi sa vie passée.

Puis l'auteur a su faire évoluer chacun de ses personnages au fur et à mesure de l'histoire, j'ai adoré pouvoir redécouvrir sous un nouveau jour l'histoire de Marraine la bonne fée, Aurore et Cendrillon. Finalement on se rend bien compte que même les plus beaux personnages peuvent également avoir leur parties sombres.

Pour moi ce roman est une très belle réécriture, je le recommande fortement.

Cette lecture m'a permis de pouvoir m'échapper un peu du quotidien difficile que nous avons tous actuellement.

Alors si vous avez besoin de vous évader pour quelques heures, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
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Marraine

Ça faisait un long moment que j’avais envie de me procurer ce roman et j’ai enfin craqué. Autant dire que je ne le regrette pas.

🧚‍♀️ Marraine nous conte l’histoire de Marraine Perrault et de ses quatre insupportables filleuls. Au fil des siècles, les bébés adorables qu’elle avait pris sous son aile sont devenus des ordures et clairement, on a envie de les gifler tout du long !

📚 L’histoire nous porte, sous la plume acérée de l’autrice. Tantôt rigolote tantôt cynique, elle nous peint une vie désabusée. Plus d’un millénaire c’est long et ce n’est pas Marraine qui vous dira le contraire. J’aime beaucoup la manière donc Emilie raconte et parfois même conte (les mémoires de Marraine sont un véritable régale et c’est bien rare quand je ne saute pas les passages « annexes » pour revenir à l’intrigue principale. Autant dire que je ne l’ai pas fait du roman, un point fort positif).

👰Le personnage principal est véritablement attachant. Elle se débat avec ses principes et ses désirs, qui entrent grandement en opposition. Leu est adorable, j’avais envie de lui faire des câlins dès qu’on passait à son point de vue. Car oui, quelque chose de plus que j’ai adoré : tout n’est pas écrit avec le « je » de notre chère héroïne mais nous emmène parfois dans la tête des autres protagonistes !

🧙‍♀️Mon amour pour les méchants a été enchanté, et je ne vous en dirais pas plus pour ne pas vous spoiler sur le grand diable qui se cache derrière l’avancée du roman. Et puis : chaque personnage est tellement gris que tout se mélange bien vite.

🌾 Marraine est donc une lecture rafraîchissante qui se dévore avec un the à la main. Je le conseille d’ailleurs grandement pour les vacances de noël et pour s’évader, un peu, dans une vie pas si enchanteuse 🦋
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Marraine

Marraine n’en peut plus de ses filleuls. Entre Aurore qui la sollicite sans cesse pour écarter ses rivales top-modèles, Cendrillon qui fait appel à elle pour camoufler ses horreurs et liquider ses maris et Ric, toujours éméché à faire les quatre cent coups, Marraine aimerait bien avoir un peu de temps pour elle. Marraine, c’est la fée « trop bonne, trop conne ». Elle a tout fait pour ses filleuls tentant de les guider sur la bonne voie. Mais il y a eu des ratés et ces derniers ont plus de défauts que de qualités. Trop, c’est trop, Marraine a le droit à une vie rien qu’à elle !



Emilie Chevallier Moreux nous propose une revisite originale des contes de fées, très humoristique. Nos héros habituels sont loin d’être classiques. Au revoir, la Cendrillon gentillette qui faisait tous les travaux sans rechigner. Peau d’âne a tout d’une psychopathe et Ric… n’en parlons pas ! C’est frais et franchement amusant, très second degré.



C’est également la première fois que je lis une réécriture du point de Marraine et c’est une chose que j’ai vraiment aimé. Marraine, la fée, nous raconte son histoire au travers d’une double temporalité. Dans le temps présent, contemporain au nôtre, Marraine tente de se débarrasser de ses filleuls pour vivre sa vie et peut-être découvrir l’amour. Dans son passé, on découvre ce qu’elle a vécu durant sa très longue vie ! Nous suivons une Marraine qui cherche à éviter de se faire accuser de sorcellerie aux travers des époques du Moyen-âge à nos jours. Cette deuxième trame nous permet de découvrir comment elle a rencontré ses protégés au fil du temps. Cela m’a beaucoup plu. Je dois dire que je l’ai même davantage aimé cette partie. Les deux pans de l’histoire s’entremêlent et permettent de comprendre comment nos héros en sont arrivés là.



Pas de guimauve, enfin un peu malgré tout avec le côté comédie romantique du présent, que j’aurais préféré complètement axé parodique, quitte à faire dans le cliché. Mais tout cela se lit très bien, très facilement et j’en aurais bien redemandé un peu !



J’ai également beaucoup aimé les petites interventions d’autres personnages empruntés à l’univers des mythes et légendes.



Une réécriture de conte de fées très fraiche, avec beaucoup d’humour noir. Un conte moderne original pour passer un bon moment !
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Marraine

Marraine, c'est un roman fantastique, qui réécrit le conte sous un angle unique, une vision hors du commun, qui nous fera voir l'univers autrement et qui nous fera partager une histoire très noire, qui aura aussi droit à sa petite lueur d'espoir !
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Marraine

S’il m’a fallu quelques chapitres pour réussir à entrer pleinement dans l’histoire, j’ai trouvé cette réécriture de conte originale. Qui n’a jamais entendu parler de Marraine la bonne fée ?



Oubliez les contes de fées à l’eau de rose et plongez-vous dans l’histoire pas si connue que ça de Marraine. J’ai bien aimé son personnage que l’on voit évoluer, dans ce récit qui alterne entre passé (écrit à la manière d’un conte) et présent. Elle est courageuse, magique et pleine d’espoir. On comprend mieux le rôle de ce personnage et qui l’a amené à agir ainsi.



Ses protégés sont malheureusement loin d’être faciles à vivre. Ric, Peau-d’Âne, Cendrillon et Aurore sont ici les filleuls de Marraine. Un mélange qui va faire des étincelles, surtout au XXIe siècle !




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Marraine

Je remercie les éditions Noir d’Absinthe pour l’envoi de ce roman. Fan de cette maison d’édition, j’ai accepté directement sans forcément réfléchir ni lire le résumé (comme d’habitude). La surprise reste complète de cette manière. Marraine d’Emilie Chevallier est un roman dont j’ai pu parler avec l’auteure au salon du livre de Mons et j’ai adoré ça ! Auteure souriante, dynamique et très agréable, elle reste à l’image de son livre : une très belle surprise !



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Quand les contes subissent un léger lifting

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Amis de l’humour noir, des lectures second degré et d’aventures, vous allez être servis. Les figures de contes qui ont bercés vos soirées d’enfant ont décidé de se refaire une beauté. Marraine la bonne fée est une jeune femme moderne et intelligente qui ne supporte plus ses petits rejetons. Cendrillon, Aurore, Peau d’Ane et Riquet à la Houppe deviennent des petits citadins dont les défauts sont plus visibles que les qualités. J’ai adoré cette revisite qui ne nous sert pas de la guimauve. C’est très original, ça se lit vite et ça se lit sans faim. C’est juste très très très bon. Noir d’Absinthe nous sort donc encore une fois une petite pépite qui plaira à son lectorat.



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Marraine la bonne fée version 2.0

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Marraine Perrault est un personnage que j’ai adoré découvrir ! On vogue entre le passé et le présent. On se retrouve donc avec une histoire dense et poignante qui dérive sur quelque chose de bien plus original et drôle. « Trop bonne, trop conne » pourrait être tatoué sur le front de Marraine. Elle est trop gentille, trop généreuse, elle a un trop gros cœur.



L’histoire est donc axée sur le point de vue de Marraine. Si dans les contes originaux, Marraine la bonne fée ne vit que de belles choses, l’auteure prend le parti de nous montrer l’envers du décor, les qualités et les défauts des personnages que l’on affectionne. C’est complètement barré, j’adore l’idée !



Le caractère de ce personnage subit une évolution incroyable et drastique. Dans les moments du passé, elle est clairement comme on peut l’imaginer : gentille, douce et généreuse cependant, dans les moments plus modernes, Marraine se montre dure, plus stricte et complètement saoulée par ses quatre protégés.



On fait la rencontre des quatre protégés et personnellement, je les ai trouvés infects. On a des personnages en pleine crise adolescente : on se fout de tout, on ne pense qu’à sa petite personne et à son propre intérêt… c’est ultra moderne et frais.



La touche fantastique se retrouve dans le personnage de Marraine qui est une fée (bravo Pauline, un bon point pour toi !). La magie est présente mais pas non plus trop présente. On la retrouve par petites touches et c’est vraiment très sympathique. Le fait de ne pas avoir de la magie à toutes les pages nous permet de rendre le tout plus actuel, crédible. Le caractère des personnages est aussi très moderne.



La personnalité du personnage de Marraine m’a peut-être moins plu dans le monde contemporain. C’est assez paradoxal parce que j’ai préféré les passages dans le présent à ceux du passé.



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L’univers d’Emilie Chevallier Moreux

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J’ai grandement apprécié l’histoire que nous propose l’auteure. C’est vraiment une intrigue intéressante : c’est piquant, plein d’humour (noir ou non) et accessible à un large lectorat. Ceux qui ont l’habitude de lire des réécritures de contes seront amusés parce que l’on propose : c’est novateur et bourré d’originalité, ceux qui ne sont pas forcément fans des réécritures pourront se complaire dans un univers en aucun cas guimauve et bisounours.



La plume d’Emilie Chevallier Moreux est vraiment très belle et drôle. Elle a un équilibre parfait entre ce qu’il faut dire ou non. L’écriture est fluide et légère mais porteuse de messages intéressants qui pourront toucher les lecteurs sans aucun doute.



Chaque belle histoire cache des défauts. Rien n’est tout rose dans la vie et l’auteure le montre à merveille. C’est vraiment une lecture que je ne peux que vous conseiller. Ca se lit très rapidement et très bien.



On est plongé rapidement dans l’univers qui nous parle de thématiques très importantes : l’amour bien sûr, traité sous toutes les coutures dans le roman mais aussi l’esprit de famille, la générosité, le sens du sacrifice et la bonté. On retrouve certaines thématiques des contes et des clins d’œil à ce genre mais tout est revisité de manière à ce que le lecteur ait quelque chose d’original entre les mains.
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Marraine



Vous savez que je suis faible à l'appel des belles couvertures et là bah, c'est clairement la couverture qui m'a donné envie de lire le résumé.



Marraine, le personnage principal, c'est la marraine la bonne fée. C'est celle qui a pris sous son aile le pauvre Riquet à la houppe, qui a transformé la robe de Cendrillon, qui a veillé sur la Belle au Bois Dormant et qui s'est occupé de Peau d'âne.

Au fil des pages, on va redécouvrir ces histoires célèbres, mais pas tout à fait comme on les connait...



Mais ce n'est pas tout ! Non, l'essentiel de l'histoire se passe à New York, à notre époque. Voilà près de 1000 ans que Marraine et ses petits protégés vivent, qu'elle s'en occupe et corrige leurs frasques. Sauf que là, Marraine, elle en a ras le bol de Ric qui est un alcoolique notoire, de Cindy qui est une véritable veuve noire, de Peau d’Âne qui joue les mères maquerelles et de Aurore qui passe son temps à user du bistouri. Aucune reconnaissance de leur part, rien. Donc Marraine, elle se dit que 1000 ans à s'occuper de cette bande d'ingrats, c'est bien assez et qu'elle aimerait bien voler de ses propres ailes.



J'étais super impatiente à l'idée de découvrir ce livre. Je ne lis pas beaucoup de réécritures de contes et pourtant, ce sont des univers que j'aime beaucoup.

J'ai adoré le concept de l'histoire avec la transposition dans le présent, la Marraine qui galère et les princesses qui sont toutes des garces. D'ailleurs, le passé était super intéressant aussi avec un point de vue très différent et l'implication d'une méchante Malia Carabosse qui va tout faire mettre des bâtons dans les roues de Marraine.

Et puis il y a la petite romance autour du mystérieux Leu qui était super chou...



Malheureusement, je ne sais pas trop pourquoi, j'ai eu beaucoup de mal à arriver au bout de l'histoire. La plume de ne m'a pas plu. C'était lent, lourd... enfin, pas fluide du tout quoi. J'en venais à faire des pauses et à compter les pages qu'il me restait alors que le livre est super court...

Quant à la fin, elle m'a laissée un peu dubitative.



Bilan :

Marraine est une réécriture de conte vraiment originale et je suis certaine qu'elle plaira aux adeptes du genre. Je suis déçue de ne pas avoir été emballée par l'écriture de l'autrice parce qu'au final, je n'ai vraiment pas été emballée par cette histoire.




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Marraine

Une très bonne lecture pour moi. J'ai adoré découvrir cette réécriture de conte que j'ai trouvé très originale. Le récit est bien rythmé et le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer. J'ai, pour ma part, été captivée par l'histoire du début à la fin. Je vous recommande ce bouquin si vous aimez les réécritures de conte et si vous souhaitez lire quelque chose qui sorte un peu des sentiers battus.
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Marraine

Voici un roman sur les contes revisités que j’ai bien aimé !



J’avoue quand même avoir eu un peu de mal avec les chapitres, tantôt au présent (année 2018), tantôt dans les siècles passés. Ce n’est que vers la moitié du livre que j’ai réussi à switcher de l’un à l’autre sans problème. Et une fois que j’ai réussi cette prouesse (pour moi, c’est une prouesse, car généralement, je décroche rapidement), les pages ont défilé à une vitesse vertigineuse. J’ai été touchée par la boulimie de la curiosité, l’envie de savoir, de découvrir ce qui allait se passer pour Marraine.



Conte moderne, il y a tout dans cette histoire pour plaire aux amoureux des contes : des personnages attachants, une histoire d’amour, de la magie, une vilaine méchante, des complots, des mensonges, des intrigues, des coups de théâtre, etc. On retrouve en personnage principal Marraine, fée de son état. Une parmi d’autres, mais elles sont de plus en plus rares au fil du temps. Une gentille fée, une adorable marraine qui sacrifie sa longue vie quasi éternelle pour ses filleuls dont elle a la garde : Riquet, Peau-d’Âne, Cendrillon et Aurore. La méchante n’est autre que la fée Carabosse.



J’ai vraiment aimé découvrir la vie de Marraine, ses espoirs, son travail, ses projets, ses déceptions, ses peurs. J’ai adoré la façon dont est amené la magie au présent. Et j’ai surtout apprécié les versions modernes de la vie des quatre filleuls.



J’ai un peu moins aimé la fin, non pas pour ce qu’elle est, mais parce que j’ai trouvé le personnage principal tellement changé. J’étais soudainement moins attachée à elle.

En fait, à la fin, il y a trois personnages, les plus importants, qui changent de caractère, de comportement et ça m’a un peu déstabilisée.

J’aurais aussi aimé en savoir un peu plus sur le beau et ténébreux nouvel amoureux de Marraine. On lui donne une certaine importance et puis, il n’intervient presque plus. Je réalise que sa créatrice, l’autrice, a peut-être voulu démontrer ainsi que les femmes peuvent être plus fortes, plus importantes que les hommes dans un couple ;-)



Malgré cela, ça reste un très bon livre que je relirai avec plaisir. Ou que je lirai à voix haute si l’on m’en fait la demande (sourire, je pense à mon fils).

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Marraine

Petit livre très sympa

Histoire très bien écrite, rafraichissante.

Réécriture de contes originale, qui alterne passé et présent de notre Marraine

Les personnages sont attachants, et nous sommes curieux de découvrir leur vie à travers les pages

Je recommande
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Marraine

Un grand merci à Babelio et à l’édition Noir d'Absinthe pour cette découverte !



Il était une fois une bonne fée qui a jadis pris sous son aile plusieurs enfants, les inondant de bienfaits pour, sans le savoir, des siècles et des siècles. Et, autant de temps à couvrir ses protégés cela commence vraiment à faire long… Surtout quand on a des filleuls pareils… Sérieusement, entre Peau d’Ane la mère maquerelle, Aurore la top model siliconée, Cendrillon la veuve noire et Riquet l’alcoolique notoire, on ne peut pas vraiment dire qu’elle est réussie ses missions... Mais qu’a-t-elle fait pour que ces enfants aient si mal tournés ? Et qu’est-elle pour eux sinon juste une simple roue de secours ? Prise au piège par ses obligations qui l’accablent depuis si longtemps, Marraine Perrault craque et aspire plus que tout à la liberté et ce d’autant plus alors qu’un bellâtre lui tombe (littéralement) dessus et que ses protégés risquent bien de tout gâcher. Mais, si elle regardait plus loin elle se rendrait compte qu’elle et ses filleuls ne sont pas seuls responsables de tous ces malheurs et que, dans l’ombre, la vraie menace attend patiemment que sonne l’heure de la revanche…



Loin d’être aussi légère et drôle que peut laisser sous-entendre la quatrième de couverture, une lecture d’autant plus fantastique, à la fois sombre et lumineuse et à laquelle on ne s’attend absolument pas ! Des contes merveilleusement revisités, une surprenante intrigue des plus recherchées, du mystère et du suspens à revendre, une narration prenante à souhait et enfin une histoire aussi originale que captivante et excellemment bien menée du début à la fin. Tout y est, pour un roman insolite, aussi fascinant que saisissant, sur l’impitoyable envers du décor et la tumultueuse vie de notre célèbre fée Marraine !
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Monstresse(s)

On considère souvent l'homme comme un monstre, mais assez peu la femme. Les éditions Noir d'Absinthe ont décidé de rectifier le tir en proposant un recueil de nouvelles exclusivement lié aux monstres féminins : ceux que l'on a en soi, ceux qui sont imaginaires, ceux qui sont formés par les autres. Voici donc le recueil Monstresse(s) regroupant 12 nouvelles autour de ce thème par 12 auteurs différents. Si vous aimez les récits fantastiques et horrifiques, soyez les bienvenus !



Mon avis sur le recueil :



Monstresse(s) est un recueil de 12 nouvelles fantastiques et horrifiques autour du thème du Monstre féminin, mais qui aborde aussi la thématique féministe. La femme devient monstre suite à des violences physiques ou psychologiques dans chaque nouvelle, ou elle est considérée comme telle à tort par les hommes.



12 auteurs et auteures proposent leur vision de la femme monstre avec des univers assez différents. La majorité touche au domaine de l'horreur et du fantastique, mais vous y trouverez aussi trois nouvelles qui relèvent de la Science-Fiction ( Une affaire de famille, La monstration et Incouchement). Mosquita Muerta nous entraîne dans un Mexique au temps des chercheurs d'or, Oh la la Lola ! dans le métro (parisien ?), Enracinée dans un manoir en ruines, Violin Mantis au Conservatoire…



Fait amusant, le recueil débute et se termine par une nouvelle qui évoque l'accouchement mais d'une manière différente.



Si la plupart des histoires m'ont fait trembler d'horreur, j'ai particulièrement apprécié Gésines qui décrit de manière assez minutieuse les étapes d'une grossesse (jusqu'à son final très sordide), ainsi que la nouvelle La Monstration qui m'a fait réfléchir à un monde sans femmes.



Je remercie les éditions Noir d'Absinthe de me faire sortir de ma zone de confort grâce à ce recueil reçu en service presse.



Mon avis sur chaque nouvelle :



Gésines de Xavier Lhomme



Résumé : L'histoire d'une femme qui aime enfanter. Elle tombe enceinte tous les ans depuis 8 ans et décrit chaque étape de sa grossesse dans les moindres détails. Mais le mystère plane sur ce qu'elle fait de ses enfants…



Mon avis : Quelle étrange histoire que cette femme qui adore être enceinte ! Au début de la nouvelle, je n'arrêtais pas de me questionner concernant les enfants qu'elle avait eus au fil du temps. Me demandant où ils étaient, ce qu'elle en avait fait… Mais le récit, narré à la première personne, me rattrapait toujours comme pour me faire changer de sujet, en m'expliquant de manière minutieuse comment se déroulaient les étapes d'une grossesse, de façon presque chirurgicale. Comment la narratrice s'était organisée pour vivre parfaitement autonomie sa gestation. Comment elle s'organisait pour tomber enceinte… le sujet de la grossesse m'intéresse car d'une part je n'ai moi-même pas d'enfants, et d'autre part, l'auteur de la nouvelle est… un homme ! Comment peut-il être autant précis dans ce que ressent une femme lors de sa grossesse ? Mystère… La chute de cette histoire m'a fait trembler d'effroi, mais l'on comprend que si le personnage est devenu ce qu'elle est, c'est pour une bonne raison : Attendre un enfant lui permet de maîtriser son corps, comme une revanche et une thérapie face aux violences subies sur son premier accouchement. Une belle leçon de vie et de mort assez horrifique…



Adeline Mollette de Maxence Madone



Résumé : Une employée de bureau est arrêtée suite au meurtre des autres employés dans des conditions atroces. Comment en est-elle arrivée là ?



Mon avis : Sous couvert d'un langage fleuri et parfois cru, cette nouvelle aborde le thème du harcèlement au travail ainsi que de la colère féminine. Dépréciée par ses pairs masculins, Adeline Mollette va se réfugier de plus en plus vers la photocopieuse, seul outil de travail valable qu'ils ont bien voulu lui concéder. Or un jour, c'est la goutte de trop… le début de la nouvelle est assez difficile car il décrit le carnage réalisé par Adeline, à travers le regard des policiers venus l'arrêter. La jeune femme apparaît comme une meurtrière enjouée dont la folie peut se lire dans le regard. Mais peu à peu, on va découvrir son histoire et comprendre son geste, à défaut de l'approuver. Une nouvelle qui aborde la frustration féminine d'évoluer dans un monde d'hommes trop violent envers les femmes.



Mosquita muerta de Sarah Kügel



Résumé : 1848, au Mexique, une jeune fille, un chercheur d'or ainsi que d'autres pensionnaires sont coincés dans un hôtel suite à une tempête de sable. Au fil du temps, la jeune fille perd de plus en plus son innocence et semble obsédée par les hommes. La tempête de sable rendrait-elle fou ?



Mon avis : Cette nouvelle est découpée selon plusieurs points de vue. Il y a tout d'abord Margaret, jeune fille de bonne famille promise à un mariage alors qu'elle ne connaît rien à l'amour et au sexe, dont nous suivons les pensées à travers des extraits de son journal intime. Un narrateur omniscient évoque entre chaque extrait les évènements qui se déroulent pendant la tempête de sable, et la rencontre entre Margaret et Terence. Enfin le récit se clôt avec un extrait du journal intime de Cooper, compagnon de route de Terence, quelques temps après la fin de la tempête de sable, lorsqu'il a repris la route. L'ambiance un peu western et oppressante de cette nouvelle va rapidement tourner au fantastique. On comprend peu à peu que quelque chose ne tourne pas rond chez Margaret, chose confirmée quand elle commence à avoir de la fièvre et à délirer dans sa chambre. Ses sorties nocturnes, son ode à la lune, son amaigrissement, son désir pour les hommes… tout prendra sens dans une chute inattendue et mortelle auprès d'une vieille mexicaine et d'une légende indienne. J'ai beaucoup apprécié l'ambiance de cette nouvelle qui m'a ramenée aux temps du Far West. Une histoire qui évoque les apparences, les classes sociales et le sexe comme une forme de libération destructrice…



Enracinée de Dola Rosselet



Résumé : Une jeune fille, très attachée au domaine familial en ruines, prend très mal le fait que ses parents souhaitent vendre pour commencer une nouvelle vie, la privant ainsi de son héritage. Car elle appartient au domaine et sa forêt, tout comme le domaine lui appartient…



Mon avis : Cette nouvelle m'a un peu fait penser à l'ambiance de Ce qui hante les bois de Dawn Kurtagich : un mélange de profond attachement à la nature presque romantique face à une nature plutôt mortifère. Ici, l'héroïne est prête à tout pour continuer à vivre sur le domaine et l'on sent qu'elle se comporte assez bizarrement dès le départ. Elle ne se sent à sa place que dans les bois, des feuilles dans les cheveux, les mains dans la terre. Elle vit comme une sauvage comparé à ses parents et ses frères qui semblent plutôt civilisés. L'annonce de son père est un électrochoc. Sa colère violente face à la décision de vente du domaine va éclater pour finir par se taire et être remplacée par une décision froide et implacable. J'ai beaucoup apprécié les description romantiques du domaine qui pourtant semble assez lugubre. La fin de cette histoire, assez prévisible, m'a quand même glacée dans son déroulement. Une nouvelle sur la nature et la féminité comme un duo indissociable et mortifère.



La Complainte de Saddie Burnell de Gillian Brousse



Résumé : Saddie Burnell, jeune fille fauchée par un automobiliste, s'est évadée pour tuer celui qui l'a empêchée de marcher pendant 5 ans, entre autres choses…



Mon avis : La nouvelle est assez courte comparée aux autres du recueil. Elle est écrite comme une sorte de comptine pour enfants avec de temps en temps des rimes, et raconte l'histoire de Saddie. Au fil du récit, on éprouve d'abord de la compassion pour la jeune fille qui souhaite se venger, puis ce sentiment est tempéré par d'autres éléments lorsque l'on découvre ce qu'elle a fait. Et rien ne permet de deviner l'horreur et la folie qui se cachent derrière cette jolie frimousse en quête de vengeance. Cette histoire m'a fait penser à la comptine américaine Lizzie Borden had an axe…où une jeune fille tue ses parents à la hache. Une petite histoire bien creepy pour les fans d'enfants psychopathes…



Les griffes en dehors de Népenth S.



Résumé : Une jeune fille a des griffes meurtrières à la place de ses ongles, semblant parfois influer sur ses actions. Elle raconte son quotidien difficile. Entre réalité ou fantasme, à vous deviner…



Mon avis : Amandine, jeune femme au tempérament dépressif, possède des griffes à la place des ongles. Ses griffes lui font perdre confiance en elle et l'empêchent de mener une vie normale. Mais tout au long du récit, le lecteur se demandera si vraiment ces griffes existent ou si elles sont la métaphore de son agressivité. Car Amandine suit des séances de thérapie auprès d'une spécialiste… qui lui propose de se limer les ongles. Par ailleurs, d'autres éléments fantastiques font irruption dans le récit, rendant encore plus diffus la limite entre la réalité et le fantasme : le collègue dépressif qui se liquéfie de plus en plus, le patron « végan » mais qui ne peut s'empêcher de manger une viande particulière… Au fil de l'histoire, on comprend qu'Amandine se laisse de plus en plus dominer par ses griffes, quitte à commettre certains actes irréparables suite à l'absence de son frère… Une nouvelle sur la folie, la colère, voire le handicap et comment tout cela est perçu par l'entourage de la personne affectée.



Une affaire de famille de Emilie Chevallier



Résumé : Une femme est soulagée par le décès de sa mère qui lui a pourri sa vie. Mais pour toucher l'héritage, sa mère a conçu un plan machiavélique…



Mon avis : Rejoignant un épisode de la série Black Mirror, cette nouvelle évoque la transplantation d'esprit d'un défunt dans celui d'une personne vivante, faisant ainsi cohabiter deux esprits dans un seul corps. Mais la mère et la fille ne se sont jamais entendues de leur vivant. Alors quand la fille doit intégrer l'esprit de sa mère dans le sien afin de toucher son héritage, elle n'est pas au bout de ses surprises : elle qui a toujours été rabaissée et humiliée par sa mère de son vivant va devoir aussi la supporter après sa mort. Alors qu'elle avait déjà prévu de prendre en main sa vie au décès de sa mère en vivant comme elle l'entendait, elle va devoir revoir ses plans bien au-delà de ce qu'elle pouvait imaginer… Une nouvelle qui évoque l'amour toxique à travers la filiation mère-fille.



Violin Mantis de Charlène Ferlay



Résumé : Une rencontre amoureuse autour du violon et d'un don manifeste pour la musique va mener un couple à un destin horrible au nom de l'Art.



Mon avis : Erich s'éprend de Ginevra au cours d'une audition de violon. Ils ont chacun un style différent : Erich joue de façon plutôt classique, Ginevra d'une manière totalement révolutionnaire et en même temps torturée et étrange. Engagés ensemble en duo pour une série de concerts, ils deviennent rapidement populaires. Erich l'humble demande sa main à Ginevra la présomptueuse, mais elle ne se donnera à lui que le soir de leurs noces. Auparavant, on l'a chargée d'écrire un morceau de violon sur le thème du mariage et elle préfère se consacrer à son art. La jeune femme un peu étrange révèlera par la suite sa vraie nature, intimement liée à sa musique… J'avoue que je ne m'attendais pas du tout à l'ensemble des évènements qui composent cette histoire. Et la chute m'a laissée sans voix. Pourtant, quelques indices posés ça et là par l'auteur auraient dû me mettre la puce à l'oreille… Façonnée comme un conte autour du thème de la musique et de l'amour, on ne s'attend pas à y trouver également le thème du monstre féminin. Et pourtant ! A nouveau horreur et effroi seront de la partie… Ici, l'auteur interroge l'Art et les sacrifices nécessaires pour atteindre la perfection à travers une figure de monstre.



Paradis Perdus de Éli Boudeau



Résumé : Une jeune femme se métamorphose pour séduire et torturer son ancien amant et surtout ex-bourreau.



Mon avis : La nouvelle aborde le thème des violences conjugales à travers un personnage féminin qui va se venger de ce que lui a fait subir son ex-amant. Le récit alterne entre la description de la séduction de l’ex et ce qu’il lui a fait subir par le passé, provoquant chez le lecteur de l’empathie pour la jeune femme. Le suspense est présent durant toute la nouvelle : va-t-elle réussir à mener à bien son projet ? Ne va-t-elle pas craquer ? Qu’a-t-elle prévu ? La chute, effroyable balaie tout sur son passage. Une nouvelle qui interroge le statut de victime et de vengeance.



Oh lala, Lola ! de Maëlig Duval



Résumé : Une jeune fille obèse décide de prendre le métro car elle est en retard. Mais pendant le trajet, elle est victime de grossophobie.



Mon avis : Lola est obèse et prend rarement le métro car elle apprécie peu les gens, leur regard et leurs commentaires sur ses formes. Mais ce matin, elle est en retard donc elle n’a pas le choix. Malheureusement pour elle, après l’avoir cru enceinte, une femme va se prendre le bec avec une autre concernant Lola, alors que cette dernière n’a rien demandé. Réfrénant son envie de fuir ou de hurler pour échapper à la situation, Lola règle la situation de manière totalement inattendue… J’ai apprécié la manière dont l’auteure traite le sujet de la grossophobie dans cette histoire : à la fois à travers le regard de la victime mais aussi par celles qui la harcèlent, et pour des raisons totalement absurdes. Le dénouement très fantastique, m’a totalement surprise, comme une référence à Total Recall. On peut penser à une métaphore de la colère de Lola, mais cela va peut-être au-delà. Au final, le monstre n’est pas celui que l’on croit. Une nouvelle sur le quotidien des personnes en surpoids sous couvert de monstres féminins.



La monstration de Kathrine Hasnaoui



Résumé : Dans un monde où les hommes ont éradiqué les femmes, les garçons sont élevés dans des matrices artificielles puis remis à des centres éducatifs. Dré, plutôt chétif, voire androgyne se démarque dès le départ car il ne correspond pas aux normes masculines. sa rencontre avec les derniers spécimen féminins va bouleverser sa vision de l’univers.



Mon avis : C’est la nouvelle que j’ai apprécié le plus dans le roman et qui m’a laissée imaginer même une suite potentielle ou une extension sous forme de roman, tant le sujet m’a fasciné. Qu’est-ce qui définit un homme ? Qui est le monstre entre l’homme ou la femme dans cette histoire ? Telles sont les questions que pose l’auteur à travers cette société basée sur l’homme et sa masculinité la plus profonde. Un lieu où la loi du plus fort et l’endurcissement prévaut, et où toute faiblesse jugée féminine est éradiquée. Dré incarne au début cette féminité malgré lui, à travers un corps faible et androgyne. Mais il va se révéler plus masculin que les autres peut-être parce qu’il embrasse sa part de féminité ou qu’il réalise le seul acte interdit par la lois des Hommes ? L’histoire laisse présager du destin du jeune homme, mais je ne m’attendais pas à un discours aussi profondément humaniste et féministe pour la conclure. Une nouvelle qui interroge la notion de monstre et de féminité chez les hommes.



Incouchement de Morgane Stankiewiez



Résumé : Une jeune femme se fait greffer un nouvel utérus afin de concevoir un deuxième enfant. Malheureusement, l’utérus semble doué de vie propre et surtout insatiable…



Mon avis : Cécile Dubois a tout pour être heureuse : un mari aimant, un fils en bonne santé, mais voilà ! Son mari veut un deuxième enfant et elle se voit soudain greffer l’utérus d’une inconnue afin de procréer à nouveau. N’osant pas dire non face à son mari un peu toxique, ni dans sa vie en général, elle découvre peu à peu cette nouvelle partie de son corps qui devient au fil du temps très étrange. Comme si l’utérus comprenait ses pensées les plus profondes et bouleversait sciemment l’ordre factice de sa vie, pour la libérer, à grands coups de dents… La nouvelle reprend un peu le mythe du vagin denté qui renvoie à l’angoisse de la castration en psychanalyse. Sauf qu’ici il est dépourvu de dents. En lien avec la procréation et l’amour filial, la chute de cette histoire est complètement inattendue et horrible. Une nouvelle sur la libération féminine psychologique et physiologique sous couvert d’expérience scientifique digne d’un roman de Science-Fiction.



En résumé : J’ai beaucoup apprécié ce recueil de 12 nouvelles qui aborde sous des angles vraiment différents le monstre féminin, mais surtout les raisons pour lesquelles une femme peut devenir un monstre ou être considérée comme tel. Un recueil qui explore également la féminité dans son ensemble, sous couvert de récits fantastiques ou d’horreur, avec un petit côté féministe. Un ouvrage qui plaira aux amateurs de gore autant qu’aux passionnés de récits féministes.

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Monstresse(s)

Monstresse(s)



Recueil de nouvelles très sombres entre fantastique, science-fiction, et dystopie. C'est l'un des livre les plus éreintants que j'ai eu à lire ces derniers mois. Mais dans le bon sens !



En effet c'est une magnifique découverte. C'est un peu un ovni parmi toutes les lectures que j'ai eu à faire depuis le début de mon aventure bookstagram. Il mélange tous les genres, tous les styles grâce à la présence de plusieurs auteurs. Et pourtant, ce livre tient tout seul.



Le fil conducteur reste la femme, la femme dans sa parfaite essence. De la femme monstrueuse quasi mythique (on peut penser aux Gorgones), à la femme primitive (animale, qui revient à l'instinct) en passant par la femme divinisée.



Mais quelle claque. J'avoue ne pas avoir su quoi en penser sur le coup. Entre les nouvelles qui nous invitent presque au dégoût, celles qui nous invitent à voir la beauté pure. On découvre beaucoup de choses sur nous même également.



Merci à la maison d'édition Noir d'absinthe. Et à @babelio pour la masse critique qui m'a permis de découvrir ce recueil.
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Monstresse(s)

L’écriture des auteurs



Je ne vais pas parler de l’écriture de chaque auteur; Tout ce que je peux dire c’est que chacun à leur manière nous emmène profondément dans la noirceur de l’âme des monstresses. Tous ces récits montrent qu’une femme peut être un monstre. Et un monstre tout aussi barbare qu’un homme si ce n’est plus. Ce n’est pas une question de force mais de détermination, de folie, d’esprit brisé… Les histoires sont percutantes, plusieurs fois m’ont fait grimacer, si j’avais été au cinéma, je me serais cachée les yeux !



Les personnages



Des femmes, des femmes folles, des femmes meurtries, humiliée réduite au statut d’objet sexuelle, d’objet tout court. Une sauvagerie surprenante ? Peut-être pas tant que ça, quand on sait comment peut être une mère qui protège ses enfants…



Si 11 des nouvelles, les protagonistes sont des femmes, dans une seule nouvelle, le personnage catalyseur c’est un homme, un jeune garçon devenu homme. J’ai trouvé cette nouvelle pleine d’espoir et de lumière malgré le sujet, la fin fait sourire aux larmes.



Les histoires dans leur globalité



L’idée qui ressort de ce recueil c’est que la barbarie n’est pas qu’une histoire d’homme. La femme est capable d’horreurs insoupçonnées, sous-estimées même.



D’une femme brisée, anéantie, humiliée, violentée peut ressortir un monstre redoutable et déterminé, sans scrupule et jugeant être dans son bon droit, jugeant devoir passer par là pour tourner la page, pour survivre, pour continuer à vivre… je pense notamment à Agnès. La folie peut également être la seule cause au cauchemars; tout ça pour dire qu’il ne faut pas sous-estimer une femme !



Je dirais que deux nouvelles m’ont marqué particulièrement :



Monstration pour cette fin étonnante et puissante surtout que la parole vient du protagoniste ! et malgré l’horreur la fin apporte une lumière, un espoir.

Incouchement : cette nouvelle parle des injonctions sociétales, des injonctions du couple, de la pression que subissent les femmes face au devoir de faire des enfants. Ce moment où en tant que femme, on aimerait retourner à l’état d’enceinte et ne jamais quitter cet état car on est au plus près de cet enfant qui nous échappe après… Cette nouvelle était assez bouleversante malgré l’horreur de la situation de Cécile. Disons que son corps traduit son cœur.

Les thèmes abordés



La grossesse et ses injonctions

La rupture

Les blessures morales

Les instincts noirs

La souffrance

La peur

Le retour à l’humanité

La place de la femme

L’indispensable rôle de la femme dans l’humanité

La folie

Les injonctions de couple

La maltraitance masculine

La misogynie

l’enracinement

En Bref

Un recueil qui fait froid dans le dos, un recueil où le monstre c’est la femme, la puissante femme qui décide, qui assume ou pas sa part de monstruosité mais surtout qui est libre et vengeresse.



Des personnages qui perdent petit à petit leur humanité au profit de leur toute puissance, de leur vengeance, de leur souffrance. Des personnages bouleversant dans leur psyché, dans leur transformation, dans leur lucidité.



Des histoires où la femme fait peur, la femme est reine, la femme souffre et se défend, se relève et se venge et devient ce que les autres font d’elle, ou pour certaines ce qu’elles décident de devenir.



Merci à Morgane Stankiewiez, Éditrice chez Noir d’Absinthe, de m’avoir confié ce recueil de nouvelles dark où la femme est monstresse, où la femme dicte sa loi et se plie à ses instincts
Lien : https://fildediane.wordpress..
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Monstresse(s)

Monstrueusement regrettable, une mise en scène (voire même en abîme) de l’anthologie Monstresse(s) par une introduction de la directrice d’édition Noir d’Absinthe, Emilie Chevallier, ou une présentation des différents auteurs (qui m’étaient totalement inconnus) auraient donné une profondeur à cet ouvrage de la collection l’Antre de la folie ; les interviews des auteurs retranscrites sur le site internet de l’éditeur auraient donné un complément d’âme aux douze nouvelles (fantastiques – SF – anticipation) de ce recueil et à leurs monstresses.

Les idées ne sont pas neuves, elles existent malheureusement depuis l’aube des temps , mais cette absence d’originalité est comblée par une monstruosité glaçante et dérangeante puisée, parfois dans la résilience face à la domination masculine et matriarcale, surtout dans les tréfonds de l’intimité féminine. Ce sont ces dernières nouvelles qui révèlent des Monstresse(s) dans leur pleine et entière nature féminine, du creux de leur rein et de leur sein jusqu’au bout des griffes, dans l’antre de leur folie, qui auront fait vibrer ma corde sensible (de femme et de mère). Les récits abordés sous le prisme de moments ou d’expériences traumatisantes liés à la désastreuse condition de la femme m’auront laissé impassible tant cette perspective m’a semblé totalement hors de propos. L’abomination brute et absolue, est inhumaine, pure folie, perd cette raison qui n’a pas lieu d’être dans une tentative de justification, quelle qu’elle soit.

C’est mauvais genre. Cela pourrait être révélateur d’une certaine monstruosité, si ce n’était un sentiment – en définitive – d’incompréhension face à une prise de position féministe palpable mais non clairement établie. Monstresse(s) m’aurait un peu plus affecté si la monstruosité explorée avait été pleinement et uniquement genrée au féminin.

Merci à la jeune maison d’édition rennaise Noir d’Absinthe (et Babelio) pour la découverte de ces plumes jeunes dont les cœurs penchent délicieusement du côté des ténèbres. Une équipe d’auteurs et d’illustrateurs de l’imaginaire qui a le potentiel d’avoir de beaux jours devant elle, c’est tout le mal que je leur souhaite.

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Monstresse(s)

Le commentaire de Cathy :

La nouvelle est un genre que j'aime surtout pour découvrir, ou redécouvrir, des auteurs dans un format court.

Ce recueil en regroupe plusieurs avec pour thématique la femme dans toute sa noirceur, sa violence, l'on découvre avec horreur qu'elle peut être, au même titre que les hommes, capable du pire.

Certaines histoires m'ont fait frémir, serrer les dents, mais également réfléchir sur la capacité qu'a une femme d'encaisser certaines souffrances avant de lâcher prise et de devenir un monstre.

J'ai apprécié chaque nouvelle que je viens de lire, elles sont d'un style différent, je n'ai pas lu ce recueil d'une traite, j'ai eu besoin de respirer entre chaque histoire.

Je viens de passer un bon moment de lecture, j'ai été un peu déstabilisé par cette noirceur très présente.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Monstresse(s)

Monstresse(s) est un recueil de 12 nouvelles dont le thème est la monstruosité féminine, la violence et la cruauté des femmes. La majorité de ces nouvelles appartient au registre de l'imaginaire, du fantastique et de l'anticipation. Mais trois d'entre elles s'inscrivent dans un registre plus contemporain, et s'avèrent plus classiques dans le thème qu'elles traitent. Personnellement, j'attendais plus de nouvelles avec une chute surprenante, peu le font dans ce recueil (ou alors, je devine trop facilement :p)



Sans en faire une liste exhaustive, on peut citer quelques grands thèmes récurrents dans cette anthologie : maternité, accouchement, violences physiques et sexuelles, viols, infanticide, homicide, injonctions sociétales et patriarcales, maladies mentales, trahison et vengeance, etc. Le recueil s'adresse évidemment à un public averti.



Souvent, la lecture d'un recueil de nouvelles est inégale, certaines nouvelles étant géniales, et d'autres mauvaises. Ce n'est pas le cas dans Monstresse(s), car toutes les nouvelles sont superbement écrites ! Beaucoup de soin a été apporté à l'édition de l'ouvrage, que ce soit dans son contenu, mais aussi dans sa forme (couverture, mise en page, etc.) C'était vraiment très plaisant à découvrir. Malgré tout, chaque lecteur aura sa sensibilité propre à la lecture des différentes nouvelles, et chaque lecteur aura sans doute ses préférées et celles qu'il a moins aimées.



La majorité des nouvelles explorent le thème de la revanche. Ou du moins, presque toutes s'appuient sur un déclencheur extérieur pour expliquer la monstruosité au féminin (viols, maltraitance, déracinement familial, discriminations, injonctions sociétales) J'ai trouvé que c'était un peu redondant. C'est sans doute pourquoi mes nouvelles préférées sont celles qui s'extraient de ce schéma. J'ai particulièrement aimé « Une affaire de famille » ; « Violin Mantis » et « Monstration » : ce sont celles qui m'ont le plus parlé, qui m'ont paru les plus originales et les plus immersives.



En particulier, le procédé stylistique de Violin Mantis qui lui confère originalité et musicalité.



J'ai adoré l'histoire (diabolique) d'Une affaire de famille et j'ai apprécié la touche positive de la conclusion, la seule du recueil.



Quant à Monstration, c'est la plus complète et la plus aboutie à mon sens, notamment au niveau du background (ça mériterait un roman car certaines étapes sont trop rapides !) C'est en tout cas un univers riche et passionnant, ce qui n'est pas toujours facile dans ce format.



J'ai également beaucoup aimé l'ambiance et l'atmosphère de « Mosquita Muerta » et de « Enracinée » et la plume des deux autrices.



J'ai été moins touchée par les nouvelles contemporaines, malgré leurs qualités : « La complainte de Saddie Burnell » est toutefois l'une des plus poétiques du recueil ; tandis que « Gésines » décrit les étapes d'une grossesse avec une efficacité redoutable. Sur un thème proche, la nouvelle « Incouchement » qui clôt le recueil bénéficie elle aussi d'une plume affutée. Ces deux nouvelles sont probablement les plus dérangeantes et malsaines du recueil. C'est donc intéressant qu'elles ouvrent et ferment l'ouvrage.



Enfin, je n'ai pas accroché à la nouvelle la plus longue et la plus étrange du recueil, ne comprenant pas où l'auteur voulait nous emmener avec « ses griffes dehors » (même si au début, j'ai bien cru que ça serait ma préférée !) Elle est toutefois très bien écrite et aborde des thèmes assez peu traités en général.



Voilà, en résumé : une très belle anthologie de nouvelles sur le thème de la monstruosité au féminin. Soignée sur le fond comme sur la forme, elle propose un thème original, mais que j'aurais aimé voir moins traité par le biais de la revanche / du déclencheur extérieur. Même si, évidemment, c'est une approche indissociable de la place des femmes... Je regrette aussi que le recueil n'aille pas un tout petit peu plus loin dans le malaisant, car je l'ai trouvé un peu soft (tout est relatif hein...) pour un thème aussi monstrueux. Mais ne boudons pas notre plaisir, c'est déjà très bien :) Je remercie Babelio et les éditions Noir d'absinthe pour l'envoi du livre dans le cadre de Masse Critique !







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Monstresse(s)

Je remercie la maison d'éditions pour l'envoi de ce recueil par le biais de la tour Babelio. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, j'ai déjà eu l'occasion de ire, de discuter avec certains des auteurs lors d'un salon, je sais déjà que ce n'est pas une mince affaire et que par-dessus tout les auteurs choisis pour cette ME aiment aller au fond des choses. C'est le cas ici, dans ce recueil de 12 nouvelles qui montrent la "monstruosité" que peut voir un être humain. Tout autant d'histoires que d'auteurs, je ne m'amuserais pas à tout décortiquer, par contre je peux vous dire que vous allez retrouver la noirceur la plus violente, la plus profonde, la plus catastrophique qui puisse exister d'une manière ou d'une autre. La femme, comme l'homme n'est pas foncièrement mauvais du départ, il né bébé, elle a des capacités de compréhension, il est au départ près à apprendre et suivre des préceptes, mais si quelqu'un passe par là et vous modifie votre vision ? Vous impose sa loi, vous empêche de vivre tout simplement, jusqu'où seriez-vous capable d'aller ? Resterez-vous sans rien faire à prendre coup sur coup ou au contraire à devenir quelqu'un d'autre, quitte à ne plus se reconnaitre et devenir aussi noir que la nuit sans étoile ni lune ?





Devenir un monstre, pour toutes ces femmes qui sont évoquées dans chacune de ces histoires n'est pas forcément un choix de premier ordre. Disons que les circonstances ont fait qu'elles sont devenues ce qu'elles sont sous la plume des auteurs. Étant moi-même une femme, je connais la douleur de certains points, du ressenti du regard des autres, je n'ose imaginer plus que ce que je connais déjà et ces auteurs nous laissent avec leur vision. Et ce n'est pas forcément agréable pour quiconque. Cette femme qui a subi un homme et ses assauts, par amour ? Celle-ci qui doit se taire et travailler durant des heures sans rien demander jusqu'à la vue d'un... incident ? Cette autre qui se sent libérée après la mort d'un membre de sa famille ? Et tant d'autres qui ont ressenti un jour ou l'autre ce point de rupture. Ce même point qui indique que trop c'est trop que la seule liberté accordée n'est pas de son fait, que ses pensées ont été meurtries, comme le corps pour la plupart. Et puis, il y a cette unique nouvelle qui est du côté des hommes, ceux-là même qui ont la capacité de surprendre dans tous les sens du terme. Bons, mauvais, nous assistons à la déchéance de certains et la libération de l'esprit pour les autres.





C'est un ensemble qui fait froid dans le dos lorsque l'on comprend où l'auteur veut en venir. Des femmes essentiellement qui vont loin dans la violence physique ou mentale, des hommes qui ne sont pas en reste, mais il n'y a pas que cette noirceur qui compte. Cette petite lumière qui apparait d'une façon soudaine, apportant par moment un peu de sérénité qui ne dure pas certes, mais qu'importe. Être capable du pire, comme du meilleur, c'est ce que nous avons entre ses pages. Certains fait sont horribles dans les deux sens : être capable de prendre une vie alors que tout allait bien avant. Mais cet avant est trop lointain : à force d'encaisser, de ne rien dire, de continuer à garder la tête haute, de faire comme si tout était indifférent... STOP ! Il faut s'arrêter avant de passerde l'autre côté. Il faut que ceux et celles (car il y a autant de femmes que d'hommes qui font subir certains faits) arrêtent également de se penser (voir, imaginer, etc) en tant qu'êtres suprêmes. Avoir un peu de pouvoir laisse des êtres humains devenir des monstres et la torture quelle qu'elle soit touche aussi bien le personnage concerné que le lecteur. Impossible de ne pas se rendre compte de ce qui se produit, impossible de rester en retrait. L'envie de les comprendre tous autant qu'ils sont afin de mieux cerner nous prends aux tripes.





Pas besoin de force surhumaine, l'adrénaline, la volonté, l'envie de faire mal ainsi que la détermination les rends comme nous les connaissons au fil des mots. La plupart sont brisées et non pas d'autres choix que celui de devenir ce "monstre" que les autres ne voient pas venir. Devenir redoutable, ne plus être victime, devenir la bête, la traque est ouverte et le temps fait son oeuvre. La grossesse et ses injonctions, La rupture, Les blessures morales, Les instincts noirs, La souffrance, La peur, le retour à l'humanité, La place de la femme, L'indispensable rôle de la femme dans l'humanité, La folie, Les injonctions de couple, La maltraitance masculine, La misogynie et l'enracinement. Ce ne sont que les titres de chacune de ces nouvelles, mais, mais, mais, ils sont bien là : les mots. Ces mots qui font mal, ces actes qui n'arrangent pas les situations. Avaient-elles le droit de se venger ? Je ne suis pas juge, jury ni bourreau, je ne suis qu'une lectrice qui comprend certaines situations, qui a eu du mal avec d'autres. N'étant pas passée par là, je ne peux pas savoir ce que je ferais. Seul un point où je SAIS ce que j'aurai fait : la protection de mon enfant. Une mère est prête à tout pour le protéger du monde extérieur, pour l'aider à s'épanouir et si quelqu'un tente quoi que ce soit, je SAIS, que je deviendrais ce monstre. Est-ce de la folie ? Je ne pense pas, la folie est un état de maladie, pas un symptôme, un moment d'égarement peut-être ? La société fait en sorte de demander de plus en plus aux femmes sans avoir la possibilité de dire non. Et lorsque l'une d'entre elles ne veut pas d'enfant ? Ne veut pas travailler ? Ne veut pas se conformer à la société ? Hum, je vous laisse réfléchir et comprendre que oui ces fameux "monstres" ont des actes répréhensibles, mais qui est vraiment le criminel ?





12 histoires, 12 récits, 12 nouvelles, 12 auteurs, 12, un chiffre qui est important. Sur ce nombre, je n'ai pas forcément compris où l'auteur voulait en venir ni même apprécié toutes les nouvelles. Sur ces 12, j'en ai adoré 9, ce qui est exceptionnel. Je ne donnerais pas les titres pour ne pas faire de mal à qui que ce soit (et éviter de me faire trucider aussi). 9 nouvelles que j'ai suivi et soit la chute m'a surprise, soit le récit était si entrainant que j'en aurais voulu plus, soit le sujet en lui-même était si intéressant que je ne voulais pas dormir. Car oui, ce recueil m'a empêché de dormir à deux reprises. Fantastique, science-fiction, un chouilla western spaghetti, de l'anticipation... Je ne verrais plus le métro de la même manière ni même les médecins (en même temps, hein...) Bref, des moments de doutes, des moments où le bien fait pour lui ou elle (qui y passe inexorablement). Bien entendu, certaines ont un petit gout de déjà vu, je pense surtout à celle de science-fiction qui ressemble à une nouvelle que j'avais eu l'occasion de lire il y a pas mal de temps. Ce n'est rien en soi, (pour chacune des histoires) car l'écriture est différente, incisive, sombre, piquante, enjôleuse, caressante, assommante (dans le bon sens bien entendu). Les expériences sont traumatisantes et vont loin, mais il est vrai qu'un simple bobo sur un doigt ne mettrais pas une personne dans ces états, il faut plus, beaucoup plus même pour dépasser la fameuse ligne. le Bien, le Mal, tout cela ne devient plus que des mots. Seule la vengeance, l'envie de protéger, l'envie de créer, d'aller au bout des choses reste.





Le livre en lui-même est beau, autant par la couverture qui reste mystérieuse que par la mise en page. D'ailleurs, les histoires sont assez inégales en longueur, ce qui est particulier, mais pas un mal. Surtout la seconde de ce recueil qui est plus que pertinente avec vraiment peu de mots. Ces mots qui déstabilisent parfois, qui dérangent souvent, mais qui restent proche d'une cruelle réalité. Cruelle vérité d'un monde dans lequel nous vivons et où il faut faire bonne figure. Les thèmes sont nombreux, variés avec cette similitude de la souffrance. Qui, au final est vraiment le monstre ? Celui qui subit et change de comportement jusqu'à traverser le voile ou celui qui s'applique à faire souffrir d'une quelconque manière ? J'ai ma propre réponse, à vous de faire la votre.





En conclusion, un recueil qui donne des frissons de froid, de peur, d'horreur par moment et de légères étincelles d'espoir. Tous en sont pas des monstres, hommes ou femmes. La monstruosité montrée, la noirceur qui s'accumule, c'est un ensemble de récits qui nous laisse de quoi réfléchir sur notre vie, sur ce que nous vivons ou pouvons entendre à côté. Nul ne sait réellement ce qui se passe derrière une porte fermée. Un visage amical n'est pas forcément un ange, cela peut cacher des démons. Ces femmes et hommes assument leur choix, jusqu'à un point faramineux. Qui pourrait imaginer que ces femmes aillent jusque là ? Qui aurait pu croire que le mal-être ressenti depuis autant de temps pouvait emporter l'être humain jusqu'à ce point ? L'âme humaine est complexe, et l'animal en lui s'exprime parfois, avec violence. Il suffit de ne pas se faire prendre pour enfin souffler et recommencer à vivre, sereinement.

 http://chroniqueslivresques.eklablog.com/monstresse-s-collectif-d-auteurs-de-noir-d-absinthe-a213495819
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Monstresse(s)

Dans ce recueil j'ai particulièrement apprécié la nouvelle "Mosquita muerta" signée Sarah Kugel. J'ai aimé cette écriture incandescente. Une jeune fille est perdue quelque part entre le Mexique et la Californie. Un Hôtel de western dans le désert, de la chair et des désirs qui cherchent à se dire au milieu de la sècheresse d'un désert brûlant... La prose de Sarah Kugel entraîne dans un monde tourbillonnant. Des images intenses se succèdent frappantes, immenses, superbes d'inquiétante étrangeté, invitant à une lecture rebondissante où le lecteur se retrouve secoué en tous sens, haletant, curieux, admiratif... Il y a des rebondissements, du mystère, des personnages complexes, de la vie, du tragique... Il y a bien d'autres nouvelles dont j'aurais pu parler. Ce recueil de nouvelles à plusieurs voix est précieux pour sa richesse, sa diversité et pour sa qualité bien sûr....
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Monstresse(s)

Monstresse(s) est une anthologie publiée chez Noir d’absinthe, sous la direction d’Emilie Chevallier. La couverture est signée Émilie Léger.

12 plumes, 12 textes qui déclinent la monstruosité et ses facettes au féminin.



En voici la composition :

- Xavier L’homme, Gésines

- Maxence Madone, Adeline Mollette

- Sarah Kügel, Mosquita Muerta

- Dola Rosselet, Enracinée

- Gillian Brousse, La complainte de Saddie Burnell

- Népenth.S, Les griffes en dehors

- Émilie Chevallier, Une affaire de famille

- Charlène Ferlay, Violin Mantis

- Eli Boudeau, Paradis perdus

- Maëlig Duval, Oh lala, Lola !

- Kathrine Hasnaoui, La monstration

- Morgane Stankiewiez, Incouchement.



Je redoutais la lecture de ce recueil, tant je sais que la maison ne fait pas de cadeau : quand elle explore une thématique, elle ne plonge pas seulement dedans, elle en embrasse toutes ses facettes, pour explorer, questionner, faire douter, et amener le lecteur à s’interroger… on ressort rarement indemne des publications de la maison. Monstresse(s) est de celles-ci.



Le travail formel de chaque écrivain est remarquable. A chaque fois, j’ai trouvé l’écriture parfaitement adaptée au récit, tant dans le style, la narration et la forme. Le recueil propose 12 textes variés, lui donnant déjà en cela un visage difforme, à l’image du Monstre. Imaginaire, SF, réalisme, cadre urbain ou désertique… la monstruosité est partout et prend toutes les formes : une petite comptine par ici, une petite fable par là, aux côtés de textes tantôt poignants, tantôt d'une froideur clinique et glaçante.



L’anthologie décline la figure du Monstre, au féminin. Oui, c’est dur. Violent, dérangeant, déstabilisant. Car toutes ces femmes ne sont pas devenues des monstres pour rien. La violence de leurs actes est proportionnelle à tout ce qu'elles ont subi, dans le silence, des années durant. Elles ne sont que l'expression, la partie immergée de l'iceberg qu'est la violence qu'elles ont vécue.



Alors, les textes interrogent la monstruosité, dans sa nature. Est-elle celle qui se manifeste de manière la plus visible ? Ou est-elle plutôt insidieuse, tue, acceptée, celle devant laquelle on détourne les yeux ?

J’ai ressenti de la compassion pour toutes ces femmes. J’ai souffert, fomenté avec elles leur vengeance. J’ai même applaudi parfois, laissant échapper un « bien fait » à l’encontre de leurs victimes. Ce recueil est souvent cathartique…



Un petit coup de cœur particulier pour la nouvelle Mosquita Muerta de Sarah Kügel, qui se déroule dans le désert; la touffeur ambiante fait gonfler la tension, et paysage et femme se mélangent pour créer une monstruosité dans tout son naturel, dépourvue de fards, avec une violence nue et crue.



Aucune fausse note dans cette anthologie, même si les textes sont variables, tant en longueur, les thèmes traités ou les tons. Cette apparente difformité colle bien à la thématique de l’anthologie… Mais on peut aussi considérer que chaque nouvelle est une facette de la figure protéiforme du Monstre. Ainsi, ensemble elles en dessinent la multitude de traits et reconstituent une partie de son visage. Une manière d’apprendre à le cerner. Dans tous les cas, Monstresse(s) est une anthologie de très grande qualité. Je suis passée par toutes les émotions, et le travail d’écriture m’a énormément plu.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/n..
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