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Émilie Chevallier Moreux (Autre)
EAN : 9782490417797
232 pages
NOIR ABSINTHE (17/12/2021)
4.2/5   20 notes
Résumé :
Lovée au creux du sein maternel, son cruel poison s’insinue dans le lait intime, corrompt et pervertit jusqu’au socle même de la société. C’est la dévoreuse, la puissance féminine de l’ombre, crainte et pourchassée à égale mesure.


Qui se cache derrière ces traits tantôt hideux, tantôt radieux ?


Descendez aux côtés de nos auteurs dans les catacombes de la civilisation, explorez cette peur du féminin, excavez les tabous ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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On considère souvent l'homme comme un monstre, mais assez peu la femme. Les éditions Noir d'Absinthe ont décidé de rectifier le tir en proposant un recueil de nouvelles exclusivement lié aux monstres féminins : ceux que l'on a en soi, ceux qui sont imaginaires, ceux qui sont formés par les autres. Voici donc le recueil Monstresse(s) regroupant 12 nouvelles autour de ce thème par 12 auteurs différents. Si vous aimez les récits fantastiques et horrifiques, soyez les bienvenus !

Mon avis sur le recueil :

Monstresse(s) est un recueil de 12 nouvelles fantastiques et horrifiques autour du thème du Monstre féminin, mais qui aborde aussi la thématique féministe. La femme devient monstre suite à des violences physiques ou psychologiques dans chaque nouvelle, ou elle est considérée comme telle à tort par les hommes.

12 auteurs et auteures proposent leur vision de la femme monstre avec des univers assez différents. La majorité touche au domaine de l'horreur et du fantastique, mais vous y trouverez aussi trois nouvelles qui relèvent de la Science-Fiction ( Une affaire de famille, La monstration et Incouchement). Mosquita Muerta nous entraîne dans un Mexique au temps des chercheurs d'or, Oh la la Lola ! dans le métro (parisien ?), Enracinée dans un manoir en ruines, Violin Mantis au Conservatoire…

Fait amusant, le recueil débute et se termine par une nouvelle qui évoque l'accouchement mais d'une manière différente.

Si la plupart des histoires m'ont fait trembler d'horreur, j'ai particulièrement apprécié Gésines qui décrit de manière assez minutieuse les étapes d'une grossesse (jusqu'à son final très sordide), ainsi que la nouvelle La Monstration qui m'a fait réfléchir à un monde sans femmes.

Je remercie les éditions Noir d'Absinthe de me faire sortir de ma zone de confort grâce à ce recueil reçu en service presse.

Mon avis sur chaque nouvelle :

Gésines de Xavier Lhomme

Résumé : L'histoire d'une femme qui aime enfanter. Elle tombe enceinte tous les ans depuis 8 ans et décrit chaque étape de sa grossesse dans les moindres détails. Mais le mystère plane sur ce qu'elle fait de ses enfants…

Mon avis : Quelle étrange histoire que cette femme qui adore être enceinte ! Au début de la nouvelle, je n'arrêtais pas de me questionner concernant les enfants qu'elle avait eus au fil du temps. Me demandant où ils étaient, ce qu'elle en avait fait… Mais le récit, narré à la première personne, me rattrapait toujours comme pour me faire changer de sujet, en m'expliquant de manière minutieuse comment se déroulaient les étapes d'une grossesse, de façon presque chirurgicale. Comment la narratrice s'était organisée pour vivre parfaitement autonomie sa gestation. Comment elle s'organisait pour tomber enceinte… le sujet de la grossesse m'intéresse car d'une part je n'ai moi-même pas d'enfants, et d'autre part, l'auteur de la nouvelle est… un homme ! Comment peut-il être autant précis dans ce que ressent une femme lors de sa grossesse ? Mystère… La chute de cette histoire m'a fait trembler d'effroi, mais l'on comprend que si le personnage est devenu ce qu'elle est, c'est pour une bonne raison : Attendre un enfant lui permet de maîtriser son corps, comme une revanche et une thérapie face aux violences subies sur son premier accouchement. Une belle leçon de vie et de mort assez horrifique…

Adeline Mollette de Maxence Madone

Résumé : Une employée de bureau est arrêtée suite au meurtre des autres employés dans des conditions atroces. Comment en est-elle arrivée là ?

Mon avis : Sous couvert d'un langage fleuri et parfois cru, cette nouvelle aborde le thème du harcèlement au travail ainsi que de la colère féminine. Dépréciée par ses pairs masculins, Adeline Mollette va se réfugier de plus en plus vers la photocopieuse, seul outil de travail valable qu'ils ont bien voulu lui concéder. Or un jour, c'est la goutte de trop… le début de la nouvelle est assez difficile car il décrit le carnage réalisé par Adeline, à travers le regard des policiers venus l'arrêter. La jeune femme apparaît comme une meurtrière enjouée dont la folie peut se lire dans le regard. Mais peu à peu, on va découvrir son histoire et comprendre son geste, à défaut de l'approuver. Une nouvelle qui aborde la frustration féminine d'évoluer dans un monde d'hommes trop violent envers les femmes.

Mosquita muerta de Sarah Kügel

Résumé : 1848, au Mexique, une jeune fille, un chercheur d'or ainsi que d'autres pensionnaires sont coincés dans un hôtel suite à une tempête de sable. Au fil du temps, la jeune fille perd de plus en plus son innocence et semble obsédée par les hommes. La tempête de sable rendrait-elle fou ?

Mon avis : Cette nouvelle est découpée selon plusieurs points de vue. Il y a tout d'abord Margaret, jeune fille de bonne famille promise à un mariage alors qu'elle ne connaît rien à l'amour et au sexe, dont nous suivons les pensées à travers des extraits de son journal intime. Un narrateur omniscient évoque entre chaque extrait les évènements qui se déroulent pendant la tempête de sable, et la rencontre entre Margaret et Terence. Enfin le récit se clôt avec un extrait du journal intime de Cooper, compagnon de route de Terence, quelques temps après la fin de la tempête de sable, lorsqu'il a repris la route. L'ambiance un peu western et oppressante de cette nouvelle va rapidement tourner au fantastique. On comprend peu à peu que quelque chose ne tourne pas rond chez Margaret, chose confirmée quand elle commence à avoir de la fièvre et à délirer dans sa chambre. Ses sorties nocturnes, son ode à la lune, son amaigrissement, son désir pour les hommes… tout prendra sens dans une chute inattendue et mortelle auprès d'une vieille mexicaine et d'une légende indienne. J'ai beaucoup apprécié l'ambiance de cette nouvelle qui m'a ramenée aux temps du Far West. Une histoire qui évoque les apparences, les classes sociales et le sexe comme une forme de libération destructrice…

Enracinée de Dola Rosselet

Résumé : Une jeune fille, très attachée au domaine familial en ruines, prend très mal le fait que ses parents souhaitent vendre pour commencer une nouvelle vie, la privant ainsi de son héritage. Car elle appartient au domaine et sa forêt, tout comme le domaine lui appartient…

Mon avis : Cette nouvelle m'a un peu fait penser à l'ambiance de Ce qui hante les bois de Dawn Kurtagich : un mélange de profond attachement à la nature presque romantique face à une nature plutôt mortifère. Ici, l'héroïne est prête à tout pour continuer à vivre sur le domaine et l'on sent qu'elle se comporte assez bizarrement dès le départ. Elle ne se sent à sa place que dans les bois, des feuilles dans les cheveux, les mains dans la terre. Elle vit comme une sauvage comparé à ses parents et ses frères qui semblent plutôt civilisés. L'annonce de son père est un électrochoc. Sa colère violente face à la décision de vente du domaine va éclater pour finir par se taire et être remplacée par une décision froide et implacable. J'ai beaucoup apprécié les description romantiques du domaine qui pourtant semble assez lugubre. La fin de cette histoire, assez prévisible, m'a quand même glacée dans son déroulement. Une nouvelle sur la nature et la féminité comme un duo indissociable et mortifère.

La Complainte de Saddie Burnell de Gillian Brousse

Résumé : Saddie Burnell, jeune fille fauchée par un automobiliste, s'est évadée pour tuer celui qui l'a empêchée de marcher pendant 5 ans, entre autres choses…

Mon avis : La nouvelle est assez courte comparée aux autres du recueil. Elle est écrite comme une sorte de comptine pour enfants avec de temps en temps des rimes, et raconte l'histoire de Saddie. Au fil du récit, on éprouve d'abord de la compassion pour la jeune fille qui souhaite se venger, puis ce sentiment est tempéré par d'autres éléments lorsque l'on découvre ce qu'elle a fait. Et rien ne permet de deviner l'horreur et la folie qui se cachent derrière cette jolie frimousse en quête de vengeance. Cette histoire m'a fait penser à la comptine américaine Lizzie Borden had an axe…où une jeune fille tue ses parents à la hache. Une petite histoire bien creepy pour les fans d'enfants psychopathes…

Les griffes en dehors de Népenth S.

Résumé : Une jeune fille a des griffes meurtrières à la place de ses ongles, semblant parfois influer sur ses actions. Elle raconte son quotidien difficile. Entre réalité ou fantasme, à vous deviner…

Mon avis : Amandine, jeune femme au tempérament dépressif, possède des griffes à la place des ongles. Ses griffes lui font perdre confiance en elle et l'empêchent de mener une vie normale. Mais tout au long du récit, le lecteur se demandera si vraiment ces griffes existent ou si elles sont la métaphore de son agressivité. Car Amandine suit des séances de thérapie auprès d'une spécialiste… qui lui propose de se limer les ongles. Par ailleurs, d'autres éléments fantastiques font irruption dans le récit, rendant encore plus diffus la limite entre la réalité et le fantasme : le collègue dépressif qui se liquéfie de plus en plus, le patron « végan » mais qui ne peut s'empêcher de manger une viande particulière… Au fil de l'histoire, on comprend qu'Amandine se laisse de plus en plus dominer par ses griffes, quitte à commettre certains actes irréparables suite à l'absence de son frère… Une nouvelle sur la folie, la colère, voire le handicap et comment tout cela est perçu par l'entourage de la personne affectée.

Une affaire de famille de Emilie Chevallier

Résumé : Une femme est soulagée par le décès de sa mère qui lui a pourri sa vie. Mais pour toucher l'héritage, sa mère a conçu un plan machiavélique…

Mon avis : Rejoignant un épisode de la série Black Mirror, cette nouvelle évoque la transplantation d'esprit d'un défunt dans celui d'une personne vivante, faisant ainsi cohabiter deux esprits dans un seul corps. Mais la mère et la fille ne se sont jamais entendues de leur vivant. Alors quand la fille doit intégrer l'esprit de sa mère dans le sien afin de toucher son héritage, elle n'est pas au bout de ses surprises : elle qui a toujours été rabaissée et humiliée par sa mère de son vivant va devoir aussi la supporter après sa mort. Alors qu'elle avait déjà prévu de prendre en main sa vie au décès de sa mère en vivant comme elle l'entendait, elle va devoir revoir ses plans bien au-delà de ce qu'elle pouvait imaginer… Une nouvelle qui évoque l'amour toxique à travers la filiation mère-fille.

Violin Mantis de Charlène Ferlay

Résumé : Une rencontre amoureuse autour du violon et d'un don manifeste pour la musique va mener un couple à un destin horrible au nom de l'Art.

Mon avis : Erich s'éprend de Ginevra au cours d'une audition de violon. Ils ont chacun un style différent : Erich joue de façon plutôt classique, Ginevra d'une manière totalement révolutionnaire et en même temps torturée et étrange. Engagés ensemble en duo pour une série de concerts, ils deviennent rapidement populaires. Erich l'humble demande sa main à Ginevra la présomptueuse, mais elle ne se donnera à lui que le soir de leurs noces. Auparavant, on l'a chargée d'écrire un morceau de violon sur le thème du mariage et elle préfère se consacrer à son art. La jeune femme un peu étrange révèlera par la suite sa vraie nature, intimement liée à sa musique… J'avoue que je ne m'attendais pas du tout à l'ensemble des évènements qui composent cette histoire. Et la chute m'a laissée sans voix. Pourtant, quelques indices posés ça et là par l'auteur auraient dû me mettre la puce à l'oreille… Façonnée comme un conte autour du thème de la musique et de l'amour, on ne s'attend pas à y trouver également le thème du monstre féminin. Et pourtant ! A nouveau horreur et effroi seront de la partie… Ici, l'auteur interroge l'Art et les sacrifices nécessaires pour atteindre la perfection à travers une figure de monstre.

Paradis Perdus de Éli Boudeau

Résumé : Une jeune femme se métamorphose pour séduire et torturer son ancien amant et surtout ex-bourreau.

Mon avis : La nouvelle aborde le thème des violences conjugales à travers un personnage féminin qui va se venger de ce que lui a fait subir son ex-amant. le récit alterne entre la description de la séduction de l'ex et ce qu'il lui a fait subir par le passé, provoquant chez le lecteur de l'empathie pour la jeune femme. le suspense est présent durant toute la nouvelle : va-t-elle réussir à mener à bien son projet ? Ne va-t-elle pas craquer ? Qu'a-t-elle prévu ? La chute, effroyable balaie tout sur son passage. Une nouvelle qui interroge le statut de victime et de vengeance.

Oh lala, Lola ! de Maëlig Duval

Résumé : Une jeune fille obèse décide de prendre le métro car elle est en retard. Mais pendant le trajet, elle est victime de grossophobie.

Mon avis : Lola est obèse et prend rarement le métro car elle apprécie peu les gens, leur regard et leurs commentaires sur ses formes. Mais ce matin, elle est en retard donc elle n'a pas le choix. Malheureusement pour elle, après l'avoir cru enceinte, une femme va se prendre le bec avec une autre concernant Lola, alors que cette dernière n'a rien demandé. Réfrénant son envie de fuir ou de hurler pour échapper à la situation, Lola règle la situation de manière totalement inattendue… J'ai apprécié la manière dont l'auteure traite le sujet de la grossophobie dans cette histoire : à la fois à travers le regard de la victime mais aussi par celles qui la harcèlent, et pour des raisons totalement absurdes. le dénouement très fantastique, m'a totalement surprise, comme une référence à Total Recall. On peut penser à une métaphore de la colère de Lola, mais cela va peut-être au-delà. Au final, le monstre n'est pas celui que l'on croit. Une nouvelle sur le quotidien des personnes en surpoids sous couvert de monstres féminins.

La monstration de Kathrine Hasnaoui

Résumé : Dans un monde où les hommes ont éradiqué les femmes, les garçons sont élevés dans des matrices artificielles puis remis à des centres éducatifs. Dré, plutôt chétif, voire androgyne se démarque dès le départ car il ne correspond pas aux normes masculines. sa rencontre avec les derniers spécimen féminins va bouleverser sa vision de l'univers.

Mon avis : C'est la nouvelle que j'ai apprécié le plus dans le roman et qui m'a laissée imaginer même une suite potentielle ou une extension sous forme de roman, tant le sujet m'a fasciné. Qu'est-ce qui définit un homme ? Qui est le monstre entre l'homme ou la femme dans cette histoire ? Telles sont les questions que pose l'auteur à travers cette société basée sur l'homme et sa masculinité la plus profonde. Un lieu où la loi du plus fort et l'endurcissement prévaut, et où toute faiblesse jugée féminine est éradiquée. Dré incarne au début cette féminité malgré lui, à travers un corps faible et androgyne. Mais il va se révéler plus masculin que les autres peut-être parce qu'il embrasse sa part de féminité ou qu'il réalise le seul acte interdit par la lois des Hommes ? L'histoire laisse présager du destin du jeune homme, mais je ne m'attendais pas à un discours aussi profondément humaniste et féministe pour la conclure. Une nouvelle qui interroge la notion de monstre et de féminité chez les hommes.

Incouchement de Morgane Stankiewiez

Résumé : Une jeune femme se fait greffer un nouvel utérus afin de concevoir un deuxième enfant. Malheureusement, l'utérus semble doué de vie propre et surtout insatiable…

Mon avis : Cécile Dubois a tout pour être heureuse : un mari aimant, un fils en bonne santé, mais voilà ! Son mari veut un deuxième enfant et elle se voit soudain greffer l'utérus d'une inconnue afin de procréer à nouveau. N'osant pas dire non face à son mari un peu toxique, ni dans sa vie en général, elle découvre peu à peu cette nouvelle partie de son corps qui devient au fil du temps très étrange. Comme si l'utérus comprenait ses pensées les plus profondes et bouleversait sciemment l'ordre factice de sa vie, pour la libérer, à grands coups de dents… La nouvelle reprend un peu le mythe du vagin denté qui renvoie à l'angoisse de la castration en psychanalyse. Sauf qu'ici il est dépourvu de dents. En lien avec la procréation et l'amour filial, la chute de cette histoire est complètement inattendue et horrible. Une nouvelle sur la libération féminine psychologique et physiologique sous couvert d'expérience scientifique digne d'un roman de Science-Fiction.

En résumé : J'ai beaucoup apprécié ce recueil de 12 nouvelles qui aborde sous des angles vraiment différents le monstre féminin, mais surtout les raisons pour lesquelles une femme peut devenir un monstre ou être considérée comme tel. Un recueil qui explore également la féminité dans son ensemble, sous couvert de récits fantastiques ou d'horreur, avec un petit côté féministe. Un ouvrage qui plaira aux amateurs de gore autant qu'aux passionnés de récits féministes.
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Monstrueusement regrettable, une mise en scène (voire même en abîme) de l'anthologie Monstresse(s) par une introduction de la directrice d'édition Noir d'Absinthe, Emilie Chevallier, ou une présentation des différents auteurs (qui m'étaient totalement inconnus) auraient donné une profondeur à cet ouvrage de la collection l'Antre de la folie ; les interviews des auteurs retranscrites sur le site internet de l'éditeur auraient donné un complément d'âme aux douze nouvelles (fantastiques – SF – anticipation) de ce recueil et à leurs monstresses.
Les idées ne sont pas neuves, elles existent malheureusement depuis l'aube des temps , mais cette absence d'originalité est comblée par une monstruosité glaçante et dérangeante puisée, parfois dans la résilience face à la domination masculine et matriarcale, surtout dans les tréfonds de l'intimité féminine. Ce sont ces dernières nouvelles qui révèlent des Monstresse(s) dans leur pleine et entière nature féminine, du creux de leur rein et de leur sein jusqu'au bout des griffes, dans l'antre de leur folie, qui auront fait vibrer ma corde sensible (de femme et de mère). Les récits abordés sous le prisme de moments ou d'expériences traumatisantes liés à la désastreuse condition de la femme m'auront laissé impassible tant cette perspective m'a semblé totalement hors de propos. L'abomination brute et absolue, est inhumaine, pure folie, perd cette raison qui n'a pas lieu d'être dans une tentative de justification, quelle qu'elle soit.
C'est mauvais genre. Cela pourrait être révélateur d'une certaine monstruosité, si ce n'était un sentiment – en définitive – d'incompréhension face à une prise de position féministe palpable mais non clairement établie. Monstresse(s) m'aurait un peu plus affecté si la monstruosité explorée avait été pleinement et uniquement genrée au féminin.
Merci à la jeune maison d'édition rennaise Noir d'Absinthe (et Babelio) pour la découverte de ces plumes jeunes dont les coeurs penchent délicieusement du côté des ténèbres. Une équipe d'auteurs et d'illustrateurs de l'imaginaire qui a le potentiel d'avoir de beaux jours devant elle, c'est tout le mal que je leur souhaite.
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Je remercie la maison d'éditions pour l'envoi de ce recueil par le biais de la tour Babelio. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, j'ai déjà eu l'occasion de ire, de discuter avec certains des auteurs lors d'un salon, je sais déjà que ce n'est pas une mince affaire et que par-dessus tout les auteurs choisis pour cette ME aiment aller au fond des choses. C'est le cas ici, dans ce recueil de 12 nouvelles qui montrent la "monstruosité" que peut voir un être humain. Tout autant d'histoires que d'auteurs, je ne m'amuserais pas à tout décortiquer, par contre je peux vous dire que vous allez retrouver la noirceur la plus violente, la plus profonde, la plus catastrophique qui puisse exister d'une manière ou d'une autre. La femme, comme l'homme n'est pas foncièrement mauvais du départ, il né bébé, elle a des capacités de compréhension, il est au départ près à apprendre et suivre des préceptes, mais si quelqu'un passe par là et vous modifie votre vision ? Vous impose sa loi, vous empêche de vivre tout simplement, jusqu'où seriez-vous capable d'aller ? Resterez-vous sans rien faire à prendre coup sur coup ou au contraire à devenir quelqu'un d'autre, quitte à ne plus se reconnaitre et devenir aussi noir que la nuit sans étoile ni lune ?


Devenir un monstre, pour toutes ces femmes qui sont évoquées dans chacune de ces histoires n'est pas forcément un choix de premier ordre. Disons que les circonstances ont fait qu'elles sont devenues ce qu'elles sont sous la plume des auteurs. Étant moi-même une femme, je connais la douleur de certains points, du ressenti du regard des autres, je n'ose imaginer plus que ce que je connais déjà et ces auteurs nous laissent avec leur vision. Et ce n'est pas forcément agréable pour quiconque. Cette femme qui a subi un homme et ses assauts, par amour ? Celle-ci qui doit se taire et travailler durant des heures sans rien demander jusqu'à la vue d'un... incident ? Cette autre qui se sent libérée après la mort d'un membre de sa famille ? Et tant d'autres qui ont ressenti un jour ou l'autre ce point de rupture. Ce même point qui indique que trop c'est trop que la seule liberté accordée n'est pas de son fait, que ses pensées ont été meurtries, comme le corps pour la plupart. Et puis, il y a cette unique nouvelle qui est du côté des hommes, ceux-là même qui ont la capacité de surprendre dans tous les sens du terme. Bons, mauvais, nous assistons à la déchéance de certains et la libération de l'esprit pour les autres.


C'est un ensemble qui fait froid dans le dos lorsque l'on comprend où l'auteur veut en venir. Des femmes essentiellement qui vont loin dans la violence physique ou mentale, des hommes qui ne sont pas en reste, mais il n'y a pas que cette noirceur qui compte. Cette petite lumière qui apparait d'une façon soudaine, apportant par moment un peu de sérénité qui ne dure pas certes, mais qu'importe. Être capable du pire, comme du meilleur, c'est ce que nous avons entre ses pages. Certains fait sont horribles dans les deux sens : être capable de prendre une vie alors que tout allait bien avant. Mais cet avant est trop lointain : à force d'encaisser, de ne rien dire, de continuer à garder la tête haute, de faire comme si tout était indifférent... STOP ! Il faut s'arrêter avant de passerde l'autre côté. Il faut que ceux et celles (car il y a autant de femmes que d'hommes qui font subir certains faits) arrêtent également de se penser (voir, imaginer, etc) en tant qu'êtres suprêmes. Avoir un peu de pouvoir laisse des êtres humains devenir des monstres et la torture quelle qu'elle soit touche aussi bien le personnage concerné que le lecteur. Impossible de ne pas se rendre compte de ce qui se produit, impossible de rester en retrait. L'envie de les comprendre tous autant qu'ils sont afin de mieux cerner nous prends aux tripes.


Pas besoin de force surhumaine, l'adrénaline, la volonté, l'envie de faire mal ainsi que la détermination les rends comme nous les connaissons au fil des mots. La plupart sont brisées et non pas d'autres choix que celui de devenir ce "monstre" que les autres ne voient pas venir. Devenir redoutable, ne plus être victime, devenir la bête, la traque est ouverte et le temps fait son oeuvre. La grossesse et ses injonctions, La rupture, Les blessures morales, Les instincts noirs, La souffrance, La peur, le retour à l'humanité, La place de la femme, L'indispensable rôle de la femme dans l'humanité, La folie, Les injonctions de couple, La maltraitance masculine, La misogynie et l'enracinement. Ce ne sont que les titres de chacune de ces nouvelles, mais, mais, mais, ils sont bien là : les mots. Ces mots qui font mal, ces actes qui n'arrangent pas les situations. Avaient-elles le droit de se venger ? Je ne suis pas juge, jury ni bourreau, je ne suis qu'une lectrice qui comprend certaines situations, qui a eu du mal avec d'autres. N'étant pas passée par là, je ne peux pas savoir ce que je ferais. Seul un point où je SAIS ce que j'aurai fait : la protection de mon enfant. Une mère est prête à tout pour le protéger du monde extérieur, pour l'aider à s'épanouir et si quelqu'un tente quoi que ce soit, je SAIS, que je deviendrais ce monstre. Est-ce de la folie ? Je ne pense pas, la folie est un état de maladie, pas un symptôme, un moment d'égarement peut-être ? La société fait en sorte de demander de plus en plus aux femmes sans avoir la possibilité de dire non. Et lorsque l'une d'entre elles ne veut pas d'enfant ? Ne veut pas travailler ? Ne veut pas se conformer à la société ? Hum, je vous laisse réfléchir et comprendre que oui ces fameux "monstres" ont des actes répréhensibles, mais qui est vraiment le criminel ?


12 histoires, 12 récits, 12 nouvelles, 12 auteurs, 12, un chiffre qui est important. Sur ce nombre, je n'ai pas forcément compris où l'auteur voulait en venir ni même apprécié toutes les nouvelles. Sur ces 12, j'en ai adoré 9, ce qui est exceptionnel. Je ne donnerais pas les titres pour ne pas faire de mal à qui que ce soit (et éviter de me faire trucider aussi). 9 nouvelles que j'ai suivi et soit la chute m'a surprise, soit le récit était si entrainant que j'en aurais voulu plus, soit le sujet en lui-même était si intéressant que je ne voulais pas dormir. Car oui, ce recueil m'a empêché de dormir à deux reprises. Fantastique, science-fiction, un chouilla western spaghetti, de l'anticipation... Je ne verrais plus le métro de la même manière ni même les médecins (en même temps, hein...) Bref, des moments de doutes, des moments où le bien fait pour lui ou elle (qui y passe inexorablement). Bien entendu, certaines ont un petit gout de déjà vu, je pense surtout à celle de science-fiction qui ressemble à une nouvelle que j'avais eu l'occasion de lire il y a pas mal de temps. Ce n'est rien en soi, (pour chacune des histoires) car l'écriture est différente, incisive, sombre, piquante, enjôleuse, caressante, assommante (dans le bon sens bien entendu). Les expériences sont traumatisantes et vont loin, mais il est vrai qu'un simple bobo sur un doigt ne mettrais pas une personne dans ces états, il faut plus, beaucoup plus même pour dépasser la fameuse ligne. le Bien, le Mal, tout cela ne devient plus que des mots. Seule la vengeance, l'envie de protéger, l'envie de créer, d'aller au bout des choses reste.


Le livre en lui-même est beau, autant par la couverture qui reste mystérieuse que par la mise en page. D'ailleurs, les histoires sont assez inégales en longueur, ce qui est particulier, mais pas un mal. Surtout la seconde de ce recueil qui est plus que pertinente avec vraiment peu de mots. Ces mots qui déstabilisent parfois, qui dérangent souvent, mais qui restent proche d'une cruelle réalité. Cruelle vérité d'un monde dans lequel nous vivons et où il faut faire bonne figure. Les thèmes sont nombreux, variés avec cette similitude de la souffrance. Qui, au final est vraiment le monstre ? Celui qui subit et change de comportement jusqu'à traverser le voile ou celui qui s'applique à faire souffrir d'une quelconque manière ? J'ai ma propre réponse, à vous de faire la votre.


En conclusion, un recueil qui donne des frissons de froid, de peur, d'horreur par moment et de légères étincelles d'espoir. Tous en sont pas des monstres, hommes ou femmes. La monstruosité montrée, la noirceur qui s'accumule, c'est un ensemble de récits qui nous laisse de quoi réfléchir sur notre vie, sur ce que nous vivons ou pouvons entendre à côté. Nul ne sait réellement ce qui se passe derrière une porte fermée. Un visage amical n'est pas forcément un ange, cela peut cacher des démons. Ces femmes et hommes assument leur choix, jusqu'à un point faramineux. Qui pourrait imaginer que ces femmes aillent jusque là ? Qui aurait pu croire que le mal-être ressenti depuis autant de temps pouvait emporter l'être humain jusqu'à ce point ? L'âme humaine est complexe, et l'animal en lui s'exprime parfois, avec violence. Il suffit de ne pas se faire prendre pour enfin souffler et recommencer à vivre, sereinement.
 http://chroniqueslivresques.eklablog.com/monstresse-s-collectif-d-auteurs-de-noir-d-absinthe-a213495819
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Monstresse(s) est un recueil de 12 nouvelles dont le thème est la monstruosité féminine, la violence et la cruauté des femmes. La majorité de ces nouvelles appartient au registre de l'imaginaire, du fantastique et de l'anticipation. Mais trois d'entre elles s'inscrivent dans un registre plus contemporain, et s'avèrent plus classiques dans le thème qu'elles traitent. Personnellement, j'attendais plus de nouvelles avec une chute surprenante, peu le font dans ce recueil (ou alors, je devine trop facilement :p)

Sans en faire une liste exhaustive, on peut citer quelques grands thèmes récurrents dans cette anthologie : maternité, accouchement, violences physiques et sexuelles, viols, infanticide, homicide, injonctions sociétales et patriarcales, maladies mentales, trahison et vengeance, etc. le recueil s'adresse évidemment à un public averti.

Souvent, la lecture d'un recueil de nouvelles est inégale, certaines nouvelles étant géniales, et d'autres mauvaises. Ce n'est pas le cas dans Monstresse(s), car toutes les nouvelles sont superbement écrites ! Beaucoup de soin a été apporté à l'édition de l'ouvrage, que ce soit dans son contenu, mais aussi dans sa forme (couverture, mise en page, etc.) C'était vraiment très plaisant à découvrir. Malgré tout, chaque lecteur aura sa sensibilité propre à la lecture des différentes nouvelles, et chaque lecteur aura sans doute ses préférées et celles qu'il a moins aimées.

La majorité des nouvelles explorent le thème de la revanche. Ou du moins, presque toutes s'appuient sur un déclencheur extérieur pour expliquer la monstruosité au féminin (viols, maltraitance, déracinement familial, discriminations, injonctions sociétales) J'ai trouvé que c'était un peu redondant. C'est sans doute pourquoi mes nouvelles préférées sont celles qui s'extraient de ce schéma. J'ai particulièrement aimé « Une affaire de famille » ; « Violin Mantis » et « Monstration » : ce sont celles qui m'ont le plus parlé, qui m'ont paru les plus originales et les plus immersives.

En particulier, le procédé stylistique de Violin Mantis qui lui confère originalité et musicalité.

J'ai adoré l'histoire (diabolique) d'Une affaire de famille et j'ai apprécié la touche positive de la conclusion, la seule du recueil.

Quant à Monstration, c'est la plus complète et la plus aboutie à mon sens, notamment au niveau du background (ça mériterait un roman car certaines étapes sont trop rapides !) C'est en tout cas un univers riche et passionnant, ce qui n'est pas toujours facile dans ce format.

J'ai également beaucoup aimé l'ambiance et l'atmosphère de « Mosquita Muerta » et de « Enracinée » et la plume des deux autrices.

J'ai été moins touchée par les nouvelles contemporaines, malgré leurs qualités : « La complainte de Saddie Burnell » est toutefois l'une des plus poétiques du recueil ; tandis que « Gésines » décrit les étapes d'une grossesse avec une efficacité redoutable. Sur un thème proche, la nouvelle « Incouchement » qui clôt le recueil bénéficie elle aussi d'une plume affutée. Ces deux nouvelles sont probablement les plus dérangeantes et malsaines du recueil. C'est donc intéressant qu'elles ouvrent et ferment l'ouvrage.

Enfin, je n'ai pas accroché à la nouvelle la plus longue et la plus étrange du recueil, ne comprenant pas où l'auteur voulait nous emmener avec « ses griffes dehors » (même si au début, j'ai bien cru que ça serait ma préférée !) Elle est toutefois très bien écrite et aborde des thèmes assez peu traités en général.

Voilà, en résumé : une très belle anthologie de nouvelles sur le thème de la monstruosité au féminin. Soignée sur le fond comme sur la forme, elle propose un thème original, mais que j'aurais aimé voir moins traité par le biais de la revanche / du déclencheur extérieur. Même si, évidemment, c'est une approche indissociable de la place des femmes... Je regrette aussi que le recueil n'aille pas un tout petit peu plus loin dans le malaisant, car je l'ai trouvé un peu soft (tout est relatif hein...) pour un thème aussi monstrueux. Mais ne boudons pas notre plaisir, c'est déjà très bien :) Je remercie Babelio et les éditions Noir d'absinthe pour l'envoi du livre dans le cadre de Masse Critique !



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Monstresse(s) est une anthologie publiée chez Noir d'absinthe, sous la direction d'Emilie Chevallier. La couverture est signée Émilie Léger.
12 plumes, 12 textes qui déclinent la monstruosité et ses facettes au féminin.

En voici la composition :
- Xavier L'homme, Gésines
- Maxence Madone, Adeline Mollette
- Sarah Kügel, Mosquita Muerta
- Dola Rosselet, Enracinée
- Gillian Brousse, La complainte de Saddie Burnell
- Népenth.S, Les griffes en dehors
- Émilie Chevallier, Une affaire de famille
- Charlène Ferlay, Violin Mantis
- Eli Boudeau, Paradis perdus
- Maëlig Duval, Oh lala, Lola !
- Kathrine Hasnaoui, La monstration
- Morgane Stankiewiez, Incouchement.

Je redoutais la lecture de ce recueil, tant je sais que la maison ne fait pas de cadeau : quand elle explore une thématique, elle ne plonge pas seulement dedans, elle en embrasse toutes ses facettes, pour explorer, questionner, faire douter, et amener le lecteur à s'interroger… on ressort rarement indemne des publications de la maison. Monstresse(s) est de celles-ci.

Le travail formel de chaque écrivain est remarquable. A chaque fois, j'ai trouvé l'écriture parfaitement adaptée au récit, tant dans le style, la narration et la forme. le recueil propose 12 textes variés, lui donnant déjà en cela un visage difforme, à l'image du Monstre. Imaginaire, SF, réalisme, cadre urbain ou désertique… la monstruosité est partout et prend toutes les formes : une petite comptine par ici, une petite fable par là, aux côtés de textes tantôt poignants, tantôt d'une froideur clinique et glaçante.

L'anthologie décline la figure du Monstre, au féminin. Oui, c'est dur. Violent, dérangeant, déstabilisant. Car toutes ces femmes ne sont pas devenues des monstres pour rien. La violence de leurs actes est proportionnelle à tout ce qu'elles ont subi, dans le silence, des années durant. Elles ne sont que l'expression, la partie immergée de l'iceberg qu'est la violence qu'elles ont vécue.

Alors, les textes interrogent la monstruosité, dans sa nature. Est-elle celle qui se manifeste de manière la plus visible ? Ou est-elle plutôt insidieuse, tue, acceptée, celle devant laquelle on détourne les yeux ?
J'ai ressenti de la compassion pour toutes ces femmes. J'ai souffert, fomenté avec elles leur vengeance. J'ai même applaudi parfois, laissant échapper un « bien fait » à l'encontre de leurs victimes. Ce recueil est souvent cathartique…

Un petit coup de coeur particulier pour la nouvelle Mosquita Muerta de Sarah Kügel, qui se déroule dans le désert; la touffeur ambiante fait gonfler la tension, et paysage et femme se mélangent pour créer une monstruosité dans tout son naturel, dépourvue de fards, avec une violence nue et crue.

Aucune fausse note dans cette anthologie, même si les textes sont variables, tant en longueur, les thèmes traités ou les tons. Cette apparente difformité colle bien à la thématique de l'anthologie… Mais on peut aussi considérer que chaque nouvelle est une facette de la figure protéiforme du Monstre. Ainsi, ensemble elles en dessinent la multitude de traits et reconstituent une partie de son visage. Une manière d'apprendre à le cerner. Dans tous les cas, Monstresse(s) est une anthologie de très grande qualité. Je suis passée par toutes les émotions, et le travail d'écriture m'a énormément plu.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/n..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
— Franchement, je ne te pensais pas comme ça, lâche-t-elle.
— Comment ?
— Ça fait des années que Georges essaie d'avoir cette augmentation, et toi, pouf, tu l'obtiens juste après une entrevue ? J'y crois pas.
Je me crispe. Je sens qu'elle n'a pas tout dit, qu'il y a encore un peu de rancœur cachée dans l'ombre de ses yeux.
— Qu'est-ce que tu ne crois pas, exactement ?
— Moi, je dis qu'il y a de la lèche, derrière ça.
Voilà, les mots ont été prononcés. Une colère sourde monte en moi, avant de se changer en panique.
— Je n'ai rien fait pour avoir une augmentation, me défendé-je. Il me l'a donnée. Je n'en voulais même pas forcément.
— Donc en plus tu craches dessus ? De mieux en mieux. Tu vois, je te trouvais sympa parce que tu causais pas beaucoup, tu la ramenais pas, comme les autres cons du service, mais en fait, t'étais aussi fausse qu'eux !
Comme d'habitude, je ne trouve rien à répondre et fixe le bout de mes chaussures : elles sont encore tachées de rouge. Vanille murmure un dernier "je vois" avant de me laisser avec ma honte.
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Dans la tête d'un homme, aucune femme au monde n'est capable de pareille sauvagerie. Comme si ces messieurs avaient le monopole de la violence. A se demander si c'est de la connerie, du déni, ou juste de l'inconscience.
[Adeline Mollette - Maxence Madone]
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Chers jeunes, voilà quelques mois que nous vous formons dans notre centre. Vous avez développé vos muscles et votre puissance, votre coffre, votre connaissance de la juste doctrine. Les fondements sont en place. A présent, vous êtes prêts pour comprendre ce que rejette notre société en chair et en os, vous êtes prêts pour affronter la femme.
(La monstration – Kathrine Hasnaoui)
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Quand on a en nous quelque chose d’enfoui, on se met à creuser, on est curieux, on veut savoir. Et quand on finit par déterrer ce qu’on cherchait, parfois, on ne sait pas quoi en faire; et surtout, on se rappelle pourquoi on l’avait enfoui si profondément.
(Les griffes en dehors – Népenth S)
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De nombreux auteurs disaient que les paradis étaient faits pour être perdus – peut-être que le mien n’a pas sa place ici. Peut-être que je dois renoncer, alors. Je doute de mon Eden, et je suis vulnérable, ici.
(Paradis Perdus – Eli Boudeau)
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