Mais quelle suite décevante ! Ma critique du premier tome « Sherlock : Révélations » était un peu acerbe, ayant apprécié moyennement le livre à cause des petites erreurs et d’une grosse ficelle. Je rectifie : le premier tome est magnifique comparé au deuxième !
Là, ma critique sera plus douloureuse que la lame d’un scalpel vous ouvrant le ventre à vif.
Le jeune Holmes s’ennuie et flingue un verre de vin quand madame Hudson, visage squelettique faisant peur, vient lui annoncer que sa sœur a un problème. La brave dame, visage très rond, a perdu son chat (ce devait être la mère Michel)et Holmes lui assure avec force et conviction qu’il va le lui ramener, vendant sa peau avant de l’avoir récupéré. Notre détective qui s’occupe d’une disparition de chat ? Et oui !
Après une rapide enquête, il découvrira vite que le resto chinois du coin sert du félin au menu, à la place du lapin prévu. Ayant récupéré le gros minet vivant, il fera comme l’inspecteur Columbo et boira une tasse de thé avec le coupable, qui a d’autres activités que la petite restauration et le blanchissage de vêtements. Comme le gamin lui inspire confiance, le Chinois l’emmènera dans sa petite fumerie d’opium. Sûr que sa petite entreprise ne connaît pas la crise !
Et là, patatras, les scénaristes tombent dans le gros cliché de la mort qui pue en faisant fumer de l’opium à Holmes. Je pense qu’ils n’ont pas lu TWIS. Ils auraient dû, cela leur aurait évité une erreur pareille. Vite, un bûcher et des pieux pour les scénaristes.
Holmes appréciant les plaisirs de l’opium, il revient encore et encore à la fumerie ! Vas-y que je t'en rajoute. Quel exemple pour la jeunesse et quelle idée les lecteurs qui découvriront la bédé auront du détective. Une bien piètre opinion, c'est sûr.
Alors qu’il fumait en paix, Holmes est appelé par son ami Chinois qui lui montre le corps d’un autre fumeur, transpercé d’un poignard. Fumer tue, c’est bien connu.
« Il n’y a pas de doute, cet homme est mort ! » s’exclame Holmes en lui tâtant le poignet. Comment ? Il ne l’a pas déduit en découvrant le poignard enfoncé dans le cœur ? L’opium ralentirait-il ses brillantes facultés mentales, le faisant devenir débile ? A croire que oui.
Mauvais point aussi pour les scénaristes qui font soupirer le détective de bonheur lorsqu’il apprend que le Chinois va se débarrasser du corps dans le fleuve... Du jamais vu ! Et Holmes laisse faire ça ? Oui, sans problèmes. Sinon, il restait la solution du resto... Ce petit trait d'humour du Chinois fichera plus la trouille au détective que la perspective d'un cadavre soustrait dans les eaux froide de la Tamise. Je n'en reviens toujours pas.
Tout le reste de l'album est affligeant, aussi : Holmes qui se promène en Inde, vêtu de sa cape et de sa deerstalker, sans que cela se remarque. Le détective voyagera aussi à dos d’éléphant avec le même accoutrement, se déguisant juste sur le final. Il passe inaperçu, tout simplement. Ben voyons !
L’enquête avancera très vite, les scénaristes empruntant tous les raccourcis existants, pour finalement trouver le coupable et nous faire lire ses raisons. Heu, oui, d’accord. Tout ça pour ça ?
Le meurtrier avait ses raisons, je peux comprendre (entre deux bâillements d'ennui) mais je doute de son stratagème pour faire empaler des chiens de garde sur des pieux.
C’est d’un pathos éhonté. Et comme le disait James Bond lui même : "c'est une connerie !".
Pire : Holmes, après avoir été l’hôte du coupable et mangé à sa table, osera lui dire qu’il n’oublie pas qu’il est un assassin... Un peu tard, jeune homme ! Trop facile de le lui rappeler au moment où tu vas quitter l'Inde et alors que tu connais le destin de cet homme. Les scénaristes s'en tirent par une pirouette.
Si la suite est aussi pénible que ce deuxième opus, vous n’aurez pas besoin de pavot pour vous endormir. A conseiller aux insomniaques.
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