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Citations de Éric Faye (362)


On dit qu'en Chine, une Île-de-France se construit tous les six mois.
P 220 Stock
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Et on peut noter à ce sujet que, afin d'éviter toute controverse relative au choix des futurs panchen ou dalaï-lamas, une très sérieuse, et sur le papier plutôt plaisante, loi chinoise de 2007 rend « illégale » au Tibet la réincarnation « sans autorisation expresse du Département des Affaires religieuses de provinces. »
P44 Stock
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Je n'ai jamais aimé ceux qui réussissent.
Non pas parce qu'ils réussissent, mais parce qu'ils deviennent le jouet de leur succès, d'un Moi aveuglé. Le Moi à tout prix est la fin de l'homme.
La Crise rend les hommes un peu plus seuls. Que signifie encore ce nous qui revient à tire-larigot dans les conversations ? Le nous meurt. Au lieu de se regrouper autour d'un feu, les je s'isolent, s'épient. Chacun croit s'en sortir mieux que le voisin et cela, aussi, c'est probablement la fin de l'homme.
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Celui que nous aimerions être n'est-il pas notre pire ennemi ? C'est un tueur à gages qui nous poursuit toute notre vie et nous tue, oui, mais à petit feu, sans jamais ouvrir le feu. Notre assassinat dure toute notre vie.
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Lire en début de matinée était sacré . C'était absorber un contrepoison avant de se remettre.
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Et chaque fois qu'elle pensait à un mot précis, elle le plaçait sous le microscope à fort grossissement de sa culpabilité.
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Je n'ai jamais aimé ceux qui réussissent. Non pas parce qu'ils réussissent, mais parce qu'ils deviennent le jouet de leur succès, d'un Moi aveuglé. Le Moi à tout prix est la fin de l'homme. La Crise rend les hommes un peu plus seuls. Que signifie encore ce nous qui revient à tire-larigot dans les conversations? Le nous meurt. Au lieu de se regrouper autour d'un feu, les je s'isolent, s'épient. Chacun croit s'en sortir mieux que le voisin et cela, aussi, c'est probablement la fin de l'homme.
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Au-delà de la vitre, la femme regardait le soleil miraculeux. Paupières mi-closes, elle se laissait inonder par ce cadeau du ciel ; son visage, qui n’avait plus sa jeunesse, et pour tout dire n’avait guère de charme, accueillait sans résistance les rayons qui succédaient aux rayons pour elle toute seule, après être partis qui sait quand d’une étoile à cinquante millions de kilomètres d’elle. O ! Peu lui importait, à cet instant précis, de n’avoir ni charme ni jeunesse, je le savais bien. Elle était seule, croyait-elle, et tout à son enchantement. Les yeux toujours à demi fermés, elle souriait. Et je me suis dit alors elle doit souffler, se remettre qui sait de quelles peurs et souffrances ; elle s’abandonne. Peut-être même est-elle heureuse. Si elle savait !
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Lire en début de matinée était sacré. C'était absorber un contrepoison avant de se remettre à vivre. Ensuite, les maux du monde pouvaient pleuvoir sur vous, ils ne vous atteignaient plus vraiment.
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Elle a anticipé au fond le Camus du Mythe de Sisyphe : "La lutte elle- même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme" (p. 33)
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Il faut vous dire, monsieur Shimura, mais vous l'avez sans doute compris depuis un moment , que cette femme a vécu chez vous près d'un an à votre insu, dans cette pièce où, comme elle l'avait constaté, vous n'alliez pas. Oui, près d'un an.
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Est-ce qu'une webcam , à force de balayer le Formica d'une cuisine, n'en vient pas au bout d'un temps à files aussi l'esprit des lieux ? Les Kamis . Ou bien les spectres qui vont et viennent dans un espace qu'on présume désert ?
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Dans le port, les grues ne chargent ni ne déchargent guère. Ailleurs, là où dans la ville de gros travaux étaient en cours, les engins de terrassement se sont figés. Ces dinosaures de l'ère industrielle sont atteints d'un mal mystérieux. On l'a dit et répété à la télévision, il a pour nom la Crise et on ignore comment le vaincre. Les banques ne prêtent plus d'argent. Certaines n'en ont plus. Qu'est-il devenu? Nul ne le sait vraiment et cela inquiète. La stupeur gagne. Dans le bac à sable où les enfants jouaient au capitalisme, on vient d'égarer la règle du jeu.
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La Corée où vous êtes nés est une crevasse dans laquelle le temps est tombé et s'est retrouvé piégé.
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C'était le premier terme coréen qu'elle apprenait mais elle ignorait encore à quelle langue il se rattachait. Le premier parmi les dizaines de milliers de mots qui l'attendaient sur la côte. Il devait signifier qu'elle avait la vie sauve, qu'elle était une erreur de parcours, certes, mais une erreur graciée. Et ce petit mot de rien du tout, chaque fois qu'elle aurait à le prononcer au cours des années suivantes, laisserait glisser dans son esprit, comme échappé d'un double fond de la semantique, quelque chose comme : "Tu as le droit de vivre." Jamais ce terme à tout faire, qui sert de cale aux conversations bancales, ne lui paraîtrait anodin.
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Un jour, il faudra que je raconte aux enfants tout ce qu’ils ignorent d’elles. De nous. Il faudra que je leur explique qu’une machine insatiable a ponctionné ici et là tout le cheptel humain dont elle a eu besoin.
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Mener une vie normale, ce n’était pas faute d’avoir essayé, au commencement de sa vie d’adulte. À une époque où l’on se mariait de plus en plus tard et de moins en moins, Sandrine Broussard avait convolé à l’âge de dix-sept ans, manière, pour elle, d’échapper au foyer parental et, dans ce foyer, à l’acrimonie maternelle.
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Les femmes filiformes m’ont longtemps fait souffrir. Pour leur ressembler, je ne mangeais pratiquement plus. J’avais doublé la dose d’amphés, qui sont d’efficaces coupe-faim.
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Le monde n’est pas souple pour ceux qui le sont tant, et ils se savaient dans une impasse. Une certaine dépendance les condamnait encore l’un à l’autre mais, ils le sentaient bien, l’heure allait venir de rentrer dans le rang. De jouer le jeu qui, jusqu’alors, n’en valait pas la chandelle. C’était ainsi. Tout cela ne pourrait pas continuer longtemps de cette façon car c’était trop beau. Et selon un vieil adage, ce qui est beau est semblable à la rose, éphémère.
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« J’aurais aimé accomplir ce que Sandrine avait réussi sous l’empire de la nécessité : me glisser sous l’épiderme d’un autre, à qui, sans mobile – comme une manière de crime parfait – j’aurais dérobé l’identité par intermittence. » (p. 115)
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