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Critiques de Éric Sadin (40)
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L'ère de l'individu tyran

Je m’intéresse à Eric Sadin depuis plusieurs mois maintenant que ce soit par ses interventions dans les médias ou à travers ses oeuvres. Il est un grand spécialiste de l'Intelligence Artificielle et des dangers qu'elle représente pour nos sociétés et notre monde. Si l'IA n'est pas le thème principal de ce livre, il nous propose tout de même un tableau extrêmement pertinent et réaliste du monde dans lequel on vit, de l'évolution de notre société, de notre "déshumanisation" par rapport au smartphone, à Internet, aux relations interpersonnelles etc... Un livre à recommander et à mettre entre toutes les mains de celles et ceux qui ont l'impression de vivre entourés de zombis décérébrés.

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L'ère de l'individu tyran

Alors que les crises économiques se succèdent, que l’avenir est de plus en plus incertain pour beaucoup, que la précarité s’installe, que nos vies nous échappent dans un monde globalisé et gouverné par le néolibéralisme, l’illusion de la toute-puissance de l’individu ne fait que s’accroître. A travers les réseaux sociaux on s’exprime, on se montre, on se like avec le sentiment orgueilleux de participer au monde. Les paramètres de nos ordinateurs et smartphones nous font imaginer être l’objet d’une continuelle sollicitude. Chacun nourrit ses rancœurs, se replie sur des appartenances à des minorités, se prend en selfie en toute occasion, file sur sa trottinette électrique avec la satisfaction d’être seul au monde et au mépris de tous les autres usagers de la route et des trottoirs…La notion de monde commun, de respect de l’autorité, d’obéissance aux institutions s’effondre à mesure que croissent les revendications des uns et des autres qui s’estiment lésés, incompris, oubliés, délaissés, peu considérés, stigmatisés…La violence s’affirme alors comme mode naturel de réaffirmer ses droits, d’imposer ses particularités.



Eric Sadin nous livre une brillante analyse des dérives de nos sociétés modernes ultra libérales et du danger qui les menace face à ce repli sur un individualisme tyrannique : l’impossibilité de vivre ensemble, d’imposer une loi commune, la rupture du contrat social et finalement le triomphe du plus fort et du plus revendicatif. Pour échapper à ce danger, il est urgent de prendre conscience de la manipulation qui est à l’origine de cette illusion d’autosuffisance, de cette apparente liberté de s’affirmer différent, de revendiquer l’accès à tout jusqu’à l’absurde, de se singulariser, au prix d’incivilités croissantes, de la montée d’une violence verbale comme physique qui se considère légitime alors qu’elle n’est que le signe d’une profonde régression. Et de rendre nos démocraties ingouvernables.

Mais on peut objecter que malgré tout cette parole nouvelle qui s’élève en parallèle d’un monde politique qui a perdu sa crédibilité et d’une société qui n’offre plus d’espoir peut également rassembler et dessiner les possibilités d’un monde nouveau. A la manière des gilets jaunes, mouvement de protestation spontanée né des réseaux sociaux et qui contenait à la base une volonté du peuple de reprendre son destin en main…

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La vie algorithmique

L'époque où on stockait péniblement une dizaine de documents texte sur une disquette est bien lointaine. Disposant d'une capacité de stockage croissant de manière exponentielle, les entreprises sont désormais entrées dans l'ère du « Big data », ces données en tout genre en quantités tellement colossales qu'il a fallu développer des outils spéciaux pour en extraire les tendances intéressantes.



Disposer d'autant d'informations permet des prédictions d'une précision jamais atteinte. Quel que soit le phénomène étudié, il y a désormais un nombre presque illimité de précédents auxquels se référer. Les futurologues nous prédisent des « compagnons » s'occupant de nos besoins du moment : en rentrant du travail, un programme vous avertit du chemin à prendre pour éviter les bouchons, vous conseille un repas léger en vue du mariage de ce week-end, passe lui-même la commande en fonction du meilleur rapport qualité/prix des magasins des environs et vous propose quelques tenues de bon goût qui vous irait parfaitement bien.



L'auteur de cet essai nous met pourtant en garde contre cette situation. Mais pourquoi exactement ? Défendrait-on le droit à rester coincé dans les embouteillages, à une santé défaillante et à perdre son temps à éplucher des articles qui ne nous intéresseront pas ? Pas vraiment ! On peut dégager trois arguments principaux.



Tout d'abord, il existe un décalage énorme entre ce que l'utilisateur pense offrir comme données sur lui, et ce que les entreprises peuvent réellement en tirer. Prenons la carte de fidélité de votre magasin préféré : vous pensez qu'elle n'indique que votre goût pour les biscuits au chocolat et le thé au citron. Le magasin peut cependant connaître votre état de santé en fonction des produits que vous achetez/évitez, votre situation familiale (achat régulier de lange, de jouets), votre fidélité amoureuse (achat soudain de préservatif ou produits de séduction), votre situation financière (tendance à se rabattre sur des produits discount, ou au contraire de plus grande qualité, …), etc., etc. Et comme personne ne peut être hors-norme dans tous les domaines, vous finirez quoi qu'il arrive dans la bonne case. Est-ce que ce sont des informations que vous auriez données si on vous les avait demandées à l'inscription ? Probablement pas.



Les entreprises utilisent-elles vraiment ces données personnelles, ou se contentent-elles d'en tirer des tendances générales ? Difficile à dire. Quelques unes ont attiré les foudres du public en déduisant un peu trop bien des choses qu'on aurait voulu tenir secrètes. D'autres les dévoilent par accident, comme ce comparateur de consommation d'énergie/eau entre amis, qui a été retiré en catastrophe quand quelques personnes ont réalisés que leur conjoint était à la maison pendant ses supposées heures de travail, pour une activité qui nécessitait une consommation d'eau équivalente à une douche pour deux personnes. Mais dans tous les cas, même si ce n'est pas utilisé aujourd'hui, les idées finiront bien par éclore, et les données seront à disposition, car la philosophie du Big Data est « dans le doute, stockons tout, on en aura peut-être besoin un jour. »



Deuxième argument, l'enfermement dans la moyenne. Une fois que les algorithmes auront déterminés qui vous êtes, ils ne vous proposeront que ce que vous êtes censés aimer (c'est-à-dire, ce que la majorité de votre groupe socio-culturel aime) et rendent ainsi invisibles tout le reste. On pourrait alors assister à une normalisation des individus, bien rangés dans le bon compartiment.



Dernier point, même si l'aspect désincarné de ces programmes les font passer pour neutres, c'est loin d'être le cas en réalité. Les aspects de la vie quotidienne à optimiser, la manière dont on va procéder, les informations jugées pertinentes pour déterminer la meilleure solution, tous ces éléments sont des choix arbitraires des concepteurs. Ces choix sont souvent invisibles pour l'utilisateur, qui ne les remettra donc jamais en cause.



L'ère du Big data ouvre la voie à plein de possibilités passionnantes, mais a besoin de garde-fous qui peinent à se mettre en place. Côté utilisateur, on ne réalise pas ce qu'on fournit comme information et on n'a pas encore pris conscience du principe « Si vous utilisez un service gratuitement, c'est que le produit, c'est vous. » Les quelques dérives constatées font scandale sur le moment, mais sont vite oubliées. Et du côté politique, on n'est un peu dépassé par les événements, d'autant que le problème nécessite une solution internationale : une entreprise américaine peut récolter des données sur des clients européens et les stocker en Asie, toute initiative locale est donc vouée à l'échec.
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L'humanité augmentée : L'administration numérique..

La révolution numérique achève d’accomplir le « miracle d’une interconnexion intégrale ». Éric Sadin retrace la trajectoire de l’informatique moderne, longtemps fourvoyée dans la recherche de « l’humanisation des machines », avant de se consacrer au perfectionnement du traitement informationnel automatisé, à l’avènement de la cognition artificielle et à l’instauration d’une « anthrobologie ». « C’est le sujet moderne qui peu à peu se dissout, celui issu de la tradition humaniste instituant l’individu comme un être singulier et libre, pleinement conscient et responsable de ses actes. C’est le pouvoir du politique fondé sur la délibération et l’engagement dans la décision qui s’effrite, pour progressivement concéder à des résultats statistiques et à des projections algorithmiques le soin d’instruire et de décider de choix publics. »

(...)

Si ses conclusions pourront paraître optimistes, voire naïves, l’analyse d’Éric Sadin a le mérite d’être sérieusement approfondie, d’englober non seulement des considérations purement techniques mais aussi et surtout anthropologiques et philosophiques. Son style particulièrement exalté pourra peut-être parfois sembler abscons.





Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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L'intelligence artificielle ou l'enjeu du s..

Le nombre d’étoiles que j’ai attribué à ce livre vous laisse entendre que je n’ai pas aimé ma lecture. Et pourtant, elle m’apparaissait prometteuse…. J’étais a priori gagnée à l’idée que l’intelligence artificielle n’avait pas que du bon, qu’à bien des égards elle ne remplace pas l’intelligence et l’intuition humaines et qu’à terme elle risque de déshumaniser les rapports humains: qu'on pense seulement à la relation entre médecin et patient qui, à mon sens, s’est largement détériorée ces dernières décennies pour faire place petit à petit à une médecine qu’on appelle — quelle ironie! — personnalisée. J’attendais de ce livre des arguments et des exemples concrets pour alimenter ma propre réflexion mais je n’ai trouvé qu’un discours abscons qui m’a semblé tourner en boucle. À titre d’exemple, j’attendais que le chapitre sur les crypto-monnaies m’instruise sur la façon technique dont elles fonctionnaient, l’économie parallèle qu’elles engendraient, le rôle q’elles jouaient comme vecteur d’investissement financier, qui étaient leurs utilisateurs…mais je n’ai pas trouvé mon compte: je suis aussi ignorante après avoir lu ce chapitre qu'avant. C’est d’ailleurs, après ce chapitre que j’ai abandonné la lecture me contentant aux deux tiers de finaliser avec l’épilogue plus littéraire et proche de l’introduction par son style.

En conclusion, je ne fais pas partie du public cible auquel s’adresse cet essai et ma note plutôt sévère ne préjuge pas de sa qualité intrinsèque que sûrement les personnes versées en philosophie sauront apprécier.
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La silicolonisation du monde

La Silicon Valley est cette terre de pionniers permanents, depuis la fondation de San Francisco en 1848 par les chercheurs de la ruée vers l’or, terreau d’un imaginaire contre culturel. On y invente aujourd’hui le futur, un meilleur des mondes, garanti par l’accompagnement algorithmique de la vie, grâce à la génération exponentielle des données, particulièrement favorisée par la dissémination actuellement en cours et tous azimuts de capteurs, et la sophistication sans cesse croissante de l’intelligence artificielle.

Éric Sadin décrit cette nouvelle colonisation, cette silicolonisation du monde, encouragée par la classe politique, qui nous dessaisit de notre pouvoir de délibération, de notre autonomie de jugement, car après « l’âge de l’accès », le développement de l’économie numérique s’est tournée vers l’aptitude interprétative et décisionnelle, « l’ère de la mesure de la vie » fondée sur le postulat techno-idéologique de la déficience humaine fondamentale.

(...)

Sans tomber dans une quelconque théorie du complot, Éric Sadin dévoile le modèle civilisationnel que tente sournoisement de nous imposer la silicolonisation qu’il décrit et analyse longuement, sous couvert de gadgets et de services censés améliorer notre quotidien. À lire tant qu’il est encore temps.



Article très complet en suivant le lien.
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La silicolonisation du monde

Sadin Eric – "La silicolonisation du monde : l'irrésistible expansion du libéralisme numérique" – L'échappée, 2016 (ISBN 978-2-3730901-6-1)

– Format 21x14cm, 293p.



Un livre si important et décisif sur la question qu'il est d'ores et déjà en train de devenir un "classique" incontournable dès que qui que soit aborde le thème de l'invasion des technologies numériques dans la vie quotidienne des gens aujourd'hui. Et ce, bien que son auteur soit tombé dans l'ornière de la parade sur les plateaux de télévision des bobos...



La quatrième de couverture constitue une première présentation quelque peu réductrice mais correcte de l'ouvrage ; par ailleurs, on trouve sur le Web, en libre accès, le texte de l'entretien fleuve que l'auteur a accordé au quotidien "Le Figaro", publié dans son édition du 6 janvier 2017, un texte de six pages qui résume de larges aspects de son ouvrage.



Pour ma part, je me limite donc à quelques remarques, formulées après lecture et re-lecture de ce livre.



- Le style, l'écriture, la construction de ce pamphlet relèvent d'une certaine excellence académique incluant un vaste savoir dans lequel l'auteur n'hésite pas à piocher, certains pourront trouver qu'il en étale un peu beaucoup. Par ailleurs, de nombreux propos sont formulés un peu hâtivement, mais reconnaissons que les développer eut exigé un triplement du nombre de pages.



Un certain nombre de lacunes subsistent tout de même.



- Rien par exemple sur l'addiction phénoménale consciemment provoquée et entretenue surtout auprès des adolescent(e)s, qui se trouvent – par leurs propres communications sur les réseaux dits sociaux – mis à nu, poursuivis, harcelés de "propositions" les enfermant encore plus dans leur écran, détruisant leur relation à leur entourage, court-circuitant l'intervention d'adultes au point de l'annihiler. Le foyer familial devient un lieu de combat incessant contre cette addiction.

Troublante analogie avec les drogues : aucun gouvernement n'entreprend quoi que ce soit de sérieux contre ce phénomène, bien au contraire..



- Rien non plus sur les caractéristiques essentielles des trois quarts (si ce n'est plus) des contenus sciemment relayés et véhiculés sur ces réseaux, à savoir l'imbécillité la plus crasse, la pornographie la plus salace, la médiocrité la plus abyssale, le tout dissimulé derrière deux arguments : le Web donne accès à tout plein de "bon" savoir (la preuve : Babelio ou Wikipedia, entre autres), et surtout, surtout, la pseudo totale "liberté d'expression" qui se doit d'y régner. Ces deux arguments servent à dissimuler les torrents d'ordures circulant dans ces égouts, servant de support à un véritable harcèlement publicitaire et à une profonde désinformation générale.



- Pas un mot non plus sur le lien historique entre ce point d'arrivée et l'instauration de la télévision grand public dans les années soixante du vingtième siècle, préliminaire indispensable à l'abrutissement généralisé via l'écran. Une imbécillisation massive qui ne pouvait se faire qu'auprès de populations largement urbanisées, dé-responsabilisées, passivisées, disposant chaque jour de nombreuses heures de désœuvrement après avoir effectué un travail de moins en moins intéressant mais fatiguant, ou avoir vécu une journée de chômage et d'inactivité forcée, tout aussi paralysante.



- Pas une ligne non plus sur l'effarante standardisation que ces techniques et procédés assènent au niveau mondial : le Web, c'est le pendant, le complément, du jean, basket, mac-do, block-buster, tube international, etc.



- Je termine par un point essentiel à mes yeux : pour moi, qui ait participé à l'informatisation professionnelle puis personnelle dès les premières vagues, il conviendrait d'insister sur le fait que nous sommes confrontés à deux phénomènes bien distincts : d'une part (dans un premier temps) l'avènement de l'ordinateur individuel, formidable outil de travail décuplant les possibilités de tout un chacun, d'autre part (dans un deuxième temps) la mise en réseau généralisée qui a immédiatement engendré des phénomènes d'espionnage plus ou moins discret des utilisateurs, donc leur mise sous influence.

Cette distinction n'est plus exposée, au contraire, tout est fait pour confondre ces deux dimensions, ce contre quoi il convient (à mon humble avis) de s'élever.



Pour ce qui concerne notre doulce France, la prise de pouvoir par la nomenklatura regroupée autour du Macron n'augure vraiment rien de bon, fascinée qu'elle est par cette idéologie de la "start-up" si bien décrite ici, s'ajoutant à une arrogance phénoménale et un mépris abyssal envers le "petit" peuple.

Le quadrillage généralisé de la population va encore s'accentuer, car nos politicards et commerciaux de tout bord exploitent sans vergogne aucune des phénomènes comme cette pandémie de corona-virus actuellement en cours. La Chine montre le chemin, avec par exemple sa reconnaissance faciale étendue à des millions de personnes, son emprisonnement d'une population entière (les ouïgours), son espionnage systématisé de toute correspondance privée etc. Toute chose dont se vantent déjà les sites commerciaux qui ne visent bien sûr qu'à "mieux vous connaître" pour "mieux vous satisfaire"...



Il me semble que l'auteur aurait pu renoncer à certaines pages de pur baratin (mais bon, il est philosophe et a le goût d'un style littéraire fleuri) pour inclure ces dimensions dans sa réflexion.



Ceci étant, c'est un ouvrage absolument incontournable, qu'il faut lire et faire lire, même si la catastrophe est déjà tellement avancée et consommée qu'il n'est plus permis de douter de la fin de la civilisation qui fut engendrée par l'Europe.

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La Vie spectrale : Penser l'ère du métavers et ..

IA : ratatouille ou abondance ?

Tout d’abord, Eric Sadin a 50 ans. Ce qui est rassurant, après avoir vu tant de lumières s’éteindre ces dernières années (Jean-Claude Carrière, Jean-Louis Servan Schreiber, Bernard Stiegler, Christian Bobin…). L’espèce de l’intellectuel français, cultivé et distingué, universaliste et indépendant n’est pas en voie de disparition.

Et son éloquence le fait voler bien au dessus de la foule du commun. A vrai dire, je me sentais devenir courge après la 2ème heure de visionnage. Une courge déprimée, à la description de ce futur dystopique tout proche.

Comme pour Laurent Alexandre, les IA vont nous faire la guerre, et la gagner à coup de prompts (dans le c..).

D’ailleurs son dernier livre aurait dû s’appeler la vie « prompt », et puis son éditrice lui a conseillé la vie spectrale (une bonne idée à quelques jours d’Halloween). Pour le philosophe, disciple de Jacques Ellul (un autre penseur tehcnocritique), « Plus que dans un - capitalisme de surveillance - nous voici plus exactement dans une -administration de notre bien-être- « L’IA se développe selon lui comme une foule de spectres qui vont bientôt nous suivre au quotidien pour nous conseiller pour notre bien à chaque instant de notre vie. Un peu comme si vous aviez en ligne H24 votre mère pied-noir (Maman, je t’aime !). A voir aussi dans l’excellent film Her, avec Joaquim Phoenix.

L’IA va rendre toujours plus efficace le langage, jusqu’à la nécrose. Nos langues ne seront plus vivantes que d’apparence ou d’habitude. De vraies « langues-zombies ». Un enfer, quoi !

Et pourtant ce système, qui tend à la perfection pourrait sauver des vies, découvrir de nouvelles molécules, ou de nouveaux remèdes révolutionnaires, gérer plus efficacement des ressources en voie d’épuisement, soulager le quotidien d’usagers toujours sous la pression de travaux plus stressants, envisager la semaine de 4 jours pour tous, faire pleuvoir des pâtes au fromage (demande de Robin, 12 ans)…etc

En définitive, il me semble que l’émergence de l’IA Générative questionne surtout par ses différents usages possibles. Et quand une innovation disruptive commence à questionner, c’est aux sociétés à trouver les réponses collectivement. Idéalement, lors de débats démocratiques le plus en amont possible aux endroits les plus indépendants possibles.

Tout l’intérêt d’un lieu d’échange comme Thinkerview, loin de think tanks inféodés ou de médias aux ordres.

Merci à Eric Sadin (pour son éloquence) et à Sky (pour sa patience).


Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Faire sécession

Les propos de ce livre sont très "dans l'air du temps". Ils m'ont cependant aidé à discerner une évolution de notre temps que je n'avais pas saisie clairement.

Clarification de certains rapports dans la société, éclairage de situations et d'événements que j'avais laissés de côté faute de maturité, faute de n'être pas encore arrivé à une évolution personnelle qui me rende capable de les "voir".



Avec des phrases parfois un peu ampoulées, Éric Sadin passe en revue un certain nombre de maux de notre époque et nous invite à nous rebeller contre ce qu'il décrit comme le couvercle qui nous anesthésie, contre le "there is no alternative", à ne pas avoir peur de penser à nouveau par nous-mêmes et ne pas identifier des manières différentes de vivre comme une menace, mais comme une respiration retrouvée.



Livre un peu général, qui m'a paru quelquefois brillant, quelquefois trivial. J'ai lu ensuite "Quotidien politique" (https://www.babelio.com/livres/Pruvost-Quotidien-politique/1365249) : "Faire sécession" est une bonne préparation à la lecture de cet autre livre, plus ardu et plus touffu, mais pour moi plus inspirant.
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L'ère de l'individu tyran

Cet ouvrage est documenté, réfléchi et alarmant.

Il parle du libéralisme, de l'individualisme, du néo-libéralisme et de l'ultra-libéralisme.

De décennies en décennies, les gens se sentent "limités par eux mêmes", sans lien avec les autres et maitres de leur sort.

Mais nous ne vivons que par et grâce aux autres, nous sommes une espèce sociable où l'entraide est notre force.

L'individualisme est un leurre, la course de tous contre chacun est stérile.

Cet état d'esprit autorise à "écraser" le plus faible... en attendant un plus fort.

Cet opus montre bien et documente cette dérive.

Mais que faire pour contrer cette pente mortifère ?

Mettre en avant les témoignages (sic) ?

Exacerber les "sentiments personnels" pour les mettre en avant ? J'en doute !

Oui, écouter les "je suis..." mais pour les confronter à "nous sommes...", peser les + et les - pour en conclure une solution médiane et concertée, bref trouver une voie consensuelle.

J'ai raison, toi aussi mais la "vérité" (ou la meilleure idée du moment) est entre les 2.

Bref, parlons, échangeons, débattons mais écoutons nous .

Construisons notre futur sans nous déchirer.

Oui, je suis naïf.

Livresquement votre
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La silicolonisation du monde

Merlin l’enchanteur accoutré du costume de Superman



Dans son introduction, « Le temps des catastrophes », Eric Sadin souligne, à propos des subprimes, « l’abstraction mathématique, la complexité hasardeuse des montages et l’irresponsabilité institutionnalisée ». Des éléments que nous retrouverons dans les développements des logiques algorithmiques et de la silicolonisation du monde. L’auteur aborde, entre autres, le contexte hautement sismique, la surveillance indiscriminée à l’échèle mondiale, l’état de la biosphère, l’entrée dans le temps des catastrophes (encore que les siècles précédents : colonisations, traites négrières, génocides, camps de concentration, guerres mondiales, camps d’extermination, guerres contre les décolonisations, féminicides…), les contes et légendes sur l’avenir radieux technologique, « l’horizon radieux du pacifique », les mythes étasuniens…



USA, le droit à la propriété privée comme « axiome juridique cardinal », les fissures crées dans le « marais du Vietnam », les émeutes du quartier de Watts à Los Angeles en 1965, la dérégulation prônée par Milton Friedman et les Chicago Boys, San Francisco et les années 60, le fracassement des utopies, l’informatique personnelle, la Silicon Valley, « La génération exponentielle de données, particulièrement favorisée par la dissémination actuellement en cours et tous azimuts de capteurs, et la sophistication sans cesse croissante de l’intelligence artificielle », le fantasme de l’infini, l’« accompagnement algorithmique de la vie », les logiques computationnelles, le techno-libéralisme…



Il convient donc d’analyser les fondements et développements de : l’« économie de la donnée », l’« esprit » de la Silicon Valley, la « vérité économico-entrepreneuriale de l’époque », l’architecture techno-scientifique, le nouveau TINA (there is no alternative) et l’expansion d’une doxa, la siliconisation du monde…



Il sera donc question dans cet ouvrage, outre les dimensions déjà évoquées, de dessaisissement du pouvoir délibératif collectif, de désistement de l’« autonomie de jugement », de numérique et de gestion de données construits avec « une aptitude interprétative et décisionnelle », de modèle « civilisationnel »…



Eric Sadin souligne, me semble-t-il à très juste titre, « la licence concédée à des systèmes computationnels de suggérer des solutions ou d’engager des actions de façon autonome », le guidage algorithmique de nos quotidiens, les organisations à vocation automatisées d’éléments de nos sociétés, les pouvoirs « hors-norme » et asymétriques de celles et ceux qui créent (gèrent et développent) ou façonnent de nouvelle fonctions « silicolonisatrices »…



A l’infini déterminé mathématiquement, « l’absorption sans cesse croissante de la res publica par le secteur privé et du triomphe d’une forme extrême du libéralisme », l’opacité techno-scientifique, il convient d’opposer la critique contextualisée, la mesure, les débats publics et « la fabrication d’instruments de compréhension et d’action portant des germes d’espérance »…



Sommaire :



Genèse et essor de la Silicon Valley : des Grateful Dead à Google X



La Silicon Valley : une « vision du monde »



Le technolibéralisme : un monde sans limites



Psychopathologie de la Silicon Valley



Une politique de nous-mêmes



Conclusion : Gloire de la limite



Je ne souligne que quelques éléments.



Le rétrécissement du champ de l’expérience, le complexe militaro-industriel, l’interconnexion globale, le libéralisme et le libertarisme, les stratégies totalisantes, les manies sécuritaires, l’utilisation de termes indéfinis, le dressage de cartographies détaillée et évolutives des pratiques via les adresses IP, l’« interprétation industrielle des conduites », l’étude des comportements, la « suggestion personnalisée », les régulation algorithmiques, les géolocalisations, les prémices de « l’accompagnement algorithmique de la vie », « la substitution d’une utopie numérique à dimension culturelle et relationnelle à dimension strictement économique », l’extension des objets connectés dans les environnements personnels et professionnels, l’exploitation en temps réel de données ultra-détaillées…



Le messianisme technique, les technologies de l’exponentiel, la puissance fantasmée surnaturelle de l’intelligence artificielle, le guidage des décisions humaines et la fiction de la « complémentarité », le techno-libertarisme, l’encadrement d’actions humaines, les connections et les développement de la sphère de consommation marchande, les « protocoles automatisés d’ingénierie organisationnelle », les disqualifications des jugements subjectifs…



Une « industrie de la vie », l’« automatisation personnalisée de la gestion de nos besoins », la marche inversée des produits et des consommateurs/trices, « C’est le produit qui dorénavant va vers le consommateur, et s’infiltre discrètement dans son existence », les start-up et leurs fonctions dans les chaines économiques (dont l’externalisation de la recherche), les logiques entrepreneuriales et le contournement des droits des salarié-e-s, la vie quotidienne comme peuplée de manques, l’irresponsabilité instituée, l’« ubérisation du monde », les capteurs et les automatisme non-dits, la sauvagerie entrepreneuriale et les non-droits des salarié-e-s dans les usines de production, un « grotesque idéal supposé », la propagande et son visage d’« anticonformisme jovial », les exaltations technophiles, les auto-affranchissements de toutes limites…



Le fantasme de la transparence et de la neutralité technique, l’organisation « algorithmique orchestrée en temps réel », les approches réductionnistes à la « cause unique », les compulsions connectives, la perte de présence de l’autre et les manies d’utilisation/addiction des smartphones, les selfies, les likes, les « personnalités disloquées »…



Sans partager l’ensemble des analyses et des propositions, je souligne la partie « Une politique de nous-mêmes ». Eric Sadin ne se contente pas de faire des analyses et des critiques, il propose des axes de contre-offensive contre la numérisation du monde et les dénis de la place essentielle des participations démocratiques. Revalorisation des décisions, « refus simple et catégorique de ces protocoles de mesure de vie que vous élaborez et que vous voulez nous faire acheter », refus des systèmes de connections (comme le compteur électrique Linky), revalorisation du livre imprimé contre « la numérisation des pratiques éducatives », mises en doute de la légitimité ou de l’intérêt de la robotique dite « sociale », interrogations sur la responsabilité des ingénieur-e-s, intégration de la pluralité des enjeux, usage délibéré et revendiqué de nos sens…



En fin de conclusion, l’auteur rappelle « la richesses irréductible et inépuisable de chaque vie humaine ».



Au delà de formules naturalisantes, de points de vue quelquefois psychologisants, de fondements philosophiques ou d’éléments discutables, de l’absence de contradictions inhérentes aux processus sociaux, un livre pour reprendre main sur notre futur, nos conditions de pensée, l’ouverture des possibles – non réductibles aux calculs algorithmiques et aux constructions technologiques, dont l’« intelligence » artificielle. Rien ne saurait remplacer la dispute démocratique…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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L'ère de l'individu tyran

Je reste un peu sur ma fin en fermant le livre. J'ai lu une suite d'inventions, de faits (divers ou non), qui démontrent toujours l'idée directrice de l'auteur, celle que l'individu devient maître tyrannique se sentant pousser des ailes et oubliant le monde qui l'entoure ou à l'inverse voulant le détruire sans état d'âme. Quelques faits d'une extrême violence sont relatés. Un manque de discernement dans la réaction à la pandémie de coronavirus et la nécessité de se ressaisir de l'essentiel dans nos questions politiques et de civilisations à savoir la notion de liens entre les individus et l'ensemble commun, de leur viabilité, leur qualité et leur équité, clôt l'actualité de l'histoire. Je n'en ressort pas intellectuellement très enrichi et me sens déçu après toutes les critiques positives lues autour de l'ouvrage. Je m'attendais à davantage d'analyse et moins de faits.

Il n'empêche que l'auteur reste clair dans sa façon de s'exprimer, et que j'ai apprécié par ailleurs la clarté de sa pensée exprimée oralement.

Je n'ai toujours pas de compte facebook, ni instagram, ni twitter et je confirme qu'on s'en passe très bien.
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La Vie spectrale : Penser l'ère du métavers et ..

En tant que lecteur passionné par l'intersection entre l'art, la technologie et la société, j'ai été profondément marqué par la lecture de "La vie spectrale" d'Eric Sadin. Cette œuvre m'a immédiatement rappelé les explorations artistiques d'Arsen Eca, un artiste qui, à travers son art de matière phygitale, interroge des thématiques similaires concernant le monde connecté et l'influence des intelligences artificielles.



Sadin, dans son essai, explore les profonds bouleversements induits par la technologie numérique dans nos vies. Il dresse un tableau où l'humain, pris dans le tourbillon du numérique, semble perdre peu à peu contact avec sa réalité tangible. Cette préoccupation trouve un écho particulier dans le travail d'Arsen Eca, qui, à travers des installations artistiques innovantes, capte et matérialise les émotions humaines dans le monde numérique, notamment via la technologie Emochain.



Le parallèle entre ces deux univers, l'un philosophique et l'autre artistique, est frappant. Tous deux cherchent à décrypter et à critiquer notre dépendance croissante aux technologies et la manière dont celles-ci redéfinissent notre rapport au monde, à autrui, et à nous-mêmes. Alors que Sadin propose une analyse critique et réfléchie, Arsen Eca offre une expérience visuelle et émotionnelle qui permet de ressentir concrètement les effets de cette digitalisation de notre existence.



Ce qui est particulièrement fascinant, c'est la manière dont chacun, à sa manière, souligne l'importance de se reconnecter avec notre humanité dans un monde de plus en plus dominé par les algorithmes. "La vie spectrale" nous incite à réfléchir sur notre futur en tant qu'êtres humains dans un monde numérisé, tandis qu'Eca, par son art, nous invite à ressentir et à questionner ce futur.
Lien : https://arseneca.com/
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L'ère de l'individu tyran

Le livre d'Eric Sadin décrit de manière concrète et passionnante la fin du monde commun et l'émergence de l'individu tyran et solitaire.

Le monde commun prend ses origines dans l'individualisme libéral théorisé au 18e siècle par Locke et de Tocqueville entre autres, puis dans l'élan démocratique du 20e siècle pour trouver son point d'équilibre dans les années 1960.

A partir du choc économique et la crise 1970 les citoyens perdent leurs repères et Eric Sadin décrit clairement l'avènement de l'individu contemporain. Ce sont les arrivées simultanées du portable et d'internet qui vont finir de mettre à mal le socle commun des démocraties libérales avec de développement du mythe de la suffisance de soi. Sadin décortique toutes les fonctions mises en place par l'industrie du numérique (du like au retweet) qui flattent le besoin de reconnaissance de chacun et développent une vanité sans limite. le livre saisi les logiques de chaque décennies depuis les années 80 pour diagnostiquer le présent.

Le diagnostique est clair et implacable. La violence à venir qui est décrite fait froid dans le dos tant le processus parait irréversible.

Eric Sadin propose quelques pistes pour essayer de reconstruire un cadre commun, et reprendre la construction d'un monde plus humain et juste pour tous. Il faudra une prise de conscience massive pour y arriver, et ce livre pourra y contribuer.

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L'ère de l'individu tyran

Eric Sadin est un philosophe français contemporain, critique du progrès technologique et dont les ouvrages traitent de thématiques autour du capitalisme de surveillance, dérives des réseaux sociaux et transhumanisme.



Dans l'ère de l'individu tyran, l'auteur pointe un paradoxe caractéristique de notre époque: Les individus composant nos sociétés sont précarisés, isolés, atomisés mais entretiennent une illusion de pouvoir sur leur sort via les réseaux sociaux et les nouvelles technologies.



Pour dresser le constat de cette atomisation, de la mort d'un reliant et l'absence de communion réelle entre individus, l'auteur développe une fresque historico-philosophique qui revient sur les fondements de l'individualisme libéral (pessimisme anthropologique et droit naturel), la faillite des promesses idéologiques, l'abandon du peuple par ses élites et les continuelles déceptions électorales. Nous vivons aujourd'hui cette postmodernité dont la principale caractéristique selon Jean-François Lyotard est la fin des grands récits.



L'individu contemporain ne croyant plus en un destin commun, en des lois communes et en ce qui fait le ciment d'une société, va s'octroyer une puissance factice via les réseaux sociaux et son smartphone: en commentant, "likant", partageant du contenu, en se mettant en scène et dans tous ses états, il se sent puissant, il focalise sur lui une attention, il devient un "influenceur" dirait-on. Cette auto-suffisance se voulant émancipatrice, ouvre en réalité la porte à toutes les dérives et favorisent notre impuissance collective. Notre société est victime d'un "isolement collectif".



Dans son dernier ouvrage "faire sécession", Eric Sadin propose des pistes pour sortir de cette illusion et qui peuvent se résumer par ce qu'il appelle "une politique de témoignage", recentrée sur le vécu et le réel individuel et collectif. J'y reviendrai peut-être un jour.



Je conseille également de regarder ses deux passages sur la chaine Thinkerview pour ceux que ce sujet intéresse.















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La vie algorithmique

Ce livre fait partie d'une trilogie dont l'objectif est très clair : remettre le débat politique au coeur de nos sociétés et de leurs devenirs. le constat est assez simple : le techno-pouvoir, c'est-à-dire le pouvoir d'un certain nombre d'entreprises et acteurs de ce qu'on appelle communément les nouvelles technologies, élabore depuis les années 90 nos sociétés sans aucune légitimité politique ni démocratique : le droit de facto absolu à l'innovation technologique, masquant mal des objectifs commerciaux et financiers à l'échelle planétaire, et sans la moindre limitation déontologique (éthique pourrait-on dire) sous directive du monde politique ou des acteurs de la société, ce droit absolu jamais vraiment énoncé clairement mais dont quiconque peut constater les conséquences dans son quotidien, ce droit que d'aucuns vont appeler la « révolution numérique », usurpant le terme de révolution quand la révolution est un mouvement venant du peuple confronté à des conditions d'existence misérables et insoutenables, ce droit sans aucune valeur juridique est en train de faire de notre vie quotidienne ce qu'elle est, « qu'on le veuille ou non ».

Jusqu'au début des années 90, l'informatique de gestion dans les entreprises et l'informatique industrielle dans les chaines de production automatisées, informatique qui était destinée à automatiser des processus hautement automatisables, ont bénéficié pleinement des analyses des systèmes d'information et des algorithmes découlant de ces méthodes d'analyse. On ne parle pas de ça ici. L'informatique du XXI ème siècle a porté ces principes algorithmiques (donc déterministes) dans notre vie quotidienne. Ce changement de société s'est fait sans aucune légitimité.

Après un « état des lieux » critique particulièrement détaillé et précis, Eric Sadin, dans le chapitre VII et la conclusion, milite pour une réappropriation des décisions sociétales par le politique, aux antipodes de l'avenir « start-up nation » que l'on nous impose.

Un livre engagé, militant, politique. Une lecture éclairante et vivifiante.

Mon premier livre d'Eric Sadin… à suivre…
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L'ère de l'individu tyran

Une lecture légère, très intéressante et enrichissante. Le style est assez simple, proche d'une publication divulgative. La thématique est bien contemporaine et pousse le lecteur à une réflexion sur les détails du monde contemporain vers un individualisme mondialisé. Je vois maintenant avec un point de vue différent certaines actions ou décisions actuelles, à niveau individuel ou communautaire.
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La société de l'anticipation

"L'auteur" à produit ici un livre du niveau d'un mauvais mémoire de mystère 1. Une pensée toujours attendue (ah le fétichisme de l'objet, on l'attendait celui-là) qui ne va même pas au bout de son raisonnement (et oui ce n'est pas que De Brosse ce fichu fétichisme). Les références bibliographiques sont faiblardes et le propos n'est jamais justifié, encore moins nourri et élaboré. Bref, de la philo de comptoir pur souche. Il reste le style, adolescent, narcissique, pas vraiment une consolation. Je regrette mon achat.
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La Vie spectrale : Penser l'ère du métavers et ..

Découvert E.Sadin sur la chaîne Thinkerview dans le cadre de la trilogie sur l'IA. Ardu pour moi qui ai une culture philosophique....stérile dirais-je. J'ai adhéré de suite d'abord parce que je travaille dans le milieu informatique et que ses arguments sont plus que justes.

Le tournant injonctif de la technologie est en marche et certainement pas que pour le bien être des salariés.

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La silicolonisation du monde

Après La vie algorithmique (2015) et avant L'intelligence artificielle ou l'enjeu du siècle (2018), voilà La silicolonisation du monde (2016).

Le but de cette « trilogie » est de proposer une réflexion philosophique sur les enjeux de la transformation sociétale qu’induit la «révolution numérique» et notamment le passage de l’informatique dans l’entreprise à l’informatique dans la vie courante, passage qu'on peut schématiquement associer au changement de siècle, avec une accélération depuis 2010.

Les 3 livres sont certainement emmaillés de redites et j’ai eu tendance, en lisant celui-ci après les 2 autres, de le trouver moins intéressant – je pense que c’est à cause de ces redites.

Ceci étant, cette trilogie est passionnante et donne à réfléchir sur la façon dont on fait prendre des vessies pour des lanternes en nous agitant le hochet du merveilleux progrès technologique qui va libérer l'Homme (et sans trop insister sur les milliards en jeu pour certains hommes).

Une trilogie fortement recommandée.

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