AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.9/5 (sur 130 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Remiremont , le 17/02/1878
Mort(e) à : Paris , le 13/12/1955
Biographie :

Léon Werth est un romancier, essayiste, critique d'art et journaliste français.

En 1914, il s'engage. En août 1914, il est simple soldat au 252e RI de Montélimar. Il part pour le front, où il combat pendant 15 mois, notamment au bois de Mort-Mare en septembre 14, avant d'être réformé pour cause de maladie. Il reste marqué par cette guerre, devenant un pacifiste convaincu.

Il en tire deux livres, récits plutôt que romans, pessimistes et violemment antiguerre : "Clavel Soldat" et "Clavel chez les Majors", parus en 1919.

Écrivain inclassable, à la plume acide, il écrit dans les années de l'entre-deux guerres aussi bien contre le colonialisme ("Cochinchine" en 1926), à contre-courant de la mode coloniale de cette période faste de l'empire français, que contre le stalinisme dont cet homme de gauche dénonce l'imposture. Il critiquera aussi le nazisme montant.

Collaborateur à la revue Monde, créée par Henri Barbusse, dès 1928, il en est le rédacteur en chef de 1931 à 1933.

En 1931, il rencontre Saint-Exupéry. Les deux hommes que tout semble séparer deviennent de très grands amis. Ce dernier lui dédicacera "Le Petit Prince" (1943), dédicace où il le qualifie de "meilleur ami que j'ai au monde".

Dans sa carrière littéraire, il est aussi l'auteur ou le co-auteur de plusieurs monographies d'artistes, tels que Cézanne, Puvis de Chavannes, Henri Matisse, Claude Monet, Maurice de Vlaminck, etc.

Pendant l'Occupation, il se replie dans le Jura. Dans son journal "Déposition", publié en 1946, il livre un témoignage accablant et lucide sur la France de Vichy. Il devient gaulliste sous l'occupation et après la guerre il participe à "Liberté de l'Esprit", revue des intellectuels du Rassemblement du peuple français dirigée par Claude Mauriac.

Dans "33 jours", un court récit écrit à chaud quelques semaines après la débâcle de 1940, Léon Werth y raconte sa fuite de Paris vers sa maison de Saint-Amour dans le Jura. Le manuscrit, confié dès octobre 1940 à son ami Antoine de Saint-Exupéry, est remis par celui-ci à un éditeur de New York, où l'on perd sa trace.

La "Lettre à un otage" (1943) de Saint-Exupéry mais surtout la première partie ("Lettre à un ami") a été écrite à l'origine pour servir de préface à "33 jours".

Ce n'est qu'en 1992 que Viviane Hamy découvre le manuscrit et le publie.

+ Voir plus
Source : http://www.viviane-hamy.fr/
Ajouter des informations
Bibliographie de Léon Werth   (15)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Quoi de mieux que de se faire raconter de belles histoires à haute voix dans le confort de son foyer! BAnQ et Liratoutâge vous invitent à écouter Patrice lire un texte évoquant la belle aventure du réaménagement d'une maison intergénérationnelle tandis que Godelieve, âgée de 83 ans, et Charles-David, son bras droit, âgé de 26 ans, vous entraînent dans l'univers fabuleux du Petit Prince de Saint-Exupéry. Godelieve de Koninck, lectrice et fondatrice de Liratoutâge Patrice de la Brosse, lecteur-bénévole de Liratoutâge Charles-David Duchesne, lecteur et conseiller de Liratoutâge Caroline Malo, bibliothécaire responsable du développement des services aux aînés à l'animation Intro : (00:00) Présentation de l'activité : (00:20) 1er interlude musical : (01:04) Lecture du premier texte : (01:34) 2e interlude musical : (08:41) Présentation de la lecture intergénérationnelle : (09:29) Lecture de la dédicace de St-Exupéry à Léon Werth : (12:38) Lecture à deux voix d'un extrait du Petit Prince de St-Exupéry : (13:22) *** Découvrez tout ce que BAnQ a à vous offrir! https://www.banq.qc.ca/

+ Lire la suite
Podcasts (1)


Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Léon Werth
“On a répandu l’idée que cette guerre était la dernière des guerres. La guerre tueuse de la guerre. Comme un enfant qui réclame un dernier gâteau, les gouvernements ont demandé aux peuples le dernier sacrifice : faites la guerre, pour que vos fils n’aient plus à la faire. Mensonge imbécile. Cette guerre est la guerre. Rien ne prépare la persistance de la paix sinon l’habitude de ne pas consentir à la guerre.”
Commenter  J’apprécie          744
Je me suis endormi, puis réveillé en sursaut. Je croyais à un bruit de mitrailleuses. Ce n'était que le cri des canards. Qu'il est beau ce cri des canards ! C'est toute la paix. J'ignorais que j'aimais à ce point le cri des canards... Mais il n'y a plus de paix sur la terre. Je suis enfermé cerné, serré dans la guerre et dans cette paix qui sera la guerre plus que la précédente encore.
Commenter  J’apprécie          330
Le jeune Debray est des camps de jeunesse. Depuis quelques années, ils tendait les bras vers un inaccessible bachot. Il porte maintenant un séduisant uniforme, on dirait un phalangiste.

La fascisme utilise les imbéciles de ce type et crée pour eux un milieu favorable. Oubliés à fond de cale, ils montent sur le pont et feront chavirer le monde.
Commenter  J’apprécie          232
Pardonnez-moi, Saint-Ex, pardonnez-moi, Tonio. Vous ne conteriez pas de si pauvres choses. Vous les annulez ou les brûlez. Vous faites du cristal. Mais je ne sais pas voler. Je touche, en ce moment, aux lieux bas. Je n'espère plus beaucoup de moi ni du monde. Je suis vieux quand vous n'êtes pas là. Où êtes-vous ? Je ne sais même pas si vous êtes vivant. Je rêve parfois que votre avions a été touché, qu'il est tombé dans une catastrophe de ferraille et de feu. Je me traîne avec mon vieux métier. Je conte les lieux bas, je conte, dans cette immensité de la guerre, des histoires d'insectes.
Commenter  J’apprécie          220
Je me sentais humilié. J'étais le vaincu, qui reçoit sa nourriture de la générosité du vainqueur. Telle est la guerre, elle impose une grossière simplification ; elle pense pauvre, elle contraint à penser pauvre, par grosses catégories, elle oppose les nations dans un excès d'unité qui n'est que démence, elle oppose le vainqueur et le vaincu, elle supprime les conflits délicats et les remplace par un pugilat. Si grand soit le pugilat, ce n'est qu'un pugilat. Mais rien ne peut faire en cette minute que ce soldat ne soit toute la victoire et moi, toute la défaite.

[NB : un soldat allemand vient de proposer une boite de conserve au narrateur et à sa famille affamée]
Commenter  J’apprécie          200
Je m'abandonne à ces pauvres réflexions, en même temps que je suis des yeux une courbe sinueuse aux panneaux d'un vieux buffet. Ma pipe, le vieux buffet sont devenus mon opium. Mais je ne peux pas perdre mon accrochage à moi-même, je ne veux pas perdre mon accrochage à ce qu'il faut bien que je nomme la civilisation. Je ne suis pas l'homme d'une île déserte et d'ailleurs, il n'y a plus d'îles désertes. Montaigne, Pascal, l'humanisme. Mais gare aux cuistres, qui en tiennent commerce, gare aux petits boutiquiers de l'humanisme.
Commenter  J’apprécie          200
C'était après le dîner. Deux soldats sont entrés. Ils cherchent des chambres. Madame Rose leur dit que sa maison est petite et qu'elle n'a d'autre lit que le sien et celui de ses enfants. Mais un des soldats met la main sur la poignée de la porte, qui est entre la cuisine et les chambres.

«Je veux voir... (cheu feu foir...)» dit-il.

Nous savions que nous étions sous sa botte, mais nous le sentons en cette minute à l'intérieur de notre peau.
Ils ont visité de la maison et ils sont partis, sans rien dire, sans même nous regarder.
Je n'ai pas besoin d'un dictionnaire pour définir la force et l'autorité. Je ne suis plus que l'homme d'une tribu captive.
Ils sont près de nous, contre nous et autour de nous. Ils sont hors de la maison et dans la maison, où ils entrent quand il leur plaît.
Commenter  J’apprécie          190
L'Européen pour manger se sert d'une fourche. Il en enfonce les pointes dans la viande. Il prend un chargement de légumes, comme un paysan prend une brassée de foin.
L'Extrême-Oriental, avec ses deux baguettes qui s'articulent dans la main, vise des objets menus et dispersés. On dirait toujours dinette et travail d'art. Les mouvements agiles et précis donnent l'illusion d'une subtile mécanique. Manger semble oeuvre de choix.
Commenter  J’apprécie          190
J'apprend par le bulletin paroissial que Dieu a accordé un miracle à la France en la personne du Maréchal.

Le buste du Maréchal remplacera celui de Marianne dans les mairies, les écoles, les tribunaux.
Commenter  J’apprécie          192
En politique, la distance est à peu près nulle entre l'homme le plus instruit et le plus inculte. Et les comportements ne diffèrent guère de la masse que par leur canaillerie.
Commenter  J’apprécie          192

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Léon Werth (182)Voir plus

Quiz Voir plus

Tout sur one piece (difficile)

quel est le 1er homme de l équipage de Gold Roger ?

baggy le clown
shanks le roux
silver rayleigh
crocus

30 questions
3589 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..