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Je n'avais encore jamais lu de thriller japonais. J'ai adoré celui-ci ! L'auteur met en place ses personnages avec ingéniosité. Il construit l'atmosphère de son récit par petites touches délicates et finit par nous plonger dans une ambiance urbaine nimbée de mystère. Au fur et à mesure des pages, une toile se tisse entre les différents personnages. Des liens apparaissent et relient chacun d'entre eux, faisant ainsi la lumière sur certains évènements du passé. A travers son roman, l'auteur interroge les notions de culpabilité, rédemption et pardon. Les personnages ne sont ni tout blanc ni tout noir. Chacun d'eux à une part d'ombre, une face cachée. A plusieurs reprises, je me suis surprise à me dire : les victimes sont-elles vraiment des victimes ? C'est assez déroutant et même temps très appréciable de lire un thriller qui n'est pas manichéen.

C'est avec une grande subtilité que l'auteur nous plonge dans son histoire. Cette histoire, c'est celle de Michiru, une jeune femme aveugle qui vit renfermée sur elle-même, prisonnière des ténèbres qui l'entoure, jusqu'à ce qu'elle perçoive la présence d'un individu dans sa maison. Un individu qui semble vouloir cacher sa présence à tout prix. C'est alors que Michiru apprend qu'un meutre a été commis dans la gare juste en face de chez elle et que le suspect est en fuite. Serait-ce lui, l'inconnu qui se cache chez elle ? Quelle atmosphère dans ce roman... On a la sensation que tout est à fleur de peau. L'auteur excelle à nous retransmettre les émotions de ses personnages. J'ai adoré voir se construire l'étrange relation entre Michiru et Akihiro. Un lien se créé peu à peu, sans qu'aucune parole se soit échangée. Un lien puissant qui va permettre aux deux personnages de s'aider mutuellement, de renouer avec la lumière et le monde extérieur. Rendez-vous dans le noir est à la fois un drame, un thriller d'ambiance et un thriller psychologique. Le meurtre en lui-même est plutôt secondaire dans l'intrigue. Ce qui importe, ce sont les émotions des deux personnages principaux, la relation qui va se tisser entre eux. L'auteur nous offre un dénouement digne d'un thriller, surprenant et émouvant. En bref, un roman que je ne me lasserai pas de relire !

Un jeune couple d'amoureux est retrouvé mort sur une plage. La cause de la mort semble évidente : suicide par absorption de cyanure. Pourtant, aux yeux d'un vieil inspecteur, rien n'est moins sûr quand on sait que l'homme assassiné était un témoin clé dans une affaire de corruption. Le principal suspect, homme d'affaires parfaitement respectable, dispose d'un alibi en béton. Un alibi tellement parfait qu'il en devient encore plus suspect. L'inspecteur n'a alors plus qu'une idée en tête : trouver la faille de cet alibi afin de le réduire à néant et punir le coupable. L'intrigue est ingénieuse et nous captive rapidement. Finalement, l'auteur nous révèle assez rapidement qui est le coupable. L'intérêt du roman ne réside pas dans la découverte de l'identité du coupable mais plutôt la manière dont il a procédé pour commettre son crime. L'idée était donc bonne mais à force de comparer minutieusement horaires de trains et d'avions, les allers et retours du suspect à travers le Japon, l'auteur finit par nous égarer totalement. On ne sait guère plus qui était où et à quel moment. Certes, le dénouement apporte des éclaircissements mais il n'efface pas la difficulté du lecteur à s'y retrouver dans l'enquête de l'inspecteur. Une bonne intrigue de départ mais qui se complexifie trop par la suite. Je suis donc un peu déçue par ce roman, considéré comme un chef d'oeuvre au Japon.

Ce recueil de nouvelles nous emmène dans la librairie de M. Iwa, un libraire d'occasion, enquêteur à ses heures perdues. Les nouvelles se lisent facilement et les mystères qu'elles mettent en scène finissent toujours par trouver une réponse dans la librairie Tanabe. Le concept est intéressant mais j'ai trouvé que le déroulement des enquêtes manquait parfois de rythme, de tonus, en dépit de l'humour présent de beaucoup de dialogues.

Je m'attendais à un roman mais il s'agit plutôt de longues nouvelles relatant plusieurs enquêtes au c?ur du quartier d'Ikebukuro. Dans son livre, l'auteur dessine avec une grande sensibilité le portrait d'un quartier et de ses habitants. C'est le portrait d'une génération en quête de reconnaissance, d'identité, qui prend vie sous nos yeux. Les différentes enquêtes sont passionnantes à lire et mêlent toujours humour et émotion. J'apprécie particulièrement les romans où il y a une véritable atmosphère qui se dégage. C'est le cas ici. L'écriture possède également cet élément qui fait qu'on la goûte du bout des lèvres. Il y a du style dans l'écriture de l'auteur.

La jeune campagnarde Hariu est embauchée par le très séduisant Gôro Kawakuko, un peintre de renom, pour éduquer sa petite fille Momoko. Cette dernière est de nature très renfermée. Sa seule amie, sa confidente, sa complice de jeux, sa mère par procuration, est Lala, une élégante chatte blanche. Petit à petit, Hariu parvient à se faire une place auprès de l'enfant tandis qu'elle tombe amoureuse de Gôro... On avance à petits pas dans l'intrigue, on ne sait pas trop où l'auteur nous emmène, néanmoins nous le suivons avec curiosité. Durant la majeure partie du roman, il ne se passe finalement pas grand chose et pourtant, on sent bien que quelque chose de terrible va se produire, qu'un drame est sur le point d'arriver. L'auteur créé avec subtilité une véritable tension psychologique. Le dénouement est surprenant et bouleversant.

Parvenue à la fin de ce roman policier, mon opinion reste assez mitigée. Ce qui est certain, c'est que j'ai beaucoup moins apprécié ce roman par rapport au thriller Le diable chuchotait, du même auteur. Le premier tiers de l'histoire est intriguant, l'auteur nous plonge habilement dans l'intrigue et l'enrobe de mystère. Le second tiers nous décrit le déroulement de l'enquête, une enquête fastidieuse qui nous donne droit à des pages et des pages de descriptions de formalités administratives. L'intrigue étant centrée sur une usurpation d'identité, l'auteur nous explique dans les moindres détails les rouages de l'administration. De longs passages, ennuyeux et difficiles à suivre. Le dernier tiers du roman relance l'action en mettant à jour de nouvelles pistes et conduit à un dénouement certes satisfaisant mais pas vraiment palpitant.

A lire.

"Je vous écris" est un roman épistolaire original où nous sont livrées des tranches de vie, heureuses, malheureuses. L'auteur nous prend comme témoins de certains évènements marquants de la vie d'inconnus. On se sent un peu voyeur mais en même temps on ne peut réfréner notre curiosité ! Chaque groupe de lettres forme une sorte de nouvelle dont la chute est toujours surprenante. Le dernier chapitre réunit tous les personnages croisés dans l'histoire et met en scène un crime, habilement pensé et exécuté. Si j'ai aimé le concept, je n'ai pas pu l'apprécier pleinement car tous les noms des personnages se mélangeaient dans ma tête. J'étais sans arrêt obligée de revenir en arrière pour me remémorer qui est qui.

J’avoue qu’avant de lire ce recueil de nouvelles, je ne connaissais pas Ranpo Edogawa. J’ai tellement apprécié la lecture de ce recueil de nouvelles policières que je lirai sans aucun doute d’autres œuvres du même auteur. Je comprends mieux pourquoi Ranpo Edogawa est comparé à Edgar Allan Poe. Certaines de ses nouvelles n’ont rien à envier au célèbre romancier américain. Les nouvelles « La chaise humaine » et « La chambre rouge » ont particulièrement retenu mon attention et m’ont donné la chair de poule. Toutes deux témoignent d’une imagination fertile et un brin diabolique ! Je suis impatiente de découvrir d’autres récits de cet auteur japonais.

La nouvelle "La proie et l'ombre" m'a beaucoup plu. J'ai trouvé l'intrigue plu_s que convaincante, à la fois pleine de rigueur mais aussi de mystère. Ce qui rend la nouvelle encore plus intrigante est la mise en abîme de l'histoire. En effet, Ranpo Edogawa se place lui-même comme le narrateur principal et nous livre son enquête sur un auteur de roman policier qui serait potentiellement un meurtrier. Avouez que c'est plutôt osé ! L'idée m'a séduite, tout comme la manière dont il la met en place dans sa nouvelle. Le dénouement de la nouvelle est, disons, plutôt flou dans le sens où l'auteur nous laisse dans le doute quant au déroulement du meurtre et même l'identité du coupable et . Je trouve ce choix ingénieux car ainsi, le narrateur (et auteur) remet en question toutes ses précédentes déductions. Il faudrait bien Sherlock Holmes ou Hercule Poirot pour élucider le mystère de "La proie et l'ombre" ! Le seconde nouvelle "Le test psychologique" m'a également beaucoup plu. Courte, implacable et pleine d"inventivité, elle nous parle d'un crime parfait ou du moins en apparence...

A côté des deux recueils de Ranpo Edogawa que j'ai lu précédemment, je trouve ce roman plutôt fade. J'avoue que je suis un peu déçue par l'intrigue du "Lézard noir", ou du moins, la manière dont elle est conduite. Par rapport à ses autres récits, j'ai trouvé les ficelles de l'intrigue beaucoup plus grossières. Au cours de ma lecture, je devinais chacun des revirements de l'histoire censés surprendre le lecteur. Certes, l'histoire tient la route, elle est habilement construite mais bien trop prévisible. Pas de suspense ni de mystère donc. En revanche, j'ai trouvé plutôt amusant et futé que l'auteur utilise une des ses précédentes nouvelles, "La chaise humaine", dans son intrigue. De même, j'ai apprécié le duel que se livre Kogoro Akechi et la femme surnommée "Le lézard noir". Ce duo m'a parfois rappelé celui de Sherlock Holmes et Irène Adler. Leur rivalité est une source de jeu pour eux, presque un jeu de séduction. Tous deux sont prêts à miser à gros pour vaincre l'autre.