AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Eurydice Antolin (Traducteur)
EAN : 9782881826283
317 pages
Editions Zoé (17/10/2008)
4.36/5   11 notes
Résumé :
La babitchka (grand-mère en tchèque) de Bozena Nemcova est devenue au fil des ans la grand-mère la plus célèbre, la plus célébrée et la plus choyée de la littérature romanesque tchèque. D'un regard serein, cette vieille femme observe les saisons défiler sur une petite vallée de Bohême et lorsque celle-ci se voit troublée par les catastrophes naturelles, par la présence de l'armée, les vicissitudes de l'amour, la tragédie amoureuse ou la folie, sa sagesse et son humo... >Voir plus
Que lire après Babitchka : Grand-mère - Tableaux de la vie campagnardeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est ma derniere lecture de Bohumil Hrabal qui m'a pousse vers cette Babitchka (Babicka. Salut Bobby...). Et qu'est-ce qui s'est passe? Moi qui me suis toujours pose en lecteur arrogant, soupconneux, critiqueur, cynique, je me suis fait avoir par un texte ou chaque page supporte une fleur des champs sechee, ou l'herbe respire sous la rosee et les oiseaux chantent les louanges de Dieu, ou tout le monde il est beau tout le monde il est gentil (ou presque).
Je m'suis fait tout p'tit devant une mamie qui n'avait pas l'air bien farouche. Je m'suis fait tout p'tit devant une mamie qui d'un coup m'a mis sur la touche.

Dans une campagne bucolique meme quand les elements se dechainent, l'auteure campe une grand-mere sage et bonne, pour qui la nature, plantes animaux et humains, n'a pas de secret; qui defend sa famille, et tout son entourage, et la veuve et l'orphelin; que tout le monde aime et respecte; qui prodigue a tous ses bons conseils, qu'on les lui demande ou qu'on ait honte de lui demander; et surtout qui conte et raconte, le passe et les coutumes ancestrales.

Je comprends pourquoi les tcheques en ont fait leur livre de chevet. C'est leur memoire des siecles, la memoire de leurs mythes, de leurs traditions, de leurs vieilles moeurs. La memoire des prouesses de Ctibor le fort; du pelerinage de Bousin celebrant une petite fille qui recouvra la parole et l'ouie suite a une priere; des femmes Sylves gardiennes des bois et des ames; des differentes traditions autour de la grande tombe aux 9 croix pres du chateau de Vizmburk; de la statue de la Sybille sur son cheval de marbre, a Varta au sud de Prague, sa main levee vers le ciel, qui s'enfonce, s'enfonce, et quand elle sera completement engloutie par la terre, qu'on ne vera meme plus le bout de son doigt, sa prophecie s'accomplira, une grande misere s'abattra sur le pays, il y aura guerre, famine et peste, le pere et le fils, le frere et le frere ne se comprendront plus, ni la parole ni la promesse n'auront plus de valeur, “alors il est dit que la terre tchèque serait dispersée par les sabots des chevaux”.

La grand-mere raconte les peurs ancestrales. le feu follet tcheque (svetylka) qui egare les passants la nuit et les mene vers des marecages, pour leur perdition. L'Homme de feu est un feu follet anthropomorphe, le revenant d'un paysan sous le coup d'une malediction. le prasivec, serpent multicolore auquel il pousse des ailes vers l'age de sept ans, qui vole la nuit, flambant, crachant des etincelles, laissant derriere lui une trainee de flammes et provoquant des incendies. Et j'en passe…

Elle transmet les us et coutumes de tous les jours dans les campagne de Boheme. On offre le pain et le sel aux hotes de passage, et malheur a qui les refuse! C'est qu'a chaque fournee on benit la pate et le petrin et la miche qui en sort. On jeune tout le jour du 24 decembre avant le reveillon, esperant avoir la vision du « cochon d'or », on donne des brioches de Noël meme à la volaille et au betail et, apres le souper, “grand-mère prenait un petit peu de tout ce qu'il y avait eu au repas, en jetait une moitié au ruisseau et enterrait l'autre sous un arbre du verger afin que l'eau restât pure et saine et que la terre soit fertile. Puis elle rassemblait toutes les miettes qu'elle jetait au feu, pour qu'il ne cause aucun dommage”. Et c'est le petit Jesus lui-meme qui apporte les cadeaux. Apres le carnaval d'hiver on accueille le printemps par des dimanches dits noir, amical, des eternuements, et le cinquieme dimanche, dit le dimanche de la mort, on jette la Mort a la riviere. Et j'en passe…

On apprend aussi quelques dictons et comptines, et comment danser la kalamajka, une ronde rapide, le vrtak, danse encore plus rapide, tourbillonnante, et la sousedska plus lente, pour reposer la tete sinon les pieds. Et on boit pour se donner du courage a danser. Les hommes de tout et les femmes du rossolis (ou rosolka. Bobby?) a base de miel et d'herbes aromatiques.

Derriere tout cela le plus important est peut-etre la defense de la langue tcheque, harcelee par l'allemand que l'empire impose. La grand-mere ne sait pas parler allemand et n'a pas accepte que ses enfants recoivent une education allemande. “Qui est de sang tchèque doit parler le tchèque. […] Il est vrai que le Seigneur règne sur toute la terre, mais chacun aime plus encore sa propre patrie”.

Comment moi qui ne suis tcheque ni de pres ni de loin me suis-je laisse envouter? Par curiosite ethnologique? Non, ou pas seulement. Surement parce que c'est ecrit simplement, que les joies et les peines affleurent des pages, et qu'il y a aussi beaucoup d'humour, comme des clins-d'oeil qui invitent le lecteur a ne pas prendre le texte pour un cours magistral. Et puis… la grand-mere, la babicka (salut, Bobby…), on s'y attache, forcement, au fil des pages, au personnage et au genie du peuple tcheque qu'elle incarne. C'etait Rilke qui ecrivait, sans rapport a cette babicka (et peut-etre justement en rapport):
“Comme tel qui parle de sa mère
lui ressemble en parlant,
ce pays ardent se désaltère
en se souvenant infiniment”.

Commenter  J’apprécie          629
Rendons justice à la grand-mère !

Je viens de découvrir fortuitement ce grand classique tchèque (toujours lu, connu et apprécié dans son pays d'origine) sur les pages de Babelio - et je ne sais pas si je dois en rire ou pleurer !
Je ne sais pas ce que vaut la traduction française, et les critiques sont positives, mais...
De grâce ! Si je décide de garder le titre d'origine pour évoquer l'atmosphère slave, je me dois aussi à respecter son orthographe ! (Lequel est "babicka", avec un accent tchèque sur le "c"!). Les fantaisies d'un traducteur peuvent parfois mener à toute autre interprétation...
Quitte à briser les illusions et les allusions auxquelles ce malheureux titre peut prétendre - on n'a pas ici l'affaire à un roman SF ("Les aventures de B.A.Bitch-K, la super péripatéticienne de l'Espace"), mais à un roman du 19ème qui s'inscrit dans la lignée du réalisme classique.
Pas aussi "naturaliste" qu'en France, pas aussi "romanesque" qu'en Angleterre, ni aussi "tourmenté" qu'en Russie à la même époque, mais simple et reposant. Et bien écrit, en prime - d'où le fait qu'il reste toujours populaire et réédité malgré le temps qui passe.

Cette histoire de grand-mère qui vient vivre avec sa famille et qui s'occupe des enfants dans un cadre bucolique est un véritable tableau de la vie à l'époque où les paysans sont profondément tchèques, tandis que la noblesse et certaines institutions ont un pied au pays et l'autre à Vienne.
Malgré une certaine naïveté (la gentille comtesse et sa pupille Hortense invitent souvent la grand-mère et les enfants au château; le maître d'école est une référence absolue...), le livre est cependant rempli d'une sorte de sagesse ancienne et universelle.
Grand-mère est profondément croyante, mais elle est aussi très proche du monde des superstitions, mythes anciens, contes et croyances populaires. Et je pense que le succès et la force de ce roman, c'est précisément ça - le folklore tchèque, au rythme des saisons, avec son lot de coutumes chrétiennes et païennes, les jours de travail et les jours de fête, les chansons et les dictons dans ce petit monde champêtre.

Une belle époque idéalisée, quand Bozena Nemcova s'appelait encore Barunka Panklova; une petite fille curieuse et insouciante. Avant qu'elle se marie avec Josef Nemec, et sa vie change à tout jamais. Avant qu'elle se réfugie dans la littérature et dans les souvenirs heureux d'autrefois...
Il n'y a aucun Tchèque qui ne connait pas le roman. Et peu d'enfants qui n'on pas fait leur voyage scolaire dans la vallée de Ratiborice, pour visiter la maison de "babicka" - tout est comme dans le livre - cela respire le calme, le bonheur et la nostalgie. C'est beau. On s'y croirait.

Commenter  J’apprécie          465
« -Où serait-on mieux que parmi les gens qui vous aiment ?
Quelle joie pourrait être plus grande que celle de faire plaisir à l'autre ? »
sont des questions essentielles que se pose Babička (prononcez Babitchka = Grand-mère en français).

S'il y a un livre que tous les tchèques connaissent, et qui mériterait d'être largement connu du lectorat français, c'est bien Babička.
C'est un magnifique roman, teinté de cette vision idéalisée que l'on garde des moments heureux de son enfance et qui lui donne des allures de conte.
C'est le roman d'une fillette qui a un jour promis à sa grand-mère de ne pas oublier ses paroles, et qui en lui rendant hommage avec ce livre, a fait aussi un très beau cadeau à son pays !

L'auteure, Božena Němcová (prononcez Bojena Niemcova), avec sa prose classique, est une des pierres fondatrices de la culture littéraire tchèque.
Ce roman est paru en 1855. Il s'inspire de l'enfance De Božena Němcová,
une enfance qu'elle a passé à la campagne, en Bohème, et qui est particulièrement marquée par une présence, celle de sa grand-mère, Magdalena Novotná, une vieille dame pleine d'amour et de sagesse.
Cette grand-mère, dotée d'un solide bon sens terrien et d'une expérience douloureuse, ayant perdu son mari à la guerre, s'installe dans la famille de sa fille, dont le mari est au service d'une « princesse », dont la résidence d'été se situe dans une vallée idyllique du nord-est de la Bohème (aujourd'hui, les touristes se rendent dans cette vallée, rebaptisée
« Vallée de Babička »).

Cette grand-mère apparaît comme « la bonne fée » de tout son petit monde, arrangeant mariages et affaires diverses, consolant, punissant, ordonnant impitoyablement, et la maison, et les esprits.
C'est une vraie grand-mère comme on les aime, qui met ses petits-enfants sur ses genoux et leur raconte des histoires, dont les petits, accrochés à ses lèvres, ne veulent pas perdre un mot !
Elle a conscience d'être à un carrefour entre son ancien monde et le nouveau, qui est celui de ses petits-enfants. Elle aime son pays, elle est dans sa famille comme pour ses voisins, une gardienne de la tradition qu'elle entretient et transmet à son entourage. « Elle est toujours de bon conseil et tout le monde dit que c'est une femme accomplie. Elle ne dit que la sainte vérité ». Grand-mère est croyante, et superstitieuse aussi !

En rendant hommage à sa grand-mère, Božena Němcová donne aux tchèques un symbole fort, celui d'une grand-mère idéale, paysanne, bienveillante et du fait du caractère autobiographique du roman, elle devient elle-même, une légende. Ainsi, elle sera considérée comme « la mère de la littérature tchèque », qualifiée de « George Sand tchèque » (George Sand faisait partie des lectures De Božena Němcová.). Elle deviendra aussi un symbole de résistance à l'occupant durant la 2e Guerre mondiale.
En 1940, d'ailleurs, son roman sera adapté au cinéma en mettant en avant son aspect patriotique, et le poète Jaroslav Seifert (prix Nobel de littérature) lui consacrera un recueil.
C'est en 1853 à Prague, que Božena Němcová a commencé à écrire son roman, peu après le décès de son fils, et elle a mis fin à son récit l'année suivante.

Ce roman décrit une enfance idyllique, mais la vie De Božena Němcová, a été dramatique : un mariage malheureux, des problèmes de santé, la pauvreté, ont conduit à la mort précoce de l'auteure à l'âge de 42 ans seulement.
Après sa mort, Božena Němcová est devenue un des symboles du réveil national en pays tchèques (partie intégrante de l'Empire austro-hongrois, où l'enseignement était alors dispensé en allemand), et a acquis le statut de quasi patronne du pays. Babička est vite devenu un des livres tchèques les + connus et les + appréciés, réédités + de 300 fois et traduit en + de 20 langues.

Le contexte historique est important dans ce roman. Babička est très attachée à sa culture : « Qui est de sang tchèque doit parler le tchèque. », mais elle finit tout de même par reconnaître que « nous sommes tous les enfants d'un seul père, une même mère nous nourrit et nous devons donc nous aimer que nous fussions ou pas de même pays. »
Finalement, peut-être que ce qui crée une identité nationale, outre une langue et une culture, et des traditions communes, ce sont les légendes,
les histoires et personnages locaux.

Ce roman se présente comme une succession de tableaux peints de la vie campagnarde, où les personnages sont attachants. L'histoire est délectable. Une histoire que j'ai dégustée de chapitre en chapitre, sachant bien qu'elle me laisserait nostalgique. Nostalgique, car quitter cette grand-mère a été pour moi un peu comme quitter la mienne. de sa vie se dégage un tel sentiment de sérénité et de complétude !

Dans ce récit, on découvre par-ci, par-là, quelques phrases et mots anciens, qui ne sont plus utilisés aujourd'hui. Ils font aussi le charme de cette lecture.
L'écriture est limpide et la lecture est apaisante. La plume De Božena Němcová est poétique.
Nombre de passages m'ont fait penser à ceux de la douce atmosphère des nouvelles de Iouri Kazakov : « Comme il faisait bon dans le séjour à l'heure du crépuscule ! Vorša fermait les volets, les fagots de résineux craquaient dans le poêle, un haut chandelier de bois était installé au milieu de la pièce, ses branches de métal portaient les flammes des brandons de sapin, puis
on installait tout autour bancs et tabourets pour les fileuses. »

Ce roman est conçu comme une boucle qui suit le mouvement des saisons. Il nous dévoile des traditions, des coutumes paysannes, des travaux rythmant le quotidien des gens. Il est question de veillées de contes, de foi naïve et simple, de fleurs, de forêts, de joies domestiques pleines d'enfants, de gens de la terre et de la bourgeoisie, mais aussi de souvenirs de guerre et d'amours malheureuses. Mais quand surviennent quelques événements un peu sombres et difficiles, une cohésion naturelle s'installe dans cette vallée. Chacun fait en sorte de prévenir, de soutenir l'autre, de l'aider à surmonter les problèmes. On a l'impression que cette vallée bucolique et ses habitants sont protégés par une bonté divine.
Et tout cela est agencé un peu à la façon d'un almanach, constitué d'anecdotes et de récits.

Ce récit est porteur d'un message universel. On cherche tous un refuge dans la vie, pour pouvoir se sentir accepté même avec nos défauts. On a besoin parfois d'une personne qui nous écoute, à laquelle on peut se confier. Babička incarne un tel refuge. Bien sûr, c'est un personnage idéalisé, mais n'avons-nous pas tous besoin d'idéaux ?
Babička, c'est aussi l'image d'un monde et d'un mode de pensée aujourd'hui disparus.
Je pense que cette grand-mère, avec sa droiture et sa sincérité profonde, ne pourrait pas apprécier de vivre à notre époque, et que cela lui causerait sans doute beaucoup de problèmes !

Aujourd'hui encore, Božena Němcová reste une figure symbolique dans son pays d'origine.
Elle incarne toute une époque difficile, mais marquée par beaucoup d'enthousiasme.
Elle reste l'auteure d'un livre exceptionnel, un refuge où l'on peut donc toujours se ressourcer.
Ce roman est culte. C'est une petite merveille, que je ne peux que conseiller vivement.

« La petite flamme de sa vie s'était éteinte ainsi que s'éteint doucement la lampe lorsqu'elle a consumé toute son huile. » (…) « toute la petite vallée pleura. »
Commenter  J’apprécie          2011
C'est une lecture très apaisante, avec des personnages attachants et une histoire délectable que j'ai dégustée chapitre par chapitre, car je savais bien qu'elle me laisserait nostalgique… Quitter cette grand-mère a été un peu comme quitter la mienne. J'ai ressenti une sorte de tristesse et, paradoxalement, une impression d'accomplissement.
Oui, je crois qu'au final c'est ce que j'ai le plus retenu de cette lecture, cette sensation d'accomplissement et je crois sincèrement que c'était l'effet recherché par l'auteur car Grand-mère a vécu son existence selon ses propres principes, en acceptant toujours ce que chaque jour lui apportait. Comment ce que m'évoque cette lecture aurait-il pu alors être différent quand de cette vie se dégage un tel sentiment de sérénité et de complétude ?
C'est un magnifique roman, teinté de cette vision idéalisée que l'on garde des moments heureux de son enfance et qui lui donne des allures de conte. C'est le roman d'une fillette (comment, entourée de conteurs comme elle l'était, aurait-elle pu éviter de devenir une si talentueuse conteuse ?) qui a un jour promis à sa grand-mère de ne pas oublier ses paroles et qui en lui rendant hommage avec ce livre a fait aussi un très beau cadeau à son pays.
J'ai tendance à croire que ce qui crée une identité nationale, outre une langue, une culture et des traditions communes, ce sont les légendes, les histoires et personnages locaux. Ce sont nos « mythes » et ils maintiennent une cohésion dans notre culture en lui donnant corps, ils nous font nous sentir proches les uns des autres car ils nous montrent ce que nous avons en commun. Nous chérissons ces personnages un peu comme des membres de notre famille.
Et ce roman nous parle d'une grand-mère qui a conscience d'être à un carrefour entre son ancien monde et le nouveau qui est celui de ses petits-enfants (même si je crois qu'on est toujours entre deux mondes), une grand-mère qui aime son pays, sa langue maternelle et qui est, dans sa famille comme pour ses voisins, une gardienne de la tradition qu'elle entretient et transmet à son entourage. Ainsi cet ouvrage, à son tour, nous transmet un peu de cette tradition. Les chapitres sont des tableaux peints au fil de l'an (même si les événements sont survenus sur plusieurs années, comme l'auteur le sous-entend parfois, le roman est conçu comme une boucle qui suit le mouvement des saisons et nous dévoile certaines traditions, des habitudes ou travaux qui rythment le quotidien des gens, comme un almanach qui serait constitué d'anecdotes et de récits.)
C'est une merveille, un pur moment de bonheur, une lecture que je ne peux que vous conseiller ardemment.
Lien : http://livropathe.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          120


Les tribulations d'une grand mère toute sympathique avec ses enfants et petits enfants. En quoi cela serait il intéressant ?
Pour le style de l'auteure tout d'abord qui, spécialiste de contes, sait raconter une histoire. Et celle-ci avec son langage varié mais courant réussit à nous proposer une lecture fluide mais très chaleureuse. C'est le genre de livre que l'on lit dans son lit justement ou au coin de la cheminée avec un bon chocolat chaud. L'on suit avec une émotion certaine les conseils éducatifs bourrés de tradition et de superstition de la vielle dame qui protège de toute son affection le foyer familial. L'on suit avec empathie les jeunes enfants davantage bercés par le son de la modernité. Point de moraline ici, juste une histoire de transmission, en ces temps troublés c'est plaisant et même très plaisant.

Il est l'un des livres les plus lus en République Tchèque car il demeure un symbole de la tradition de ce pays. C'est un bon moyen de connaître davantage le creuset culturel sur le quel était fondé ce pays avant la seconde guerre mondiale.
Il n'est pas nécessairement un monument de littérature mais il offre un moment plein de saveurs avec des personnages entiers et complexes, une histoire tantôt amusante tantôt triste. Quand les sentiments sont authentiques, il fait du bien de les toucher du doigt.
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
-"Moi aussi, vous me manquerez, mes enfants, mais que peut-on y faire, l’arbre fleurit, les enfants grandissent, l’arbre perd ses fleurs, les fruits tombent, les enfants deviennent grands et quittent leurs parents. Dieu le veut ainsi. Tant que l’arbre est sain, il donne ses fruits, ensuite il dessèche, on le coupe, on le met au feu, le feu du bon Dieu le consomme et la cendre nourrit la terre où pousseront d’autres arbres. Votre grand-mère, elle aussi, finira de filer sa quenouille et vous la coucherez pour le repos éternel », conclut la vieille femme à mi-voix.
Commenter  J’apprécie          162
Il était déjà tard lorsque les enfants et grand-mère rentrèrent. Au beau milieu du verger fleuri, près de la maison, Barunka s'arrêta et chuchota : " Grand-mère... vous n'entendez rien ? J'ai cru entendre un murmure.
- Ce n'est rien, c'est le vent qui joue avec les feuilles, répondit la vieille femme. Et il fait bien.
- Pourquoi ?
- Parce que grâce à lui, les arbres se penchent les uns vers les autres. On dit que lorsque les arbres en fleurs s'embrassent et s'enlacent, la récolte sera abondante."
Commenter  J’apprécie          100
Pour le réveillon, chacun recevait abondamment en partage, on donnait des brioches de Noël même à la volaille et au bétail et, après le souper, grand-mère prenait un petit peu de tout ce qu’il y avait eu au repas, en jetait une moitié au ruisseau et enterrait l’autre sous un arbre du verger afin que l’eau restât pure et saine et que la terre soit fertile. Puis elle rassemblait toutes les miettes qu’elle jetait au feu « pour qu’il ne cause aucun dommage ».
Commenter  J’apprécie          50

autres livres classés : littérature tchèqueVoir plus

Autres livres de Božena Němcová (2) Voir plus

Lecteurs (37) Voir plus



Quiz Voir plus

Les cinq Juifs ...

Tout est Dieu !

Marx
Moïse
Freud
Jésus
Einstein

5 questions
30 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..