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EAN : 9782246815587
260 pages
Grasset (03/10/2018)
3.66/5   40 notes
Résumé :
Derrière l’accélération partout constatée de nos vies individuelles et de notre existence sociale, il est un phénomène plus essentiel encore, qui est devenu l’horizon absolu de la conscience occidentale : le changement était, à l’âge classique, une transition entre deux moments de stabilité. Mais notre civilisation semble entrée, avec la modernité, dans une nouvelle ère, qui fait du mouvement la loi universelle. Si la vie est évolution, si l’économie est croissance,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Nous sommes dans un monde de mouvement perpétuel, s'adapter est un impératif. La vertu antique consistait à s'affranchir de son époque, la vertu moderne est de coïncider avec elle. L'auteur dans une longue introduction nourrit sa réflexion de références philosophiques qui s'apparentent parfois à un catalogue ( Héraclite et son relativisme vs Parménide).
Aujourd'hui, nous nous devons d'être optimiste, nous devons sans cesse avancer, croire en l'avenir tout en oubliant parfois la transmission (chère à l'auteur des "déshérités") et le présent.
La politique est réduite à l'économie et l'économie à l'instantané, n'a aucune vision à long terme, ne pense encore moins aux générations futures. le marché domine tout, tout s'achète et la possession ne rend pas heureux puisque c'est le désir davantage que la possession qui rend heureux.
Le mouvement n'est jamais dirigé vers un but, l'homme ne demeure jamais.
Croire en demain plus qu'en aujourd'hui amène à sacrifier le présent et ses beautés.
Evoluons tout en transmettant et comme Ulysse, fixons-nous des buts et sachons retrouver notre Ithaque.
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François-Xavier Bellamy achève son ouvrage par ces mots: "Il nous faut retrouver notre Ithaque". Et cela résume bien le propos de ce livre qui est celui de s'interroger sur la course effrénée de notre société vis-à-vis du changement, sans se demander ce qu'il apporte de bénéfique. Pour se faire, il effectue une relecture de l'histoire de la philosophie selon ce prisme du mouvement. C'est très intéressant et nous incite à changer nos lunettes et nous poser la question du discernement, avant de nous ruer sur un changement inéluctable, comme d'aucuns veulent nous le faire croire.
Même s'il est un homme politique en vue en ce moment, c'est bien de philosophie qu'il est question dans cet essai. J'ai particulièrement aimé son analyse du numérique opposé à la poésie et la littérature, en fin d'ouvrage.
Un auteur a suivre, donc.
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Complètement séduit par cet ouvrage. Très probablement déjà un peu sensibilisé à ce que certains appellent la "décroissance" (très mauvaise traduction), je ne suis pas nécessairement objectif.
En effet, ayant entendu François-Xavier Bellamy à la radio exposer ses idées, j'étais déjà sous le charme. Alors, même si notre auteur a des idées et une appartenance politique différente de la vôtre, je vous invite à lire ce document qui m'a réconcilié avec nos perspectives d'évolutions, car l'idée n'est pas de tout arrêter, mais de ne pas tout entreprendre sans réfléchir. Enfin, j'indiquerai que le titre "demeure" est peu être un peu réducteur, ne pas trop s'y attacher, ce n'est pas un replie sur soi (ni communautaire) qui est proposé, mais une démarche collective de réflexion sur nos valeurs communes.
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Voici un petit ouvrage qui examine le mouvement en adoptant une démarche philosophique. Sujet bigrement d'actualité tant la mondialisation est l'aboutissement de ce penchant du mouvement pour le mouvement (synonyme de progrès) et la perte de sens qui l'accompagne. L'impensé de la mondialisation, qui est mouvement, marchandisation et indifférenciation, est son incompatibilité à la nature profonde de l'homme : l'homme n'a pas besoin d'un logement mais d'un habitat, d'une demeure. Ce n'est pas du tout la même chose. Il faut, comme le dit Heidegger, que « la conscience se mêle à la matière pour former ce que nous appelons un monde, un monde vivable, un monde qui convienne à l'homme. » Cette image de la conscience qui se mêle à la matière est saisissante, tellement parlante, et renvoie à l'enracinement de Simone Veil, ou encore fait écho à la « Lettre au général X » de Saint-Exupery, qui constitue la très belle introduction de l'ouvrage : « l'amour de la maison est déjà de la vie de l'esprit. ».
Et Fx Bellamy de conclure : « Le progrès suppose d'affirmer que rien ne nous précède qui puisse limiter notre capacité de mouvement, de changement, de choix. » Pas d'autre programme alors que de déconstruire, tout, jusqu'au langage et à la nature : «  la modernité s'accomplit dans la déconstruction des barrières qui empêchaient la circulation, des distinctions qui imposaient un renoncement… » La modernité ignore ainsi le réel et ne peut donc que conduire à un monde qui ne convient pas à l'homme.
A méditer.
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Un postulat de départ intéressant, étayé par de multiples références littéraires, ça annonce la couleur. Et pourtant, cet essai laisse cruellement à désirer.

D'abord parce qu'il est long. Vraiment très long. Et attention, la longueur au service du bon déroulement de la démonstration n'a rien de mal, bien au contraire, mais la longueur pour la longueur, ça en devient vite gonflant. Certes, si le but du progressisme est uniquement le fait de tout changer en permanence, alors ça n'a pas de sens. Certes, mais mon François-Xavier, nous en sommes à la page 250, c'est la quinzième fois que tu l'écris, je pense que l'on a compris l'idée, pas la peine d'en rajouter. Ou plutôt, si, mais rajoute-en pour développer, pas pour redire la même chose en s'appuyant sur d'autres références.

Honnêtement, comme c'est le cas pour beaucoup d'essais, un article aurait suffit. Mais non, il faut croire que c'est plus classe d'en écrire des tartines. le risque avec les tartines, c'est qu'après l'indigestion, on n'a plus aucune envie d'en reprendre.
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Il est ridicule de considérer que changer est bon en soi — et tout aussi ridicule de considérer que ne pas changer est en soi un impératif. Le débat public comme nos discernements personnels sont vides s'ils se contentent d'opposer le mouvement à la conservation. Rien n'est stupide comme l'injonction de « bouger », si ce n'est peut-être l'injonction « de ne pas bouger ».
Pour ne pas laisser nos vies à l'antagonisme de ces deux folies réciproques, il nous reste simplement à retrouver la sagesse de cette question : « Où vas-tu ? »
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Comment s'étonner, dès lors, que l'économie moderne soit à l'origine de la crise écologique que nous découvrons aujourd'hui ? Il ne s'agit pas là d'un hasard ou d'un accident. Le monde du mouvement, en exigeant que tout soit sans cesse remplacé, ne pouvait que faire de la nature sa première cible : une « économie des flux », de la croissance et du « progrès » doit rendre mobile tout ce qui est installé, tous les ordres établis. Et la nature et par définition la figure de cet équilibre qui nous précède. La crise écologique et donc l'effet logique d'une économie du mouvement. Il faudrait être aveugle pour prétendre préserver la nature en affirmant simultanément que notre but est de tout changer, de tout transformer, de tout mettre au service de l'idole du « progrès » technique.
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Entendons-nous bien : le marché est évidemment nécessaire à l'économie, et l'économie à la vie sociale et politique des hommes. Cependant, une difficulté majeure survient quand l'économie marchande n'est plus une activité parmi d'autres, mais la clé de toute activité ; quand l'argent par lequel les objets circulent n'est plus un moyen, mais une fin ; quand le marché ne trouve plus une place au sein de la cité, mais que toute la cité devient un immense marché.
Difficulté majeure en effet ; car cette domination de l'économie marchande ne signe pas seulement la crise de la politique : elle entraîne aussi, paradoxalement, une crise inédite de l'économie elle-même. Le marché est un outil essentiel à la vie des hommes ; et quand il absorbe tout de leur vie, il perd son sens, devient absurde, et se retourne contre eux.
La culture contemporaine porte partout des traces de cette crise profonde. On connaît le mot désabusé qui ouvre le film de Jan Kounen, 99 Francs :

Tout s'achète. L'amour, l'art, la planète Terre, vous, moi. Surtout moi. L'homme est un produit comme les autres, avec une date limite de vente.
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Ainsi la publicité vide de leur sens les mots les plus essentiels, et rend absurde le langage. Derrière elle, le marché trahit des réalités qu'il absorbe : rendre tout bien échangeable et liquide, c'est à la fin détruire ce qui ne saurait devenir l'objet d'un échange marchand. La mobilisation générale qui constitue la dynamique du marché, cette extension perpétuelle pour ne rien laisser en dehors de la marche de l'économie, c'est, au sens littéral du terme, une liquidation générale. Vendre de la « présence », c'est seulement révéler et emmurer encore notre infinie solitude ; commercialiser l'«humain», c'est de toute évidence contribuer à construire un monde inhumain. Si elle va au bout de ce renversement universel, la société la plus prospère peut aussi bien devenir celle la plus grande misère…
Cette misère n'a rien d'une fatalité : elle est un choix, le produit d'une vision du monde.
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La modernité est l'univers dans lequel le mouvement prend toute la place, à la fois comme un fait et comme une norme. Le mouvement est tout ce qui est, et tout ce qui doit être. Malheur à celui qui n'est pas assez mobile, pas assez souple et adaptable, pour se couler dans le flux : il constitue une objection vivante à ce monde nouveau, à ce monde du nouveau, qui ne lui pardonnera pas de rester comme un fossile encombrant au milieu de l'innovation triomphante. La modernité se caractérise par une immense colère contre ce qui ne se met pas à son rythme.
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Videos de François-Xavier Bellamy (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François-Xavier Bellamy
Francois Xavier Bellamy présente son livre «Les déshérites » à la librairie La Procure à Paris. [Émission tournée en 2014] Retrouvez le livre : https://www.laprocure.com/desherites-urgence-transmettre-essai-francois-xavier-bellamy/9782290117828.html
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