Dans un article publié en 1946, j'ai essayé d'interpréter le rationalisme morbide comme une obsession de l'identité. Selon Émile Meyerson l'identification est une dimension essentielle du cheminement de la pensée mais c'est un facteur statique qui doit être contrebalancé par l'intuition du divers dont la fonction est de maintenir le contact avec la réalité.
Le problème de la fausse conscience est lié à celui de l'aliénation dans son double aspect social et individuel (clinique), ce qui justifie l'insertion de la présente communication dans le programme d'un groupe de travail consacré à l'étude du problème de l'aliénation. (...) Il peut donc être interprété en termes marxistes, comme la manifestation d'une psychologie réifiée. C'est donc une forme d'aliénation à la fois dans le sens marxiste et au sens psychiatrique du terme. C'est là le point d'articulation avec la théorie de la structure schizophrénique de la fausse conscience, formulée il y a plus de vingt ans par l'auteur de la présente communication.