Genovefa Etienne et
Claude Moniquet sont deux journalistes belges spécialisés dans l'espionnage, le second ayant lui-même appartenu à la DGSE. En 1996, ils avaient fait paraître la première version de leur "Histoire mondiale de l'espionnage" qui n'occupait alors qu'un seul volume. En 2000-02, ils la rééditent mais en deux tomes dont le premier s'arrêtait à la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, ils en publient une troisième édition, augmentée, dont ce premier volume qui débute à l'Antiquité et se termine à la fin de la Première Guerre mondiale.
En fait, cet ouvrage consiste en une relecture de l'Histoire mondiale depuis l'Antiquité en signalant sous forme de petites anecdotes les faits qui prouvent qu'il y a eu acte d'espionnage, de contre-espionnage, ou de désinformation. Puis, au fil de l'Histoire on en arrive aux créations de polices politiques puis à celles des véritables services de renseignements comme on les connaît maintenant.
Donc, on débute par les grands empires antiques (Mésopotamie, Egypte, Grèce, Rome...), on continue par le Moyen Âge (Croisades, guerre de Cent Ans...), la Renaissance, les révolutions anglaise, américaine, française, les guerres napoléoniennes, le XIXe siècle, et on termine par la Première Guerre mondiale.
La première partie (Antiquité et Moyen Âge, soit 110 pages environ) est une véritable histoire mondiale : nous voyageons aussi bien en Aise qu'en Afrique ou en Europe. La quasi totalité des quatre autres parties et des 310 pages restantes est consacrée au monde occidental. C'est-à-dire, France, Angleterre, un peu Italie (Vatican), les états germaniques puis Prusse puis Allemagne, Russie, et enfin Etats-Unis. Je suis mauvaise langue, il y a un chapitre de 10 pages englobant Inde, Japon et Chine !!
C'est cela pour moi le premier gros point noir de l'ouvrage. Nous nous retrouvons plutôt devant une histoire occidentale de l'espionnage. Et encore, nous n'avons rien sur, par exemple, l'Espagne, les pays nordiques ou d'Europe centrale.
L'autre point noir pour moi sont les sources. Elles datent presque toutes du XXe siècle ou des premières années du XXIe siècle. Cela m'a sauté aux yeux dès les notes de bas de page du premier chapitre. Je suis alors allé vérifier la rubrique Bibliographie en fin de volume et cela s'est confirmé. Mieux (ou plutôt pire !), les deux tiers des sources répertoriées à la rubrique Première Guerre mondiale datent même des années trente !
D'accord, cet ouvrage est une troisième version, mais il est annoté sur la première de couverture "nouvelle édition revue et augmentée". Peut-être les sources auraient également pu être mises à jour !
En-dehors de cela, ce premier tome de l'"Histoire de l'espionnage mondial" nous fait agréablement remonter le temps et nous apporte quelques précieux éclaircissements en rapport avec le renseignement sur tel ou tel événement historique. C'est pour cela que je remercie Babelio de m'avoir sélectionné lors d'une de ses Masses Critiques et les Editions du Félin de m'avoir fait parvenir cet ouvrage.