AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Pernille Orum (Illustrateur)
EAN : 9782809478990
112 pages
Panini France (02/10/2019)
1.17/5   3 notes
Résumé :
C'est le célèbre Kevin Smith qui signe ce nouveau one-shot consacré à Hit-Girl. On le connaît pour ses épisodes de Flash, les films Clerks ou Dogma, sans oublier les comics comme Daredevil - Sous l'aile du diable et Spider-Man/La Chatte Noire. Nouvelle saison pour Hit-Girl ! Mindy n'est guère enthousiaste à l'idée de voir sa vie adaptée sur grand écran. Elle va donc essayer de l'expliquer aux producteurs avec toute la diplomatie qui la caractérise !
Que lire après Hit Girl à HollywoodVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Hit-Girl, tome 3 : Rome (épisodes 9 à 12) de Rafael Scavone & Rafael Albuquerque, qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 13 à 16, initialement parus en 2019, écrits par Kevin Smith, dessinés et encrés par Pernille Ørum, et mis en couleurs par Sunny Gho. Les couvertures ont été réalisées par Francesco Francavilla.

C'est l'heure de la rentrée au lycée de Cedar Wing. Parmi les élèves, deux d'entre eux ouvrent leur sac de sport pour vérifier son contenu avant : des armes à feu et des cagoules. Ils pénètrent dans la bibliothèque où plusieurs dizaines d'élèves sont en train de travailler ou de discuter tranquillement, certains s'amusant en consultant un ouvrage d'anatomie. La bibliothécaire leur demande le silence ; le crâne de l'un d'entre eux explose sous l'effet d'une balle. Les 2 jeunes ont revêtu leur cagoule et commencent à ouvrir le feu en arrosant toute la salle. Hit-Girl passe à travers la baie vitrée et lance un shuriken pile dans l'entrejambe d'un des tueurs. le pistolet automatique de l'autre s'enraye, et elle le décapite d'un large revers de son katana. L'autre s'enfuit en courant à travers la bibliothèque et en renversant les étagères. Des livres s'éparpillent sur le sol. Hit-Girl stoppe le fuyard dans sa course avec une étagère qui lui tombe dessus. Elle s'approche pour l'achever, mais remarque un livre au sol qu'elle ramasse : sa biographie non autorisée.

Suite à sa découverte, Mindy McCready se rend à Hollywood car une adaptation de sa biographie est en train d'être tournée. Elle s'achète un billet et se joint à un groupe qui effectue une visite du studio où est tourné le film. Elle se rend compte qu'elle va assister au tournage de la scène où Big Daddy est mis à mort par la pègre. L'acteur qui interprète son père est en train d'être maquillé. L'actrice Juniper Florence entre sur le plateau : c'est elle qui incarne Hit Girl. Son costume est assez réaliste, comprenant des renforts en kevlar. le tournage de la scène commence, et Mindy McCready devient la proie de 2 sentiments contradictoires. D'un côté, la reconstitution n'est pas authentique car la scène ne s'est pas déroulée comme ça dans la réalité ; de l'autre côté elle ne peut pas s'empêcher de ressentir le fait que c'est son père qu'on assassine.

En relançant la série Hit-Girl en 2018, Mark Millar la conçoit comme une suite d'aventures indépendantes réalisées par des équipes artistiques successives dans un lieu à chaque fois différent. Il s'acquitte de la première histoire, dessinée par Ricardo Lopez-Ortiz, puis passe la main à Jeff Lemire & Eduardo Risso. le lecteur est attiré par ce quatrième tome car il espère retrouver le Kevin Smith des bons jours, celui de Daredevil: Guardian Devil (avec Joe Quesada) et celui de Green Arrow: Quiver (avec Phil Hester), ou encore celui de Spider-Man / Black Cat: The Evil That Men Do (avec Terry Dodson). Effectivement, il retrouve rapidement les provocations parfois potaches de l'auteur : les jeunes adolescents en train de pouffer en matant la représentation d'une femme nue dans un livre d'anatomie, le shuriken entre les 2 jambes, le vieux pervers qui essaye de peloter Cindy McCread dans l'avion, les crânes qui explosent sous l'effet des balles, le producteur qui expose son engin à la jeune starlette, la cape en phallus, ou encore Juniper Florence en train de lire assise sur les toilettes, sans parler d'une jeune enfant fascinée par la débauche de violence meurtrière. de ce point l'horizon d'attente du lecteur est comblé, même s'il a souvent l'impression que Kevin Smith lui ressert des scènes réchauffées à la provocation gratuite.

Au vu du scénario, le lecteur se dit également que Kevin Smith va se livrer à une satire décapante de l'industrie du cinéma, d'autant plus mordante qu'il est lui-même un réalisateur et qu'il a donc fait l'expérience de cette industrie de l'intérieur. En fait, à part le clin d'oeil appuyé à l'affaire Harry Weinstein, la seule forme de satire provient des méthodes d'actrice de Juniper Florence, et de la question sur l'abandon ou non du tournage de la biographie d'Hit-Girl. Comme Jeff Lemire avant lui, Kevin Smith se focalise sur la création d'une intrigue qui permet à Hit-Girl de débiter du méchant, de préférence de manière violente et sanguinolente. Pour remplir ce contrat implicite, il commence avec un épisode muet, sans paroles ni commentaire, à l'exception de la quatrième couverture de sa biographie dans la bibliothèque du lycée. Par la suite, il introduit 2 autres vigilants eux aussi bien partis dans leur tête, et bien évidemment, Hit-Girl se retrouve à se battre contre eux. En guise d'intrique pour les épisodes 2 à 5, le scénariste se contente du producteur abusant de sa position de pouvoir avec les actrices, et de la confrontation entre les 2 vigilants et Hit-Girl. C'est un peu court mais il ajoute un membre de la famille Genovese pour faire bonne mesure.

Même s'il est un peu déçu par ce minimum syndical, le lecteur se dit qu'il va se rattraper avec la narration visuelle, puisque le scénario est construit sur mesure pour que l'artiste puisse s'en donner à coeur joie en termes de violence sadique et cathartique. Comme à son habitude, Francesco Francavilla réalise des dessins très évocateurs pour servir de couverture. Il met en scène Hit-Girl dans une pose en relation avec l'industrie cinématographique, avec un élément visuel laissant entendre que le carnage a eu lieu ou qu'il va se produire, généralement par des traces sang. À ce titre, celle de l'épisode 2 est magnifique : Hit-Girl regarde par l'oculaire d'une caméra en faisant face au lecteur, avec un sourire évoquant la jouissance du voyeur, avec des traces de sang sur le clap suggérant que la jouissance est générée par la souffrance d'individus blessés ou par leur mort. le premier épisode étant dépourvu de mots, le lecteur a tout loisir d'apprécier la qualité de la narration visuelle de Pernille Ørum. Elle réalise des dessins sous influence de manga, plutôt de type shojo, pour les grands yeux et les expressions de visage bien exagérées, avec des éléments de bande dessinée européenne. Sunny Gho a adapté sa palette de couleurs en conséquence, privilégiant les tons pastel et doux.

Pernille Ørum détoure les décors en les simplifiant énormément. le lecteur peut voir la façade de l'entrée du lycée qui présente une architecture particulière, mais les couloirs du lycée sont très génériques et peu réalistes et il en va de même pour la volumétrie de la bibliothèque, ainsi que des rayonnages de livres tout aussi générique. Comme dans n'importe quel comics industriel, elle s'affranchit de la corvée de dessiner les décors dans les arrière-plans dès qu'un combat dure plus de deux cases, ou pendant un dialogue de plus de deux phrases. de fait, le premier épisode se lit très rapidement, car la narration est fluide, et la densité d'informations visuelles est faible. Dans son approche manga, l'artiste donne des visages très agréables et souriants à tous les personnages, jouant sur le contraste entre ces individus détendus et sympathiques, et les actions meurtrières auxquelles ils se trouvent mêlés, soit en tant que victime, soit en tant que tortionnaire.

En ouverture de l'épisode 2, le lecteur est impressionné par l'économie de moyen avec laquelle Pernille Ørum arrive à donner l'impression d'une allée de desserte entre 2 bâtiments abritant des studios de tournage. Il sourit en voyant la navette à bord de laquelle monte le petit groupe de touriste, car elle ressemble surtout à un jouet, plus qu'à un véhicule réel. L'économie de moyens règne toujours dans les séquences suivantes : quand il faut un décor, l'artiste le détoure à l'aide de quelques traits rapides, créant un lieu générique, même s'il est vrai qu'elle sait implanter les bons accessoires aux bons endroits en ce qui concerne le matériel de tournage. le lecteur comprend où se déroule chaque scène, mais il ressent l'impression de décors en carton-pâte, sans aucune consistance. Il se rend aussi compte que Ørum sait également se montrer facétieuse comme le scénariste (ou bien lui obéit au doigt et à l'oeil), quand il contemple le derrière dénudé et peu appétissant du producteur de films, s'exposant à la jeune actrice.

Par contre, le lecteur a du mal à réconcilier le sadisme de Hit-Girl avec la narration visuelle. Il comprend bien que Kevin Smith préfère écrire dans un registre parodique, intégrant le caractère absurde de cette jeune tueuse aux capacités peu plausibles. Il comprend bien également que Pernille Ørum souhaite elle aussi se placer dans le registre de la parodie. Mais ses dessins semblent s'adresser à un jeune public pré pubère, plutôt féminin. du coup, la gentillesse de ses dessins rend chaque scène inoffensive plutôt que provocatrice. Lorsque Hit-Girl se livre au décolletage d'un lycéen armé, le trait est presque net, il y a quelques tâches de rouge, et le lecteur a l'impression que c'est du coton imbibé de rouge qui sort du cou tranché. Quand il aperçoit pour la première fois la méchante avec sa cape composée de pénis tranchés, il a l'impression qu'il s'agit de jouets plastique mal moulés du fait qu'ils ne ressemblent que vaguement à un pénis. du coup, le récit perd totalement le peu de mordant qu'il possédait, rendu inoffensif par ces dessins gentils et presque tout public. du coup, il ne peut que rarement sourire, par exemple quand le scénariste case une réplique culte au bon moment : je vois des gens morts.

Au vu de la nature de cette série, le lecteur a bien compris qu'il s'agit d'histoires courtes et prétexte pour assister à des massacres perpétrés par une jeune fille de 12 ans. Cela peut se concevoir comme un genre en soi, sûrement régressif, peut-être provocateur s'il est bien tourné. Avec cette histoire, il se rend compte que ça n'a pas dû prendre beaucoup de temps à Kevin Smith pour imaginer cette histoire et l'écrire. Il constate que le choix de Pernille Ørum pouvait donner un résultat intéressant car elle est à contre-emploi, mais qu'en fait elle neutralise tout ce que ces exploits de mauvais goût auraient pu avoir de transgressifs.
Commenter  J’apprécie          70
Hit girl apprend que son histoire va etre adaptée à l'écran avec l'actrice Juniper Florence dans son rôle. Cette hsitoire ne lui plaît pas du tout. Elle se rend à Holywood dans les studios pour voir ce qu'il en est. Au même moment le producteur du film qui rappelle furieusement Harvey Weinstein, se fait castrer par deux super héros alors qu'il tente de violer une starlette. Hit girl découvre alors que Juniper Florence n'est pas qu'une starlette sans cervelle et devient complice de la "coupeuse de bites". Une histoire qui surfe sur le mouvement Me too mais qui ne rend pas hommage au combat de ces femmes victimes de harcèlements et viols et rend le sujet des violences sexuelles dans le milieu du cinema completemet ridicule. C'est completement nul.
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
ActuaBD
14 novembre 2019
Les aficionados de l’univers de Kick-Ass ou du personnage de Hit-Girl peuvent laisser sa chance à la proposition hollywoodienne de Kevin Smith, mais cet album ne nous apparaît pas comme un incontournable dans le suivi du personnage principal.
Lire la critique sur le site : ActuaBD

Lire un extrait
autres livres classés : satireVoir plus


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}