Très correct , en toute franchise avec quelques défauts ,
Homeland of The Dead est un récit globalement bien balancé , ça swing correctement ...
L'aspect épidémique foudroyant est bien amené .
Le coté Zombie est suffisamment rationnalisé pour être assez crédible et donc il est tout à fait fonctionnel et digeste du point de vue narratif .
Le point fort du roman , c'est le positionnement étroit des angles de vues . On est intégralement et exclusivement , dans une dimension : « petit bout de la lorgnette » .
C'est le cas pour les civils de ce roman , comme c'est aussi celui des unités militaires , qui ne comprennent pas la situation , non plus .
Le style est tout à fait anglo-saxon , c'est-à-dire qu'il y a une présentation assez légère ( faussement légère ) des personnages , avec des traits aussi percutants que ponctuels qui confèrent finalement au lecteur , pas mal d'intimité avec ces personnages qu'il accompagne un moment plus ou moins long , le temps que leur finalité s'accomplisse , un peu comme dans la vie d'ailleurs .... le sens sera donc souvent dans l'anecdote . Au final donc , des personnages assez touchants et évocateurs , qui donnent l'impression d'être des gens que l'on connait de plus ou moins loin , que l'on fréquente plus ou moins , que l'on perd de vue , au sujet desquels ont se fait des idées plus ou moins justes .
Le lecteur approche principalement ( mais pas absolument et exclusivement ) des unités militaires plus ou moins larguées et plus ou moins opérationnelles et plus ou moins renseignées .
Insistons sur le fait que les soldats de ce roman sont des gens . Ils se posent des questions , pas seulement des questions stratégiques ou tactiques , mais des questions éthiques également . Ils sont clairement et naturellement dans des dynamiques émotionnelles assez denses et crédibles le plus souvent .
Les aspects strictement militaires sont bien vus et bien instrumentalisés et je dirais donc que de ce point de vue c'est quand même très plaisant .
C'est un roman post-apocalyptique , la civilisation s'effondre et le genre humain est au bord de la disparition . Il y a bien certains espoirs vers la fin mais l'horizon n'est pas véritablement dégagé , enfin , cela dépend quel angle de vue on adopte .....
Il y a bien quelque chose de poignant et de désespérant dans les sensations que génère la lecture de ce texte .
Le tempo endiablé du roman est trompeur car il y a surabondance de personnages , surabondance d'évènements , surabondance de considérations troublantes et équivoques , suffisamment pour croire que des « siècles « s'écoulent aux grés des pages , mais non , l'effondrement est aussi intense , rapide et brutal que spectaculaire et c'est pour le lecteur agréable et paradoxalement , un peu agaçant à la fois .
A la fin du roman , il y a ce que l'auteur ou l'éditeur ( ou les deux ) appellent un bonus .
Personnellement , j'ai commencé par la lecture de ce bonus , et je pense que j'ai bien fait , question d'ambiance , question d'immersion et même question de logique finalement ....
Ces qualités , que je pointe en collant quatre étoiles à ce roman ( car globalement ce texte est satisfaisant ) ne gomment pas tout à fait certains défauts néanmoins .
Les aspects militaires ne sont vraiment pas lassants car c'est un univers en guerre . Cependant les civils sont trop souvent un peu loin et un peu trop abstraits , de même pour le pouvoir politique , et là , c‘est franchement un euphémisme !
Les choses ont beau aller très vite , on ne comprend pas vraiment au début pourquoi par exemple le courant dure si longtemps , ou comment un hôpital , par exemple , peu se penser comme fonctionnel et viable , avec un personnel quasi symbolique en effectifs et sans services de sécurité dignes de ce nom dans un contexte aussi dangereux et violent .
En fait c'est le timing fulgurant de cet effondrement et le coté perdu du lecteur et des personnages qui les uns comme les autres , ne trouvent pas suffisamment de sens immédiat et approprié , à cette situation qui est très évolutive , complètement inconcevable et à laquelle il est quasiment impossible de s'adapter . Ultimement et en approchant de la fin , il y a une réorientation salutaire , alors que même que l'univers se pose un peu , et à un moment donc , où les angles de vues tendent à s'équilibrer :et on arrive au bout de cette aventure , légèrement lassé et un rien sur les rotules.
En fait , à mon humble avis , les défauts du texte soulignent ses qualités , le lecteur perd le sens du temps et il perd aussi certains autres de ses repères . de ce point de vue c'est très réussi , surtout que à mon humble et misérable avis , il ne faut pas perdre de vue , que un Zombi , et bien , ce n'est pas un personnage potentiellement très riche , très sexy ou très subtil . Un personnage qui serrait comme une inépuisable source de variété comportementale et qui se trouverait en amont d'une richesse thématique à la profondeur insondable et à la sagesse à l' inénarrable hauteur .
On arrive au bout de cette aventure légèrement lassé ?
Mais c'est une belle balade , pas de doute ...