Etant une grande admiratrice de
Jane Eyre de
Charlotte Brontë, je m'intéresse toujours à ceux qui s'y intéressent, justement, et à leurs romans, le cas échéant. Bien sûr, tout n'est pas bon à prendre - certaines réécritures n'auraient jamais dû voir le jour, et surtout pas mes yeux.
Pour autant, j'ai vraiment apprécié Jane Steele. L'auteur pastiche ouvertement le roman, certes, mais joue avec nos attentes. Nous reconnaissons les ingrédients de
Jane Eyre (si je puis dire), disséminés ci et là, avec des décalages, avec une autre signification, avec un autre ton. C'est une sorte de jeu qui m'a beaucoup plu Par exemple, dans Jane Steele, Jane n'est pas la maîtresse de Mr Thornfield (l'équivalent de Mr Rochester dans
Jane Eyre). C'est son père qui en fait était déjà marié, ce qui fait de sa mère la maîtresse, et de Jane la bâtarde. Elle obtient donc bien un héritage de son oncle ! Enfin... celui qu'elle considérait comme tel, puisqu'elle apprend qu'elle était en réalité sa fille. Voyez comme le roman joue avec les références.
Ne vous attendez pas cependant (quoiqu'en dise la couverture dotée de mots ensanglantés) à une héroïne sans état d'âme. Là encore, l'auteur se joue des codes : serial killer certes, mais serial jane avant tout.
En outre, si l'histoire prend toujours place dans la société anglaise, la narration se tisse peu à peu autour d'un noeud plus vaste et passionnant. J'ai beaucoup aimé les liens avec l'Inde et le Sikhisme.
A lire et à relire ! (mais... j'apprécierais qu'il sorte en français !)