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EAN : 9782265094444
528 pages
Fleuve Editions (14/06/2012)
3.75/5   127 notes
Résumé :
Été 1845. Après des années de débats politiques, New York crée enfin son département de police. Timothy Wilde intègre malgré lui ce fameux NYPD. Ancien barman, il a tout perdu dans un récent incendie, son bar, ses économies et une partie de son visage.
La nuit du 21 août, pendant sa ronde, Timothy est bousculé par une petite fille affolée. Sa chemise de nuit est couverte de sang. Au milieu d'un tissu de mensonges, elle finit par lui révéler qu'elle fuit un ho... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre est un énorme coup de coeur, il vient d'ailleurs de se placer en tête de mes polars préférés. Que de richesse en un seul roman ! Je ne sais pas par quoi commencer. Par le contexte historique magistralement exploité, par l'enquête éprouvante mais ô combien bien pensée, ou encore par le personnage principal très humain dont les pensées sont magnifiquement retranscrites grâce à une plume humble et poétique ? Parce qu'il faut bien se jeter à l'eau et rendre justice à ce petit chef d'oeuvre, adoptons cet ordre-ci.

Lyndsay Faye a fait un travail remarquable. Il ne s'agit pas tant de ses recherches dont on ne peut nier le sérieux, mais plutôt de sa manière d'agencer les idées, de décrire les décors avec tant de précision qu'on se voit arpenter les rues de New York aux côtés de Timothy Wilde. Lyndsay nous fait faire un bond temporel, nous projetant en 1845 au coeur d'un New York troublé, sa population éprouvant une haine viscérale envers les étrangers, qu'ils soient noirs ou d'origine irlandaise. Ce contexte houleux nous frappe, on ressent le malaise d'une ville qui souffre d'être déchirée de l'intérieur. On revient également sur les débuts chaotiques d'une police mal vue par une population qui la croit à la solde des politiciens. Grâce à Tim, on dispose d'une vision plus objective sur ces événements. La politique nous est dépeinte avec un recul teinté d'une touche de mépris, mais ses dispositions comme les nôtres évoluent tout au long du récit. le roman dégage une force phénoménale, on ne se sent jamais en marge des conflits, on est plongé au centre des bagarres, à tel point qu'on a les poings qui nous démangent et le coeur lourd.

Concernant l'enquête, il n'y a rien à redire. La construction du récit est ingénieuse et parfaitement maîtrisée ; les crimes commis sont terribles en cela qu'ils touchent à l'innocence même, puisque les victimes sont des enfants n'ayant pas connu le respect dans la vie et encore moins dans la mort. On entre dans le vif du sujet avec une première scène troublante qui nous donne matière à réflexion pendant la majeure partie du roman, pour ne pas dire la totalité. Les suppositions vont bon train, mais, sincèrement, je n'ai pas pu prévoir quoi que ce soit du dénouement, je n'ai fait qu'effleurer le sommet de l'iceberg sans même le fendiller.

Côté personnages, on est vraiment gâtés. Timothy Wilde, ancien barman qui a tout perdu lors d'un incendie monumental, est devenu policier par la force des choses, son frère l'ayant recyclé malgré lui. Faire le lien entre le avant et le après cet événement était nécessaire, et on n'en perd pas une miette. D'une, cela nous met dans l'ambiance tendue de la ville, et de deux, cela nous permet de connaître ce fabuleux personnage dont les rêves partent en fumée en l'espace d'une nuit. Il se retrouve sans le sou et partiellement défiguré. C'est toute sa vie qu'il doit reconstruire, extirpant des décombres ce qui peut être sauvé. Ce retour en arrière est l'occasion de l'aimer pour toutes les facettes de sa personnalité, notamment celle qui le fait s'investir corps et âme dans cette enquête atroce. Tim possède la plus belle humanité qu'il m'ait été donné de voir chez un personnage de littérature. Il est à la fois blasé et naïf, c'est terriblement touchant. Je suis totalement sous le charme.

Ses relations avec les autres protagonistes sont très bien dépeintes. Il a une faculté étonnante pour cerner les gens et retenir les détails dont l'importance apparaît toute relative. C'est captivant de voir le monde à travers ses yeux. Humble ce qu'il faut, pragmatique mais rêveur, homme mais un peu enfant. Cela donne une pensée humble et poétique, comme je le disais plus haut.

J'ai adoré sa relation conflictuelle avec son frère, le sulfureux Valentin Wilde, pompier intrépide et politicien de génie. En lui offrant une deuxième chance, Val donne à leur relation un nouveau souffle, permettant aux deux frères de crever l'abcès des vieilles rancoeurs. Je ne m'attarderai pas sur la petite Bird, une enfant prostituée, ni sur sa logeuse boulangère au grand coeur, et bien d'autres qui sont autant de personnages aux caractères superbement développés qui ne font qu'apporter plus de profondeur à un roman qui n'en manque pas.

C'est le genre de roman qui vous prouve que tout peut être bon… pardon excellent dedans, et que l'ensemble tient debout, planté sur des pieds en béton armé recouvert d'or. Une auteure de génie est née. J'espère vraiment qu'elle nous régalera encore des aventures de Timothy Wilde !

Et parce que ce livre est truffé d'argot… Je tiens à remercier chaleureusement Carine Chichereau, la traductrice de l'extrême, qui a plus que largement contribué à la qualité de ce roman.
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Lindsay Faye nous propose un polar historique des plus intéressants.
Elle nous plonge dans le New York du milieu du XIXème siècle, ville putride, terminus des émigrés surtout Irlandais qui fuient la famine qui s'est abattue sur leur pays entraînant des tensions avec la population locale protestante qui voit d'un mauvais oeil l'arrivée de ces papistes.

New York qui se transforme pour devenir cette métropole rayonnante que nous connaissons. On y apprend que c'est en cette année 1848 que Big Apple constitue sa première police municipale qui deviendra le fameux NYPD, New York Police Department. Jusqu'à cette date, il n'y avait que des « vigiles » en charge de la sécurité publique.

Alors dans ce Manhattan qui se reconstruit au gré des incendies monstres qui touchent cette partie de la ville, qui vient d'absorber le village de Greenwich et qui s'approche de la ville d'Harlem qui regroupe les descendants des premiers colons hollandais, nous suivons l'aventure de Tim l'un des premiers flics de la 6ème circonscription. Sa première enquête importante porte sur le meurtre d'enfants prostitués. Tous exploités dans les bordels de la ville et dont les cadavres sont retrouvés affreusement mutilés. Sur fond de dissension intercommunautaire, Tim doit trouver rapidement le coupable.

Outre son caractère historique fouillé, le Dieu de New York est plaisant à lire. On se laisse porter par le roman. L'enquête est dynamique même si l'on ne va pas de rebondissement en rebondissement. Je m'y suis laissé prendre. Seul bémol, une fin un peu longue, comme si l'auteure n'arrivait pas à lâcher son personnage principal.

Roman sympa, distrayant et historiquement immersif et intéressant. Je le conseille.
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J ai d abord été séduit par l auteure de "Nous ne sommes qu' ombre et poussière " que j ai adoré . Puis par la période historique ( 1845 ) peu utilisée donc pouvant être originale . Je ne suis pas arrivé a entrer dans l'âme de ce roman totalement étranger à mon univers littéraire Ces affrontements religieux d un autre âge ,dignes des XVI° et début XVII° siècles en Europe même si la misère en était le motif profond , ainsi que la peur/haine de l autre . l'enquête policière qui dévoile assez vite le coupable et ses motivations mais je crois que l énigme n a pas été la motivation première de Mme Faye Surtout les personnages il m a été impossible d entrer dans leur tête et leur coeur , sauf les gamins , Ce ne sont pas les héros de la comédie humaine , ou des Rougon Macquart l auteure ne brille pas dans le drame social et humain , ni dans des tentatives pöetico - oniriques peu convaincantes . Une déception ,mais c était son 1° livre et je me répète le second ( à mon avis ) est meilleur
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Ce roman va vous plonger dans le New York des années 1845. En pleine expansion, cette terre promise accueille multitude d'êtres qui ont tout abandonné pour ce nouvel eldorado. Américain, Irlandais, Anglais, Turcs, ancien esclave...Différentes ethnies avec chacun leurs croyances.

Le taux de criminalité augmentant, le parti démocrate va mettre en place la première vraie police afin de faire de la prévention dans les cinq arrondissements de la ville.

Voilà la partie historique de ce roman où se mêle la fiction !

Notre personnage principal, Timothy Wilde vient de perdre son emploi, son bas de laine et son logement suite au grand incendie de New York. Événement réel ! Cet incendie a débuté le 16 décembre 1845 par une température de -27°. L'eau gelait avant de pouvoir éteindre les feux. Ils ont dû faire sauter les bâtiments afin d'éradiquer le feu. Au total près de 700 bâtiments ont été détruits.



Toujours est-il que Timothy va donc s'engager dans la police et se retrouver vite fait avec une affaire horrible sur les bras ! le meurtre d'un garçon de 10 ans éventré. Il faut avoir conscience qu'en 1845, il n'y avait pas nos techniques actuelles. C'est donc une prouesse de résoudre une enquête juste par déduction! Surtout que la politique met son nez un peu partout tout.
Pas vingt enfants. Vingt enfants catholiques dont on n'a même pas remarqué la disparition. Tant que l'affaire paraîtra facile à résoudre, et que l'enquête ira dans le sens des intérêts démocrates, vous serez un homme investi d'une mission grave, terrible même. Mais ni Georges Washington Matsell, ni Valentin Wilde ne souffriront que notre toute nouvelle police puisse essuyer une humiliation publique, ni les démocrates qu'un dossier ingrat leur porte préjudice.

Voila ce que nous propose Lyndsay Faye ! Une intrigue, une enquête dans une ville au bord de l'implosion par les différences dans sa population. Où la pauvreté et la maladie sont banalisés. Les odeurs sont fortes, les logements insalubres et les ruelles sombres.

Dans une digne lignée des romans de Caleb Carr qui se passe aussi sur New York mais dans les années 1896. Ce roman est instructif car basé sur l'histoire de New York et passionnant par son intrigue qui vous happe.
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Comme je l'avais fait à l'époque de la sortie du roman Noir Corbeau de Joel Rose, aux éditions Anne Carrière, en louant le travail de sa traductrice, Marie de Prémonville, je vais faire de même cette fois avec Carine Chichereau. le Dieu de New York de Lyndsaye Faye est truffé d'argot et c'est grâce à son travail méticuleux que ces mots crépitent à nos oreilles.
Outre le fait qu'ils sont donc traduits par deux traductrices talentueuses, ces deux romans partagent aussi le fait de nous raconter les balbutiements de la Police de New York à partir de 1840.
Noir Corbeau se déroule en 1841, le Dieu de NY en 1845.
Si vous connaissez le roman de Joel Rose, vous pouvez vous ruer sur celui de Lyndsay Faye.
Si vous êtes passionné(e)s de romans historiques et plus précisément, de romans se déroulant dans le Gotham de cette époque, ruez-vous sur ces deux pépites.
La romancière nous invite à découvrir le NY de 1845 à travers les yeux d'un jeune homme qui va apprendre sur le tard, le métier de policier, alors qu'il se retrouve sans toit et sans argent. Sa perspicacité, sa sagacité et son humanité vont lui permettre de résoudre l'une des premières enquêtes diligentées par le NYPD.
Le personnage est très attachant, bien campé et l'univers fascine. L'enquête reste à dimension humaine et les révélations finales sont au diapason.
Il manque peut-être juste ces odeurs, cette poussière, cette texture du bois, autant d'éléments de seconds plans qui donnaient toute sa saveur au livre de Joel Rose.
Mais il est indéniable que Lyndsay Faye a de belles histoires à nous raconter. En espérant qu'elle poursuivra l'écriture des aventures de Timothy Wilde, ancien barman, apprenti détective pour la police de NY. En ce qui me concerne, je serai au rendez-vous.
Je vais arrêter de débagouler et mettre du papier dans ma sonnette. Je me tire les paturon.
Bonne lecture !
Lien : http://www.4decouv.com/2012/..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ce que j'avais devant les yeux ne pouvait être ; pourtant, c'était bien là, et deux hommes sains d'esprit contemplaient la gueule béante et rouge de la folie. Neill, lui, n'avait rien vu, inutile de poser la question. Il avait certes un teint de papier mâché, mais il se tenait ferme sur ses jambes. Cette vision l'aurait plongé dans un état bien pire que la simple annonce d'un nouveau meurtre.
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Si Mercy Underhill était parfaite, il faudrait une bonne journée de travail pour tomber amoureux d'elle. Seulement, elle possède ce qu'il faut d'imperfections pour que cela devienne un jeu d'enfant.
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Les gens qui éventrent des enfants, poussés par une folie destructrice jaillie d'amers souvenirs, devraient connaître pire châtiment qu'une corde au cou. Ils devraient purger leur peine de prison. Communier avec ces rats qu'ils aiment tant comparer aux êtres humains.
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Pas vingt enfants. Vingt enfants catholiques dont on n'a même pas remarqué la disparition. Tant que l'affaire paraîtra facile à résoudre, et que l'enquête ira dans le sens des intérêts démocrates, vous serez un homme investi d'une mission grave, terrible même. Mais ni Georges Washington Matsell, ni Valentin Wilde ne souffriront que notre toute nouvelle police puisse essuyer une humiliation publique, ni les démocrates qu'un dossier ingrat leur porte préjudice.
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Jusqu'à cet instant, je n'étais pas vraiment policier. Mais quand j'ai pris Bird dans mes bras, tremblant si fort qu'elle pouvait à peine respirer, je le suis devenu, du moins je le crois. Et aujourd'hui, je le suis tout à fait.
Car sans nous, qui les aurait trouvés ?
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Videos de Lyndsay Faye (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lyndsay Faye
Lyndsay Faye lit un chapitre de la nouvelle de Conan Doyle "Charles Augustus Milverton" et la compare à une scène de son roman " Dust and Shadow " qui s'en inspire.
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