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Marie de Prémonville (Traducteur)
EAN : 9782843374647
535 pages
Anne Carrière (22/08/2007)
3.19/5   18 notes
Résumé :
1841, le meurtre sanglant de Mary Rodgers traumatise la société new-yorkaise et inspire à Edgar Allan Poe une de ses nouvelles les plus célèbres. L'affaire ne sera jamais résolue. Les circonstances de la mort du poète restent elles aussi à ce jour mystérieuses.
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« Il y a peu de personnes, même parmi les penseurs les plus calmes, qui n'aient été quelquefois envahies par une vague mais saisissante demi-croyance au surnaturel, en face de certaines coïncidences d'un caractère en apparence si merveilleux que l'esprit se sentait incapable de les admettre comme pure coïncidences.»
le mystère de Marie Roget, E.A.P.

Pourquoi a-t-on vraiment un drôle de feeling à la lecture des livres qui se déroulent à cette époque ? Parce qu'une chose stimule notre perception. le point commun qu'ont ce genre de thrillers historiques, est que nos sens sont stimulés par un vocabulaire, un phrasé, une utilisation d'un décor qui va nous aider à rentrer dans le livre. À ressentir la vie de cette époque, à rentrer donc plus facilement dans la peau du héros.

« La pipe toujours vissée entre les dents, il ne met pas longtemps à fermer les yeux et, bercé par le cuir confortable du fauteuil et par les inflexions douces et rassurantes de la voix de sa fille, il succombe une fois de plus au sommeil.»
le Vieux Hays dans Noir Corbeau.

Nous avons dans ces livres l'impression d'entendre le crépitement de la bougie sur la table ou de la bûche dans la cheminée. le bruit du parquet qui gémit, la morsure du froid, les crevasses dans la rampe d'escalier en bois. le bruissement des pages d'un vieux livre relié, l'odeur du tabac fraîchement roulé. Même les douleurs ou les courbatures du personnage, nous avons l'impression de les ressentir. C'était le cas pour l'Alieniste de Caleb Carr, un Oeil Bleu Pale de Louis Bayard, pour aussi Nevermore de William Hjortsberg ou Carter contre le Diable de Glen David Gold, cela été encore plus le cas avec Noir Corbeau de Joel Rose. Quant en plus, vous y ajoutez une bonne pincée de poésie, qui mêle romantisme et mélancolie, cela fait littéralement planer. C'est très difficile à exprimer en fait...

« Attention, le Vieux Hays est à tes trousses !»
les brigands, au sujet du Chef de la Police dans Noir Corbeau.

Cela fait 20 ans que Joel Rose travaille sur ce manuscrit. 20 ans qu'il peaufine un roman où il va pouvoir relier un à un les évènements qui se sont déroulés entre 1841, année de la découverte du corps de Mary Rogers et 1849, année de la mort d'Edgar Allan Poe. Pour cela, il parlera des guerres de Gangs de New York, du colonel Samuel Colt, de l'éditeur Harper, des Tombs, de l'évolution de la Police, etc.


les Tombs en 1850

Dès le chapitre 2, nous faisons la connaissance du Vieux Hays, Jacob pour son prénom, qui, à 69 ans, occupe depuis 1802 les fonctions de chef de la Police. (Comme dans un Oeil Bleu Pâle, nous retrouvons cette figure paternaliste qui va « faire la leçon » au lecteur et tenter de comprendre les tourments qui tempêtent dans l'esprit de Poe.) Hays est veuf et vit avec sa fille Olga. C'est elle qui va l'initier à l'oeuvre de Poe, en décortiquant par exemple la technique de l'auteur pour résoudre les enquêtes de son Chevalier Dupin (Double Assassinat dans la rue Morgue), la ratiocination. Dupin qui n'est pas sans rappeler Hays en personne, de l'aveu même d'Olga. La ratiocination, c'est je cite « l'acte de déduire des conséquences à partir d'hypothèses. »


The Ladies Companion; A Monthly Magazine :
Première apparition de The Landscape Garden par Edgar Allan Poe

Alors pourquoi l'oeuvre de Poe prend de l'importance dans l'enquête du Vieux Hays ? Parce que Poe va se charger de raconter sa version des faits en transposant le meurtre de Mary Rogers, de New York à Paris, dans une histoire en trois parties qui paraîtra à la même époque et dont la dernière partie promet de nommer le coupable … Olga ne sera donc pas de trop pour aider son père à déterminer si Poe n'est qu'un simple narrateur des faits ayant menés à la mort de Mary où si il est un des acteurs de sa disparition.


Outre le fait de nous plonger dans le monde du Gotham (surnom du New York du 19ème, donné par Washington Irving) de ce milieu du siècle, dans une période charnière, aussi bien politique que littéraire ou industriel, Rose nous plonge aussi au coeur de l'âme de Poe. En romançant les dernières années de sa vie, il nous conte les circonstances qui ont amené le poète à écrire les histoires qui sont désormais des références en matière d'énigmes policières. Un Poe qui oeuvrait aussi pour que les droits d'auteurs soient respectés aussi bien sur le territoire national que dans le monde.

Une petite info que j'ai eu plaisir à découvrir, grâce aux notes de bas de page de Marie de Prémonville, c'est la signification du mot « cop » en anglais. C'est lié à la fameuse étoile en cuivre du shérif. le cuivre se dit « copper » en anglais et le cop est resté pour donner le nom que l'on connait désormais.

Si l'on ne peut qu'être époustouflé par le travail de Joel Rose qui est parvenu à nous dépeindre les répercussions sociales d'un meurtre sur son environnement, de la vendeuse de mais ambulante au Maire de New York, il faut aussi féliciter le travail de la traductrice, qui a su donner une belle voix au narrateur, qui a traduit, de nouveau, les poèmes et les passages des histoires de Poe abordés dans le roman, et qui a, à chaque fois qu'elle l'a jugé nécessaire, ajouté une note pour, par exemple, nous aider à nous promener dans les quartiers de New York. du travail d'orfèvre en fait.

Noir Corbeau n'a peut être pas eu l'exposition qu'il mérite face aux mastodontes qu'on été un Oeil Bleu Pâle ou l'Interprétation des Meurtres. Parce qu'au minimum, il leur est égal en qualité. Et on peut facilement le placer en tête de ce tiercé. Ruez-vous donc sur ce livre passionnant qui ne vous laissera certainement pas insensible face à l'oeuvre de Poe ou à la destinée du Vieux Hays.
Les trois dernières pages mettent un point final à l'histoire d'une manière aussi frustrante que passionnante. Vous ne pouvez terminer la lecture du livre qu'avec un immense sourire aux lèvres et une irrésistible envie de retourner dans cet univers là, le plus tôt possible !
Lien : http://www.4decouv.com/2009/..
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J'avais déjà commencé la lecture de ce livre il y a quelques années sans avoir réussi à dépasser le premier tiers. le peech de la quatrième de couverture me plaisant toujours, j'ai tenté de m'y remettre il y a quelques jours. Malheureusement, même si cette fois j'ai réussi à aller jusqu'au deux tiers de cette histoire, impossible d'en venir à bout.
Ce livre est d'un ennui mortel!
Dans sa version poche, la couverture de Noir Corbeau annonce "On pense à l'Aliéniste de Caleb Carr, en plus sanglant" Time Out New York. Sincèrement, je ne vois pas où est allé chercher ce magazine pour faire un tel constat!
J'avais détesté l'Aliéniste justement car trop gore (voire même carrément goret gratuitement) et parce que l'écriture (ou la traduction) était des plus laborieuses. Mais là, vraiment, Noir Corbeau de Joel Rose n'a strictement rien à voir avec un Caleb Carr. On s'y ennuie ferme dans ce New York des années 1840. C'est long, mais long...
Le seul plus que l'on peut retirer de ce livre c'est de vouloir tenter de mêler Histoire (les personnages principaux ont tous existés comme E. A. Poe ou le chef de la Police Hays et les faits-divers racontés sont authentiques) et fiction pour justement raconter ces faits-divers. Si seulement il y avait un peu de panache et d'action mais non. Rien. le vide sidéral sur 500 et quelques pages.
Tant pis. Au moins, j'aurai de nouveau tenté de venir à bout de cet indigeste bouquin.
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Publié en 2007 ou 2008, ce roman permet de revenir sur une histoire vraie, soit un crime sordide dont on a jamais trouvé le coupable.

Le vieux Hays, le policier en charge de l'affaire, l'un des protagonistes, a du mal à se dépatouiller avec une affaire qui traîne… Jusqu'au jour où il lit la fameuse nouvelle d'Edgar Poe. Intrigué par ce récit, il fait en sorte de rencontrer le poète.

Edgar Poe. La principale raison qui m'a fait acheter et ouvrir ce roman. J'avais vraiment hâte de voir ce que l'auteur allait en faire et de ce point de vue là, j'ai été charmée. Sensible, torturé, silhouette courbée, être passionné… le Poe qui est mis en scène est, à mon sens, extrêmement touchant.

L'intrigue, l'ambiance new-yorkaise de l'époque et les faits divers qui parsèment l'oeuvre sont les reflets du travail minutieux de l'auteur. Joël Rose cherche véritablement à nous immerger au coeur d'une période très compliquée pour les Etats-Unis. La ville de New York est gangrénée par les gangs et nous sommes à peine 20 ans avant la Guerre de Sécession.

Pourquoi ça n'a pas fonctionné pour moi ?

Parce que j'ai tout simplement trouvé que Noir Corbeau était d'une lenteur terrible. Je lui ai trouvé pas mal de longueurs, un rythme saccadé avec des scènes intéressantes puis de longues pages ennuyantes (pour moi) et dont j'avais du mal à comprendre la finalité. J'ai dû me forcer à ne pas le reposer trop vite, m'imposant un nombre de pages suffisant par jour pour ne pas le laisser tomber en cours de route.

Faut dire aussi que je suis beaucoup moins sensible à l'ambiance américaine qu'à la société britannique de la même époque. Les gangs, la ville, tout ça… finalement, ce n'est pas totalement mon truc. Cela n'engage donc que moi !

En somme, Noir Corbeau, malgré Poe et son côté thriller, n'a pas été une jolie rencontre pour moi car passé le premier tiers, j'ai eu du mal à tenir le cap, notamment à cause du style de l'auteur qui ne m'a pas parlé. Question de goûts. Dommage, j'en attendais beaucoup ! Je recommande malgré tout ce livre aux fans d'Edgar Poe et à ceux et celles qui se passionnent pour le New York du 19ème siècle.
Lien : http://cellardoor.fr/critiqu..
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De 1841 à 1849, la réalité côtoie savamment la fiction autour du meurtre non élucidé de Mary Rogers, des gangs new-yorkais, d'une police gangrénée par la corruption et des tribulations du célèbre Edgar Poe. L'auteur entremêle le macabre fait divers aux évènements historiques d'une ville dont il décrit parfaitement les violences et la noirceur. Les personnages réels ou romancés se croisent, restituant une atmosphère sombre et crédible et nous entraine dans ce qui s'avère être ni véritablement un thriller, ni pleinement un policier, ni un roman historique, ni une fiction.
Néanmoins si l'originalité du concept séduit et accroche, la lecture s'enlise dans des longueurs et des descriptions dont la finalité reste obscure. L'ennui s'installe alors jusqu'au prochain chapitre qui suscite à nouveau l'intérêt. Il faut donc persévérer – parfois laborieusement - pour en avoir une vue d'ensemble et mesurer la richesse du travail d'écriture. Cela reste toutefois, pour moi, un avis de lecture mitigé, à recommander aux adeptes de cette période américaine ou aux fans d'Edgar Poe.


Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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De mon côté j'ai beaucoup aime ce recit sa structure,son style meme s'il y a des longueurs qui affaiblissent l'ensemble.L'histoire se passe au dix dix-neuvième siecle et l'ambiance de l'epoque est parfaitement retranscrite.Le tout forme un.livre cohérent, agréable a decouvrir et original.
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