Au cours de ses voyages à travers le Japon du dix-septième siècle, le poète itinérant
Bashô a laissé des traces de ses parcours dans ses divers écrits.
Ce sont ces traces que l'artiste Kaïdin a décidé de suivre.
Kaïdin est, pourrait-on presque dire, une artiste voyageuse anthropologue. Née au Vietnam de mère vietnamienne et de père français, elle grandit ensuite en France, avant de partir en Afrique et de prendre la nationalité ivoirienne.
Elle a parcouru le désert du Ténéré, a travaillé sur le symbolisme africain.
Dans cet ouvrage, elle est accompagnée du photographe
Uwe Ommer, qui photographie donc les installations créées par Kaïdin au fil de sa marche sur les traces de Bashö et inspirés de ses oeuvres, en particulier de ses haïkus.
Daïkin utilise surtout, comme matériaux, ce que lui offre la nature: branchages, feuilles, paille, pétales de chrysanthèmes, fleurs, bambous, plumes, etc, et souvent la neige, le vent, les vagues et le ciel font le reste. Parfois aussi, des ombrelles multicolores égayent les installations. Les photos sont belles, lumineuses, d'une netteté parfaite et accompagnées ou non d'un haïku de
Bashô ou d'une légende.
Ces photos et installations, tout comme les haïkus de
Bashô, révèlent une nature vivante, qui s'écoule, s'évapore, s'assombrit, se recouvre de neige ou bien s'agite dans le vent. Tout y est éphémère et pourtant dans un éternel renouvellement puisque 350 ans séparent les deux oeuvres.