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EAN : 9782384312917
275 pages
Le Mot et le reste (16/02/2024)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Dans un monde dystopique, une secte nommée Les Adeptes du Tout-Puissant sème la terreur dans les Territoires du Sud. Contre elle et l’asservissement qu’elle impose aux femmes, les Guerrières de la Liberté luttent ardemment.
Dans ce contexte débute l’odyssée de Tessa, une jeune orpheline recueillie par trois Guerrières sur un champ de bataille. Ensemble elles entament un long et dangereux voyage vers le nord, à travers les ruines d’un monde disparu.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'ultime guerre, un roman ou le féminisme à une place sans équivoque. La femme combattante, autonome et forte.

Le livre aurait pu se nommer « le combat de Tessa », car le livre traite du destin de cette jeune femme que nous suivrons au long de ses péripéties, bien que le mot péripétie soit faible.

Il faut tout d'abord prendre en compte le fond dystopique du livre, une guerre opposant les Adeptes du tout-puissant à une alliance entre les soldats du Nord et les Guerrières de la liberté. On peut rapidement faire un parallèle lors de la description des protagonistes. Les Adeptes du tout-puissant peuvent être assimilé à un groupe religieux combattant particulièrement radicaux, chez eux la force fait loi, et dans cette vision des choses étriquée la femme n'a pas sa place. Une femme ne doit pas porter l'arme, n'est pas là pour combattre, mais faire des enfants, la popote et faire tourner les campements. Sans oublier les enfants utilisés comme simple main d'oeuvre aussi bien sur les champs de bataille que sur la vie autour du fonctionnement de cette armée. de l'autre côté, on a une sorte de démocratie composée de deux groupes au fonctionnement humain et similaire à une nation moderne de notre époque. Bon, vous voyez un peu le parallèle suggéré.

Je vous disais que nous allions suivre Tessa, une orpheline qui a perdu ses parents lors de l'attaque des Adeptes du tout-puissant et qui vit dans les camps de ses ravisseurs en compagnie de sa soeur qui est son seul lien avec ce qui lui reste de foi en l'humanité. Tessa passera quelques années dans ces conditions où elle sera utilisée comme les autres enfants en tant que charognards, pour dépouiller les corps victimes de la guerre, également faire porteurs de munitions sur les lignes de front. Évidemment, ce n'est pas le meilleur moyen d'élever un enfant et de lui construire une psyché solide.

Tessa ne sait rien concrètement du conflit dans lequel le monde évolue, elle sait juste que chez les opposants des Adeptes il y a des femmes guerrières, et cela l'émerveille un peu. A tel point que lors d'un conflit ou elle devait approvisionner un groupe de combattant en munitions, elle va voir pour la première fois rencontrer un groupe de guerrière dont elle finira par leur venir en aide. Elle sera par la suite recueillie par ce groupe et à partir de la débuterons une fuite en avant peuplés de faits traumatisants, de décès, de perte.

On s'attache vite Tessa, petit bout de femme qui se qualifie elle-même comme moche qui va traverser l'horreur et par moment goûter à de courts instants de bonheur, trop peu. Elle est farouche et traumatisée par tous les événements rencontrés, mais essaye de se construire comme elle le peut en s'appuyant sur des modèles qui lui ont été retirés à l'âge de ses 7 ans par les fanatiques. Mais elle attire la sympathie.

Je le disais en préambule, ce bouquin à une forte connotation féministe, tous les personnages rencontrés dans ce livre et qui rencontreront Tessa sont des femmes, excepté un vieil homme qui se révélera une aide précieuse pour elle et un autre policier surnommé la Hyène…


C'est un réel plaisir que de lire un livre traitant de guerre ou l'on n'est pas submergé par la testostérone.

La plume de Madame Gazaille m'a un peu déstabilisé au début ou le roman ouvre sur le point de vue de Tessa, une écriture assez saccadée. Mais après quelques courts chapitres ou découvre un autre pdv et on se rend compte que la plume du début n'est pas là pour rien, mais pour souligner l'état psychologique de Tessa et c'est très adroit. Au fil des pages, le style ira de pair avec l'évolution de Tessa.

Lu dans le cadre des Masses Critiques Babélio, j'ai été séduit par ce roman. Je remercie au passage la maison d'édition « le mot et le reste » pour l'ouvrage. À ce sujet très bel, objet, un papier épais de couleur coquille d'oeuf avec une mise en page aéré et agréable à lire.
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Tout d'abord, je remercie Babelio et les éditions le Mot et le Reste pour l'envoie de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique Littérature.

Dans un monde dystopique qui voit s'opposer deux Territoires aux visions diamétralement opposées, Tessa est une enfant qui essaye de survivre à la guerre et ses atrocités. Lors d'une attaque, elle tombe par hasard sur trois combattantes de la faction opposée et décide de les aider.

Pour commencer, l'Ultime Guerre est un très beau livre, avec un papier crème assez épais que j'ai trouvé très agréable au toucher. J'ai beaucoup aimé cette couverture également, cette rouille traduit à merveille l'ambiance horrible de ce monde.

Sur la forme, Anna Raymonde Gazaille a une jolie plume. Les premiers chapitres recèlent beaucoup de phrases courtes, parfois non verbales, qui offrent un rythme nerveux et saccadé qui colle parfaitement à la situation. Ensuite, le style redevient plus classique, marquant la longue fuite en marge des affrontements. Par contre, l'autrice alterne les points de vue d'une manière brouillonne et non maitrisée. Les chapitres sont écrits à la première personne, du point de vue de Tessa, pour ensuite passer à de très courts chapitres (à la 1ère ou 3e personne) du point de vue de quelqu'un d'autre. La forme du roman choral ne me dérange pas, au contraire j'aime beaucoup, mais là ça n'intervient que dans un tout petit nombre de chapitre, pour relater d'événements auxquels n'assistent pas Tessa, ce qui n'a que peu d'intérêt où les personnages en question auraient pu lui raconter à leur retour ce qui s'était passé. Pire, ça met à mal le suspens puisqu'on lit des chapitres où Tessa se demande où sont ses amies alors que nous lecteurs le savons très bien. Arrivé vers le milieu du livre, l'autrice se met alors à écrire à la troisième personne en focus sur Tessa, sans aucune raison. Et vers la fin, changement encore puisqu'on passe sur de la troisième personne omnisciente. Je peux comprendre que l'autrice se soit rendu compte en cours de route qu'une troisième personne aurait été plus appropriée, mais dans ce cas pourquoi ne pas avoir modifié la moitié du livre écrite à la première ? Ces changements m'ont agacées.

Sur le fond, l'histoire nous entraîne dans les pas de Tessa, une jeune adolescente qui fuit vers les Territoires du Nord afin de pouvoir vivre en paix, libre. L'idée de se positionner ainsi en marge des conflits est une très bonne idée, ça permet d'alterner les moments de tensions et ceux de relâchements, mais aussi de croiser des personnes qui sont impactées différemment par la guerre. le lecteur se retrouve ainsi pris dans une folle fuite vers le nord, où Tessa doit survivre comme elle peut, nouer des amitiés, quelque fois renoncer à tout pour avancer encore.

Malheureusement, cette histoire a aussi des points négatifs qui sont venus gâcher cette lecture.

Déjà, il n'y a aucun background. En note, l'autrice précise qu'elle a volontairement omis d'identifier l'époque et les lieux ''dans l'esprit des romans dystopiques''. le souci c'est qu'au contraire, la majorité des romans dystopiques précisent ces éléments, qu'ils soient réels ou fictifs d'ailleurs. En lieu et place, nous avons droit aux Territoires du Sud où règne une secte religieuse avide de massacres, et aux Territoires du Nord, qui sont athées et qui respectent la démocratie (avec quelques allusions à des Territoires de l'Est et de l'Ouest qui eux aussi sont dans le camp des gentils). Ce manque d'informations plongent donc l'histoire dans un flou manichéen, puisque nous assistons à un combat entre le Bien (Nord, Est, Ouest... oui tous les habitants sont très gentils) et le Mal (le Sud, qui manifestement ne compte que des méchants). D'ailleurs à chaque fois qu'un des personnages doit faire une référence à ce climat géopolitique, c'est pour sortir une niaiserie. L'autrice n'a strictement rien prévu, elle-même ne semble pas savoir où elle va (ça se sent particulièrement à la fin d'ailleurs, avec ). Je peux comprendre que l'autrice ait souhaité se focus sur l'histoire de Tessa et sa fuite, mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir écrit un roman pseudo historique en se basant sur une guerre existante ?

On pourrait également penser qu'il s'agit d'un flou artistique et voulu, mais si c'est le cas, c'est raté là encore. L'autrice nomme en effet clairement les armes utilisées, ce qui permet de dater l'histoire à une époque actuelle. Côté géographique, elle nomme également le médicament que prend Cum, et comme il s'agit de l'un des médocs les plus consommés aux USA, il n'est pas compliqué de comprendre (alors qu'il aurait suffit d'écrire le psychotrope à la place de la marque, et la mitraillette à la place de sa référence exacte). Bref, l'argument de l'autrice paraît donc bancal, j'ai surtout l'impression qu'elle ne voulait pas trop se creuser la tête à élaborer de background et qu'elle ne voulait pas admettre qu'il s'agissait des USA modernes afin qu'on ne lui reproche pas la ressemblance avec d'autres livres (comme La Servante Ecarlate par exemple).

Au-delà de ça, j'ai trouvé les personnages mal exploités, on ne sait au final quasiment rien sur eux, et assez manichéens. Cum est un peu plus décrite que les autres, mais en dehors d'elle : Manu et Pat sont lesbiennes (c'est la seule chose qu'on connaît d'elles en dehors de leur couleur de peau et du fait que Manu soit grande), le peu qu'on apprend sur Sara et Leo tient plus de l'anecdote qu'autre chose, idem pour Clem ou Hancke. A noter d'ailleurs que le seul homme gentil de tout le bouquin est homosexuel, ce que j'ai trouvé très cliché.

Enfin, la quatrième et dernière partie du livre est bancale, les événements manquent de logique, on a l'impression que l'autrice ne savait pas trop comment avancer et terminer son aventure.

Au final, j'ai trouvé Tessa et Cum sympathiques, j'ai aimé suivre leurs épopées, mais le livre a de nombreux soucis. A ne rien vouloir définir clairement, l'autrice offre surtout un gros fourre-tout pas toujours logique, très manichéen et peu consistant. Les lieux communs s'enchaînent, les clichés aussi. le tout rend le côté dystopique bancal et peu crédible.
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Dans un futur indéterminé le monde a basculé. Des hordes d'hommes asservissent les femmes, qui sont reléguées au statut d'inférieures, de ventres, d'esclaves. "Les armes étaient interdites, mais nous savions tous que les plus puissants en possédaient. C'est ce qui faisaient d'eux les plus puissants." Tessa, une orpheline de douze ans, nous raconte ce monde en ruine, ces villes détruites, ces édifices si hauts qu'on n'en distingue pas le sommet mais aussi la peur, la douleur et le deuil.
Des femmes, les Combattantes du Nord, luttent. Ce sont les Guerrières de la liberté.
On en revient toujours à cette réalité sordide énoncée par Simone de Beauvoir "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question." Alors l'apocalypse....
Mais dans ce monde, quasiment personne n'a de droits, sauf les plus forts.

Tessa suit trois Guerrières, Manu, Pat et Cum, qui doivent rejoindre leur bataillon. À partir de là, on change de narratrice au gré des chapitres. On découvre ce monde en guerre, le fanatisme contre la liberté, avec des villes çà et là dont certaines tentent la neutralité mais vivent dans la corruption, pendant que d'autres sont presque des modèles de démocratie. le Sud où règnent la guerre et la mort, le Nord où la civilisation a perduré.

À travers ces lignes on sent la rage de ces femmes qui luttent pour leur liberté. Toutes ont perdu beaucoup, elles se battent pour ce qui leur reste : elles-mêmes, leurs choix, leur libre arbitre et une societe égalitaire. C'est dans ce monde là que Tessa va devoir avancer à l'aveugle en se méfiant de tout le monde. Pourtant il ne m'a pas semblé si différent du nôtre. Partout le fanatisme religieux explose, le sexisme et l'intolérance aussi, ainsi que le patriarcat et ses prérogatives que certains veulent voir perdurer au détriment des femmes et de leur liberté. Ce roman, c'est peut-être le monde de demain dans une perspective cauchemardesque.

Alors, j'ai bien aimé. Ça se lit bien et on est embarqué dans ces vies cabossées de femmes. Cependant j'ai trouvé que plusieurs personnages auraient gagné à être plus approfondis, moins éphémères. Et puis l'ensemble m'a semblé un peu fourre-tout, avec un mélange de sociétés et d'époques qui seraient réunis dans un espace assez réduit tout en étant aux antipodes les unes des autres. Un peu comme si un univers barbare côtoyait une société plutôt bien rangée, Mad Max VS Bienvenue à Gattaca. Presque un anachronisme. Néanmoins, une dystopie féministe, moi je dis bravo !
Merci à Babelio Masse Critique et aux Éditions le Mot Et le Reste.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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critiques presse (1)
LeDevoir
24 avril 2024
Une histoire de résilience inspirante mais terrifiante.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J’ai demandé à Cum ce qu’elle en pensait. Elle a plongé ses yeux dans les miens : « Les dieux n’existent pas. Pas plus celui de ces déments qui enferment les femmes en cage et les traitent en esclaves, que les déesses, créatrices de cette humanité qui court à sa perte. »
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Quand il ne reste que ton corps et à peine de quoi le couvrir, la valeur de la liberté prend toute la place et la vie s'allège pour ne plus désirer que l'essentiel.
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Dans le camp, il y avait bien sûr des hommes, beaucoup moins nombreux que les femmes et les enfants, mais ils commandaient. Ils formaient des bandes, la plupart du temps rivales. Ils se battaient, trafiquaient. Les armes étaient interdites, mais nous savions tous que les plus puissants en possédaient. C'est ce qui faisaient d'eux les plus puissants.
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Tout brûle. Je songe aux dépouilles des guerrières qui gisent parmi tous ces livres. Dans le ciel flamboyant du couchant s’élèvent les flammes tout aussi rougeoyantes. J’aimerais que les mots de toutes les histoires incendiées crient leur colère.
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