La Petite fille qui ne souriait plus

Une petite fille raconte qu'elle détient un secret qu'elle ne peut confier à personne. Elle est en fait victime d'abus sexuels de la part de son beau-père, qui achète son silence avec force cadeaux et surtout la menace de perdre l'amour de sa maman. Elle se sent sale et coupable. Au travers de ses dessins, son institutrice va deviner son malaise et l'encourager à raconter l'histoire des personnages qu'elle esquisse. La fillette finit par révéler son secret et à comprendre qu'elle n'est pas coupable. Elle réalise aussi que c'est en parlant encore et encore de ce qu'elle a subit qu'elle brisera son lourd secret "en dix mille morceaux".
Gilles Tibo nous livre un texte à la fois fort, sans ambiguïté, mais aussi emprunt d'une pudeur chargée d'émotion. la justesse du ton et des mots choisis est servie par de remarquables illustrations de Zaü, qui traduisent à merveille les sentiments de la fillette : son repli sur elle-même, la peur dans ses yeux, son envie de fuir ; jusqu'à la dernière page, la plus dure à réaliser selon Zaü, qui traduit un début de soulagement et d'espoir dans le coeur de l'enfant.

[Adeline]

Un livre bouleversant, écrit avec pudeur, tendresse, violence et douceur.

Il n'est jamais évident de parler de viol, de maltraitance ou d'abus avec les enfants. Mais au travers de la lecture nous pouvons ouvrir le dialogue. Aucun doute qu'avec cet album en main, aborder ce sujet est moins délicat.

Le texte est emprunt de douleur, mais écrit avec soin. Les illustrations ressemble à des dessins aux crayons gras, comme ceux que feraient des enfants. Les deux se combinent avec brio afin de donner un livre percutant.

Un livre que je recommande.

Bonne lecture à tous.