La descente fit repasser devant les yeux des passagers de la bathysphère toutes les merveilles qu’ils connaissaient déjà et qu’ils revoyaient avec un nouvel intérêt. Seul Mackay, habitué aux plongées sous-marines, ne fut nullement surpris. Il ne tarda cependant pas à s’approcher du hublot, car le spectacle étrange qui se déroulait constamment devant ses yeux était celui d’une rive merveilleuse et cachée que nul œil humain n’avait pu encore contempler : formes incertaines, lueurs phosphorescentes, monstres hideux et effrayants — toute une création ignorée et sans nom.
(p.115)
En une seule nuit et un seul jour d’horreur inouïe, la plus grande civilisation que le monde ait jamais connue fut balayée de la surface de la terre. La foudre sillonna les airs ; les fontaines de l’abîme s’ouvrirent, les écluses du ciel laissèrent passer des torrents d’eau ; les rivières quittèrent leurs lits. Le vent déracina les arbres, abattit les édifices et enleva les hommes tels fétus de paille. Les palais et les pyramides furent ébranlés sur leurs fondations, la terre tremblant sous eux. Le sol enfin s’écroula jusqu’au fond de l’océan. Peu échappèrent au désastre ; peut-être un sur dix mille. C’est ainsi que le nom de l’Atlantide est passé dans la légende et est aujourd’hui un problème qui passionne les hommes.