Ouvrage très intéressant et admirablement structuré offrant un panorama des différents courants musulmans qui ne se limitent pas à la bien connue opposition chiite-sunnite, souvent instrumentalisée par des Etats désireux de faire respecter leurs frontières ou de déstabiliser leurs voisins.
J'ai également trouvé très instructifs les schémas des premières pages permettant de rendre compte des différents courants et sous-courants et leurs liens historiques et "spirituels".
J'ai cependant regretté le peu d'informations sur les islamistes de l'Asie centrale ou de l'Asie du Sud-Est, l'essai étant plus concentré sur le Moyen-Orient.
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Cet ouvrage offre une analyse particulièrement documentée de la situation actuelle de l'islam (et des islamismes). Les conséquences de la chute de l'empire ottoman se prolongent aujourd'hui encore dans les luttes récurrentes depuis maintenant plus d'un siècle tant au sein de l'islam lui-même qu'à l'égard du monde occidental.
Ouvrage à lire absolument pour comprendre quelque peu le désarroi dans lequel nous plongent les guerres et attentats qui ne cessent d'agiter notre époque.
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Livre enrichissant, explique, analyse les différents courants de l'islamisme. Permet de comprendre les enjeux pour l'Occident et les pays musulmans.
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Ainsi, l'essentiel des problèmes posés par les communautés musulmanes d'Occident n'est pas tant de nature religieuse ou politique, mais essentiellement de nature culturelle et identitaire.
L'affrontement concerne des problématiques idéologiques et des conflits importés, qui se trouvent instrumentalisés par une minorité d'individus radicalisés. C'est cette minorité radicalisée, mise en scène médiatiquement, qui est la principale source de tension et de menace pour la sécurité et la cohésion sociale dans les démocraties occidentales.
Par exemple, les événements en Irak ne seront pas reçu comme le déroulement sordide d'une guerre civile qui fait rage depuis plus d'une décennie, mais ils seront interprétés comme un "choc des civilisations" entre l'Occident (chrétien) et l'Orient (musulman). De même, la situation chaotique au Yémen ne sera pas imputée à des acteurs locaux ayant un ancrage tribal fort, mais exclusivement à l'ingérence étrangère d'acteurs confessionnels tels que l'Iran (chiite) ou l'Arabie Saoudite (sunnite) [...].
Derrière cette vision étriquée de la politique internationale se profile un confessionnalisme idéologique faisant la promotion d'idées religieuses généralement éloignées de l'esprit de paix et de fraternité. Même si ce types d'idées est devenue monnaie courante depuis 2001, beaucoup font remonter ce confessionnalisme idéologique à la "Révolution islamique iranienne" (1979).
Au passage, il est à noter que cet usage est commun aux confessionnalistes des deux bords: en "Orient" comme en "Occident", les citoyens irakiens et syriens sont désignés prioritairement en référence à leur confession. Toute référence nationale ou territoriale est reléguée au second plan au profit de l'identité religieuse des individus désignés.
Dans le cas des "chrétiens d'Orient", les conséquences de ce confessionnalisme sémantique sont dramatiques: en insistant sur leur identité religieuse dans les discours médiatiques et politiques, les locuteurs ne font que conforter l'idée qu'ils ne sont pas "syriens" ni "irakiens" mais qu'ils sont avant tout des "chrétiens" appartenant au camp occidental.
Enfin, au niveau gouvernemental, la volonté d'organiser "l'islam de France" n'est que le dernier avatar politique de ce confessionnalisme sémantique. Elle signe le recul de l'individu citoyen, quelle que soit sa confession, et son rattachement fantasmé a une communauté religieuse dont la représentativité demeure par ailleurs très discutable.
Pour gagner aujourd'hui une telle guerre, ce n'est pas tant des armes et des soldats qu'il faut mettre sur le terrain, mais des idées et des idéaux qu'il faut semer dans les cœurs et les esprits