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EAN : 9782709636421
200 pages
J.-C. Lattès (11/03/2015)
2.9/5   5 notes
Résumé :
« Je m’appelle Apollinaire, j’ai soixante-dix ans, un diabète, du cholestérol, et je fais de l’hypertension. Ce tableau clinique généreux pourrait surprendre, si je ne m’empressais d’ajouter qu’il ne m’empêche pas aussi de m’offrir, de temps à autre, quelques plaisirs, ceux-là même qu’un vieillard sous les tropiques ne se refuse pas, même avec un risque d’AVC suspendu au-dessus de sa tête. Je ne sais ce qui me pousse à l’avouer, sinon le désir de nouer un pacte de v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
D'une certaine manière, le titre du nouveau roman de Kangni Alem est fashion. Il répond aux trends, aux tendances du moment qui veulent que les frontières entre le bien et le mal soient définitivement abrogées, difficilement définissables. On ne parle pas de nuances de gris. Dans cet état d'esprit des temps nouveaux et postmodernes, la fiction célèbre l'assassin, le criminel. Les émissions reviennent sur les grands faits divers, les plus grands meurtres sont en deuxième partie de soirée sur les principales chaines quand elles ne sont pas en prime time sur les chaines secondaires de la TNT. Dexter a des millions de fans. La série Blacklist a célébré les exploits d'un tueur implacable qui pourtant, a un coeur d'ange. Nous fabriquons des tueurs dont demain, après leur exécution, les médias tenteront de reconstruire la mémoire.

Naturellement, ce titre me renvoie à tout ce contexte qui forge la plupart des sociétés occidentales. Je

disserte toutefois. J'introduis. Parce qu'en fait, depuis la sortie de son précédent roman, Esclaves, Kangni Alem m'avait donné une information : il travaillait sur le thème de la peine de mort. J'ai donc abordé ce roman avec cette approche, tout en vous avouant que ce titre m'a un peu surpris. L'assassin ici à les mêmes initiales que Kangni Alem. K.A. Chose drôle et troublante. Puisqu'il m'arrive d'échanger avec le romancier togolais et de le voir signer ses pertinentes réflexions de ce fameux K.A. Koffi Adjata a décapité un imam alcoolique et froidement assassiné une femme qui passait par là, au moment de son forfait. le forfait a eu lieu en 1978. le jeune homme fut exécuté dans la foulée par la justice de son pays.

Parole d'avocat
C'est Apollinaire, son avocat de l'époque qui revient sur cette affaire et qui nous la narre. le grand avocat de Ti-Brava, ce pays imaginaire qui ressemble tant au Togo de Kangni Alem. Apollinaire a rarement connu l'échec dans sa carrière professionnelle. Aussi quand, il range ses dossiers au crépuscule d'une carrière bien remplie, au moment où, avant de jouir d'une retraite méritée, il refait le film de sa vie professionnelle, cet homme désabusé, cynique, diabétique, sans attache affective réelle, cet homme disais-je a le sentiment d'avoir loupé quelque chose, d'avoir ignoré des éléments de l'enquête sur le crime de Koffi Adjata, en particulier les perches tendues par le pasteur Hightower. Cette narration est construite comme une sorte d'enquête policière où Apollinaire va remonter le fil du temps et essayer de comprendre l'histoire de K.A. et saisir la légende de l'assassin.
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Il est des lectures qui ont raison de vous. Il faut juste l'accepter. Accepter qu'une lecture sous-jacente ait pu vous échapper, qu'un sous-texte ait eu raison de votre cerveau. La dernière fois que ça m'est arrivé c'était avec le "Montée aux enfers" de Percival Everett dont la fin m'avait laissé plus que dubitatif. Pour le coup, cette "légende de l'assassin" de Kangni Alem n'a pas réussi à m'attraper ni par son intrigue, ni par son ton, ni par son rythme. Et je veux bien croire que je sois passé aux travers des intentions de l'auteur.


Le style gouailleur et - parfois - iconoclaste m'aurait sûrement transporté s'il s'était s'agit d'un jeune auteur en devenir. Les échappées digressives incessantes auraient été une belle trouvaille de construction du roman s'ils avaient réellement été au service une intrigue solide. Et l'intrigue de départ, disons-le, tient du trailer mensonger...
Je n'ai pas accroché à ce nouveau roman de Kangni Alem. Je l'ai trouvé trop léger compte tenu du talent de l'auteur. L'écriture se veut gouailleuse mais tombe plutôt dans l'excessif exercice de style. Les mots pour les mots, c'est impression que ça donne parfois. L'histoire est sympathique, mais elle se traine, elle semble refuser de choisir entre la fable social et le polar.
Et cette seconde moitié du livre ; je n'ai rien compris !
Lien : http://loumeto.com/mes-lectu..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
À mon âge, le tri s’impose, quand on prend la plume, comme je le fais à cet instant, pour raconter l’essentiel d’une traversée. Vie d’avocat, vie d’apparat. J’ai fait ce métier parce que c’était la chose la plus facile que j’avais trouvé à faire. J’ai mis si peu de temps à découvrir la face chimérique de ma profession, que je me dois de souligner ce trait typique de ma nature : je suis un grand bavard – parler, je sais faire, des heures, sans tenir compte du point de vue de mon interlocuteur – mais surtout un paresseux, et le seul métier, m’avait dit Le Sage, que j’avais consulté après mon baccalauréat, était celui qui pouvait me permettre de conserver le gain tout en mettant à profit mon amour de la palabre.
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La ville, c’était le lieu du grand show, les passages à la télé et sur les radios où Dieu se vendait entre deux pages publicitaires sur le riz et la tomate en conserve, l’assurance d’un nombre important de fidèles aux veillées de prière, donc la garantie de quêtes dominicales plus importantes, de dîmes fulgurantes versées par des cadres fortunés, pour l’érection de nouvelles chapelles. La ville, c’est quand même plus facile. Nettement plus facile si l’on se soucie de faire carrière, et de démontrer aux gogos que Dieu demeure un ascenseur social incomparable, et l’évangéliste lui-même le fumeur d’un opium dont l’odeur n’atteindra jamais les narines du pauvre abîmé dans sa prière cocorico.
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Je n’avais rien fait de moi-même pour mériter cela, la vie s’en était chargée. Je veux dire, l’amour s’en était mêlé : l’amour de deux hommes pour la même femme. Laquelle femme l’avait choisi, me laissant inconsolé, meurtri à jamais.
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L’indépendance nous avait rendus à notre nature réelle, celle de corrupteurs intrinsèques, de trafiquants de muselières, et surtout de conteurs à la langue pendue ayant rarement froid aux yeux. Ce n’était pourtant pas les mots pour décrire autrement les choses qui nous manquaient. Ce qui au final nous faisait défaut c’était une volonté réelle de se colleter à la réalité pour arriver à la décrire simplement, sans artifice.
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Je préfère, la plupart du temps, la manipulation à la sincérité des sentiments. Je ne fais pas partie de cette bande de gens naïfs qui ont à la bouche les mots vertu et droiture, et sont incapables d’apprécier les circonstances dans lesquelles ces mots pourraient avoir à les mettre en porte-à-faux avec eux-mêmes.
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