L'an dernier, je tournais la dernière page de "Pendre un enfant" de
Mary White. Aujourd'hui je lis "L'amour ce n'est pas ça" et je pressens déjà le calvaire, l'enfer même, qui va être conté. En effet, je me souviens de la fin de "
Prendre un enfant elle avait neuf ans" et la couverture est clairement explicite.
Ce récit est la voix d'une femme qui pose ses bagages emplis d'un passé lourd. Ça y est, c'est derrière elle, dit l'auteure. Et ça commence par un hommage adressé à ses enfants à la fois témoins et victimes. Et l'auteure nous livre son témoignage.
"On se dit : "Ce n'est pas possible, après tout ce qu'elle a vécu enfant, elle a encore subi, ça ?"
Oui ! Et si je vous le raconte aussi, c'est toujours pour que d'autres puissent réagir."
Alors voilà, nous retrouvons Mary, enceinte, qui se marie. Très vite, entre alcoolisme et environnement toxique, les premiers coups arrivent, d'abord dans la sidération pour la narratrice puis petit à petit, la spirale de la violence, voire de haine, accélère avec les années.
Très vite, d'abord insidieusement, puis sans détours ni préambule, tout devient prétexte pour servir de défouloir à cet homme qui n'aime que la boisson alcoolisée. En danger dans sa propre maison, au côté d'un bourreau, la vie est un enfer. (Sur)vivre dans la peur sans répit. Puis arrive le chômage...
Avec ce témoignage, le processus est extrêmement bien décrit, de l'emprise à la toxicité quotidienne, des coups à l'intimidation, du chantage à l'appropriation de sa victime, de la mésestime de soi à la culpabilité des victimes...
Certaines scènes sont insupportables. Je suis indignée, scandalisée. Et la violence se déchaîne quand le bourreau apprend fortuitement les horreurs vécues dans l'enfance.
Témoignage terrible mais nécessaire.
Bravo pour ce témoignage courageux,
Mary White.
Ce livre est puissant, percutant. C'est vrai, sincère. La lecture est fluide.
Je recommande.