Une lecture très passionnante à la hauteur de mes attentes, ce livre vous invite à faire votre propre réflexion sous différents angles
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La conscience ordinaire est comme un seau qui fuit ou un pneu crevé qui se dégonfle lentement. Il arrive que l’on se trouve dans certaines dispositions d’esprit, où l’on a l’impression de trouver le « truc » pour colmater les fuites, et quand cela se produit, l’existence cesse d’être un effort et s’éclaire dans un jaillissement constant de satisfaction et d’attente heureuse, semblable au sentiment que l’on éprouve quand on part en vacances. Je parle parfois à ce propos de « conscience duale », parce qu’elle nous amène à prendre conscience de deux réalités à la fois, comme un enfant assis devant un feu qui écoute, au-dehors, la pluie battre contre la fenêtre, ou encore comme ce sentiment que l’on éprouve bien au chaud sous les couvertures, par un froid matin d’hiver, quand on doit se lever dans cinq minutes et que le lit n’a jamais paru aussi confortable.
L’idée de soulever des blocs de six tonnes au moyen de planches paraît déjà assez difficile, mais il semble tout à fait impossible de manipuler de tels blocs sur des rebords qui n’ont parfois que quinze centimètres de large. En outre, pour mettre en place de cette façon plus de deux millions et demi de blocs, au rythme de 25 par jour, il faudrait compter environ 274 années. Et si les ouvriers ne travaillaient qu’à mi-temps durant la saison où ils ne devaient pas s’occuper de leurs champs, ce délai pourrait bien être multiplié par deux.
Aussi blessant que ce soit pour la dignité humaine, nous devons admettre qu’en ce qui concerne la connaissance, nous sommes des créatures vermiculaires aveugles.
Le type de connaissance que possède l’homme moderne est essentiellement fragmenté. Si dans l’avenir des visiteurs de l’espace venaient sur terre et découvraient nos cités désertées avec leurs bibliothèques, leurs musées et leurs planétariums, ils en concluraient que les hommes des XXe et XXIe siècles devaient être des géants sur le plan intellectuel.
Nous n’avons aucun système fondamental de connaissances, aucun moyen de considérer l’univers comme un tout et d’y trouver un sens.
"Jour J, qui a tué le président ?", Fred Duval, Jean-Pierre Pécaud, Colin Wilson, éditions Delcourt
Conseil lecture de la bande dessinée par Stéphane Nappez, co-fondateur de l'association Baraques Walden.
Entretien mené à l'Abbaye de Jumièges (département de la Seine-Maritime)
Vidéo : Paris Normandie