Je remercie Babelio et les éditions des Béatitudes pour ce livre, que j'ai reçu à l'occasion de la masse critique de mai/juin 2015.
"Le jour où j'ai pu pardonner les crachats de ma mère" est le témoignage de Martine L., pour, je cite, "tous ceux dont les enfances ont été broyées et qui s'enferment dans un monde secret, celui de la honte et du désespoir de n'avoir pas été aimés", un témoignage " pour montrer que seul le pardon peut aider à la reconstruction d'une vie blessée par un autre... Ce pardon qu'elle a réussi à offrir à sa mère".
Martine a eu le malheur de naître 9 mois après la naissance de son frère ainé et comble du malheur, c'était que ce "paquet" était une fille !
Elle grandit sous les coups, les insultes, les crachats et j'en passe, de sa mère alcoolique, nourrice agréée et l'indifférence de son père, pour qui, une seule chose compte, avoir la paix !
Un frère ainé, donc, mais aussi, un petit frère : un enfant abandonné à la naissance, placé en nourrice par la DDASS. Il fera aussi les frais de la maltraitance de sa mère "d'adoption", lui qui aurait pu espérer, trouver de l'attention et de l'amour de sa famille d'accueil.
Enfermée sur elle même, se sentant à tout moment coupable, incomprise, elle gardera à jamais ce traumatisme, l'empêchant d'avancer normalement dans sa vie de femme, d'épouse et de future maman...
Jusqu'au jour où, alors que tout allait au plus mal, elle trouva la Foi qui lui offrit la Paix, l'Amour divin et le Pardon.
Un témoignage poignant, sans voyeurisme... Qui peut redonner espoir à ceux qui souffrent, ceux qui recherchent une oreille attentive, une attention particulière et une force pour sortir la tête de l'eau et retrouver un nouveau souffle qui les portera vers la voie du Pardon, de la paix intérieure et de l'Amour divin.
Et plus personnellement, quelques passages de ce récit m'ont frappé particulièrement au coeur, car j'avais l'impression de les réentendre de la bouche d'une personne très proche de moi. Cela m'a amené à quelques réflexions d'ailleurs...
Je suis assez ouverte sur toutes les religions. Par ce livre, je souhaitais comprendre comment il était possible de pardonner de tels sévices à sa propre mère, grâce à la Foi. Et ce témoignage m'a bien retransmis l'émerveillement de l'Amour trouvé.
Merci donc à Martine et Elisabeth.
Commenter  J’apprécie         70
SYNOPSIS : Broyée dans son enfance par une mère ivrogne et un père indifférent, Martine n'a pas pu construire un foyer, et une vie normale. Un jour, Dieu lui tend la main. Grâce au pardon, elle va renaître.
POURQUOI CE LIVRE EST TOUCHANT : Point de voyeurisme ni de misérabilisme. E. Bourgois s'est mise au service de Martine, pour rendre ce témoignage : pour aimer, il faut s'aimer soi même, et pouvoir pardonner. Et Dieu peut nous aider à pardonner.
Commenter  J’apprécie         10
Livre que j'ai reçu grâce à Masse critique. Dès les premières lignes, on est touché par ce récit et j'ai eu beaucoup de mal à le lire tellement il est douloureux.
un combat surprenant et irréel....comment peut on vivre une chose pareille.
juste une leçon de courage!
Commenter  J’apprécie         20
Elisabeth m'a demandé : " Quelle était la couleur des yeux de tes parents ?"
Je l'ai regardée, étonnée : "La couleur de leurs yeux ?... Je ... je ne sais pas."
Et pourtant si, je le savais.
Ceux de ma mère étaient aussi noirs que ses sentiments envers moi. Ceux de mon père étaient aussi transparents que l'indifférence qu'il me manifestait.
cependant, mes rêves à moi n'avaient pas le droit d'exister, car mon avenir ne dépendait que de l'humeur de ma mère, une mère qui me faisait de plus en plus honte; de plus en plus peur
Rien n'est plus difficile que de pardonner, surtout à celles et à ceux qui nous sont proches par les liens du sang, celles et ceux qui nous ont fait vraiment souffrir au lien de nous aimer et de nous protéger.
Et souvent, la nuit, elle entrait dans ma chambre, tâtonnant dans la pénombre et se cognant aux meubles. Je recevais une grosse gifle. Une gifle gratuite, brutale, violente qui me réveillait dans la terreur. Je retenais instinctivement le hurlement d'effroi qui m'étreignait et fonçais sous les draps, ne cherchant même pas à comprendre pourquoi elle faisait ça.
Mais t'es qu'une merde ! J'ai mis au monde une merde, tu ne feras jamais rien de ta vie, rien ! Rien ! Alors, arrête de rêver, tu iras travailler. Je ne vais pas continuer à nourrir gratuitement une bonne à rien ! Faut que tu rapportes des sous.