AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781546766995
36 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (17/05/2017)
4/5   1 notes
Résumé :
La partie méridionale de la cité d'Aoste est presque déserte, et paraît n'avoir jamais été fort habitée. On y voit des champs labourés et des prairies terminées d'un côté par des remparts antiques que les Romains élevèrent pour lui servir d'enceinte, et de l'autre par les murailles de quelques jardins. Cet emplacement solitaire peut cependant intéresser les voyageurs
Que lire après Le lépreux de la cité d'AosteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Philippe Lançon, un journaliste que j'admire beaucoup depuis que j'ai écouté le Lambeau lu par Denis Podalydès et que j'ai entendu des interviews de lui, parlait de ce livre ce matin à la radio et y a consacré une chronique il y a peu dans Libération, dans une petite série intitulée « chefs-d'oeuvre confinés ». Aussi entendu, aussitôt téléchargé sur les magnifiques sites de livres électroniques libres de droits, et aussitôt lu…
L'argument est simple : à la fin du XVIIIème siècle, un lépreux est confiné dans une tour jusque-là abandonnée, afin qu'il puisse vivre sa vie de décrépitude sans contaminer ses semblables. Un homme passant là par hasard s'approche, et une conversation s'engage sur les conditions de cette réclusion. Ce n'est pas exactement notre situation actuelle, puisque nous savons notre confinement limité dans le temps (même si la limite n'en est pas connue), et le confinement est pour éviter d'avoir la maladie, non pour la voir progresser lentement, mais c'est un texte intéressant et, bien sûr, le lire à l'heure de notre propre confinement généralisé lui donne une saveur particulière.
J'espérais, lorsque Philippe Lançon parlait du beau jardin que cultive ce lépreux, trouver un homme heureux de sa solitude, ou au moins serein. Non, la solitude est ici subie et n'a rien de bucolique. Dans les premiers temps du récit, le lépreux (il n'a plus d'autre nom) montre comment il organise sa vie et trouve des moments de respiration et de paix, mais ensuite, les tourments de la solitude se révèlent et apparaissent comme insolubles. le réconfort de la religion devient alors pour cet homme la principale béquille qui lui permet de continuer sa vie stérile et solitaire.

Le contraste entre le début de la nouvelle et la fin est saisissant, et je crois que j'aimerais n'en garder que cette première moitié, celle où la tranquillité d'esprit se gagne, certes à la force du poignet, mais où elle est possible. le travail, la contemplation, les plaisirs simples sont les clefs de cette sérénité qu'il faut chaque jour cultiver comme les fleurs de son jardin. Il y a, même si c'est anachronique de le dire, un peu de bouddhisme dans l'ascèse pratiquée par ce lépreux.
Mais la stérilité d'une telle vie apparaît vite, le vernis craque, et le lépreux devient un Job moderne, dont le calvaire ne peut être que mis au service de Dieu. Si l'on tente d'aller au-delà de ce propos religieux, cette seconde partie offre cependant quelques réflexions intéressantes sur l'importance des relations sociales et la façon dont elles participent à la structuration d'une vie.
Bien moins connu que Voyage autour de ma chambre, que je n'ai pas lu mais auquel je ne pouvais m'empêcher de penser il y a quelques jours, j'ai apprécié de découvrir Xavier de Maistre par ce petit texte sans grande prétention, mais qui n'en demeure pas moins un bon point de départ pour réfléchir à notre expérience actuelle.
Commenter  J’apprécie          32
C'est le récit d'une rencontre entre un lépreux et un honorable chevalier; le lépreux ayant perdu sa soeur, également atteinte de la terrible maladie peu de temps avant la rencontre. Cette rencontre, dans le lieu retiré où le lépreux s'est reclus, est l'occasion d'une discussion métaphysique intéressante.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il est d’ailleurs encore, au dernier terme de l’infortune, une jouissance que le commun des hommes ne peut connaître, et qui vous paraîtra singulière, celle d’exister et de respirer. Je passe des journées entières de la belle saison, immobile sur ce rempart, à jouir de l’air et de la beauté de la nature : toutes mes idées alors sont vagues, indécises : la tristesse repose dans mon cœur sans l’accabler (…), et chaque site est un ami que je vois avec plaisir tous les jours. (p. 25-26).
Commenter  J’apprécie          00
Mais du moins je n’étais pas seul alors ; la présence de ma sœur rendait cette retraite vivante. J’entendais le bruit de ses pas dans ma solitude. (p. 44-45).
Commenter  J’apprécie          10
Celui qui chérit sa cellule y trouvera la paix.
(…) Je commence à éprouver la vérité de ces paroles consolantes. (p. 24).
Commenter  J’apprécie          00

Video de Xavier de Maistre (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Xavier de Maistre
Resistance! Aux conventions : le chorégraphe Luc Petton fait danser les oiseaux. "La danse existe et elle peut être transcrite par un corps de danseur mais aussi par un animal, par une plante, par un objet. C'est un jeu de passation de présence et d'effacement en même temps du danseur par rapport à l'oiseau, de l'oiseau par rapport au danseur."
Au “tout un faux” : Sorj Chalandon, journaliste et romancier. "J'ai toujours voulu rendre un hommage à la Résistance. (…) J'ai eu envie de frotter le mensonge des uns à l'héroïsme des autres... Lorsqu'on est journaliste, on a un seul maître, c'est l'actualité et lorsqu'on est auteur, on est tiraillé entre plusieurs désirs, je pense qu'on peut enfin parler de soi, quand un journaliste parle de lui, je trouve ça assez dégueulasse."
Au mal parler : Erik Orsenna, académicien français. "Quand on réussit à créer un personnage, il va parfois mieux explorer que des personnages réels... Je ne suis rien sans la langue française. La langue c'est du bonheur." Au téléchargement qui tue les artistes : Mano Solo, auteur-compositeur-interprète. "C'est pas des mots de bonheur qui me tournent dans la tête, c'est des mots de contrariété." Au ghetto de la harpe : Xavier de Maistre. "Il faut essayer de se débarrasser de l'idée que la harpe est un instrument de salon exclusivement féminin."
"Des mots de minuit" - L'Émission #369 du 16 septembre 2009 Réalisation : Pierre Desfons Rédaction en chef : Rémy Roche Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait © desmotsdeminuit.fr/France2
+ Lire la suite
autres livres classés : lèpreVoir plus


Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}