Les fabuleuses aventures de Jean et Henri, tome 1 : La seigneurie de Bailly

C'est grâce à Babelio, voilà quelques années, que j'ai (re)-découvert la littérature jeunesse, avec un plaisir non dissimulé ! Grand-oncle depuis déjà longtemps, grand-père depuis quatre ans, je m'intéresse de plus en plus à ce pan de la littérature qui réserve de bonnes surprises. Par le passé j'ai déjà publié des critiques élogieuses de certains de ces ouvrages.
Cette fois encore, le sort réservé aux participants de l'opération Masse Critique m'a été favorable, avec une jolie découverte « Les fabuleuses aventures de Henri et Jean » de Grégory Soodts. Roman d'une grosse centaine de pages, ce livre s'adresse à des lecteurs de 8 ans et plus et surtout à des enfants férus d'aventures, d'histoire et de chevalerie.

Comme résumé dans la présentation, Henri et Jean sont deux petits bonshommes du début du vingtième siècle, confiés aux bons soins de leurs grands-parents, par leur papa parti rejoindre le front de la première guerre mondiale, alors qu'ils sont orphelins de leur maman. Au coeur du vignoble bourguignon et entre deux leçons dispensées par leur précepteur - nous sommes en 1914 dans une famille aristocratique - les deux frères aiment à s'inventer des histoires de chevaliers et y entraîner leurs trois cousines, Jeanne, Marthe et Alix. Alors qu'ils jouent entre deux parcelles de vigne, ils sont tous les cinq pris d'une léthargie tout aussi soudaine que collective, et les voilà transportés comme par magie dans un Moyen-Âge plus vrai que nature...

Si l'histoire recèle son lot de surprises pour un jeune public plein d'imagination, le texte est remarquablement composé. On prend plaisir à lire les descriptions pleines de charme des paysages, des habitations, des costumes, des personnages et même leurs dialogues sont imagés. Riche d'un vocabulaire adapté à la connaissance de l'époque et de la vie médiévale, il n'est pas difficile de suivre la narration, car à chaque mot un peu ardu ou plus utilisé, correspond une note de bas de page d'explication avec des mots d'aujourd'hui.
En épilogue est retranscrite une véritable lettre envoyée du front par leur papa à Jean et Henri, restituant les difficultés de la vie dans les tranchées. Deux petits chapitres complètent le texte global, le premier pour expliquer la genèse du livre par l'auteur, et le second particulièrement intéressant sur la vie et l'éducation en ce début de XXe siècle et les luttes entre l'église et l'état après la loi de séparation de 1905.

Que dire de plus, sinon que j'ai été emballé par cette découverte littéraire, aux antipodes de ce qu'“on” voudrait faire lire aux enfants d'aujourd'hui en supprimant les adjectifs “inutiles”, les descriptions trop riches, les verbes conjugués, les narrations au passé, et je n'ose même pas penser ce qu'il adviendrait d'une telle histoire en écriture inclusive...

Encore une ligne pour dire merci à « Pierre Téqui éditeur » et à Babelio pour ce joyeux moment de lecture enchantée.

Tout d'abord je remercie Babelio et les éditions Pierre Tequi pour l'envoi de ce livre, dans le cadre de la dernière opération Masse Critique Jeunesse.

Jean et Henri, les héros de cette histoire, vivent dans le Beaujolais, dans le château de Montchervet, en 1915. Leur mère étant décédée et leur père engagé dans les tranchées, Jean et Henri vivent avec leurs grands-parents. Lors de l'une de leur partie de jeu en plein air avec leurs cousines, ils se retrouvent sans bien savoir comment propulsés en plein moyen-âge, chez la petite Blanche, inquiète car des brigands se sont installés dans la forteresse de son seigneur, Godefroy de Bailly. Ni une ni deux, nos héros (et leurs cousines) partent déloger les malotrus !

Il s'agit d'un récit jeunesse, accessible à partir de 8 ans. Si j'ai tout bien compris, l'auteur, Grégory Soodts, a déjà fait des vidéos (« films familiaux » selon l'éditeur du livre) en mettant en scène sa famille, dans un but de documentation historique, et complète sa production avec cette série de livres.

Un bon point : le texte est riche en vocabulaire et ne prend pas ses lecteurs pour des écervelés. L'ensemble m'a toutefois paru peu naturel, trop travaillé pour que la lecture soit fluide.

Un moins bon point : un sentiment un peu confus m'a fait tiquer dès l'ouverture du livre mais je n'ai pas tout de suite mis de mots sur mon état, jusqu'à ce que je lise la phrase suivante, prononcée par une soeur de Blanche : « Au début, tout le monde était content de pouvoir les accueillir [les colporteurs qui se sont révélés être des brigands], car ces personnes allant de château en château, racontent de nombreuses histoires et mettent un peu de fantaisie dans notre quotidien. Mais très rapidement, ils ont apporté un mauvais esprit en disant que notre seigneur Godefroy de Bailly profitait de tous les paysans et qu'on pouvait se débrouiller sans lui. Ils cherchaient à apporter un climat de révolte… »
Nom de Dieu, je suis en train de lire un livre monarchiste !!! J'ai continué tant bien que mal mais le coup de grâce est venu à la fin, lors du petit laïus sur la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat de 1905, où l'auteur s'émeut encore de l'interdiction des congrégations religieuses au sein des écoles, parle d'expropriation des familles et de confiscation de l'enfant. A ce stade je suis en train de m'étouffer, mais il ne reste que deux pages. Il conclut sur l'indispensable premier rôle des parents dans l'éducation des enfants, point sur lequel je converge, bien que de son point de vue il s'agit d'apporter une culture catholique à l'enfant et que du mien, il s'agit de lutter contre tout les dogmatismes, religieux ou non.

Je me suis renseignée sur l'éditeur et j'ai appris qu'il s'agissait d'une maison catholique. Bon… je ne suis clairement pas le public visé alors je vais déposer ce livre dans une boite à livres en espérant qu'il fera un heureux ou une heureuse !

Je commencerai en remerciant Babelio et sa Masse Critique, ainsi que les Éditions Pierre Tequi qui m'ont permis de découvrir ce livre.

Jean et Henri sont deux frères qui vivent dans le Beaujolais avec les grands-parents. Ils ont perdu leur maman et leur papa est parti à la guerre (nous sommes ici en 1915).
Ils ne savent pas comment, mais ils ont le pouvoir de voyager dans le temps, au Moyen-âge, pendant qu'ils rêvent, et de mener à bien des missions de « sauvetage », en compagnie de leurs cousines.

Cette série jeunesse est tirée de films familiaux diffusés sur les réseaux sociaux et dans la région. C'est Grégory SOODTS, père d'une famille nombreuse de sept enfants, qui est à l'origine de l'écriture de ce premier roman. Elle est librement inspirée de personnages ayant réellement existé au début du XXe siècle. Ce livre est complété par un dossier historique qui développe un thème évoqué dans l'intrigue, à savoir l'éducation des enfants en 1915.

J'aime lire de temps à autre, de la littérature jeunesse. Il s'agit là d'une très jolie lecture, pleine d'aventures, qui devrait ravir les petits, comme les grands ;-) Moi, personnellement, j'ai été complètement enchantée, embarquée !