De retour à Shangaï, la jeune fille, avec l'aide de sa mère et de son oncle Chen, a décidé d'ouvrir sa belle demeure aux enfants des rues. C'est son ami Tuduo qui les conduit dans ce refuge où on leur offre un toit, à manger et un nouveau départ dans la vie. Or, une nuit, une ombre se glisse dans le dortoir des enfants et leur dérobe leurs maigres économies. Tout accuse Tuduo qui s'en défend, mais doit quitter la maison de Yaya chassé par l'oncle Chen. Cependant, après son départ, les vols continuent…
On reprend donc les aventures de nos deux héros juste quelques semaines/mois, après leur retour à Shangaï. Je trouve d'ailleurs l'idée pour prolonger l'amitié de Yaya et Tuduo excellente. Ouvrir un orphelinat pour tous les enfants pauvres du quartier est vraiment bien trouvé. Cela permet de garder le lien entre les deux amis, mais également de faire évoluer les deux personnages dans le bon sens. Yaya, que l'on a connue comme une petite fille de riche un peu capricieuse, a pris de la maturité avec ses précédentes aventures et s'engage donc dans cette cause sociale qui la fait grandir. Tandis que Tuduo, qui a toujours voulu se sortir de la rue, trouve enfin une opportunité, ainsi que pour tous ses camarades.
Nos deux héros n'en gardent pas moins leurs caractères propres qui étaient si attachants dans la première saga en bande dessinée : Tuduo est une forte tête, petit gamin des rues en soif de liberté, qui n'arrive pas à rester en place sur une chaise pour suivre ses leçons de lecture, et Yaya a mûri mais reste tout de même une petite fille aux valeurs bourgeoises. C'est donc avec délice que l'on retrouve nos deux héros car ils restent dans la continuité que l'on a tant aimée.
L'intrigue en elle-même est également très bien trouvée. On comprend très vite que ce n'est pas Tuduo le voleur, mais pour trouver qui c'est, on se tire les cheveux. Et quand on trouve le coupable, c'est tellement inattendu que ça nous tient en haleine. Vraiment, je n'avais pas imaginé cette éventualité et encore une fois c'est très bien amené.
Ce qui n'est pas dit dans le résumé, c'est qu'une seconde intrigue vient agrémenter le récit, une fois que le voleur est trouvé : la recherche du papa de Yaya qui s'avère plus compliquée que prévue. Je ne vous en dis pas plus ici, pour vous laisser le plaisir de la découverte, mais cela tient encore le lecteur en émoi. On retrouve également d'autres personnages rencontrés dans la saga précédente, pour parfaire le tout.
La fin du roman tient en haleine, c'est coupé vraiment pile où il faut : sans frustration on peut attendre sagement la suite, mais il reste tout de même des mystères à éclaircir !
Une autre retrouvaille également pleine de joie pour moi : les dessins de l'illustrateur
Golo Zhao. Son coup de crayon m'avait réellement séduite dans les bandes dessinées et on le retrouve avec délice dans le roman. Des formes et des couleurs douces qui correspondent très bien à un univers enfantin, mais qui peuvent également plaire aux plus grands. Une illustration pleine page à chaque en-tête de chapitre et une autre intégrée à chaque chapitre. Un vrai régal pour suivre les aventures de nos deux petits héros.
Malheureusement, le seul petit hic du roman, se trouve également dans les illustrations. Yaya et Tuduo y sont dessinés un peu plus âgés que lorsqu'on les a quittés dans la dernière BD, pourtant ils ne le sont pas plus en réalité dans le roman. En effet, la toute première BD annonce un début d'aventure en novembre 1937 et l'intrigue du roman commence en 1938. Il y a donc grand maximum 1 an qui s'est écoulé entre deux, pourtant les illustrations nous les montrent plus âgés que ça. Ils ont encore des bouilles d'enfants dans la bande dessinée, ils sont représentés comme des ados dans le roman. Sans avoir encore commencé le roman je m'étais d'ailleurs dit que l'histoire devait donc se passer 2-3 ans plus tard au moins. Un petit couac de ce côté, donc, mais qui n'entame tout de même en rien ma bonne humeur face à ce récit.
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