Sur scène, lorsque Dean Brody marche, bondit et pirouette, offrant à la caresse des projecteurs ses traits ciselés qu’encadre une crinière de cheveux bleu-noir, on croirait presque qu’il s’adonne à quelque mystérieux rituel érotique. Il impose à son violon un rythme échevelé qui saisit le public aux tripes et le laisse finalement épuisé et pantois. En authentique virtuose, Dean alterne avec aisance la guitare, le violon et le piano sans cesser un instant de maintenir son auditoire sous le charme de sa voix profonde, chaude et rocailleuse, dont la sensualité parvient à faire fondre les cœurs les plus secs.
Les parapluies déployés formaient un gigantesque canevas multicolore qui contrastait violemment avec le ciel de cette fin d’avril, sillonné par des hordes de nuages toujours plus menaçants. Ceux qui n’en avaient pas tentaient de se protéger en brandissant un journal ou un sac en plastique dégoulinant au-dessus de leur tête.
C’est comme cela qu’il a réussi à faire atténuer sa peine. N’oubliez pas que ce type est tellement riche qu’il serait capable de corrompre un ministre si l’envie lui en prenait.