Malgré ma mort

Que feriez-vous si vous saviez exactement comment vous allez mourir ?

C'est la vie d'Alexandra Levasseur, jeune femme atteinte de d'un trouble de l'anxiété, qui, depuis ses 16 ans, rêve de sa mort. Ces cauchemars récurrents lui ont tout coûté : ses ami.es, sa vie sociale et sa famille, dont seule subsiste sa mère, Cassandre, qui cherche par tous les moyens à aider sa fille.

C'est aussi le point de départ de la novella d'Onir Ynao, Malgré Ma Mort, publiée aux toutes jeunes éditions du Labyrinthe de Théia. Nous suivons Alexandra, qui, pour faire plaisir à se mère, accepte de partir faire des études dans une autre ville avec cette épée de Damoclès et son anxiété dévorante. Car elle le sait, elle va mourir, elle ne sait juste pas quand. Alors à quoi bon se projeter dans l'avenir quand on sait qu'on n'en a pas ? Pourtant, ce changement de cadre, et la rencontre deux autres étudiants, Jonas et Ibrahim, avec qui elle va se lier d'amitié (ici pas de romance, car l'héroïne est aromantique) et oublier un peu le poids de sa vie toute tracée.

MMM est un texte court, percutant, qui traite de sujet sombre, à commencer par la dépression et l'anxiété. Pourtant, à travers le voyage de son héroïne, il nous montre aussi que parfois il y a une petite lueur pour nous éclairer sur la route. Car si la fin est déjà connue, le chemin est plein de surprises.

Le style d'Onir est vif et doux à la fois, et il sait aussi bien retranscrire les moments douloureux (comme une crise d'anxiété) que les moments plus calmes et d'espoir. À la fin, on réalise que le livre est terminé et on ne l'a même pas vu passer tellement Onir nous entraine sans temps morts (ce qui, d'après moi, est parfois plus compliqué à gérer sur le format nouvelle que sur un format plus long). C'est aussi un récit d'urban fanatsy (introduction à l'univers plus vaste de Dwergenh) où le fantastique, quoiqu'encore discret ici, est bien pensé et laisse entrevoir un mode bien plus vaste.

Le livre en lui-même est magnifique, avec ses parties dorées, ses tons d'oranges et de jaunes, et Alexandra, assise sur son croissant de lune. La couverture est l'oeuvre de Cyrielle Foucher et sa douceur contraste parfaitement avec le sujet.

J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle, et j'attends avec impatience les autres récits d'Onir dans cette univers étrange et fascinant.

C'est un très court roman de 70 pages ayant fait l'objet d'une campagne Ulule et le travail éditorial sur le livre en lui-même est absolument canon.

C'est une lecture qui m'a un peu déstabilisée car je m'attendais à une ambiance plus fantastique, avec davantage un côté Urban Fantasy, mais au final on n'y est confronté qu'à la fin.

Cette histoire nous fait suivre les pas d'Alexandra, hantée par un cauchemar mettant en scène sa mort.
Cependant, malgré son anxiété, son détachement de toute relation et sa volonté de vivre en marge pour ne faire souffrir personne, elle évolue tout au long du récit.

J'ai très bien compris la problématique d'Alexandra, cette peur de la mort qui me parle au plus profond de mes tripes depuis toujours, la peur du lendemain, les prophéties autoréalisatrices et de savoir si les choses valent la peine d'être vécues, (spoiler alerte: oui), ce sont des sujets sensibles qui font que cette lecture n'est vraiment pas faite pour tout le monde.

Au-delà de ça, j'ai trouvé la manière dont tout cela était abordé fluide et efficace, le récit est bien construit et j'ai bien aimé que le décor planté soit celui de l'université, qui pour moi est vraiment un moment de bascule permettant de se trouver.

Je trouve cependant que 70 pages c'est un peu court pour se sentir proche d'un personnage principal et immergées dans une histoire, j'aurais aimé voir certains points étoffés.
J'ai été mitigée par la fin, qui laisse imaginer une suite dans cet univers, mais ne voyant pas comment le dénouement pourrait le permettre.

En bref: Pour un premier roman, je trouve que c'est un début très prometteur et j'ai hâte de découvrir les prochaines parution de cette toute jeune ME, en croisant les doigts pour que les prochaines me parlent un peu plus niveau fantasy.

[Pas de course aux notes ici, ma note ne veut rien dire. Mon ressenti est dans mon commentaire ;)]

La couverture est un petit bijou, moi qui pourtant ne suis pas naturellement attirée par le doré, là j'aime beaucoup.
Déjà pour commencer : on a beau s'y attendre, on espère quand même que… Et intérieurement, je me demandais si l'étape de la mort n'était pas qu'une métaphore, qu'Alexandra « commencerait une nouvelle vie »… Bon, je ne spoile pas, mais du coup, la chute est très bien réussie, bien qu'annoncée ! Et c'est en cela que cette novella est réussie. le fait que le rêve d'Alexandra se modifie sur quelques menus détails sans que l'issue change, aussi, alors qu'on espère qu'elle change de facto.
Son anxiété me parle beaucoup, énormément. Là-dessus, je me suis beaucoup reconnue.
J'ai des questions qui me restent à l'esprit, notamment : Jonas. Je ne sais pas du tout quoi en penser. Est-ce que les hypothèses d'Alexandra à son sujet étaient en partie erronées, dans le sens où du coup, sa jalousie serait amoureuse ? Est-ce que c'est une « jalousie d'ami » ? Très étrange, et les propos des sorcerières (très joli mot, comme rêvereuse) sur ce qu'il s'est passé restent sibyllins…
Pauvre Cassandre, sa réaction est tout à fait compréhensible.
Sur ce, je pense qu'il y a certains passages de la novella qui auraient mérité d'être développés, qui ont été survolés alors que ça ne m'aurait pas dérangée du tout qu'on creuse. Peut-être alors aurais-je mieux compris la relation qui lie Alexandra et Jonas…
Je me demande si on reverra Ibrahim dans Dwergenh… Quoi qu'il en soit, je serai ravie de retrouver la plume d'Onir, fluide et poétique, dans d'autres novellas de cet univers.
La bande musicale accompagnant la novella est délicate, j'ai encore certaines mélodies en tête.

J'avais déjà lu les premières versions en partie sur Wattpad et le site auteur. Mais que dire de cette version éditée si ce n'est qu'elle est masterclass ? On navigue entre un côté thriller mais pas trop avec la touche de fantastique suffisante pour titiller notre envie d'en savoir plus.
On ne bascule dans la fantasy qu'à la fin et il y a un fusil de Tchekov si bien placé que même après ma lecture j'en ai encore des frissons.

Alexandra est une personne atteinte de dépression, décrite avec justesse et sans trop de chichi, juste ce qu'il faut pour que ceux qui sont comme elles s'identifient. Et si contrairement à Alexandra, on ne fait pas de rêves aussi horribles, comme elle, on peut se prêter à l'espoir.

Chaque personnage a sa petite touche de personnalité et pour peu qu'il soit secondaire (Cassandre) reste quand même très identifiable.

La Maison d'édition a fait le pari de mettre des trigger warning sans en faire trop. C'est suffisant pour nous alerter et nous préparer à la lecture.

En tout cas, je dis bravo ! Je recommande mille fois !

Malgré ma Mort de Onir Ynao est une novella, la première parution chez les éditions le Labyrinthe de Théia. Les premières pages nous préviennent avec des trigger warnings : ce récit aborde des thématiques difficiles autour de la santé mentale telles que l'anxiété, la dépression, l'isolement, les troubles alimentaires, la mort.

On suit Alexandra, une jeune femme qui rêve toutes les nuits de sa mort depuis deux ans. de peur de voir ce jour fatidique arriver, et pour éviter de s'attacher à des gens qu'elle quitterait donc prématurément, Alexandra s'isole du monde et des relations sociales. Pour ses études, elle change de ville et se retrouve loin de sa mère, seule dans un appartement…

Certains passages sont oppressants car l'auteurice décrit parfaitement l'isolement et l'état de détresse dans lesquels Alexandra se retrouvent à plusieurs reprises, la jeune femme étant dépressive, faisant des crises d'angoisse ou ayant des pensées suicidaires. Mais tout n'est pas noir dans cette histoire car Alexandra va faire deux rencontres qui vont lui apporter de l'espoir et un peu de bonheur au quotidien.

Le récit se lit d'une traite grâce à une écriture fluide. Les ellipses temporelles manquent parfois de clarté et tout se succède très rapidement mais dans l'ensemble j'ai aimé ma lecture. le personnage d'Alexandra est réaliste et génère de l'empathie. On a envie de la voir à tout prix se sortir de cette spirale d'anxiété et de la voir se reconstruire, goûter au bonheur qu'elle mérite. Sa relation avec sa mère mais aussi avec les deux garçons de son université sont touchantes et construites avec justesse.

Malgré ma Mort fait partie d'un univers plus vaste intitulé Dwergenh qui sera exploré dans d'autres textes. En tout cas, le dernier chapitre ouvre une porte mystérieuse sur cet univers et apporte la dose de fantasy que l'on pouvait attendre dans le reste du texte. L'auteurice aura par ailleurs réussi à me surprendre avec son dénouement marquant.

Le petit bonus qui fait plaisir (en plus de cette magnifique couverture illustrée par Cyrielle Foucher) : une bande-originale pour accompagner la lecture a été créée par Joxan Dejasmin.
Lien : https://adoptlibrarian.blogs..