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EAN : 9782378152673
272 pages
Talent Editions (09/11/2022)
4.08/5   6 notes
Résumé :
L’Occident a longtemps peiné à mettre l’Ukraine sur ses cartes mentales. Obnubilés par notre relation à la Russie, nous avions tendance à l’enjamber pour regarder le monde avec les lunettes de Moscou, surtout à Paris et Berlin ! C’est donc avec stupéfaction que nous avons vu se dresser cette nation slave face à l’ouragan néo-totalitaire poutinien qui a fondu sur elle, et menace désormais ouvertement l’Europe. Le fait ukrainien est la divine surprise de ce moment his... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Tout d'abord, je remercie Babelio et Talent Editions qui m'ont permis de découvrir cet ouvrage.
J'ai pris du temps avant de rédiger ce billet sur la lecture de cet échange entre Constantin Sigov , philosophe ukrainien, éditeur et universitaire fondateur du laboratoire franco ukrainien en 1992 à l'Université de Kyiv, et Laure Mandeville, grand reporter au Figaro qui a couvert l'actualité russe de 1989 à 2008.
Du temps car le propos est très illustré historiquement et je ne connaissais pas grand-chose sur l'histoire de l'Ukraine, entre les nombreuses personnes publiques évoquées, leur rôle et les événements depuis 1991, les informations sont exhaustives.
Sigov évoque le putsch de 1991 à Moscou et la menace d'un retour en arrière qui a conduit à la déclaration d'indépendance de l'Ukraine suivi d'un référendum pour voter la séparation.
Cet ouvrage regroupe l'ensemble des conversations durant 6 mois d'échange commencé dès le début de l'invasion russe en Ukraine, entre la journaliste et le philosophe.

Ces échanges sont tout à fait édifiants et analysent avec clarté les enjeux de la souveraineté et de l'indépendance de l'Ukraine, cet Etat courageux et résistant aux attaques criminelles d'un tyran infréquentable.
Et pourtant certaines personnalités publiques européennes (qui pensaient d'ailleurs une invasion impossible) défendent la thèse du compromis indispensable, comme si il nous appartenait de décider du sort d'un pays souverain !
Ou encore oser tenir le discours de « l'humiliation » qu'il ne faut pas infliger au chef du Kremlin ! Je cite Sigov : «… Qu'il faudra rétablir des relations avec Poutine. Pas un mot sur la menace permanente du maintien de Poutine au pouvoir, ni sur les conditions qui devront être réunies pour rétablir un dialogue, ni sur le fait qu'il n'appartient pas aux occidentaux, mais à l'Ukraine de décider du moment des pourparlers. »
Consternant et affligeant cette obstination à ne pas reconnaître la force du sentiment national du peuple Ukrainien.
Que penser de notre aveuglement européen, ou notre endormissement coupable, depuis 2014 et l'annexion de la Crimée, berné par une propagande orchestrée depuis le Kremlin, comme si on avait besoin de vérifier le pouvoir de nuisance de Poutine….

De nombreux ouvrages sont sortis depuis, et la guerre continue, mais celui-ci m'a permis d'y voir un peu plus clair et pour citer les auteurs :
« Nous avons abordé les thèmes les plus variés et les noeuds gordiens de l'incompréhension, nous avons honnêtement décrit les lacunes à combler pour que l'Ukraine trouve sa place sur les cartes mentales des Européens ».
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Constantin Sigov, philosophe ukrainien, interrogé et commenté par la journaliste Laure Mandeville nous détaille ce qui fait la singularité de la défense ukrainienne et encourage l'Europe à se lever pour combattre à ses côtés. Ce penseur m'a fait prendre conscience que, comme le disait Hannah Arendt, le mal reste banal... et ainsi à la portée de nos actions : les combats restent possibles, même face à un oppresseur patenté. Cependant, je me suis un peu perdue dans ses citations et ses références. C'est frustrant pour moi, car je sens que Sigov dispose d'une culture étendue, que ce soit du côté ukrainien que du côté français. Cela dit, j'ai découvert dans cette interview la révolution orange que les Ukrainiens proposent comme une réplique à l'«homo sovieticus».
Sigov déplore l'aveuglement d'une Europe qui ne parvient pas à croire qu'une guerre s'installe dans ses frontières, du moins au sens géographique. Je ne sais pas si l'Europe veut faire oublier l'idée que la guerre ne peut plus exister en son seing, car fondement de sa constitution, mais j'ai un peu mieux compris la force de l'engagement admirable de ce peuple face aux exactions dont il est victime.
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Je ne voulais pas acheter de livre sur la guerre en Ukraine avant la fin parce que je ne voyais pas, que les nombreux auteurs m'excusent, comment on pouvait comprendre cette guerre alors qu'elle était en cours... mais à chaque fois que j'entendais parlé de ce livre, qui parlait du brusque sursaut du peuple ukrainien... il me semblait que là c'était différent... pour comprendre ce qui renforçait l'esprit d'un peuple... point besoin d'en attendre l'issu, surtout que malheureusement ce sont souvent les vainqueurs qui réécrivent l'histoire, même si certains ont travailler pour le rois de Prusse... Pour moi, ce livre était important, il devait être écrit avant l'issu de la guerre pour que quoiqu'en soit l'issu... on ne puisse pas changer dans les écrits ce qu'il avait à offrir au monde...

Et j'avais bien raison... de l'acheter, même si j'ai attendu qu'on en parle plusieurs fois à la télévision... Et c'est un livre de coopération franco-ukrainienne que ce livre puisque c'est une co-écriture d'un Française du Figaro et d'un philosophe ukrainien dont une des inspirations et l'autrice qui vient en premier à l'esprit quand on parle de Totalitarisme Hanna Arendt... même quand on ne l'a pas lu... comme moi d'ailleurs...

Et l'on nous parle du dénis très ien expliqué de l'Occident en ce qui concerne la Russie... hélas ce n'est pas le seul dénis... mais ce n'est pas ici l'objet du livre... On nous parle de la mutation d'un peuple, dont le rouge a pali, il est devenu orange... comment rouge et orange peuvent-ils donc s'opposer ? C'est belle et bien à travers les bruits de la place Maïdan ce qui s'est passé... et ce livre vous montre comment la couleur orange, pourtant ressemblant au rouge, a été une source de division, entre deux peuples frères, dont l'un à refuser et le passé, et la mutation de l'autre une histoire de déstalinisation, qui aurait pu n'être que cela, et qui est devenu dérussification parce qu'on s'y est opposé avec violence... un livre qui se lit facilement... mais on peut pourtant passé à côté si on est encore dans le déni sur bien des sujets... y compris en occident... et même si les anecdotes sont rares, elles existent, et c'est surtout le témoignage de cette transformation, perçut dès le début par certains russes et Ukrainiens les anti-guerre ! Une mutation dont on dit dans le livre, qu'elle est la même que celle de la résistance française ou des gens de tous univers de la société française se sont soulever... oui... quand on lit certains ivres qui parlent de vie totalement bouleversé... par exemple l'étudiante qui porte secrètement des messages de la résistance en le cachant à ses parents, elle qui ne leur avait jamais menti... oui, c'est le même genre de mutation.. mais qu'on ne vois que sur une très faible part de la population française... dans le dénis du bonheur illusoire de la société de consommation qui laissent tant de gens baignés dans les eaux sales du caniveau du non emplois.... alors merci de ce livre, car la France doit suivre cette mutation qui non, n'est pas si avancé que cela quand on regarde certains JT de LCI.... oui merci aux auteurs... c'est un livre à lire sans attendre... histoire de remettre de l'ordre dans nos priorités... parfois futiles...
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Issus du dialogue de six mois entre une journaliste du Figaro, Laure Mandeville, et un philosophe ukrainien, Constantin Sigov, ce livre sera rapidement périmé comme tant d'autres commentant l'actualité sans un recul suffisant. Publié (trop ?) rapidement, il a même pris de court le relecteur. Il contient cependant des éléments qui nous permettent de mieux comprendre certains aspects de la situation actuelle.

Ainsi, une différence essentielle entre l'agresseur russe et l'agressé ukrainien est que la société civile de ce dernier est plus forte que son État, tandis qu'en Russie c'est le contraire.

Des faits historiques souvent ignorés ou tus sont mis en relief par la guerre actuelle : selon des historiens allemands, à partir d'études statistiques approfondies, les Ukrainiens ont "produit" plus de soldats victimes de la Seconde Guerre mondiale que tous les autres pays européens réunis. de même, on nous avait appris à l'école la grande famine irlandaise du XIXe siècle, mais qui connaissait l'ampleur de l'Holodomor ?

En décembre 2022, le centenaire de la naissance de l'Union soviétique sera-t-il commémoré dans la cathédrale Saint Sauveur autrefois rasée par Staline et reconstruite sous Eltsine à l'emplacement d'une piscine ? Comme ce monde est versatile !

Comment ne pas évoquer Orwell en ces temps de propagande éhontée, d'informations maquillées, masquées, fausses et calomnieuses ? Constantin Sigov rappelle à ce propos que, sur le fronton du ministère de la Vérité, est écrit dans "1984" : "La paix c'est la guerre"...

Par bien d'autres remarques, références ou allusions, ce dialogue est d'une lecture intéressante et nous éclaire sur les évolutions en cours. Une belle métaphore s'applique au comportement des citoyens après la chute de l'Union soviétique : si après voir séparé durablement en deux par une vitre la population d'un aquarium vous retirez cette vitre, chaque moitié continuera à vivre de son côté comme si la vitre était toujours en place... Les habitudes sont tenaces. Cette métaphore vaut aussi quand on remplace la vitre par le rideau de fer : ce dernier étant tombé, Paris, Berlin Varsovie et Kiev vivent désormais dans le même espace. Ouvrons les yeux.
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Un livre qui m'a été difficile à lire, difficile aussi pour moi désormais à critiquer. Ce livre est le compte rendu de discussions téléphoniques entre une journaliste française et un philosophe ukrainien. Ils discutent. de tout concernant la Russie, l'URSS, l'Ukraine...Ils parlent de l'indépendance de l'Ukraine, de son histoire assez compliquée, de ce pays né dès 1917, écrasé par le sang des bolcheviques. Une "terre de sang et de désolation". On aborde le sentiment fort de nationalisme ukrainien ; l'incompréhension des européens devant ce ressaut nationaliste. La France a durant des années occulté ce pays, cette Ukraine. Les crimes du communisme n'ont guère été punis. On évoque le chemin de l'émergence de l'Ukraine en tant que nation. Personne ne semble comprendre cette Ukraine. L'ambiguité est t elle avec sa langue, sa culture. Cependant, cette guerre existe. Et faut-il songer à ce qu'elle puisse s'étendre ? L'idée que l'Europe va vivre sans guerre, idée renforcée après la disparition de l'Union soviétique a vécu. Nous sommes donc des somnanbules qui sommes peu à peu menés vers la guerre dont nous ne voulons pas. Cet ouvrage m'a ouvert les yeux sur certains aspects. L'inconvénient c'est de n'avoir encore une fois qu'une seule version, l'Ukrainienne. Je m'intéresse depuis longtemps à cette histoire. Je crois que l'Ukraine est une nation à part entière avec son histoire, sa langue et sa culture. Poutine qui est-il vraiment ? Que veut -il ? Et la Russie la dedans ??? On diffuse de fausses analyses. J'espère que ce livre aidera le lecteur à prendre conscience de la situation de l'Ukraine. A lire même si cela demande une attention et quelques connaissances.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est-ce qu'Hanna Arendt appelait « le trésor cachée de la résistance » ?
De quels sacrifices parlez-vous ?

On va devoir vivre plus sobrement, sans le gaz russe aussi. Mais on respectera plus nos propres pays si on prend ce chemin difficile. La veille de la révolution de Maidan, on avait à Kyiv l'impression d'une société amorphe, qui énervait tout le monde. On était encore plus remontés que les Français ne le sont aujourd'hui contre leur pays. Cela a donc été une grande surprise quand le réveil national s'est produit. Cela a montré que dans ses profondeurs, chaque société libre, même anesthésiée, recèle des ressources qui restent longtemps souterraines, comme certaines rivières, puis soudain, surgissent au grand jour et surprennent tout le monde, pas seulement les dictateurs comme Viktor Ianoukovitch et Vladimir Poutine. Puis soudain sur la place Maïdan, on a réalisé qu'on était une république, qu'on pouvait être solidaires comme jamais, on a découvert nos voisins de palier, d'immeuble, une transformation totale de perspective s'est produite. Et cela recommence aujourd'hui. On avait critiqué avec mépris les maires jadis pro-Poutine de Kharkiv et d'Odessa, mais ils sont maintenant les meilleurs patriotes, solides comme des montagnes.
Qu'est-ce qu'Hanna Arendt appelait « le trésor caché de la résistance » ? En France, aussi, il a existé pendant la Résistance et il peut revenir. On l'a vu apparaître à Prague en 1968, et à Budapest en 1956. Cette qualité propre à chaque pays européen rejaillit quand le sujet devient la vie et la mort ! Savez-vous qu'à Kyiv sont nés plus de 800 enfants sous les bombes, dont 12 paires de jumeaux ? Aujourd'hui, je ressens physiquement la force incroyable de la vie, de la résistance qui ne pourra être arrêtée. C'est l'élan vital de Bergson. Chacun peut devenir un Churchill. Les Européens avaient oublié le goût de la liberté, ils avaient l'illusion que c'était un acquis. Mais avec cette guerre, ils doivent réaliser que c'est une valeur inestimable.
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p 196
Cela nous libérait [dire adieu à l'Empire] ce n'est pas pour rien que j'avais choisi comme thème de mon doctorat "Le jeu", une manière de liberté incarné dès l'enfance. Mon sujet s'intéressait à l'importance du jeu dans le développement de l'enfant, pourquoi il apprend les langues en jouant avec les mots, pourquoi au lieu de marcher strictement droit comme le fond les soldats, l'enfant danse. Pourquoi i choisit de gambader de courir, etc. Pourquoi dans l 'anthropologie même, dans le développement humain est inscrit cette liberté.[ note de Pégase Shiatsu : merci merci merci!!! 3fois merci.... cela complète ce que disent Maria Montessori pour les enfants et Pat Parelli pour les chevaux ainsi que 'expérience de l'autiste Temple Grandin... quand ce que ces gens là disent ne marchent pas, c'est pace qu'il a une privation de liberté de l'individu (enfant ou cheval) qu'on n'a pas détecter... et pourtant c'est ces méthodes qu'on accuse... pour avoir un jugement sur l'animal ou l'enfant et lui imposer nos à priori et foutre en l'air ses capacités pour prouver qu'on avait raison, c'est pitoyable! Et parfois même c'est par intérêt personnel!!! Décidément, cette guerre en Ukraine tente de modifier même nos sociétés occidentales en profondeur, pas que la société russe, cela fait longtemps que je le pense!!
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Prenons un autre exemple de la vie intellectuelle française , celui de Michel Foucault. C'est quelqu'un qi n'a jamais fait de philosophie de droit. Au contraire, il n'a cessé de dire très clairement que les normes et les règles st quelques choses de très répressif, qui porte atteinte à la vie des gens, quelque chose de négatif. Malheureusement, c'est justement la direction, que l'on pourrait qualifier de "Foucaldienne" qui est devenue très à la mode dans l'espace postsoviétique. On s'est mis à dire que les normes étaient une violence que nous subissions. Alors que, disons-le clairement, dans les pays occidentaux, ces lois et normes fonctionnent et protègent le citoyen. [note de Pégase-Shiatsu : excellente observation, sauf qu'en France cela ne protège plus le citoyen... cela protège le crétin et sa pétasse qui ne veulent pas d'instruction la liberté de faire n'importe quoi et de piétiner les autres pour des aides sociales non indispensables, des augmentations non mérité.... pour des loisirs, des vacances en piétinant le faible en France à penser comme cela, cela fait 50 ans que c'est le chaos... avec des discours honteux de nos médiats et de notre éducation nationale....]
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PP 227-8]
Ce qui est à l'opposé de ce nihilisme, c'est une autre perception de la solidarité. Au moment où le lien de solidarité entre de nombreuses nations se délite, les Européens découvrent en direct qu'il y a tout près d'eu une société dans laquelle les liens de solidarité entre les personnes ne s'opposent pas à l' Etat, au contraire. la défense et la résistance ukrainiennes sont à tous les niveaux, dans la société, dans l'Etat, dans les différentes couches sociales. Pour moi, l'idée de participer de façon solidaire à la résistance est un remède contre le cynisme.
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Note 19 P261
La stich zaporogue [des cosaques) est détruite par les armées russes pour la première fois en 1709, afin de briser net les velléités d'indépendance de cette institution. Les Cosaques zaporogues sont alors forcés de migrer plus au sud, sur la partie du Dniepr qui appartient au Kham de Crimée. En 1734, ils obtiennent la permission de revenir à la Sitch, après avoir pris position pour les cosaques russes dans leur conflit avec les Tatars. Mais en 1775, ils sont de nouveau anéantie sur ordre de Catherine II, par l'armée du général Tekeli....
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