Grâce à ce livre, riche en illustrations et en informations, on suit chronologiquement l'évolution de la société japonaise. C'est un livre d'histoire passionnant et les samouraïs en sont le fil conducteur. Des estampes, des masques, des armures, des peintures, des paravents, des armes, des rouleaux, des "mon" (blasons)... de quoi me faire regretter de ne pas être allée à l'expo qui a eu lieu en 2014 à Nantes. Ce n'est pas juste un livre lié à une expo, c'est une sorte de "Bible" pour tous ceux qui s'intéressent au Japon et à ses traditions. S'il fallait trouver un seul bémol ce serait l'absence de lexique récapitulatif à la fin mais tout est très bien expliqué, il faut juste se souvenir des termes et il y en a beaucoup. Bref, un coup de coeur!
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Ninja (ou shinobimomo) signifie gens "cachés ou personnes "endurantes", le terme dérivant d'un verbe, shinobu, qui peut signifier soit "se dissimuler", soit "supporter, souffrir". A l'origine, il s'agit de gens qui pratiquent des formes d'ascèse dans les montagnes et développent des techniques de combat particulières, fondées sur l'endurance et la dissimulation.(...)
Discrets et efficaces, les ninja n'étaient guère aimés ni par le peuple qui les redoutait, ni par les guerriers qui les méprisaient. Ils deviendront l'objet au XXè siècle d'un engouement dans le roman historique d'abord, puis dans le cinéma et la bande dessinée qui les transformeront en "Robin des bois", bien loin de ce que fut leur condition réelle.
Le moment de la mort devient ainsi l'occasion de manifester sa dignité, sa renommée, sa réputation posthume. Mieux vaut la mettre en scène. De là vient cette obsession de la mort honorable esthétisée qui imprègne la culture guerrière de l'honneur. Le suicide au moment de la défaite est la dernière carte que peut jouer un samouraï vaincu.
A propos de Tomoe Gozen, femme samouraï:
"D'une force et d'une adresse rares à l'arc, que ce fût à cheval, que ce fût à pied, le sabre à la main, c'était une guerrière capable d'affronter démons ou dieux et qui seule valait mille hommes." (Dit des Heiké)
Rencontre avec Pierre-François Souyri autour de Nouvelle histoire du Japon aux éditions Perrin et de le Japon chez Belin éditeur.
Pierre-François Souyri, après avoir enseigné à l'Inalco puis dirigé la Maison franco japonaise de Tokyo, est professeur à l'Université de Genève où il enseigne l'histoire du Japon. Il a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire japonaise dont Nouvelle Histoire du Japon (Perrin, 2010), Histoire du Japon médiéval, le monde à l'envers (Perrin, 2013), Kamikazes (avec Constance Sereni) (Flammarion, 2015), et plus récemment Moderne sans être occidental, Aux origines du Japon d'aujourd'hui (Gallimard 2016).
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16/01/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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