En une dizaine d'années de règne, l'empereur Néron n'a rien fait de glorieux. Il a pourtant réussi à laisser une marque indélébile sur l'histoire du monde. Il est, sans aucun doute, l'un des empereurs romains les plus connus. Ses titres de gloire : inceste, matricide, assassinat, dépravation...
Il incendie sa ville, trucide son épouse ou invoque les esprits. Autant d'indices pour déceler un roi "fou". Certains l'ont été plus que d'autres et leurs comportements les conduiraient à l'asile de nos jours. D'autres l'ont été de manière plus subtile ou ont seulement alimenté une suspicion durable. Tous ont marqué l'histoire et illustrent une vérité : on peut avoir l'esprit déranger et régner très longtemps, souvent pour le malheur de ses sujets. Mais peut-être est-ce le pouvoir qui, en définitive, rend fou ?
De son vivant, on ne dit pas de mal de Charles IX. Il ne faut pas oublier qu'un roi peut tout se permettre. Il n'est que le serviteur ou le bras armé de Dieu. S'il est fou, comme l'avait été Charles VI, c'est un choix divin, contre lequel il n'est pas permis de s'élever, pour affliger le pays. L'image négative de Charles IX est une construction post-morterm, du XVII° au XIX° siècle (avec les historiens protestants puis Alexandre Dumas et Mérimée, notamment). On ne saura sans doute jamais son rôle précis dans la Saint-Barthélemy ni son attitude devant le cadavre de Coligny.
(Didier Le Fur, spécialiste des Valois)
Pour garder sa raison, mieux vaut avoir une famille équilibrée et vivre dans une époque paisible. Charles IX (1550-1574) n'a bénéficié ni de l'une ni de l'autre.
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