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EAN : 9782749123776
144 pages
Le Cherche midi (08/03/2012)
4/5   30 notes
Résumé :

« Quand Marie comprit que son cancer ne lui laissait aucune chance, elle me dit qu’elle avait un dernier combat à mener : raconter son parcours afin qu’un jour une loi, en France, permette aux gens qui se trouvaient dans son cas de choisir leur mort. Elle entendait dénoncer certaines scandaleuses pratiques hospitalières et thérapeutiques, ainsi que l'inertie du gouvernement vis-à-vis de l'euthanasie, alors que la majorité des Français est en faveur d’une mor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Tout d'abord, je tiens à dire que je respecte le choix que MARIE DEROUBAIX a fait d'avoir recours à l'euthanasie dans le cadre de son cancer du poumon et de ces 6 métastases cérébrales visiblement incurables, et d'être allée en Belgique pour cela... c'est son choix, et rien que parce que c'est le sien, il est déjà respectable. Cette femme avait mon âge , à peine plus.

Je reste cependant mitigée par cette lecture : ton authentique, direct et sans fioriture. Elle a écrit comme elle le dit, pour dénoncer le système français, sa prise en charge des malades et de leur fin de vie, l'acharnement thérapeutique et les essais cliniques ( en cancérologie) à peine dissimulés sur des patients-cobayes à moitié consentants. (Elle dit vrai pour une part).Elle a écrit surtout pour dénoncer l'absence de possibilité de recourir à l'euthanasie en France…..vaste débat éthique qui est loin d'être fini, même si la loi Leonetti a fait avancer les choses ...si peu, ainsi que le manque d'empathie de la profession médicale en général.
( A quand les cours de psychologie poussés dans les
FAC de médecine ???)

Non, ce qui me gêne, c'est un jugement sans nuances sur les hôpitaux, les services de soins palliatifs où contrairement à ce qu'elle dit, certains personnels toutes catégories confondues, font un travail formidable et sont à l'écoute...et son jugement sur les patients eux-mêmes...ces cancéreux qui acceptent les chimiothérapies et errent dans les couloirs dans leur fauteuils roulants...Je vous ai épargné la citation de ce descriptif, tant elle me parait une insulte pour les malades qui se battent avec courage et dignité, et qui acceptent de vomir et d'être chauves sans honte.

Alors, et cela n'engage que moi, je le répète, à chaque cancer, son malade, et à chaque malade, son histoire, sa personnalité, sa famille, ses ressources, le degré de son cancer etc...et donc à chacun de vivre cette épreuve selon ses propres valeurs, en accord avec lui-même et lui même-seulement.

Son récit met surtout l'accent sur la médecine à deux vitesses, et elle ne se cache pas d'avoir été privilégiée, d'abord soignée à L'Hôpital Américain de Paris ( Neuilly), privé et qui accueille une clientèle aisée le plus souvent,....et qu'elle met ensuite en balance avec les autres hôpitaux de la capitale, qui ne seraient qu'horreur et manque de respect ? Certes, mais le propos ne serait-il pas à nuancer ?

Alors, j'en conclus que si moi, demain, j'ai un cancer à un stade avancé et l'envie d'abréger mes souffrances, je n'aurai d'autre solution que de finir dans un hôpital pourri agonisante dans des souffrances atroces, parce-que je touche un salaire plus que moyen ?
Elle me déprime à mort...

Alors, paix à son âme, je sais qu'elle hante le cimetière privé de son château, mais le tableau, même s'il dépeint une certaine réalité, est trop noir à mon goût. Désolée.
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Ce témoignage de Marie m'a tout simplement fait ressentir des tas d'émotions ambivalentes...
de l'angoisse,car ce livre renvoie à sa propre mort;tellement Marie décrit bien son état de partir
de la colére,oui une énorme colère contre les blouses blanches..
car hier j'ai été à une conférence sur le libre arbitre dans le cadre de mon métier,tout est beau,tout est rose mais tout est mensonge,et j'ai honte,honte de ce port de la blouse blanche,honte de façon dont on traite l'humain,qui peut etre nous,vous,eux...
honte que tous ces grands médecins,leur grand discours qui alimente pendant des heures ces parlements....
honte de mes confréres qui peuvent traitès si mal l humain..
honte que les choses ne bougent pas sur le vrai libre arbitre...que tout est mensonge.......qui est si bien décrit dans ce livre...cela a raisonné si fort en moi....
j'ai pleurè aussi,car ça ma bouleversé le courage de Marie et son mari....
qu ils aient été au bout....du courage d'organiser sa mort...
la mort si tabou en france,comme si elle existait pas...
je ne sais plus quoi dire...
juste que c'est très dur a lire...très poignant .......bouleversant...
j'espère qu'un jour la France ,se rendra vraiment compte de ce qu'il se passe dans ses couloirs d'hopitaux,soins palliatif ,maison de retraite...
que nous soignant..somme confronter à des choses si difficile,car on a peur..peur de cette souffrance,peur de pas pouvoir la consoler..
peur pour nous meme....
qu'un jour l'humain sera pris vraiment dans toutes sa considérations..par pour de faux,pas juste dans des paroles devant d'autres confrère....
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Un témoignage bouleversant, véritable plaidoyer pour une mort douce et digne.
Témoignage vécu de l' intérieur puisque l' auteure, en phase terminale d' un cancer, est allée en Belgique, pays qui, sous certaines conditions, autorise l' euthanasie, pour partir en paix selon son désir et non pas celui des médecins.

J' ai accompagné Marie dans son combat contre l' acharnement thérapeutique. J' ai souffert avec elle devant "l' inhumanité" de certains praticiens. J' ai partagé ses douleurs physiques et morales. J' ai pleuré et j' ai compris son choix.

Ayant été confrontée à ce désir de choisir sa fin de vie, je n' espère qu' une chose, c'est que le coeur des dirigeants de notre pays ne restera pas insensible à ce livre...
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Dés les premières pages de ce livre, on ressent l'écriture dans l'urgence. L'urgence de tout écrire, d'y décrire les états, les émotions, les démarches avant qu'il ne soit trop tard, avant que l'écriture devienne impossible, ou que le livre soit inachevé par la mort.
Les passages en italique, écrit par son mari, sont touchants et on y remarque une prise de recul aussi par rapport à l'état de Marie, qui ne figure pas toujours entre ses mots à elle parce que, qui mieux qu'elle vit cette maladie?
Récit d'une maladie, du bouleversement de plusieurs vies, ce livre est aussi le récit d'une injustice: celle de ne pas pouvoir choisir l'heure de sa mort quand on sait celle-ci inéluctable et qu'on fait le choix de la dignité au lieu de l'acharnement thérapeutique. Ce livre devrait être lu par les praticiens et politiciens.
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Je ne mets pas de « note » à ce récit parce que je ne me sens pas légitime à juger les réflexions de Marie Deroubaix. Chacun a son avis sur la manière dont il veut mourir et j'estime qu'il n'est pas pertinent de s'appuyer sur les mêmes critères qu'un roman pour écrire mon avis.

Je trouve que ce récit, bien que certains points m'aient un peu dérangée, est très intéressant. Plus qu'un témoignage, il pourrait s'apparenter à un essai sur l'euthanasie. La position de Marie Deroubaix est claire, elle y est favorable et va d'ailleurs se faire euthanasier en Belgique en 2011, puisque la France lui refusait ce droit.

Ce livre offre une vision intéressante sur cette façon de sortir de la vie. On le sait, l'euthanasie est un sujet presque tabou, qui anime bien des débats. Ici, Marie Deroubaix exprime son point de vue en tant que souffrante du cancer et je trouve bien d'avoir des avis sur ce sujet de personnes qui peuvent encore en témoigner. La question de l'euthanasie se pose bien souvent à propos de patients qui ne peuvent plus exprimer leur volonté. J'ai donc trouvé admirable de la part de cette femme de prendre le temps d'écrire pour affirmer sa position.

Ce livre est très bien documenté, on sent que Marie Deroubaix a fait de nombreuses recherches pour l'écrire et étayer son propos. Certains points m'ont fait réfléchir, notamment une comparaison entre les hommes et les animaux. En effet, elle exprime son incompréhension face à l'acharnement thérapeutique que subissent certains patients, pour les maintenir en vie jusqu'à l'extrême limite, alors qu'à l'inverse, on achève un animal pour ne pas qu'il souffre. Je retranscris son avis de manière très schématique mais des questions comme celles-ci sont très bien abordées et laissent matière à réfléchir. Il faut lire ce récit lentement, prendre son temps et ingérer les informations qui nous sont exposés pour les laisser mûrir dans notre esprit.

Il est question également de l'égoïsme de l'entourage des patients qui, quittes à laisser souffrir le malade, ne peuvent pas se résoudre à le laisser partir. Et tant d'autres questions qui font avancer le débat à propos de la mort volontaire.

En bref, c'est un essai-témoignage qui a pour vocation de faire avancer le débat sur la question de l'euthanasie. Il m'a beaucoup réfléchir et permet de se mettre à la place de quelqu'un qui veut choisir sa mort. Une femme qui veut combattre la maladie en même temps que l'acharnement thérapeutique.
Lien : http://www.casscrouton.fr/si..
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
La Belgique a légalisé l'euthanasie septembre 2002, sous certaines closes .(…)Les médecins, ici, ont très peur de la publicité. Ils ne veulent pas que notre pays devienne la destination d'un tourisme de l'euthanasie , une sorte de
" thanatos center".(…)
Il faut se rendre à l'évidence, une euthanasie à l'étranger, cela coûte cher.

Qui parle d'égalité devant la mort ?
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On aura beau mettre des milliers de cierges, brûler des parfums, réciter pendant des jours et des jours des psaumes, chanter des cantiques, harmoniser des chakras ou aller prier au Mur des Lamentations, rien ne me fera sortir de cette impasse.
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Marie me répétait sans cesse : " Le suicide j' y ai beaucoup pensé, mais je ne veux pas. D' abord, il faut en avoir le courage. Il faut se préparer à souffrir, et je ne veux pas souffrir." Elle ne voulait pas le faire non plus à cause de nous, parce qu'il laisse une image de violence derrière soi.
Elle était persuadée, à juste titre, que les proches de quelqu'un qui s' est suicidé ressentent à vie une culpabilité. Le suicide était aussi à l' opposé de son combat.
Son idée était qu' une loi - véritable alternative au suicide- devait être votée (....). Elle voulait que la société prenne jusqu'au bout, vis-à-vis de l' homme, ses responsabilités.
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" Ce sont des intérêts financiers gigantesques qui permettent d' expliquer que la vérité scientifique soit encore aujourd’hui trop souvent occultée. Plus des trois quarts des chimiothérapies sont contestables, voire inutiles, écrivait le professeur Henri Joyeux (Centre régional de lutte contre le cancer de Montpellier). Il y a de plus en plus de cancers parce que le dépistage est beaucoup plus précoce mais on ne les maîtrise pas aussi bien qu' on le dit, malgré la chimiothérapie qui est surtout prônée par les chimio-thérapeutes et par les laboratoires. Et pour cause : ils en vivent"
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En France, à l' article de la mort, on traite mieux les animaux domestiques que les hommes. "Quand l' animal commence à se faire vieux, quand il souffre et que ses derniers jours sont comptés, il faut malheureusement songer à la séparation, lisais-je sur un site consacré aux bêtes. Mieux vaut s' y préparer à l' avance afin d' aider son compagnon à quitter la vie dans les meilleures conditions possibles."
A un chien on épargne les souffrances inutiles. Alors je deviendrai chienne pour que l' on prenne soin de moi.
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Video de Marie Deroubaix (1) Voir plusAjouter une vidéo
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