Si vous êtes arrivés jusqu'à ce second tome de la Saga du Clone, vous connaissez la "triste" vérité : Peter Parker n'est pas Peter Parker. Enfin, si, mais pas le vrai. Peter est le clone, et Ben Reilly (alias Scarlet Spider) est l'original.
Enorme coup de pied dans la spider-fourmilière, la Saga du Clone a fait très fort, et très mal, surtout à Spidey pour commencer.
Pour accréditer sa révélation, Marvel va aller très loin. Peter/Spider-Man perd ses pouvoirs, laissant le champ libre à Ben Reilly - Scarlet Spider, qui voit les séries originales du Tisseur prendre son nom ! Web of Scarlet Spider, Spectacular Scarlet Spider, Amazing Scarlet Spider, Sensationnal Scarlet Spider sont toutes de "nouvelles" revues qui suivent les séries Spider, annulant purement et simplement celles de Parker.
N'arrivant pas à se faire un nom, Reilly va pousser jusqu'à reprendre le nom de Spider-Man (Heureusement pour Marvel, c'est plus vendeur) avec un nouveau costume, variation de l'ancien...
Mais dans le monde des comics et des super héros, il est un super vilain devant lequel tous sont obligés de courber l'échine : le Service Comptabilité.
La Saga, artistiquement osée, est un échec commercial. Les fans s'insurgent de la tournure des événements, de la multiplicité des crossovers, de la tromperie. Les ventes s'effondrent.
Il faudra attendre Janvier 1996 pour que
Dan Jurgens débarque et vienne nettoyer ce bazar qui court quand même depuis plus d'un an et un paquet d'épisodes (4 séries mensuelles, 15 mois de crossover, faites le calcul)
Nettoyer donc, remettre les choses en place, et surtout relever le niveau parce qu'il faut quand même admettre que les (rares) épisodes de Scarlet Spider sont d'une pauvreté navrante. Certes, les dessinateurs sont les mêmes, et pas des moindres (
John Romita JR,
Sal Buscema,
Mark Bagley...) mais les scénaristes (
Howard Mackie,
Todd Dezago,
Tom DeFalco) peinent à installer le personnage, veulent des intrigues complexes qui s'avèrent aussi palpitantes que la lecture de Télé Z, se perdent dans des jérémiades qui se répètent déjà depuis un an...
Bref, la loose.
MAIS ! L'arrivée de
Dan Jurgens va tout changer, remettre non seulement les choses en place, mais aussi réinjecter du suspense dans les aventures du Tisseur, avant de clôturer DEFINITIVEMENT cette saga sur un coup d'éclat pas forcément prévisible, pas forcément bien placé, mais dont le but profond était de passer un message aux fans : "C'est bon les mecs, on arrête les Scarlet âneries. On revient à du VRAI Spidey."
Ouf.
Bref, s'il fallait retenir une chose de cette saga, c'est que oui, elle est importante, que le fond était vraiment intéressant, mais que la forme a malheureusement flingué le propos.
26 mois (Octobre 1994 - Décembre 1996), c'est trop.