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EAN : 9782073038333
Gallimard (09/11/2023)
4.5/5   1 notes
Résumé :
A-t-on jamais mesuré l’effet de souffle que Dante et son œuvre eurent sur son époque ? Sa Divine Comédie a été assagie par d’innombrables commentaires, la postérité a laissé dans l’ombre sa pensée politique et l’originalité de sa façon de pratiquer la philosophie demeure sous-estimée.
Contre les prétentions temporelles de la papauté en Italie et pour la défense des libertés civiques, Dante a mené un combat politique qui l’a condamné à l’exil loin de Florence.... >Voir plus
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critiques presse (1)
LeMonde
22 décembre 2023
Cette manière de mettre en place une forme de double texte [...], pratiquant d’un côté la lecture de près, de l’autre la lecture de loin, permet ici de faire comprendre l’extraordinaire tension qu’il a fallu à Dante pour écrire un livre toujours, déjà, anachronique, et toujours inattendu.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Proche de la fin de son grand poème, Dante écrivait : « je crains de perdre la vie parmi ceux qui nommeront "ancien" ce temps-ci ». Nous sommes de ceux-là et le savons vivant dans presque toutes les langues de la terre. Selon nos catégorisations de l'expérience historique, son temps porte un nom : Moyen Âge. Cela peut desservir la Divine Comédie, en la parant du qualificatif peu flatteur d'œuvre moyenâgeuse. Les choses iraient peut-être mieux si l'on disait qu'elle appartient à un automne de l'époque médiévale ou un printemps de la Renaissance. À moins qu'il soit préférable de renoncer à la situer a priori sur cet axe temporel. À partir de quand d'ailleurs « ce temps-ci » a-t-il commencé d'être jugé « ancien » ? Quelque chose incite à penser que ce n'est pas comme cela qu'il faut approcher son actualité. [...]

S'agissant encore de la Comédie, tout le monde n'a pas eu la chance d'une éducation italienne. Mais n'avoir pas vécu toute sa vie avec elle n'est peut-être pas un malheur. Pour tout un chacun, dans la mesure où il n'est jamais trop tard pour échanger le temps d'une saison l'intermittence d'une fréquentation pour la patience d'une exploration. D'un point de vue savant aussi, pour autant que l'on veuille lui poser des questions appliquées à d'autres œuvres, appartenant à d'autres époques, issues de milieux différents. L'art d'écrire de son auteur est peu questionné, comme si tout allait de soi : un vaste poème qui se laisse comparer à ceux d'Homère et Virgile ; la traversée d'un au-delà chrétien divisé en trois régions ; le fait que le narrateur de celle-ci en est aussi l'acteur. Dante avait pourtant prévenu que rien dans son entreprise ne relevait de l'évidence : « l'eau que je prends n'a jamais été parcourue ».

(INCIPIT)
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Il faudra prendre toute la mesure du choix par Dante de ses deux guides jusqu'à deux chants de la fin de sa fiction : un poète païen, ce qui était audacieux avant la relève du monde antique à la Renaissance ; une simple mortelle, geste d'autant plus osé que l'on découvrirait celle-ci toujours parée des attributs du désir terrestre. La continuité de sa louange est assurée par la mise en intrigue de son rôle, dès le second chant du poème. Le narrateur est au bord de la selva oscura et ne pourra s'engager qu'à la fin dans le chemin dur et sauvage (cammino alto e silvestro) » que Virgile lui a indiqué face à la menace d'une bête féroce. Le dispositif littéraire qui ouvre la perspective d'une entrée en scène de Béatrice repose sur des dialogues en abyme, Virgile parle avec Dante et lui raconte sa rencontre avec « une dame heureuse et belle », descendue du Paradis pour le retrouver « parmi ceux qui sont en suspens (sospensi) » (Enfer, II, 52).
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Dante aurait pu choisir de peupler son au-delà de figures issues de la mythologie ou des lettres, à commencer par le double romain d'Ulysse nommé Énée que proposait Virgile. Il a préféré tisser des liens entre les épreuves d'outre-tombe et le vécu de mortels dont les noms et les actions étaient connus ou reconnaissables, en sorte que ce chant n'est pas de ceux qui font de la Comédie un poème du monde terrestre.
(À propos du chant XXVI de l'Enfer que Primo Levi nommait «le chant d'Ulysse»)
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Il sait que depuis Augustin ce désir désigné comme "curiosité" est l'objet de la plus grande méfiance, enjeu de l'aventure de celui qui sous sa plume aurait voulu se faire "expert du monde" : Ulysse, au chant XXVI de l'enfer.
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Il fallait sans doute être poète russe dans l'Union soviétique des années trente pour percevoir ce trait de la « mentalité » de Dante : « sa peur des réponses directes, liée peut-être au contexte politique de ce siècle très dangereux, très embrouillé, rempli de violence». À travers cette remarque, Ossip Mandelstam effleure comme en expert la question des relations entre persécution et art d'écrire.
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