Wild Animals, Tome 1 : Trafiquant de clés

Ma Xiaojun en voyant une fille à l'aéroport se rappelle son enfance pendant la Révolution culturelle avec ses copains et la connaissance avec Yu Beibei puis Mi Lan. A l'époque, Ma Xiaojun est un jeune garçon de 16 ans qui trafique des clés afin de pouvoir rentrer dans des appartements.
Ma Xiaojun traîne souvent avec sa bande de copains, ils passent leur temps à fumer et à se battre. Puis Yu Beibei fait une apparition dans ce groupe de rebelles. Beaucoup de scènes de bagarres, des portraits de filles... J'ai eu du mal à suivre cette histoire à la narration un peu décousue et à reconnaître les personnages. (Sauf Ma Xiaojun qui est aisément reconnaissable avec sa casquette.) Malgré cela, je reconnais que Song Yang a un trait beau de crayon, il passe d'un style très réaliste à un style manga courant.

Portrait d'une jeunesse chinoise en déshérence, en quête de repères et de modèles. Une bande de jeunes à la limite de la légalité (voire dans l'illégalité... vu les effractions et cambriolages perpétrés par le personnage principal, Ma Xiaojan) s'ennuie ferme et découvre la vie et les filles (chastement dans ce tome).

La révolution culturelle apparaît souvent en filigrane, mais n'est pas un élément prépondérant (ou à de rares moments). Les aspects historiques ne sont pas l'élément principal de la BD. A certains moments, on comprend que le personnage principal, devenu adulte, raconte sa vision de son adolescence. Cela dit, il y a pas mal de vides et de planches sans textes qui s'évacuent rapidement. Cela aurait pu être plus dense, et plus court donc.

Graphiquement, l'auteur développe toute une série de techniques, du simple crayonné au plan architectural large, en passant par les photos retravaillées. Cela manque parfois d'homogénéité, mais cela sert adéquatement le propos.

Je me suis également ennuyé à la lecture de cette série qui promettait de faire toute la lumière sur les années correspondant à la révolution culturelle en Chine. Nous avons droit en réalité à l'histoire d'une bande de gamins débiles et violents qui fait très clichés.

C'est plutôt bien dessinée mais cela n'apporte pas grand chose au niveau du scénario plutôt bancal dans une société pourtant en pleine reconstruction. Une narration compliquée à souhait ne sera pas là pour faciliter les choses au niveau du plaisir de la lecture. Bref, je ne fais pas partie du public visé.