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sur 66 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1929, Paris. Lucia, jeune et talentueuse danseuse de vingt ans, fille du grand poète et romancier irlandais James Joyce, connaît un beau succès. Elle se produit dans les plus beaux opéras et avec les plus grands artistes. Son nom commence à être connu dans le milieu de la scène. Elle a beaucoup de talent. Un bel avenir se dessine.

1934, Küsnacht (Suisse). Après plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et sanatorium, Lucia suit une thérapie auprès du Docteur Jung. Elle a vingt-cinq ans. Sa carrière est terminée. Sa famille est loin. Que lui est-il arrivé en l'espace de cinq années ?

Il est temps pour Lucia de raconter son histoire.

"La fille de Joyce" fait partie de la sélection du Grand Prix des lecteurs Pocket 2022 que je remercie pour cette lecture.

Il s'agit d'un roman biographique écrit à partir de faits réels par Annabel Abbs dont le résultat est le fruit de longues recherches et de lectures pointues. L'autrice nous conduit sur les traces de James Joyce, Samuel Becket et le monde littéraire de l'entre deux-guerres à travers le destin d'une femme, d'une fille désireuse de s'émanciper.

James Joyce, illustre écrivain, est connu dans le monde littéraire depuis les années 1920. "Ulysse", son oeuvre majeure, fait aujourd'hui partie des romans les plus importants de la littérature anglophone. L'homme de lettre a construit sa vie autour de son art. Toute la famille doit le suivre et s'adapter à son rythme. Entre l'Irlande, l'Italie, la Suisse et la France, les Joyce déménagent souvent. Femme et enfants doivent suivre. Sauf qu'en 1929, Lucia et Giorgio, son frère, commencent leur vie d'adulte. Giorgio s'oriente dans le chant, Lucia dans la danse et la chorégraphie.

La jeune femme rêve d'ouvrir une école de danse. Mais, que ce soit en amour ou professionnellement, dès qu'un projet se concrétise, ses parents y mettent un terme. Ils lui coupent systématiquement les ailes. Et, il en est ainsi à chaque étape de sa vie. Lucia étouffe dans cette famille où tout tourne autour de James. La situation empire après la fin d'une histoire d'amour dans laquelle elle voyait un échappatoire.


"Ma vie était une lutte permanente contre mes parents, leurs convictions, leurs attentes. le simple fait d'en parler me fatigue."
"La fille de Joyce" est une belle surprise de cette sélection. C'est un livre que je n'aurais peut-être pas découvert sans le Grand prix. L'histoire dévoile une femme peu connue, qui a pourtant eu des moments de gloire. Alors que Lucia est pleine de vie et de désirs, ses ambitions ont complétement été annihilées par celles de son père et par la rigidité d'une mère ultra conformiste. Eprise de liberté dans sa vie de jeune femme et dans son art, Lucia sombre progressivement dans la folie tant cet emprisonnement familial la pèse.

Un portrait de femme, un destin tragique, un rêve brisé, des déceptions
dans les années folles parisiennes.
Une très bonne lecture.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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La fille de Joyce /Annabel Abbs
L'histoire commence dans un cabinet de psychanalyste, celui du Dr Carl Gustav Jung, à Küsnacht, petite ville située à quelques kilomètres au sud de Zürich sur la rive orientale du lac du même nom. Nous sommes en septembre 1934 et Lucia, la fille de James Joyce, le célèbre auteur de Ulysse, suit depuis trois semaines et à la demande de son père, une thérapie afin de faire obstacle à une dépression qui la ronge depuis un certain temps. Elle a alors vingt-sept ans.
Plutôt taciturne depuis le début du traitement, elle a décidé aujourd'hui de parler et répondre aux questions du Dr Jung, car elle veut pouvoir danser à nouveau, retrouver sa passion, sa raison de vivre.
La première question déconcerte totalement Lucia : « Vous avez dormi dans la même chambre que votre père jusqu'à l'âge de dix-huit ans. Comment faisiez-vous pour vous changer ? » La réponse tout aussi surprenante est immédiate : « Je dormais tout habillée. »
Au fil de la conversation, Lucia se demande si le Dr Jung voit au fond de son âme dévastée et vide, les dépossessions et les trahisons dont elle été l'objet.
Le Dr Jung lui parle alors de son père, le pornographe comme il l'appelle, mais pour Lucia, son père reste un génie et elle considère Ulysse comme le plus grand livre jamais écrit. Il lui parle ensuite de son frère Giogio qui est chanteur et qu'elle adore comme un frère jumeau, puis de Samuel Beckett, son premier amour
C'est alors qu'elle s'écrie : « Je sais par où commencer mes mémoires. »
Les premiers souvenirs évoqués remontent à novembre 1928. La famille, d'origine irlandaise est installée à Paris. Les louanges de la presse sur la danseuse Lucia Joyce, vingt et un an, la plus talentueuse de ses élèves selon son professeur, sont le sujet de discussion familiale ce matin-là. Ambitieuse et acharnée, Lucia débute une carrière de danseuse et de chorégraphe, et par sa prestation, elle s'est rapidement faite un nom au théâtre des Champs-Élysées. Pour elle, la danse moderne est l'alphabet de l'indicible et l'écriture du corps. En récompense, le père offre un grand repas dans un grand restaurant avec tous les proches, et notamment Émile, le compositeur et accompagnateur de Lucia, qui est amoureux d'elle. Sans réciprocité hélas.
Mais alors que le repas suit son cours, Lucia voit derrière une vitre un visage qui l'observe d'un regard perçant et fugace en même temps. Elle sent alors une agitation l'envahir, comme si quelque chose était sur le point d'éclore au plus profond d'elle. C'est le commencement d'une folle histoire.
C'est à la maison familiale que Lucia va revoir l'inconnu qui s'avère s'appeler Samuel Beckett et travailler pour son père presque aveugle, lui faisant la lecture et d'autres tâches de bureau. À chaque apparition de Beckett, Lucia sent son coeur battre la chamade. C'est à Kitten, sa meilleure amie, qu'elle confie ses sentiments : elle est follement amoureuse de Beckett, éprouvant une sensation époustouflante d'invincibilité, de dissolution du temps et de l'espace.
Le récit de Lucia se poursuit avec alternativement des retours au présent chez le Dr Jung, à qui elle confie les mémoires qu'elle rédige, et qui tente toujours de la faire parler alors qu'elle réside dans un sanatorium où elle se sent espionnée par une certaine Mme Baynes, son infirmière, qui tente de lui extorquer des confidences. Lucia a toujours pensé qu'elle était la muse qui inspirait son père. le Dr Jung est dubitatif…
Un nouveau coup de théâtre survient quand Émile, le compositeur et accompagnateur, la demande en mariage. Elle se sent piégée… Cette période marque le début d'une hallucinante descente aux enfers pour la jeune fille…
Naïve jeune fille qui a rêvé sa vie et va continuer de la rêver sans que ses rêves soient vécus, les prenant pour des réalités. Étouffée par son père, un monstre de père, rejetée par ses amours dont elle fut la proie facile, elle perdra la santé et après avoir connu durant cinq ans une certaine célébrité comme danseuse, elle fera connaissance des maisons dites de santé. C'est sa voix que l'on écoute tout au long des 560 pages de ce bouleversant et déchirant témoignage qui crescendo va vers un dénouement hallucinant.
Aujourd'hui, qui se souvient de Lucia Joyce (1907-1982), la fille du grand auteur irlandais James Joyce (1882-1941) qui en 1929 révolutionna la danse contemporaine ?
Un livre qui marque, qui cogne et qui ne laisse pas indemne. Et qui dans un certain sens rend justice à Lucia une jeune fille enthousiaste et passionnée.
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Si vous n'avez pas encore eu Ulysse, ce roman va tellement vous intriguer qu'il vous donnera envie de le lire ensuite. Bien que romancée, cette histoire nous livre ici l'envoutante et tragique vie de Lucia, fille et muse du célèbre James Joyce. Vouée à devenir une grande danseuse, Lucia va travailler d'arrache-pied pour en faire sa carrière et pourtant, le roman débute… dans un hôpital psychiatrique. Elle n'a alors que vingt-cinq ans. le docteur Jung lui fait faire une thérapie par la parole, et nous lecteur, allons essayer de comprendre ce qu'il s'est passé au cours des cinq années précédentes.
Comment une jeune femme brillante et vouée à un grand avenir s'est-elle retrouvée dans un hôpital psychiatrique pour ne plus jamais en sortir ? Derrière ses rêves de succès se cachent en fait de lourds secrets. Follement amoureuse de Samuel Beckett, idolâtrée par son père et jalousée par sa mère, il apparaît au départ que Lucia mène une vie classique de fille d'artiste à Paris. Pourtant, au fur et à mesure, le malaise s'accroît. Annabel Abbs a su, dans ce livre, nous expliquer sans nous dire explicitement les liens étranges qui unissaient cette famille, et peut-être sans doute l'une des raisons de son internement.
En bref, vous l'aurez compris, lisez ce livre, nous n'allez plus en sortir avant de l'avoir terminé.
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Lucia Joyce est un nom peu connu et pourtant. Elle fut la fille de James Joyce, l'un des plus grands écrivains du XXème siècle, un monstre de la littérature dont le fameux « Ulysse » fit scandale à l'époque. Grâce à Annabel Abbs, c'est ici Lucia qui est mise en avant mais comment marcher dans les pas d'un géant?

Lucia vient d'une famille qu'on qualifierait de dysfonctionnelle aujourd'hui. Il y a cette figure paternelle, admirée, adulée. Certains se servent de Lucia pour l'approcher, entrer dans son cercle. James a fait de sa fille sa muse. Elle danse pour lui. Elle écrit, lit, fait certaines courses pour ce père presque aveugle. Il y a Nora aussi, la mère, presque illettrée, jalouse de cette fille magnifique et envoûtante. Les parents de Lucia vont l'étouffer. Ils n'auront de cesse de la faire culpabiliser pour qu'elle reste, prisonnière, à leurs côtés tandis que son frère Giorgio, s'amusera et jouira de la vie parisienne. Je me suis sentie oppressée tout au long dans ma lecture tant la détresse de Lucia est palpable.

L'autrice dresse un portrait sombre et mélancolique de cette fille à qui l'ont refuse tout. Elle raconte les années 20 à Paris, ces années folles où les femmes commencent à s'émanciper mais Lucia ne goûtera pas à cette liberté. Elle va aller de déception en déception jusqu'à s'enfoncer dans la folie.

Les chapitres alternent entre la vie de Lucia à Paris avec ses parents et ses séances auprès de Jung, en Suisse, en 1934. Lucia est-elle folle? Et pourquoi a-t-elle basculé? Quel secret cache-t-elle au fond d'elle? La vérité éclate, à la fin du roman, et elle est d'une telle violence que j'en suis restée abasourdie, effarée.

Avec Cette « Fille de Joyce », Annabel Abbs signe un grand roman sur une femme oubliée. Un coup de coeur absolu!
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs Pocket, voici « La fille de Joyce », une biographie romancée qui retrace la vie de la fille de James Joyce, célèbre romancier et poète irlandais du XXe siècle. Influent et très courtisé durant les années folles parisiennes, je n'imaginais pas sa vie personnelle et familiale avant d'avoir plongé dans ce roman biographie.
On y découvre sa fille, Lucia, promise à un grand avenir de danseuse contemporaine, sous l'emprise totale de cette famille.
Emprise de son père, qui la considère comme sa muse et qui a en besoin au quotidien, quitte à l'étouffer et la contraindre à le suivre partout où il se déplace.
Emprise de sa mère, qui visiblement ne lui apporte aucun amour maternel, et la considère plutôt comme une charge.
Et enfin sous l'emprise de son frère avec lequel elle a des liens extrêmement forts dans l'enfance et qui se distendront à l'âge adulte pour des raisons obscures. Il la fait interner à plusieurs reprises, la considérant comme dangereuse pour les autres.

Le roman est en double temporalité : décrivant d'un côté, la vie en 1929 de la famille Joyce, l'arrivée de Samuel Beckett au service de James Joyce, la montée en puissance des sentiments de Lucia pour « son » Beckett, la manipulation de ces sentiments par Beckett, l'approche tout aussi manipulatrice d'autres hommes autour de Lucia et le début de la chute vers l'enfer de Lucia jusqu'à son premier internement.
Et d'un autre côté, en 1934, Lucia, internée, suit les consultations du célèbre psychanalyste, le docteur Carl Gustav Jung à Zurich qui tente en vain de la soustraire à l'influence de son père.
Il affirma après 1934, après avoir refusé de poursuivre le traitement de Lucia : « Ils allaient tous deux par le fond. Il plongeait et elle sombrait ».

L'emprise, le patriarcat, la manipulation, l'asservissement de Lucia sont révoltants et finalement pas si loin de nous dans le temps. Cela fait mal au coeur, on a beaucoup d'empathie, de pitié, de grande tristesse pour Lucia, une envie folle de lui crier très fort de s'enfuir, d'abandonner ces chaînes qui la retiennent à ses parents…cela fait froid dans le dos.

L'auteure a entrepris de longues recherches fouillées et documentées pour écrire ce livre, cela nous donne un très beau roman, un beau portrait de femme, un destin tragique, bref une très belle découverte.
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Annabel Abbs m'avait conquise avec «Frieda», qui vient de sortir en poche.

«La fille de Joyce» est sa première biographie romancée mais elle est traduite plus tardivement et publiée maintenant en France.

J'avais déjà découvert le triste destin de la fille de l'écrivain irlandais grâce au livre « Jérusalem ». Nous sommes dans la tête de Lucia Joyce, internée à l'asile psychiatrique de Northampton. Alan Moore rend hommage à cette figure de femme, malade certes, mais victime, peut-être, de la psychiatrie de l'époque.

Un spectacle théâtral est aussi dédié à la danseuse« le Cas Lucia J »(Texte d'Eugène Durif)

Le récit dans le roman de Abbs alterne les événements de 1928 à Paris et ceux 1934 à Zurich mais nous découvrons aussi la façon dont les enfants de Joyce ont grandi, nés à Tieste dans la pauvreté Lucia et Giorgio avaient une relation très étroite, assez intense, car ils n'avaient d'autre compagnie que l'un avec l'autre. A Paris, Lucia Joyce tente de réaliser son rêve d'une carrière dans la danse. La fille de James Joyce, est contrariée dans son désir de renommée et d'indépendance par ses deux parents. Son père lui dit qu'elle est sa muse et ne peut pas travailler sans elle, tandis que sa mère considère la danse de Lucia comme immorale et est plus intéressée à promouvoir les talents et les ambitions de son fils Giorgio. Par l'intermédiaire de son père, Lucia, 21 ans, rencontre et tombe amoureuse de l'écrivain Samuel Beckett. Pendant ce temps en 1934 à Zurich, Lucia est traitée par Carl Gustav Jung, après une série de difficultés provoquées par la surprotection et l'étouffement de ses parents, ainsi que par ses déceptions avec des amours réels et imaginaires (Alexander Calder la rejettera également) C'est un regard fascinant sur la vie de Lucia Joyce et la ligne fine qui existe entre le génie et la folie. Lucia était-elle destinée à vivre dans un établissement psychiatrique, ou était-ce le produit de ses ambitions contrariées et de sa dynamique familiale.

Mademoiselle Joyce a été soignée à la clinique psychiatrique Burghölzli à Zurich. En 1951, elle a été transférée à l'hôpital St Andrew de Northampton, où elle est restée jusqu'à sa mort en 1982.

Livre tissé avec une force débordante, une belle prose et une touche d'humour, ce qui en fait une lecture fascinante.

Bien documenté et habilement écrit, c'est un roman qui plaira aux amateurs de fiction historique, biographique et psychologique.

J'ai également pensé à l'essai de Virginia Woolf «Une chambre à part» concernant la condition féminine.

«La fille de Joyce» est un récit tout simplement magnifique !

Lien : https://blog.lhorizonetlinfi..
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Je l'avais repéré lors de sa sortie en broché. Cette autobiographie romancée raconte la vie de Lucia Joyce, fille de l'écrivain irlandais James Joyce. J'ai étudié James Joyce lors de mes années facs, mais je ne connaissais pas
du tout sa fille.

L'histoire se passe entre 1929 et 1934. Lucia est une danseuse renommée, considérée comme la muse de son père, amoureuse de Samuel Beckett. Mais c'est aussi une femme difficile à cerner tant son comportement et ses pensées sont compliqués à suivre. En 1934, elle se retrouve à l'asile psychiatrique.

Difficile de démêler le vrai du faux. Sa mère n'est pas tendre avec elle. Son père entretient une relation assez ambigüe avec elle. Ses histoires d'amour sont compliquées. Souffre-t-elle de problèmes psychiatriques ? Ou bien est-elle manipulée ?
J'ai ressenti de la peine pour Lucia, me sentant démunie face à sa souffrance.

J'ai trouvé la fin assez soudaine, rapide et plutôt perturbante quant à certaines scènes. J'aurais aimé connaître la suite de sa vie, ce qu'elle devient après son internement, après 1934.

J'ai beaucoup aimé ce roman même s'il est assez déstabilisant.
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Alors que ce n'est pas du tout mon genre de prédilection, la biographie, ce roman m'a énormément plu. Avec ce format romancé, l'intrigue prend de l'épaisseur, les personnages gagnent en complexité, il y a du suspense, des rebondissements. J'ai juste adoré me plonger dans cette période Années folles à Paris. Moi qui ai fait des études d'art, qui suis libraire, ça ne peut que résonner en moi : Lucia Joyce est danseuse, son père est écrivain, ses rencontres sont issues de l'univers de la littérature ou de l'art... J'aurais aimé connaître cette ambiance si particulière et boire du champagne, fréquenter les salons. 🍾

Cette femme est une grande oubliée de l'Histoire, effacée par son célèbre père avec qui elle entretient une relation des plus déroutantes, mise de côté par ses amants qui l'utilisent puis la rejettent. Elle a eu une vie extrêmement complexe, elle rêvait de liberté, de danser, de vivre en aimant follement, elle n'a reçu que déception, asservissement, lui interdisant d'exprimer qui elle était réellement. Il y a des moments qui sont durs à lire, elle perd complètement pied, j'ai vibré avec sa peine, avec sa détresse, avec sa folie. Et en même temps, j'ai été captivée par sa personnalité entière, éclatante, je me suis retrouvée dans cette manière de vivre à l'extrême aussi bien les joies que les peines.

Par contre, il ne faut clairement pas compter sur un happy ending, comme toutes les personnalités extrêmes, elle finit par devenir l'ombre d'elle-même. Mais après avoir aimé de tout son coeur, sa relation avec Samuel Beckett est sublime, que reste-t-il à une femme de cette époque, femme libre, farouche et naïve à la fois ? Couvée par ses parents (terrifiants, parfois), elle a une vision romanesque de l'amour, elle ne voit pas venir les trahisons, les déceptions, les mensonges, les manipulations. C'est une idéaliste qui ne fait rien à moitié et on le ressent dans ce roman, c'est grandiose !

Bref, j'ai adoré et je recommande à tous les fans de biographie romancée et d'histoire tragico-sublime.
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La fille de Joyce 💃🏼
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Ce récit relate la vie d'une danseuse dans les années 20. On suit donc Lucia, fille d'un grand écrivain, qui grandit en quelque sort dans l'ombre de son père, un génie incontesté et un grand nom dans le milieu de l'écriture 🪶
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Cachée entre la célébrité de son père et de son frère, et surtout en tant que femme, il est dur pour Lucia de se faire une place dans le milieu de la danse.
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Sa mère ne cesse de la voir comme une “catin” et aspire pour elle a un plus grand avenir.
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Elle rencontre tout au long de sa vie des hommes qui ne lui apporteront aucun soutien et aucun amour, et cet amour à sens unique m'a littéralement brisée le coeur car Lucia a toujours aimé sans l'être en retour 💔
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Les traumatismes de la vie de Lucia l'ont conduit à être internée quelques années plus tard, et elle va se libérer du poids qui pèse sur ses épaules en se confiant à un docteur.
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Ce roman met en avant la difficulté de trouver sa place en tant que femme, de s'épanouir professionnellement et sentimentalement, et d'être rabaissée par ses proches.
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Cette histoire m'a déchirée quand on sait qu'elle est vraie, elle vit une réelle descente aux enfers, du début jusqu'à la fin de sa vie.
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Si vous aimez les faits réels, et le Paris contemporain, je vous conseille vivement ce joli roman aux éditions @herve_chopin_editions 🦋
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Je suis directement rentrée dans cette histoire qui commence avec Lucia en entretien avec un de ses psychiatres. Puis les chapitres s'alternent avec Lucia dans le passé, à 21 ans, en plein début de son succès en tant que danseuse. de suite nous avons envie de savoir comment Lucia s'est retrouvée internée en psychiatrie, et jusqu'à la fin, ce mystère m'a tenu en haleine. J'avais à chaque fois envie de revenir à cette lecture, et ne plus la lâcher tant j'ai trouvé l'histoire de Lucia intriguante. Quel était ce mal être qui l'a rongeait ?
Elle se retrouve malgré elle à devoir dédiée sa vie à sa famille, et à laisser très souvent ses rêves et ambitions de côté. On ne lui laisse pas vraiment le choix, et j'ai eu beaucoup de pitié pour elle, mais surtout beaucoup de colère envers son entourage toxique. le destin de Lucia est triste et tragique.
L'autrice a fait un énorme travail de recherche pour écrire cette biographie romancée et ça se ressent. J'ai aimé son écriture fluide et agréable, et ce roman m'a donné envie d'en lire d'autres de l'autrice.
On est pas loin du coup de coeur avec cette lecture qui m'a captivé et bouleversé. Si vous avez envie d'un livre poignant, je vous le recommande !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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